Guy Carlier - "Star Academy et le Bachelor de retour à l'écran : on est très mal"

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##GUY_CARLIER-2023-12-20##

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Transcription
00:00 7h51, l'heure de Carlier Libre. Alors Laurie, quel est le thème de la chronique de Guy ce matin ?
00:05 Eh bien aujourd'hui, Guy voudrait partager avec nous un article qu'il a vraiment passionné,
00:08 paru dans le quotidien Le Monde. Bonjour Guy !
00:11 Bonjour Guy !
00:12 Bonjour Laurie, bonjour Patrick, bonjour à tous.
00:15 Et oui, c'est pas par snobisme que je vais vous parler du journal Le Monde,
00:18 d'autant que je vais vous faire un aveu, je le lis dans mes toilettes.
00:21 Donc c'est pour dire, si je ne me la pète pas, si je ne me la pète pas, si je puis dire en parlant de toilettes.
00:27 J'ai installé, figurez-vous, une étagère littéraire sur laquelle les visiteurs occasionnels
00:33 peuvent choisir une lecture pour agrémenter ce moment de solitude.
00:36 Et afin de respecter les convictions éditoriales de chacun,
00:39 ils ont le choix entre Le Monde et Paris Boum Boum.
00:43 Alors avant j'avais aussi les enrogues, mais je me suis dit que les enrogues dans les toilettes, ça faisait pléonasme.
00:47 Oui, alors ça c'est une vanne facile et je la regrette immédiatement,
00:52 d'autant que c'est juste pour faire un mot, car j'aime les enrogues, mais bon, là Patrick je m'égare.
00:57 N'hésitez pas à me dire Patrick, je ne voudrais pas faire chuter le rythme altent de cette chronique.
01:01 Donc dans mes toilettes, Le Monde, Paris Boum Boum.
01:04 Et oui Paris Boum Boum, car seuls de vrais esthètes peuvent comprendre ce petit bonheur de l'existence
01:09 que constitue le moment suspendu où on se retrouve seul à lire l'offre de vente du Nopel Vectra 2019,
01:16 diesel, 68 000 km, contrôle technique OK, avec la tâche de caravane recouverte d'une balle de tennis,
01:23 dans un silence absolu, simplement ponctué de temps à autre par le petit ploc d'une chute libératrice
01:29 venant troubler une eau à couleur des lagons des mers des Céudes
01:32 qui lui donne le bloc WC net accroché au rebord de la cuvette.
01:36 Mais hier, j'ai choisi Le Monde sur les tagères littéraires de mes toilettes
01:40 et je suis tombé sur un article passionnant.
01:42 Je vous jure que c'est vrai, ce que je vous connais, vous dites, il déconne,
01:45 le mot passionnant collé au Monde, c'est pas crédible.
01:48 Bah si, justement, un article passionnant du Monde consacré aux nouvelles habitudes de consommation de la télévision.
01:54 Et duquel il ressort que pour répondre aux besoins d'être cageolés,
01:59 les téléspectateurs, la télé a décidé de relancer les programmes phares des années 90 et 2000.
02:05 Star Academy, le Bachelor, il n'y a que la vérité qui compte, le Big Deal, etc.
02:10 Et Le Monde nous explique qu'en temps de crise,
02:13 le téléspectateur plébiscite les valeurs du passé au nom du "c'était mieux avant".
02:19 Alors, je vais vous dire, si le "c'était mieux avant", c'est Bataille et Fontaine,
02:24 le Big Deal et le Bachelor, c'est qu'on est très mal.
02:28 On est très mal, on croyait s'être émancipés de toutes ces conneries.
02:31 On a même abandonné la télé pour des lendemains qu'Internet nous promettait en chanteur,
02:37 sur les réseaux sociaux, tous les gars du Monde allaient se donner la main.
02:39 Mais on a vite déchanté, Twitter est devenu X.
02:43 Et je trouve d'ailleurs que ce nouveau nom lui va bien,
02:46 car de la même façon que les enfants abandonnés portent la mention "nés sous X",
02:50 nous sommes des adultes qui vivons sous X.
02:53 Alors, comme des adolescents, blessés par la violence du Monde,
02:56 déçus par des ruptures amoureuses, par des rencontres d'un soir,
02:59 la violence des réseaux sociaux, nous revenons nous blottir tout contre la télé de nos enfances.
03:05 Et on est là ce matin, on voudrait être un samedi de notre enfance,
03:09 avec la Bonhomie et la voix douce de Pierre Tchernia qui nous annonce un dessin animé de Mickey.
03:14 On est là un mercredi matin et on a envie d'être un dimanche soir
03:19 et d'entendre notre maman nous dire "Allez vite au lit, demain il y a école"
03:23 et de quitter à regret le salon en entendant ce générique magique qui marquait la fin du week-end.

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