Loi immigration largement adoptée : débat avec Yoann Gillet (RN) et Benoit Mournet (Renaissance)

  • l’année dernière
Avec Yoann Gillet, député RN de la 1ère circonscription du Gard et Benoit Mournet, député Renaissance de la 2ème circonscription des Hautes-Pyrénées

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##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2023-12-20##

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00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:02 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
00:06 Vérissure présente...
00:08 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin.
00:11 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
00:13 Il est 9h30, bien, vous êtes sur Sud Radio, merci d'être avec nous.
00:17 Deux députés sont avec nous et je les en remercie.
00:19 Yoann Gillet qui est député Rassemblement National de la 1ère Séconscription du Gard, bonjour.
00:24 - Bonjour. - Vous étiez membre de la CMP, la fameuse CMP.
00:26 On ne parle plus que de la CMP maintenant.
00:28 Tout le monde a découvert d'ailleurs la CMP, enfin le grand public.
00:31 Benoît Mournet est avec nous, député Renaissance de la 2ème Circonscription des Hautes-Pyrénées, bonjour.
00:37 - Bonjour Jean-Jacques Bourdin. - Merci d'être avec nous tous les deux.
00:40 Bien, le texte, alors...
00:42 Vous allez m'expliquer parce que je ne comprends plus rien.
00:44 Enfin, je ne comprends plus rien, si je comprends.
00:46 Le texte a été adopté à l'Assemblée Nationale, d'accord.
00:51 Il a été voté, le projet de loi immigration.
00:53 Et voilà que la Première Ministre nous dit que ce texte, de nombreux articles de ce texte seraient anticonstitutionnels.
01:02 C'est bien cela ?
01:03 C'est ce que vous avez compris ou pas ?
01:05 - Non, écoutez... - Vous avez voté un texte, vous avez voté pour ou contre ?
01:10 J'ai voté pour ce texte, c'est le fruit d'un compromis, ce n'est pas le texte idéal.
01:15 Si je m'étais déterminé uniquement en fonction d'intérêts, on va dire locaux,
01:20 il aurait été peut-être plus facile de se cacher ou de s'abstenir.
01:24 Mais pourquoi ? Parce que dans ce texte, l'essentiel est là, c'est-à-dire la simplification de l'office du juge.
01:29 Ce dont on a le moins parlé, qui pour autant sera le plus efficace.
01:32 Deuxième élément, permettre de lever des réserves d'ordre public pour expulser des étrangers délinquants.
01:39 Et troisièmement, la régularisation de travailleurs sans papiers dans des métiers en tension.
01:44 Voilà, alors ensuite, ça c'était notre équilibre, si vous voulez, au sein de la majorité.
01:48 Nous sommes en majorité relative, donc il faut bien aller chercher des partenaires de jeu,
01:54 sinon les mêmes nous reprocheraient le 49.3, voyez bien.
01:57 - Bon, alors vous êtes allé chercher des partenaires de jeu,
01:59 et vous allez chercher un partenaire de jeu qui est le Rassemblement National.
02:03 - Non, nous avons travaillé avec les Républicains, le Rassemblement National, le matin et contre, le soir et pour,
02:10 tout ça nous indiffère totalement, parce que nous n'avons pas eu besoin des voix du RN.
02:14 - C'est devenu un partenaire de jeu, quoi.
02:15 - Pas du tout, nous n'avons pas eu besoin des voix du tout du RN.
02:17 - Vous êtes rentré sur le terrain.
02:18 - Pour passer ce texte, absolument pas.
02:21 Maintenant, si le RN est en faveur de la régularisation des travailleurs, c'est très bien,
02:25 mais ce n'est vraiment pas notre sujet.
02:29 Moi, je ne me suis pas déterminé dans mon vote en fonction de ce qu'allait faire le Rassemblement National.
02:34 - Avant de donner la parole à Yohann Gilet, je voudrais quand même vous mettre devant une forme de contradiction.
02:40 Vous faites tout pour faire voter un texte, et vous dites le lendemain que certains articles de ce texte sont anti-constitutionnels,
02:46 seraient anti-constitutionnels.
02:48 Je ne comprends pas très bien.
02:49 - Non, mais...
02:50 - Est-ce que les Français peuvent comprendre ça ?
02:52 - Le Président de la République va saisir le Conseil Constitutionnel lui-même.
02:56 - C'est-à-dire que vous faites voter un texte, absolument, parce que vous vouliez ce vote,
02:59 ce vote absolument, et ensuite, vous saisissez le Conseil Constitutionnel.
03:04 - De toute façon, à chaque fois qu'une loi est promulguée, c'est un peu d'usage qu'il y ait une vérification constitutionnelle.
03:09 - Oui, mais pas que le Président de la République saisisse le Conseil Constitutionnel lui-même.
03:12 - Que les choses soient claires, il y a un point pour aller,
03:15 on ne va pas tourner autour de la peau, qui est peut-être en difficulté par rapport à la loi constitutionnelle.
03:21 Actuellement, c'est le sujet des quotas.
03:23 Moi, en tant que petit personnel, je ne suis pas en faveur de ça, parce qu'on mélange tout.
03:26 - Alors, je précise, je voudrais expliquer, parce que cette histoire de quotas migratoires,
03:32 le gouvernement devra présenter, justifier, tous les ans, des objectifs chiffrés pour les trois années suivantes.
03:39 Voilà ce que dit la loi.
03:41 - Mais en fait, si vous voulez, dans notre droit constitutionnel, vous avez l'immigration de droit, c'est l'asile.
03:46 Par exemple, à Lourdes, on accueille 800 Ukrainiens, c'est l'asile.
03:49 Et il y a le regroupement familial, c'est le droit à la vie familiale normale.
03:52 Et ensuite, il y a une immigration de choix, ce sont les étudiants, à peu près 100 000 par an,
03:57 et l'immigration du travail.
04:00 Donc, en réalité, on ne voit pas bien les quotas, c'est un peu de la posture.
04:04 L'essentiel dans ce texte, c'est que les tribunaux administratifs sont embolisés par le contentieux des étrangers,
04:10 on met à trois ans aux gens pour leur donner une réponse d'éloignement ou de pouvoir s'intégrer,
04:14 ça, c'est pas humain, vous voyez.
04:16 Et donc, on veut pouvoir intégrer ceux qui peuvent rester, qui ont vocation à rester, par la langue et par le travail.
04:21 Et puis, je crois que tout le monde était d'accord pour dire que des gens qui ne veulent pas être chez nous,
04:25 parce qu'ils sont contre l'égalité homme-femme, contre la laïcité,
04:28 ou qui se mettent en travers de nos lois et de nos valeurs, ont vocation à repartir.
04:32 - Eugenie, alors, vous avez entendu ?
04:35 Vous avez accepté la régularisation, finalement, de travailleurs sans papiers,
04:41 qui travaillent en France, mais qui sont sans papiers ?
04:44 - Désolé de vous contredire, mais non.
04:47 Nous sommes opposés à la régularisation des travailleurs clandestins,
04:51 et nous l'avons dit depuis bien longtemps, et d'ailleurs, nous proposerons en 2027,
04:56 à travers un référendum, de rendre illégale la régularisation des clandestins.
05:00 Mais nous avons une opportunité... - Enfin, c'est pas vous qui décidez d'un référendum, je vous le dis tout de suite.
05:04 - Non, mais quand Marine Le Pen sera présidente de la République, oui, Accoura le décide.
05:07 Mais, mais, nous avons saisi une opportunité.
05:10 Parce que, que prévoit ce texte que nous avons voté hier ?
05:13 Il prévoit d'être plus dur que la circulaire valse qui est actuellement en vigueur.
05:18 Et donc, en réalité, le texte que nous avons voté hier permet de moins régulariser qu'hier.
05:22 Donc c'est une très bonne nouvelle pour nous.
05:24 - La grande différence, quand même, Yohann Gilet, acceptez-le,
05:26 la grande différence, c'est...
05:28 La grande différence, que dit l'article ? Il est clair.
05:32 L'article dit "Quelqu'un qui travaille, qui est en règle,
05:36 mais qui est en règle, oui, mais qui cotise, enfin bon,
05:41 pourra demander sa régularisation, c'est le préfet qui décidera si c'est un peu différent."
05:47 Comme c'est le circulaire valse, c'est un peu différent, parce que la circulaire valse, c'est l'employeur.
05:52 C'est un peu différent, quand même.
05:54 - Les deux s'ajoutent, les deux s'ajoutent.
05:55 Et on estime que c'est à peu près 7000 régularisations de plus.
05:58 - Alors, vous occultez un élément important.
06:02 Le texte que nous avons voté prévoit également l'impossibilité de régulariser des personnes condamnées.
06:08 - Ça paraît logique, ça.
06:10 - Ça paraît logique, mais ce n'était pas le cas jusqu'à aujourd'hui.
06:12 Et donc c'est une victoire pour nous d'avoir réussi à obtenir cet élément qui est pour nous essentiel.
06:17 Ne pas régulariser des personnes condamnées, tout comme nous avons réussi à influer sur le texte
06:22 pour permettre que les clandestins, ou les étrangers de manière générale,
06:27 qui sont condamnés, qui sont des délinquants, sortent du pays et soient expulsés.
06:31 Et ça pour nous, c'est une victoire.
06:32 - C'est un texte.
06:34 - Mais on a réussi à l'amplifier.
06:36 - Là, vous êtes d'accord.
06:38 - Il me semblait que vous aviez...
06:40 - C'est pour ça qu'on a parlé de victoire idéologique.
06:42 Parce que dans ce texte qui a été voté hier,
06:44 il y a un certain nombre d'éléments programmatiques
06:47 qui viennent du programme de Marine Le Pen qui ont été incorporés à ce texte.
06:50 Donc on s'en félicite, évidemment, mais on dit que c'est une première étape.
06:53 Parce que le texte, il est insuffisant.
06:55 Je pense qu'à peu près tout le monde est d'accord pour le dire.
06:57 Il est encore insuffisant et nous, nous proposons d'aller plus loin.
06:59 Et on dit que la deuxième étape, elle sera en 2027,
07:01 à travers un référendum.
07:02 Parce qu'il y a aussi le sujet de la constitutionnalité des textes.
07:06 Et donc en cela, un référendum permettra de mettre en place un certain nombre de mesures
07:11 qui sont aujourd'hui impossibles par un texte classique.
07:14 - Vous voyez quand même, pardon,
07:16 mais la politique du camouflage du Rassemblement National,
07:18 qui a 88 représentants à l'Assemblée Nationale,
07:21 et qui, il y a moins d'une semaine, a refusé le débat.
07:24 - Mais parce qu'il y a une semaine, le texte était différent.
07:26 - Moi-même, j'ai fait des rencontres citoyennes dans ma circonscription
07:28 avec des gens qui ne sont absolument pas d'accord.
07:30 En Sud des Hautes-Pyrénées, qui était plutôt très pro-intégration,
07:34 Nord du département, plutôt plus ferme.
07:36 Les gens s'écoutent, peuvent se parler.
07:38 On a travaillé des amendements sur les cours de français,
07:40 sur une mesure que je porte aussi, d'ouvrir la fonction publique aux étrangers,
07:45 bien sûr sur les emplois qui ne sont pas les emplois de souveraineté.
07:48 C'était des amendements qu'on n'a pas pu discuter,
07:50 parce que vous avez refusé le débat.
07:52 - Il y a eu 45 heures de débat en coalition des lois.
07:54 - Non mais attendez, vous avez refusé le débat en séance publique.
07:56 - Il faudra expliquer les choses.
07:58 - Il y a eu un débat en CMP, c'est-à-dire en catimini.
08:02 - Non mais il y a eu un débat en commission des lois.
08:04 - 14 députés.
08:06 - Mais ce n'est pas nous qui avons choisi la CMP, c'est vous qui avez choisi de mettre une CMP.
08:08 En l'occurrence, il y a eu 45 heures de débat en commission des lois.
08:10 - Vous avez prononcisé le débat public.
08:12 - Vous auriez pu présenter vos amendements lors de cette commission des lois,
08:14 ça aurait été peut-être judicieux.
08:16 - J'en ai présenté certains.
08:18 - J'en ai présenté il y a 18 mois ce texte en question,
08:20 comme étant un texte visant à réguler l'immigration et à lutter contre l'immigration clandestine.
08:26 Et quand on est sorti de la commission des lois,
08:28 le texte était un texte pro-immigration,
08:32 était un texte immigrationniste,
08:34 il avait co-construit son texte,
08:36 en tout cas il l'avait modifié en travaillant avec la NUPES,
08:38 - Le Roger à l'équilibre initial du texte.
08:40 - Donc c'était pas acceptable.
08:42 Donc on a rejeté ce texte avec cette motion de Roger,
08:44 c'était une opportunité pour nous,
08:46 et pour revenir à la version du Sénat qui était plus à droite,
08:48 qui était plus ferme,
08:50 c'est ce que réclament les Français quand même,
08:52 80% des Français veulent plus de fermeté en matière d'immigration,
08:54 et en CMP,
08:56 avec nos prestataires que sont les LR,
08:58 nous avons réussi à modifier ce texte
09:00 et à incorporer des éléments du programme de Marine Le Pen,
09:02 et nous nous en félicitons.
09:04 - Peu importe, ça nous est complètement indifférent.
09:06 Et le Président de la République l'avait annoncé,
09:08 avant,
09:10 si ce texte avait dû compter sur les voix du RN,
09:14 c'était un faux argument.
09:16 - Il y aurait eu une seconde délibération.
09:18 - Mais nous n'avons pas eu besoin de le rejeter.
09:20 - Non, non, non, c'est un faux argument,
09:22 parce que si vous prenez les abstentionnistes,
09:24 c'est un faux argument.
09:26 Parce que quelqu'un qui s'abstient sur un texte,
09:28 - Eh bien il fait baisser la majorité.
09:30 - Oui, mais c'est quelqu'un qui n'approuve pas le texte.
09:32 - Et si nous avions voté contre, le texte serait rejeté.
09:34 - Oui, on n'approuve pas le texte.
09:36 - L'abstention, moi je ne trouve pas ça...
09:38 Les Français ne nous ont pas élus pour nous abstenir,
09:40 à un moment donné, sur des sujets comme ça,
09:42 il faut se positionner.
09:44 - Beaucoup d'élus de la majorité sont abstenus.
09:46 - Oui, mais on n'est pas sectaires.
09:48 Chacun peut se décider en fonction de ce qu'il croit juste.
09:50 - Ils ne sont pas sectaires,
09:52 mais ils ne veulent pas des voix du RN.
09:54 - Bien, mais il y a quand même,
09:56 dans ce texte,
09:58 la rétention des mineurs
10:00 en centre de rétention.
10:02 Vous êtes d'accord ?
10:04 - Non.
10:06 - On ne place plus de mineurs dans les centres de rétention ?
10:08 - On a dit depuis le début que nous n'étions pas d'accord avec tout, effectivement.
10:10 Mais nous avons estimé
10:12 que ce texte allait,
10:14 plutôt, peser plus dans le bon sens que dans le mauvais.
10:16 Et effectivement, il y a des choses qui ne nous conviennent pas dans ce texte.
10:18 Mais il y a des choses qui nous vont très bien.
10:20 La déchéance de nationalité pour les binationaux
10:22 qui s'en prennent notamment à nos forces de l'ordre.
10:24 L'expulsion des élèves en étranger.
10:26 - C'était partagé, non ?
10:28 - L'interdiction des remises
10:30 pour les transports en commun
10:32 pour les clandestins qui existent aujourd'hui en France.
10:34 Ca aussi c'est important, parce que les Français ne comprennent pas
10:36 qu'eux, ils payent leur abonnement
10:38 plein pot, et que pour les clandestins
10:40 qui sont en situation irrégulière, qui bafouent les lois de la République,
10:42 on leur fasse une réduction.
10:44 - Pour la déchéance de nationalité, peut-être expliquer
10:46 qu'il ne s'agissait pas de la proposition du Président Hollande
10:48 qui, à l'époque, c'était
10:50 de pouvoir déchoirer de la nationalité
10:52 des personnes nées françaises.
10:54 Donc là, ça aurait été une...
10:56 - Les binationaux !
10:58 - Les binationaux, mais nées françaises.
11:00 Là, dans le texte, c'est ce qui existe déjà dans le Code civil
11:02 depuis 40 ans, de pouvoir déchoirer de la nationalité
11:04 quelqu'un qui l'a acquis récemment.
11:06 Binational, lorsqu'il se rend coupable d'un assassinat d'un policier ou d'un gendarme.
11:12 Bon, ce n'était pas un élément qui était dans le texte initial,
11:14 ça a fait partie des éléments de la discussion.
11:16 - Vous étiez favorable ou pas ?
11:18 - Non, franchement non.
11:20 Mais bon, si vous voulez, c'est le principe d'un compromis.
11:22 C'est-à-dire que vous avez un texte initial,
11:24 un équilibre, vous avez un équilibre
11:26 dans le texte initial qui était sur deux jambes
11:28 intégration et
11:30 fermeté et simplification
11:32 des procédures.
11:34 Et que ainsi, vous n'avez pas de majorité.
11:36 Si on croit ce texte d'intérêt général
11:38 utile pour le pays, utile pour les gens,
11:40 eh bien, il faut construire une majorité.
11:42 Et donc, on a construit une majorité
11:44 sans rien renier, mais sans rien marchander
11:46 de nos valeurs.
11:48 - Vous avez le droit d'avoir vos idées, mais...
11:50 - Vous avez rien marchandé, vous avez beaucoup marchandé.
11:52 - Vous avez beaucoup négocié, vous avez beaucoup négocié.
11:54 Oui, marchandé nos valeurs.
11:56 - Non, mais en l'occurrence, c'est pas les parlementaires de la majorité
11:58 qui ont négocié lors de la CMP.
12:00 Ils étaient totalement sous tutelle.
12:02 - C'est le gouvernement qui participait d'ailleurs à une commission
12:04 mixte paritaire parallèle.
12:06 - Est-ce que c'est LR qui a donné le tempo ?
12:10 - Non, c'est le Rassemblement national
12:12 pour une raison simple, en commission des lois.
12:14 Le Rassemblement national,
12:16 et je suis membre de cette commission des lois,
12:18 avait déposé un certain nombre d'amendements
12:20 pour modifier ce loi qui était à la base
12:22 nocif, je le rappelle.
12:24 Nos amendements avaient été retouqués par la NUPES,
12:26 par la majorité présidentielle et par LR.
12:28 Et LR a fait quoi en CMP
12:30 face à la pression médiatique
12:32 et à la pression des français ?
12:34 D'ailleurs que je remercie parce qu'ils nous ont aidés à influer sur ce texte.
12:36 Eh bien LR a repris nos amendements
12:38 pour les intégrer à la négociation
12:40 avec le gouvernement. C'est pour ça que nous avons
12:42 parlé de victoire idéologique.
12:44 Nous avons réussi à faire
12:46 intégrer aux LR
12:48 mais à d'autres que nos idées
12:50 étaient les bonnes et que nous avions les bonnes solutions.
12:52 - Quelles amendements avez-vous intégrées ?
12:54 - Beaucoup. Sur le fait de durcir par exemple
12:56 les conditions pour le regroupement familial,
12:58 de durcir l'octroi
13:00 de titre de séjour,
13:02 la préférence nationale... - Alors on ne regroupe qu'en familial, je précise.
13:04 - C'est une belle valoir idéologique. - Je précise.
13:06 - Ça s'appelle se raccrocher aux branches et voler au secours de la victoire.
13:08 - Non, ça s'appelle réussir à faire
13:10 et apporter les idées des français et la volonté
13:12 des français au Parlement. - Non, ça nous est complètement
13:14 indifférent. Nous, nous avons un texte qui est
13:16 utile. Ce dont il est le plus efficace
13:18 et le plus impactant,
13:20 et qui vous empêchera d'arriver au pouvoir d'ailleurs, je le dis en passant,
13:22 c'est qu'on va régler le problème
13:24 de l'embolisation du contentieux,
13:26 du juge administratif sur le droit des étrangers
13:28 avec 13 procédures de passer à 3,
13:30 pas répondre en 3 ans et répondre à 9 mois.
13:32 - C'est une solution, c'est une bonne solution, nous l'avons soutenue depuis le début.
13:34 - Moi je peux vous témoigner, j'étais sous-préfet,
13:36 donc des OQTF, j'en ai pris un certain nombre,
13:38 et je vais vous dire que pour l'autorité de l'État,
13:40 quand vous avez une décision qui est prise
13:42 et que d'ailleurs, elle est
13:44 avec des recours parfois, avec des détournements
13:46 des procédures d'asile,
13:48 ce n'est pas satisfaisant. Donc là, il y a une clarté,
13:50 soit vous...
13:52 On n'est pas du tout opposé à l'immigration.
13:54 L'immigration est une chance pour le pays.
13:56 Si les gens, si et seulement si,
13:58 les gens s'intègrent, bien évidemment,
14:00 par la langue et par le travail. Et à contrario,
14:02 eh bien oui, quand les gens veulent
14:04 être là, mais ne veulent pas respecter
14:06 l'égalité entre les hommes et les femmes, la laïcité,
14:08 se mettre en travers de nos valeurs et de nos lois,
14:10 eh bien oui, on se donne les moyens de mieux les expulser.
14:12 - On est d'accord. Mais pour les expulser,
14:14 vous savez aussi qu'il faut obtenir les conséquences.
14:16 - C'est un équilibre dans ce texte qui a été préservé.
14:18 Mais quand je disais qu'on n'a rien renié de nos valeurs,
14:20 c'est que nous, le curseur, c'est
14:22 le travail. Vous, ce que vous souhaitez,
14:24 c'est ce qu'on appelle
14:26 parfois la préférence nationale,
14:28 c'est-à-dire que vous voulez que les étrangers
14:30 en situation régulière et les français
14:32 n'aient pas les mêmes droits. Or, nous,
14:34 considérons, sur les APL,
14:36 notamment, ça aurait été une ligne rouge que nous n'aurions
14:38 pas franchie, de considérer
14:40 les APL pour les gens qui travaillent
14:42 ces trois mois, comme d'ailleurs
14:44 un expatrié qui revient, et ça, c'est logique.
14:46 Une infirmière qui travaille à l'hôpital,
14:48 qu'elle soit étrangère en situation régulière
14:50 ou française, eh bien, elle a droit
14:52 aux mêmes APL. Ça, c'est...
14:54 - Vous êtes d'accord avec ça ou pas ?
14:56 - 9h45, alors, attendez,
14:58 on va observer une petite pause,
15:00 puis vous allez répondre, Yann Gilet. A tout de suite.
15:02 - Vérissure, le numéro
15:04 1 des alarmes en France. Rendez-vous sur
15:06 verissure.fr pour votre demande
15:08 de vie gratuite. Vérissure présente...
15:10 - Sud Radio,
15:12 parlons vrai chez Bourdin,
15:14 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
15:16 - Bien, avec nous, pour parler
15:18 immigration, nous avons deux députés,
15:20 vraiment, je les remercie parce que c'est
15:22 mouvementé en ce moment à l'Assemblée nationale,
15:24 Yohann Gilet, qui est député
15:26 Rennes de la première circonscription du Gard,
15:28 et Benoît Mournet, député Renaissance
15:30 de la deuxième circonscription des Hautes-Pyrénées.
15:32 Ça s'est terminé
15:34 tard, messieurs, non ? L'Assemblée nationale,
15:36 c'était un peu mouvementé... - A l'habitude, c'est terminé tard.
15:38 - Vous avez l'habitude, oui, vous avez l'habitude.
15:40 Alors, si je dis, le fond du débat,
15:42 c'est quoi ? C'est la différence
15:44 de droit entre les Français
15:46 et les étrangers
15:48 en situation régulière sur le sol français.
15:50 C'est ça, le fond du débat ?
15:52 - Non. - Mais non, justement...
15:54 - Est-ce que vous n'établissez pas une différence de droit
15:56 entre les Français
15:58 et les étrangers en situation régulière
16:00 qui sont sur le sol français ? - Si vous me permettez,
16:02 Jean-Jacques Bourdin, cette affaire-là existe déjà.
16:04 Le RMI, Michel Rocard,
16:06 c'est 3 ans de délai de carence,
16:08 le RSA, 5 ans, et même à Mayotte, c'est 10 ans.
16:10 Donc, il n'y a pas de sujet en soi
16:12 qui a un délai de carence pour obtenir
16:14 des prestations non-contributives.
16:16 On parle bien de prestations non-contributives.
16:18 - Oui, non-contributives, c'est-à-dire
16:20 à l'acquisition familiale, à l'APL, et tout.
16:22 - Maintenant, ce que le Sénat voulait,
16:24 et ce qui était pour nous inacceptable,
16:26 c'était un droit général et inconditionnel
16:28 de 5 ans, que vous travaillez,
16:30 que vous ne travaillez pas. Je prenais l'exemple
16:32 de l'infirmière qui serait
16:34 en situation régulière, étrangère,
16:36 versus une infirmière
16:38 française, de nationalité française.
16:40 L'une aurait droit à les APL, l'autre non.
16:42 Ça, c'est inacceptable. Donc là,
16:44 il y a un alignement total sur les prestations
16:46 non-contributives
16:48 entre les étrangers réguliers
16:50 et les français. - Vous êtes d'accord avec ça ou pas, Yoann Guélé ?
16:52 - Et là, ça a été une ligne rouge qui a été une discussion
16:54 très rapide pendant la CMP.
16:56 - Notre vision est différente.
16:58 Les prestations
17:00 non-contributives, nous nous estimons
17:02 qu'elles doivent être en priorité pour les français.
17:04 C'est la priorité nationale. Mais nous disons
17:06 un étranger... - Mais pourquoi ? Ce que je ne comprends pas.
17:08 - Je vais finir de vous expliquer. - Un étranger qui travaille
17:10 non-contributif, c'est ça qui est extraordinaire. - Mais justement,
17:12 je vais y venir. Un étranger
17:14 en situation régulière, évidemment,
17:16 nous nous estimons qu'il doit pouvoir
17:18 prétendre à ses prestations
17:20 non-contributives
17:22 à partir de 5 années, non pas de résidence
17:24 puisque la Macronie, c'est 5 ans
17:26 de résidence, même s'il ne travaille pas.
17:28 Nous, c'est 5 ans de résidence
17:30 et 5 ans de travail
17:32 effectif. Parce que pour pouvoir
17:34 prétendre à la solidarité nationale
17:36 et donc à l'argent des français,
17:38 il faut participer aussi économiquement
17:40 à la vie du pays. - Mais quelqu'un
17:42 qui travaille, un étranger qui travaille,
17:44 participe à la vie économique. - Oui, mais c'est pour ça
17:46 que nous disons qu'au bout de 5 ans... - Pourquoi
17:48 priver cet étranger qui travaille
17:50 des mêmes droits ? - Oui, mais pourquoi attendre 5 ans ?
17:52 - Au bout de 5 ans. - Pourquoi attendre 5 ans ?
17:54 - Parce qu'il faut participer à la vie du pays. - Non mais attendez.
17:56 Si vous travaillez, vous avez droit aux APL,
17:58 vous avez droit aux APL, les allocations familiales,
18:00 toutes les gardes d'enfance et aussi
18:02 les mesures pour favoriser l'insertion du travail.
18:04 - Oui, il y a une priorité nationale. - Et l'intégration. - Il ne s'est pas
18:06 mal que chez soi, on ait
18:08 des avantages par rapport aux gens
18:10 qui ne sont pas d'ici.
18:12 C'est de la logique et ça existe dans beaucoup
18:14 de pays dans le monde. - C'est là où notre point fondamental
18:16 de désaccord est là. - Le fond du problème, il est là.
18:18 - C'est les droits des étrangers
18:20 en situation régulière. - Non, c'est le fond du problème.
18:22 - Le problème, c'est qu'avec la mesure
18:24 qui est de la Macronie,
18:26 c'est 5 ans même si vous ne travaillez pas.
18:28 Donc en fait, ça vient inciter à une immigration
18:30 de personnes qui viennent sur le territoire.
18:32 - Je crois que notre point fondamental...
18:34 - On a pas les moyens,
18:36 on a pas les moyens d'accepter tout le monde comme ça.
18:38 - Vous considérez que
18:40 l'immigration est un problème, est un danger.
18:42 Nous considérons qu'immigration est une chance
18:44 pour notre pays. Et voyez,
18:46 l'Allemagne par exemple a accueilli
18:48 énormément de Syriens hautement qualifiés,
18:50 y compris pour aller travailler dans les hôpitaux.
18:52 A Lourdes, nous avons plus de 800 Ukrainiens, dont certains
18:54 travaillent, qui ont appris courageusement la langue,
18:56 qui pensaient rester 3 à 6 mois. - Personne ne se plaint
18:58 de l'immigration qu'il y a à l'Ukraine.
19:00 - Ce pays s'est construit grâce
19:02 à l'immigration. Être français, c'est d'abord
19:04 vouloir participer à un destin commun,
19:06 national, c'est pas une affaire d'identité.
19:08 Et donc quand on travaille, on a le droit
19:10 à des prestations, et qu'on
19:12 conditionne l'appel au travail. Moi ça me choque
19:14 absolument pas, et on
19:16 le fait dans ce texte, et
19:18 ça aurait été une ligne de rupture à la CMP
19:20 si on était resté sur la position du...
19:22 - Sur des...
19:24 la solidarité nationale
19:26 dont on peut prétendre. En France, on a la chance
19:28 d'avoir un système de logement
19:30 social qui est intéressant
19:32 pour les français, et beaucoup de français
19:34 peuvent y prétendre, mais ne peuvent pas
19:36 avoir un logement social. Par exemple, parce qu'il y en a pas
19:38 assez, on le sait bien. - 1,2 millions de monde.
19:40 - Comment expliquez-vous que
19:42 c'est 13% des français qui ont
19:44 un logement social, quand vous avez
19:46 par exemple 49% des migrés
19:48 algériens qui, eux, vivent en logement
19:50 social ? Voilà ce que je veux dire. - Qui sont français, hein.
19:52 - Pour la plupart. - Pour l'immense, ils sont français.
19:54 - Il faut aussi qu'ils ne sont pas tous, non,
19:56 ou qu'ils ne sont pas régime. - L'immense majorité sont français, ouais.
19:58 - Ce qui veut bien dire qu'il y a là
20:00 un problème. - Est-ce que vous pensez pas
20:02 le même problème ? - Vous avez un problème avec les étrangers,
20:04 nous avons un problème avec les gens qui sont
20:06 en situation irrégulière et qui se mettent en travers
20:08 de nos lois. Nous n'avons pas de problème avec
20:10 ceux qui veulent s'intégrer. - Je pense que c'est tout.
20:12 - Et je vous parle pas des français d'origine algérienne.
20:14 - Peut-être que c'est des algériens que c'est
20:16 français d'origine immigrée
20:18 qui ont droit à un logement social.
20:20 - Je vous parle pas des français d'origine immigrée.
20:22 Non, non. - Ah bon ?
20:24 - Non, je vous parle des algériens. Je vous parle pas des
20:26 français d'origine algérienne. Un français
20:28 est un français. Moi je ne fais pas de différence entre les français.
20:30 - Bon, alors si un français est un français,
20:32 souvent, malheureusement,
20:34 ou... Bon. Malheureusement,
20:36 ces français d'origine immigrée, bon,
20:38 j'oublie, ces français
20:40 là, sont des français qui
20:42 n'ont pas de travail, ou qui ont des difficultés
20:44 pour trouver du boulot.
20:46 On est bien d'accord. Pour de multiples
20:48 raisons. Et oui. Et c'est pour ça
20:50 qu'on les retrouve plus nombreux, peut-être,
20:52 dans les logements sociaux.
20:54 - Yohan Djilet, non ? - Non, mais moi je vous parle pas
20:56 des français d'origine algérienne, encore une fois.
20:58 - Oui, mais c'est l'immense majorité.
21:00 - C'est l'immense... Dans les 40 et quelques pourcents
21:02 dont vous parlez, c'est l'immense majorité.
21:04 - Je vous parlais des algériens en situation régulière
21:06 en France, qui sont
21:08 très majoritairement à 49-48%
21:10 dans des logements
21:12 sociaux. Cela montre bien qu'il y a
21:14 un problème. Je suis désolé.
21:16 Les français peuvent prétendre à des
21:18 logements sociaux et n'ont pas suffisamment...
21:20 - Dans les logements sociaux, Denis, pardonnez-moi de vous le dire,
21:22 il y a une majorité de français.
21:24 - Oui, bien sûr.
21:26 - Heureusement. - On est en train de tout mélanger.
21:28 Si on veut
21:30 que les gens travaillent et s'intègrent,
21:32 vous pouvez pas, non plus,
21:34 couper toute incitation
21:36 au travail, que sont les APL,
21:38 que sont les aides aux logements,
21:40 que sont les allocations familiales, etc.
21:42 - Est-ce qu'on a intérêt à l'intégration de ces étrangers qui veulent travailler ?
21:44 - Est-ce qu'on a intérêt à ce que les gens s'intègrent ?
21:46 - Evidemment, mais de qui on parle ?
21:48 Si on parle des français d'origine étrangère,
21:50 effectivement, il faut mettre le paquet
21:52 pour qu'ils puissent s'assimiler.
21:54 Pas s'intégrer, s'assimiler.
21:56 - Travailler. - En revanche, les personnes
21:58 en situation irrégulière n'ont pas
22:00 vocation à être présentes sur le territoire national
22:02 et les étrangers
22:04 en situation irrégulière,
22:06 on a intérêt pour le pays
22:08 à limiter leur nombre
22:10 en présence en France. On peut pas avoir
22:12 une immigration massive. Les français sont
22:14 80% à réclamer moins d'immigrés
22:16 en France, parce qu'il y a aussi un enjeu culturel.
22:18 - Chez mon collègue,
22:20 il y a une forme de déni de réalité
22:22 identitaire, un repli identitaire,
22:24 parce que nous avons adapté nos règles
22:26 françaises,
22:28 spécifiques, mais la vraie réponse,
22:30 la vraie réponse, elle est
22:32 à l'échelle européenne. Le pacte Asie-L'Immigration
22:34 a été voté au Parlement européen, dans quelques
22:36 mois, nous aurons les élections européennes, c'est extrêmement
22:38 important. Qu'est-ce qui marche aujourd'hui ?
22:40 L'orientation directive par le Parlement
22:42 européen, et c'est en cours
22:44 sur le Conseil.
22:46 - En discussion au Conseil.
22:48 - Nous soutenons ce pacte Asie-L'Immigration,
22:50 parce qu'il reprend notamment l'idée
22:52 de l'orientation directive des demandeurs
22:54 d'asile. Moi j'ai habité à Marseille,
22:56 si vous mettez tout le monde au même endroit,
22:58 vous êtes sûr que là vous allez à l'échec d'intégration,
23:00 vous créez des communautés. Il faut pouvoir
23:02 pour intégrer aussi
23:04 qu'il y ait une orientation
23:06 qui soit directive sur le sol
23:08 national et pas grouper tout le monde au même endroit.
23:10 Donc je crois que nous sommes clairs,
23:12 intégrer, et puis être ferme avec ceux
23:14 qui se mettent en travers. - Bien, messieurs,
23:16 merci d'être venus nous voir, je vous remercie.
23:18 Et chacun a pu défendre
23:20 son point de vue, ce qui est bien,
23:22 ce qui est utile. 9h57 pour la
23:24 compréhension du sujet. Valéria Expergille
23:26 Gansmann reçoive le producteur Thierry Saïd
23:28 et France Brel, la présidente de la fondation
23:30 Jacques Brel, juste après les infos.
23:32 Sud Radio,
23:34 Parlons Vrai chez Bourdin,
23:36 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
23:38 Avec Vérissure,
23:40 le numéro 1 des alarmes en France.
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