Loi immigration: Emmanuel Macron dénonce "une manœuvre grossière" du Rassemblement national concernant son soutien au texte

  • l’année dernière
Emmanuel Macron s'exprime dans l'émission "C à vous" au lendemain du vote de la loi immigration à l'Assemblée nationale qui a divisé au sein de la majorité et mené notamment à la démission du ministre de la Santé, Aurélien Rousseau.

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Transcription
00:00 On l'écoute justement sur ce qu'il dit sur le RN quand il dit "en fait non, c'est tout le contraire, c'est une défaite du RN depuis hier".
00:07 C'est une manœuvre de garçon de bain du RN.
00:11 On peut dire par là que c'est une manœuvre grossière pour nous dire "au fond c'était mon texte, on l'a emporté parce que c'était dans la confusion".
00:19 Mais c'est faux.
00:20 Donc c'est une défaite du RN.
00:22 Mais bien sûr que c'est une défaite du RN.
00:24 La question qui nous était posée, et c'est le choix difficile quand on gouverne, parce que vous ne choisissez pas que des solutions qui sont idéales,
00:32 c'est est-ce qu'on fait quelque chose qui est utile pour le pays, qui traite du réel, ou est-ce qu'on décide de ne rien faire parce qu'en quelque sorte ce n'est pas exactement ce qu'on voulait.
00:42 Eh bien moi, j'assume totalement de dire que nos compatriotes attendaient cette loi, que si on veut que le RN et ses idées n'arrivent pas aux responsabilités, il faut traiter les problèmes qui le nourrissent.
00:55 Jean-Sébastien Ferjou, là-dessus l'argument est tien, non ? On traite l'immigration pour bloquer le RN, donc en soi c'est une défaite du RN.
01:04 On verra bien ce que les élections européennes... Mais je trouve cette focalisation sur le RN assez absurde.
01:11 Quand vous voyez la démission du ministre de la Santé aujourd'hui, on apprend le même jour, plus de 6 700 lits ont été fermés en France.
01:18 Est-ce que réellement le sujet, c'est les conditions de résidence en France pour bénéficier des APL, ou c'est essayer de faire en sorte que les hôpitaux fonctionnent, que les écoles fonctionnent, que les Français se sentent moins en insécurité ?
01:31 L'enjeu pour lutter contre le RN, me semble-t-il, ou en tout cas l'enjeu pour n'importe qui au pouvoir, c'est de répondre aux attentes des Français sur l'immigration comme sur le reste.
01:41 Après, incontestablement, mais ce n'est pas que le RN, il me semble que les Républicains aussi étaient à la manœuvre, et pas seulement les Républicains.
01:48 Regardez, une partie de la majorité, pour le coup, n'a eu aucun état d'âme. Édouard Philippe a dit qu'il votait cette loi sans état d'âme.
01:55 Oui, c'est une inversion de tendance, incontestablement. Pablo, il faisait référence tout à l'heure. Avant Michel Roca, le RSA, ou le RMI plutôt, n'était pas accessible aux étrangers.
02:06 Ça veut bien dire que ça existait, et que donc, de facto, ce qu'on appelle préférence nationale, mais qu'on pourrait appeler préférence citoyenne en quelque sorte, en l'attachant à la citoyenneté,
02:14 au fait de faire partie juridiquement de la collectivité nationale, ça existe. Et franchement, franchement, enfin, les cris d'épouvante.
02:20 Mais quand vous voyez les socialistes qui siègent à Strasbourg, au Parlement européen et à Bruxelles, aux côtés des sociodémocrates danois, qui ont mis en place des conditions
02:29 qui sont infiniment plus dures que celles qui existent en France, il faudrait qu'ils nous expliquent pourquoi ils siègent à Strasbourg avec des gens qu'ils considéraient quasiment
02:36 comme des fascistes, si on suit leur logique, sans que ça leur cause d'état d'âme. Enfin, franchement, on a le droit de ne pas être d'accord avec cette loi, c'est une évidence absolue
02:44 dans une démocratie, mais la tempête qu'elle génère n'a aucun sens. Et moi, j'aurais aimé entendre plus le président de la République ce soir sur, par exemple, les départements de gauche
02:53 qui disent que la case échéance, si la loi a été votée, il ne l'appliquerait pas.

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