Emmanuel Macron s'exprime dans l'émission "C à vous" au lendemain du vote de la loi immigration à l'Assemblée nationale qui a divisé au sein de la majorité et mené notamment à la démission du ministre de la Santé, Aurélien Rousseau.
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00:00 -Les voix qui ont permis l'adoption de cette loi sont venues
00:02 de tous les bancs Renaissance, LR et à droite.
00:05 On va réentendre ce soir Emmanuel Macron,
00:08 qui défend sa loi, qui continue de dire
00:10 que c'est une loi dite en même temps.
00:13 -On doit se battre contre les flux,
00:16 c'est-à-dire les arrivées clandestines
00:18 de personnes qui arrivent sur notre territoire
00:21 de manière irrégulière.
00:22 Et qui parce que nous ne sommes pas efficaces,
00:25 c'est-à-dire que nos procédures sont trop lentes,
00:27 que le droit s'est multiplié.
00:29 Ils n'ont pas à inscrire leur dossier assez vite
00:31 et à les renvoyer chez eux.
00:32 Ca, c'est une perte de contrôle de ce que nous sommes.
00:35 Il ne peut pas y avoir un Etat qui se tient,
00:37 y compris un Etat qui a un modèle social,
00:40 qui protège sa population, si on ne sait pas faire ça.
00:42 C'est le 1er objectif.
00:44 Le 2e, c'est mieux intégrer par l'apprentissage de la langue
00:47 et le travail, ce que permet aussi ce texte
00:49 et qui est dans nos dispositions de début.
00:52 Ca, ce sont les 2 objectifs de ce texte.
00:54 Vous diriez que c'est un vrai en même temps.
00:57 -On intègre d'une part, on protège de l'autre.
00:59 Je vous vois faire la mou à M. Salahia.
01:02 -Ce sont les 2 phrases qui vont choquer
01:04 une partie des Français.
01:05 D'abord, que ce texte est dûé en même temps,
01:08 là où il penche clairement à droite.
01:10 Et puis que ce soit une défaite du RN.
01:12 Là, il est excessif, c'est certain.
01:15 Mais il aime bien faire ça, Emmanuel Macron.
01:17 Il aime bien brutaliser un peu quand il est en difficulté.
01:20 C'était pareil sur les retraites.
01:22 Il a fait une interview à 13h
01:24 où on pensait qu'il allait caliner tout le monde.
01:26 Plus ou moins à ceux qui n'étaient pas d'accord avec lui.
01:30 Mais il s'appuie sur l'opinion
01:34 et son grand argument, c'est de dire "moi, je pars du réel".
01:37 "Je m'appuie sur des envies des Français
01:41 "et c'est la meilleure façon de combattre le RN."
01:43 Il y a plusieurs difficultés.
01:45 Il y a un cheminement idéologique d'Emmanuel Macron
01:48 qui montre bien qu'il n'était pas aussi dur
01:50 sur les thèmes d'immigration,
01:52 sur la lutte contre l'islamisation, etc.
01:54 Il y a quelques années,
01:56 c'est la même personne qui disait
01:58 qu'il avait un inconfort philosophique en 2016
02:01 avec la déchéance pour les bidationaux
02:04 qui était auteur de crimes terroristes.
02:06 C'est quelqu'un qui a protesté sur des mesures trop dures.
02:09 Il y a ces petites incohérences ou évolutions au fil du temps
02:13 qui peuvent faire se questionner les Français.
02:17 Et sa lutte contre le RN varie beaucoup
02:21 entre arguments moraux ou partir du réel.
02:24 C'est bien lui qui a validé il y a quelques jours
02:27 la grande sortie d'Eric Dupond-Moretti
02:29 sur ce parti, je ne me souviens plus de la phrase exacte,
02:34 mais qui est sorti les nazis
02:37 avant de donner des leçons de morale.
02:40 C'est le même Emmanuel Macron
02:42 qui ne veut pas des voix du RN,
02:44 qui met de côté des députés, c'est choquant,
02:46 comme s'ils pesaient moins que d'autres.
02:49 Donc même là, sa lutte contre le RN
02:51 n'est pas très clairement définie, je trouve.