Loi immigration: "Le gouvernement est confronté à un vrai problème politique parce qu'il a adopté une loi de droite contre une partie de sa majorité", pour Julien Aubert (vice-président de LR)

  • l’année dernière
Emmanuel Macron a transmis au Conseil constitutionnel le projet de loi immigration adopté ce mardi à l'Assemblée nationale, alors qu'Élisabeth Borne affirme avoir alerté la droite sur ses "doutes" concernant certaines mesures du texte discuté en commission mixte paritaire.

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Transcription
00:00 – Vous vous êtes fait avoir hier soir en soutenant cette loi
00:03 et en votant cette loi vous aussi puisque visiblement
00:06 un certain nombre de mesures vont être retoquées
00:08 pour être retoquées par le Conseil constitutionnel,
00:10 vous vous êtes fait avoir ?
00:11 – Non, je ne pense pas que nous nous sommes fait avoir,
00:13 il y a eu une négociation politique.
00:15 Si en revanche le Conseil constitutionnel devait censurer
00:18 une grande partie de cette loi, cela justifierait le diagnostic
00:23 qui a été fait par les Républicains, que nous avions fait en début d'année,
00:27 qui était qu'il fallait qu'il y ait une réforme constitutionnelle
00:30 parce qu'aujourd'hui vous avez un certain nombre de jurisprudence
00:33 qui empêche de prendre des mesures efficaces
00:36 en matière de lutte contre l'immigration.
00:38 Donc on voit bien que si à un moment donné nous ne pouvons pas,
00:41 alors qu'il y a un vote de l'Assemblée nationale,
00:43 appliquer une autre politique migratoire, nous allons avoir un vrai problème,
00:48 d'autant que les éléments invoqués ne relèvent pas de la Constitution proprement dite,
00:52 du texte écrit mais bel et bien de jurisprudence ou d'interprétation jurisprudence.
00:55 – Donc en clair, ce que vous nous dites, c'est que tout ça est d'une certaine manière
00:58 volontaire cousu de fil blanc, c'est-à-dire que vous avez mis dans cette nouvelle rédaction
01:02 de la loi des choses dont vous saviez pertinemment que ça pouvait être retoqué,
01:07 pour pouvoir dire ensuite ce soir, vous voyez, il faut changer la Constitution.
01:11 – Non, pas du tout, ce n'est pas du tout ce que je vous ai dit,
01:14 ce que je vous ai dit c'est que nous avons mis dans cette loi
01:17 ce que nous souhaitions de telle manière en faire une loi cohérente
01:20 par rapport au sujet migratoire et à la rétablir dans une forme de cohérence interne,
01:25 contrairement au projet initial du gouvernement,
01:27 et que si demain un organe composé de gens non élus devait en oblitérer une bonne partie,
01:34 ça justifierait, ça montrerait qu'il faut faire plus
01:39 et que nous devons avoir un vrai débat constitutionnel,
01:41 parce qu'aujourd'hui nous sommes à la recherche d'efficacité
01:44 et les choses qui sont dans ce texte sont parfaitement républicaines,
01:48 parfaitement efficaces et parfaitement nécessaires.
01:50 – Julien Aubin a écouté ce soir Emmanuel Macron
01:52 et un peu plus tôt dans la journée Elisabeth Borne,
01:54 je vais vous reposer ma question, est-ce que vous vous êtes fait avoir
01:57 quand vous entendez la Première ministre dire que pour la caution
02:01 qui serait réclamée aux étudiants, cette caution pourrait être de 10 ou 20 euros ?
02:05 Quand vous entendez Gérald Darmanin dire maintenant
02:07 qu'on pourrait aller jusqu'à 10 000 régularisations supplémentaires
02:10 de travailleurs sans-papiers, quand vous entendez le gouvernement dire
02:13 l'AME, l'aide médicale d'État, on va la réformer,
02:15 mais on verra à quel point on va la réformer,
02:18 est-ce que vous vous dites ce soir, tiens,
02:20 quelque chose qui cloche dans le discours du Président et de ses ministres ?
02:24 – Non, je crois, si vous voulez, qu'il y a un service après-vente du gouvernement
02:28 qui est confronté à un vrai problème politique,
02:30 parce qu'il a adopté une loi de droite contre sa propre majorité,
02:34 ou en tout cas contre une partie de sa majorité,
02:37 donc il s'empresse d'expliquer qu'en réalité,
02:39 ils n'ont pas du tout épousé la ligne idéologique défendue par les Républicains
02:43 et que la loi est votée, mais qu'il pourrait s'en écarter dans la pratique,
02:48 ce qui à mon avis d'ailleurs est une très mauvaise chose à faire
02:50 au plan démocratique, parce que ça signifie
02:52 qu'on prive d'effet la loi et que l'exécutif la contourne.
02:56 D'ailleurs le Conseil constitutionnel à la base était fait
02:58 pour justement garantir un équilibre des pouvoirs entre le Parlement et l'exécutif
03:04 et pas du tout forcément pour brider le Parlement dans le vote de la loi.
03:08 Donc après, moi j'entends bien si vous voulez,
03:11 tous les contrefeux qui sont faits par le gouvernement,
03:13 je crois que non, le principal problème du gouvernement,
03:16 c'est qu'il a sa majorité qui explose, c'est qu'il y a un ministre qui a démissionné
03:20 et c'est qu'il y a une cinquantaine ou une soixantaine de membres de sa majorité qui n'ont pas voté ce texte.

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