Les chrétiens d'Orient : «On a beaucoup prié pour la paroisse de Gaza» assure le directeur de la rédaction de Famille Chrétienne

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ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Chaque matin, Elhame Medjahed analyse l’actualité avec un invité. Ce lundi, elle reçoit Antoine-Marie Izoard, Directeur de la rédaction de Famille Chrétienne. Retrouvez "L'invité actu" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-interview-de-7h40 LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00 Il est 7h11, l'heure de retrouver l'invité actu de la matinale d'Europe 1 et là me vous recevez Antoine-Marie Izoard,

00:06 directeur de la rédaction du magazine Famille Chrétienne. - Bonjour Antoine-Marie Izoard.

00:11 - Bonjour, bonjour à vous, joyeux Noël à vous et aux auditeurs d'Europe 1. - Merci, joyeux Noël à vous également.

00:18 Merci d'être avec nous en direct sur Europe 1 ce matin. La majorité des célébrations de Noël a été annulée à Bethléem.

00:25 Le pape François a d'ailleurs eu un message pour ses fidèles. Votre réaction à cette situation au Proche-Orient ?

00:31 - Écoutez Bethléem, pour tout vous dire, j'y étais il y a trois semaines

00:35 pour Famille Chrétienne, pour y faire un reportage sur les chrétiens justement qui vivent là-bas. Le petit troupeau

00:41 des chrétiens qui vit là-bas, à peine 10%,

00:44 qui ont tous envie, enfin beaucoup envie de quitter le territoire, mais qui avaient aussi envie de fêter Noël, mais de le fêter

00:50 liturgiquement. C'est-à-dire que ce qui m'a été expliqué, c'est que il n'y avait pas de sapins, pas de crèches quasiment dans les maisons, il y en avait

00:56 encore moins place de la mangeoire devant la basique de la nativité. On avait même, la commune avait même enlevé, en pensant à Gaza,

01:02 les lumières, les illuminations que l'on y voit chaque année. Non, le patriarche de Jérusalem est allé, le patriarche

01:09 Pitzabal, a été allé célébrer la messe hier soir,

01:11 évidemment avec moins de fastes que d'habitude,

01:15 mais c'était très émouvant et on l'a vu, c'est un geste qui n'est pas anodin, avec un keffie autour des épaules en rentrant dans

01:22 Bethléem. C'est un signe quand même assez explicite de son attachement au peuple palestinien, lui qui pourtant était bréophone.

01:29 - Alors des chrétiens qui souffrent, presque en silence et dans l'indifférence. Antoine-Marie Isoire, une réaction ?

01:35 - Bah écoutez,

01:38 j'aurais tendance, pardonnez-moi, mais j'aurais tendance à venir à l'essentiel au matin de Noël.

01:43 L'essentiel c'est les naissances d'un enfant. N'en déplaise à Michel Onfray, à ses thèses sur la mythologie, sur

01:49 le concept où Jésus-Christ qui serait un mythe ou une idéologie.

01:54 Non, Jésus historique au moins, ça c'est certain, a bien existé il y a 2000 ans. Après,

01:59 Michel Onfray et d'autres ne sont pas forcés d'y croire, bien sûr, mais beaucoup fêtent Noël quand même et je m'en réjouis.

02:05 Mais voilà, nous avons fêté Noël et nous avons fêté Noël cette nuit

02:08 parce qu'un enfant est venu révolutionner un peu la planète, mais il est né dans une mangeoire, dans une grotte en tout cas,

02:14 dans la pauvreté, l'humilité. Donc Bethléem c'est ça, Bethléem, c'est ce que vient nous rappeler ce conflit aussi là-bas.

02:20 Et il faut penser en particulier, je sais que dans beaucoup beaucoup d'églises de France en particulier, mais dans le monde, on a beaucoup prié

02:26 pour la paroisse de Gaza hier soir. - Vous ressentez un peu ce besoin autour de vous

02:31 de se rapprocher peut-être plus de Dieu en ce moment, cette période ?

02:37 - Écoutez, on sent, en tout cas, ce que l'on sent et ce que l'on sent depuis en particulier deux ans,

02:42 c'est que le nombre des katechumènes, c'est-à-dire le nombre des baptisés adultes,

02:46 est de plus en plus important. Alors évidemment, on sait que la courbe, c'est une évidence, la courbe des baptêmes d'enfants

02:54 est descendante de façon impressionnante. Elle ne croisera probablement pas si vite que ça, la courbe montante

03:02 des baptisés adultes au soir de Pâques. Mais je peux vous promettre qu'il y a vraiment énormément de monde dans les églises à Pâques, à Noël.

03:09 Il y avait beaucoup de monde hier soir encore dans les églises

03:12 de notre pays et je crois qu'il y a une vraie soif, effectivement, et qu'en tout cas, il y a une église qui est là, qui est prête à répondre.

03:18 - Alors justement, il y aura du monde aussi ce midi. Le pape François prononcera sa bénédiction

03:24 Urbi et Torbi, au cours de laquelle il se livre

03:29 traditionnellement un tour d'horizon des conflits dans le monde. Un moment très suivi par les fidèles.

03:33 - C'est un moment très suivi. C'est une des deux grandes bénédictions

03:38 de l'année, puisque c'est l'une des deux grandes fêtes chrétiennes avec la fête de Pâques.

03:43 Et le pape, le chef de l'église catholique, fait effectivement le tour.

03:47 J'étais longtemps au Vatican pendant une vingtaine d'années et quand j'étais à Radio Vatican en particulier, on nous disait,

03:54 je demandais souvent quelle était la ligne éditoriale. Ça parle beaucoup aux journalistes.

03:57 On me disait, c'est très simple, c'est le discours du pape

04:00 le 25 décembre en particulier, parce que là, le pape parle de tous les conflits à travers le monde.

04:05 Évidemment, il va nous parler de Gaza. Évidemment, il va appeler un cessez-le-feu là-bas. Évidemment, il va parler aussi, aussi,

04:11 de l'Ukraine et de la Russie. Et évidemment, de tout un tas de conflits dont vous et moi, nous ne parlons pas beaucoup,

04:17 ou n'entendons plus beaucoup parler. La corne de l'Afrique,

04:21 l'Afrique noire,

04:23 l'Afrique centrale plutôt, et puis l'Amérique latine. Enfin voilà, donc tout un tas de conflits. Et je pense que le

04:28 travail du pape et de la diplomatie vaticane est très précieux.

04:31 Il est discret,

04:34 mais c'est intéressant d'avoir ce discours sous les yeux pour comprendre l'état du monde aujourd'hui.

04:39 Ces célébrations de Noël interviennent dans une période difficile, on l'entend, et notamment pour le souverain pontife. Le pape François

04:46 a fêté ses 87 ans et sa santé a souvent été la cause d'annulation de plusieurs événements.

04:52 Le Vatican s'inquiète, et les fidèles aussi ?

04:54 - Écoutez, la santé du pape c'est toujours un sujet, vous savez.

04:58 Souvenez-vous, Jean-Paul II, Benoît XVI, moi je parle que de ceux avec qui j'ai travaillé, ou en tout cas pas loin,

05:03 et avec qui j'ai fait pas mal de voyages à travers le monde. Non, bien sûr que c'est inquiétant, mais

05:08 bien sûr, le pape François a été hospitalisé deux fois cette année, bien sûr,

05:12 il n'a pas pu se rendre à Dubaï à la COP 28 parce qu'il avait une très grosse bronchite, et donc

05:18 ses médecins lui ont dit "vous pouvez pas aller dans un pays où il y a tant de climatisation et compagnie,

05:22 et avec des écarts de température", mais enfin, à 87 ans, reconnaissez que dans un fauteuil roulant depuis l'an dernier déjà,

05:28 il vient quand même de se rendre en Mongolie début septembre à Marseille, souvenez-vous,

05:34 à Marseille et pas en France, enfin quand même un peu en France, là, t'il dit, et puis aussi au JMJ de Lisbonne, les Journées Mondiales des Jeunes,

05:40 devant plus d'un million de jeunes, où ça a été un immense succès.

05:44 Donc finalement, ce vieux pape, il continue à faire un peu ce qu'ont fait ses prédécesseurs,

05:48 c'est qu'il témoigne que la vieillesse aujourd'hui, c'est pas forcément la boule fin,

05:53 la fin de tout, et qu'à 87 ans, on peut encore dire quelques trucs un peu intelligents.

05:57 - Une dernière note positive, peut-être une dernière question sur l'état, l'esprit de Noël,

06:03 c'est quoi aujourd'hui l'esprit de Noël ? Il a évolué ces dernières années ?

06:06 - Écoutez, je sais pas si je suis un expert de l'esprit de Noël, moi je suis plutôt un expert du Saint-Sièze,

06:13 et de la religion catholique en France, où j'essaye du moins, et même comme chrétien,

06:18 donc moi l'esprit de Noël, j'aurais tendance à dire qu'il faut revenir à ce que je vous disais tout à l'heure au tout début,

06:22 à cet enfant tout petit, humble et discret qui est né dans la crèche,

06:25 et qui vient quand même pas mal changer le monde. Voilà.

06:27 - Merci Antoine-Marie Lisoir d'avoir accepté notre invitation en direct ce matin sur Europe 1, encore une fois,

06:33 joyeux Noël à vous !

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