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Philippe Delorme, secrétaire général de l'enseignement catholique, répond aux questions de Dimitri Pavlenko.
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Transcription
00:00 - Bonjour à tous sur Europe 1, Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin le secrétaire général de l'enseignement catholique.
00:04 - Bonjour Philippe Delorme. - Bonjour monsieur.
00:06 - Bienvenue sur Europe 1, c'est une journée importante pour l'enseignement catholique que vous représentez.
00:10 Alors l'enseignement catholique, je précise, c'est plus de 95% de l'enseignement privé.
00:14 Voilà pourquoi vous êtes un interlocuteur privilégié pour Papendia et ministre de l'éducation,
00:19 avec qui vous allez signer tout à l'heure un protocole pour accroître la mixité sociale dans les 8000 établissements privés sous contrat.
00:28 Alors le ministre martèle que vous devez prendre votre part de l'effort de mixité sociale
00:33 dans la mesure où l'État finance les trois quarts du budget des établissements privés sous contrat.
00:38 Peut-être pour situer les choses, Philippe Delorme, on part de quelle situation en matière de mixité sociale dans les écoles privées catholiques ?
00:45 - Une situation qui montre que déjà depuis très longtemps, parce que c'est inscrit au cœur même de notre projet,
00:50 nous avons le souci d'accueillir le plus pauvre, le plus fragile, parce que c'est dans l'ADN de l'enseignement catholique,
00:59 et quand on regarde l'histoire de l'enseignement catholique, les congrégations se sont principalement fondées
01:05 autour de ces questions d'accueil du plus pauvre et du plus fragile.
01:08 Donc il faut vraiment regarder la diversité de l'enseignement catholique sur l'ensemble du territoire,
01:14 et nous avons majoritairement des lieux de mixité sociale et scolaire.
01:18 - Alors le ministre met en avant ce qu'il appelle les IPS, c'est les indices de position sociale,
01:23 qui montrent que le privé c'est 9% de boursiers contre 28% dans le public.
01:29 L'idée ce serait quoi ? D'arriver à une sorte de convergence, d'équilibrer les deux, vous pensez Philippe Delorme ?
01:33 - Je ne sais pas quelle idée, en tous les cas ce n'est pas la nôtre, c'est-à-dire que nous serions tellement heureux
01:39 que les familles les plus modestes soient vraiment en capacité de nous choisir.
01:43 - Oui parce que ça c'est très important, on va crever l'abcès tout de suite sur ce point-là,
01:47 parce que le non-dit c'est que vous refuseriez les plus modestes dans les écoles privées catholiques,
01:53 et vous vous dites non, vous dites simplement il y a des barrières, des barrières tarifaires,
01:57 et vous regrettez d'ailleurs l'existence de ces barrières. Quelles sont-elles exactement Philippe Delorme ?
02:02 - La première barrière financière c'est évidemment la question du coût de la restauration scolaire et du transport,
02:11 qui dans la plupart des cas n'est pas accompagnée par les collectivités locales pour ces familles,
02:18 alors qu'elles en bénéficient quand elles ont leur enfant dans le public.
02:21 - On a une tarification sociale quand on est dans le public, on perd si on met ses enfants dans le privé.
02:26 - Pratiquement partout. Donc moi j'ai toujours dit que c'était une forme de discrimination par rapport aux jeunes et aux familles,
02:34 et donc c'est pas l'école catholique qui demande plus d'argent, c'est une justice vis-à-vis des familles.
02:39 Et si on veut que les familles les plus modestes aient véritablement la liberté de nous choisir,
02:44 il faut que sur cette question-là on puisse travailler avec les collectivités locales,
02:48 ce qui ne leur coûtera pas plus d'argent, parce que si nous accueillons davantage d'élèves boursiers venant du public,
02:53 elles payent déjà pour ces élèves.
02:55 - Avec des repas qui peuvent être à seulement 20 centimes, voire gratuits quand on est dans le public,
03:01 et alors que c'est vrai, dans une école privée c'est facile 7-8 euros par jour.
03:05 - Absolument, donc vous faites le calcul, c'est très rapide, et ça coûte à peu près 1000 euros de plus pour une famille.
03:12 Donc pour une famille très modeste, c'est un obstacle qui est infranchissable.
03:16 - Donc vous nous dites en fait que c'est aux mairies, c'est aux départements, aux régions,
03:20 d'assumer finalement l'effort financier pour favoriser la mixité sociale à l'école, Philippe Delorme ?
03:25 - Je dis d'abord que c'est pas forcément un effort financier, et puis je dis que nous aussi...
03:30 - C'est le sens du protocole que vous allez signer aujourd'hui.
03:31 - Non pas que, mais c'est aussi pour nous, on doit aussi agir de notre côté,
03:36 notamment en élargissant le nombre d'établissements qui pratiquent une contribution financière différenciée
03:46 en fonction du quotient familial.
03:47 - Donc les fameux frais de scolarité.
03:49 - Voilà, c'est une contribution financière des familles, qu'on peut appeler frais de scolarité,
03:53 même si le terme n'est pas tout à fait juste, mais aujourd'hui,
03:57 on a à peu près 30% de nos établissements qui ont une grille tarifaire établie en fonction du quotient familial,
04:04 on voudrait vraiment l'étendre et la généraliser.
04:06 - Je vais donner les prix, la moyenne de cette contribution familiale en maternelle, c'est 366€ par an,
04:13 c'est 650€ au collège, c'est deux fois moins cher que la cantine quand même, Philippe Delorme.
04:17 Non mais c'est vrai, c'est important de le signaler,
04:19 mais il y a déjà dans certains établissements des grilles tarifaires en fonction des revenus.
04:24 - Dans 30% à peu près, et puis ces chiffres effectivement sont des moyennes,
04:28 donc il y a des très grandes disparités.
04:30 Récemment dans le Cantal, vous aviez des contributions des familles qui étaient à 11€ par mois,
04:35 et puis vous avez d'autres où c'est beaucoup plus élevé.
04:38 Je rappelle que ces contributions des familles financent les dépenses d'investissement
04:42 et les dépenses liées à notre caractère propre.
04:44 - Alors vous aviez fixé, Philippe Delorme, deux lignes rouges,
04:47 vous aviez dit très clairement au ministère, bon écoutez, on veut bien discuter d'un protocole,
04:52 mais enfin, des quotas d'élèves modestes, non, et pas de sectorisation.
04:57 C'était quoi l'enjeu en fait de ces deux lignes rouges que vous avez fixées, Philippe Delorme,
05:01 et sur lesquelles vous avez été entendu ?
05:02 - La liberté de choix des familles,
05:04 et je dirais en miroir la liberté de choix des établissements.
05:07 Cette liberté est fondamentale et ça s'inscrit aussi dans notre caractère propre,
05:12 le respect absolu de notre caractère propre, notre identité d'établissement catholique.
05:16 - Parce que des quotas, ça sous-entendrait qu'il pourrait y avoir des familles obligées
05:19 à mettre leurs enfants à l'école privée ?
05:21 - Alors pas au niveau des quotas, mais au niveau de la sectorisation, oui.
05:24 Or c'est impossible d'imposer à une famille d'inscrire son enfant
05:27 dans un établissement dont le projet éducatif est fondé sur l'évangile.
05:31 Donc on accueille tout le monde,
05:33 mais dans le cadre d'une rencontre et d'un partage justement du projet éducatif qui leur est proposé.
05:40 - On ne va pas se mentir, ce n'est pas tellement l'identité religieuse de l'enseignement
05:45 qui attire dans les écoles privées, Philippe Delorme, vous le savez très bien,
05:48 c'est la garantie d'avoir une école qui fonctionne à peu près normalement aujourd'hui.
05:52 - Eh bien je ne crois pas.
05:53 - Non ? - Je ne crois pas.
05:55 Si vous me dites "les familles ne choisissent pas l'école catholique
05:58 pour les propositions de célébration eucharistique", par exemple, vous aurez raison.
06:03 Mais en revanche, les familles choisissent l'école catholique
06:06 parce qu'on propose une éducation intégrale de la personne.
06:09 Parce que avant d'accueillir un élève, on accueille un jeune
06:12 avec son histoire, avec ses faiblesses, avec ses forces, avec ses projets, avec ses espérances.
06:17 Et l'éducation intégrale, c'est le cœur du projet de l'enseignement catholique
06:22 et une proposition évidemment dans la liberté de conscience
06:26 d'avoir la possibilité dans nos établissements de cheminer spirituellement.
06:31 Donc je crois au contraire que beaucoup de familles nous choisissent
06:35 parce que nous sommes catholiques, même si elles ne l'expriment pas forcément de cette façon-là.
06:39 Et beaucoup aussi nous disent "mon enfant n'a pas forcément reçu
06:42 d'éducation religieuse pour une raison et je suis heureux,
06:44 nous sommes heureux qu'ici il puisse en bénéficier".
06:48 Donc non, on choisit l'école catholique pour son projet
06:51 et son projet est vraiment un projet d'éducation chrétienne.
06:54 - Merci beaucoup Philippe Delorme d'être venu au micro d'Europe 1.
06:57 Je rappelle que vous êtes le secrétaire général de l'enseignement catholique.
07:00 Bonne journée à vous. - Merci à vous aussi.

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