• il y a 3 mois
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Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille Chrétienne, répond aux questions de Dimitri Pavlenko.
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Transcription
00:00Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin le directeur de la rédaction de l'hebdomadaire Famille Chrétienne.
00:05Bonjour Antoine-Marie Zoar.
00:06Bonjour à vous.
00:07Bienvenue sur Europe 1, on va parler du pape François.
00:10Dans l'avion qui le ramenait de son long voyage en Asie, en Océanie,
00:14le souverain pontife a annoncé aux journalistes présents qu'il n'irait pas à Paris le 8 décembre pour la réouverture de la cathédrale Notre-Dame.
00:20Emmanuel Macron lui avait lui-même lancé l'invitation le 8 décembre dernier.
00:24Invitation doublée par l'archevêque de Paris, Monseigneur Ulrich.
00:27Et bien ce sera sans François.
00:29Le pape il avait déjà insisté quand il était venu à Marseille, il y a un an, sur le fait qu'il se déplaçait à Marseille et non pas en France.
00:35Est-ce qu'il bout de la France le pape François Antoine-Marie Zoar ?
00:38Écoutez, ma réponse va être un peu une réponse de jésuite si vous permettez.
00:41C'est-à-dire que le pape effectivement n'a pas spécifiquement envie de faire un grand voyage français.
00:50On le sait depuis le début du pontificat, depuis 11 ans, il a une certaine admiration.
00:54On pourra en reparler pour la France, pour sa littérature, pour certaines initiatives d'évangélisation missionnaire et compagnie.
01:01Mais c'est vrai qu'on n'est pas avec un Jean-Paul II qui est venu 8 fois en France, qui a dit France, fille aînée de l'église,
01:08qu'as-tu fait des promesses de ton baptême en venant au tout début de son pontificat dans les années 80.
01:13On s'en souvient bien.
01:15Et le pape François aurait dit, et puis l'a répété, l'a redit après en public devant des jeunes.
01:21Parce qu'il est parfois sans filtre notre ami François.
01:24Il a dit que la France c'est peut-être la fille aînée de l'église, mais ce n'est pas forcément la plus fidèle.
01:28Il y a peut-être quelques trucs qui coincent avec la France.
01:32Cependant, quand il vient l'an passé à Marseille, et qu'il dit à plusieurs reprises, au risque de vexer quand même, quelques catholiques français,
01:40dont j'étais un peu, mais j'avais un peu d'explications en amont,
01:44je viens à Marseille mais pas en France, mais quand il arrive au stade Vélodrome, souvenez-vous en septembre l'an dernier,
01:50il transforme le stade en disant, qui n'est pas n'importe quel stade, en disant bonjour Marseille, bonjour la France, ça dans un français impeccable.
01:58Je pense que le carnet à lavelies de l'archevêque de Marseille lui avait un peu glissé ça à l'oreille, intelligemment, mais c'était malin.
02:04Oui, parce qu'il avait vexé en fait, il avait vexé.
02:07Est-ce que c'est à dire aussi que concernant la réouverture de Notre-Dame,
02:12qu'il voit l'événement finalement pas tellement comme quelque chose de spirituel, c'est plus un événement politique, architectural ?
02:19Si c'est un événement politique, il aurait tendance à venir, parce que de fait c'est aussi un choix politique de ne pas venir en France.
02:24Quand justement il y a eu cette insistance pour dire je viens à Marseille, je ne viens pas en France,
02:29il faut quand même dire que c'était déjà une seconde, un second missile entre guillemets,
02:36parce que déjà en 2014, enfin nouveau pape, jeune pape mais nouveau pape, il dit je vais à Strasbourg, je vais visiter les institutions européennes.
02:44Il était accueilli quasiment sans protocole.
02:47Donc il est le bout de la France.
02:48Non, il vient quasiment sans protocole, il vient 4 heures, il ne visite pas la cathédrale qui fêtait son millénaire,
02:54qui n'est pas n'importe quelle cathédrale à Marseille, il ne voit pas les catholiques, il voit juste les institutions européennes et puis il repart.
03:00Il est accueilli à peine par eux.
03:01Mais il a un problème avec les vieilles pierres, les cathédrales ?
03:04Non, non, je pense que...
03:05C'est un pape qui aime, c'est un catholicisme de rencontre, il aime comme il dit les pierres vivantes.
03:10De fait, il faut vraiment qu'on se mette dans le logiciel du pape François, qu'on le veuille ou non.
03:14Il arrive il y a 11 ans, après des papes européens, et voilà un pape qui n'est pas européen,
03:19qui a une origine italienne, européenne, d'immigré de famille, d'immigré italien en Argentine,
03:25mais qui a un logiciel différent.
03:26Mais il veut déseuropéaniser l'Église.
03:27Et donc effectivement, l'Europe n'est pas au centre, et puis regardez les chiffres, regardons les chiffres,
03:31l'Europe n'est pas au centre de l'Église aujourd'hui, qu'on le veuille ou non, on le regrette forcément.
03:35Mais le pape, quand il vient à Marseille il y a un an, on lui demande, c'était encore une fois dans ces fameuses conférences de presse,
03:42qu'on pourrait éviter, dans l'avion, au retour des JMJ au Portugal, où on lui dit,
03:46mais est-ce que vous avez quelque chose contre la France ?
03:48Donc la question lui a été posée.
03:49Il est certainement plus à même de répondre que moi sur votre antenne pour Famille Chrétienne ce matin.
03:53Donc le pape dit, non, j'ai rien contre la France, mais c'est une politique,
03:56je visite d'abord les petits pays, les pays de périphérie, et la France, l'Espagne, l'Angleterre attendront.
04:01Il y a deux ans, je rencontre le pape en privé, je lui dis, mais très sympa, on est d'un pays de périphérie,
04:05je lui raconte l'école de mon épouse en périphérie de Paris,
04:09où il y a la moitié de la classe dans une école catholique et musulmane.
04:13Je lui dis, ça c'est la périphérie, je lui parle de ma petite banlieue semi-populaire,
04:17ou presque, en banlieue parisienne, je lui dis, ça aussi c'est la périphérie,
04:20on n'est pas très nombreux dans nos églises.
04:22Alors, en banlieue parisienne, dans certaines grandes métropoles, il y a une vraie vie,
04:26il y a une vitalité encore de l'Évangile, il y a même des catécumènes, des nouveaux baptisés,
04:30donc il y a une vie de l'Église qui est encore là.
04:32Mais le pape me dit, ben non, c'est pas ça encore, j'avais pas réussi à le convaincre,
04:35et puis moi je suis pas grand-chose pour le convaincre.
04:37Un ami m'a rappelé hier cette phrase de Bernanos,
04:40on ne comprend rien à la civilisation moderne si on n'admet pas d'abord
04:44qu'elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure.
04:48Voilà, ça résume assez bien le sentiment de nombreux catholiques en France,
04:51qui se disent qu'il y a quand même une crise spirituelle en France et en Occident,
04:54à laquelle vous semblez dire que le pape François, finalement, reste relativement insensible.
04:58L'urgence pour l'Église n'est pas dans cette crise spirituelle finalement.
05:02L'urgence pour l'Église, si bien sûr que c'est la crise spirituelle,
05:05mais l'urgence pour le pape, pour le chef de l'Église catholique Bergoglio aujourd'hui,
05:09le pape François, c'est d'aller voir des pays qui n'ont pas trop l'habitude de voir le pape,
05:13d'aller voir des pays qui, qu'on veuille ou non,
05:16la moitié du timor oriental va à la messe,
05:19on n'avait pas vu un pape là-bas depuis longtemps,
05:22il était en Papouasie-Nouvelle-Guinée il y a quelques jours,
05:25mais il y a un an c'est la Mongolie, c'est la République démocratique du Congo,
05:28c'est le Soudan du Sud, qui vous permet, qui nous permet,
05:31les journalistes, de parler de ces pays-là à l'antenne, dans nos médias,
05:34et donc effectivement c'est ce que veut le pape,
05:37et donc il dit je viendrai après, en espérant être encore vivant, ne pas avoir démissionné.
05:40Et les catholiques français, vous qui les côtoyez, Antoine-Marie Zohar,
05:43qui parlait d'eux ?
05:45Oui, mais c'est ambivalent, c'est-à-dire qu'il y en a qui disent
05:47ben oui on ne comprend pas, on est vexé, alors certains disent oui mais il n'aime pas les tradis,
05:50il y a beaucoup de tradis en France, il y a la question des migrations,
05:54mais c'est complètement ambivalent, une fois encore c'est assez jésuite
05:57parce qu'on pourrait dire que ce n'est pas uniquement les questions migratoires,
06:01sur les abus sexuels au sein de l'église, au sein du clergé,
06:04en fin de compte ça pourrait être aussi les questions de fin de vie.
06:07Il y a un an, il sort d'un entretien privé à Marseille,
06:11où il y a eu quand même une rencontre protocolaire avec Emmanuel Macron,
06:14et d'ailleurs ils sont assez à tuer à toi,
06:17et il nous dit, journaliste, en revenant dans l'avion de Marseille jusqu'à Rome,
06:21on ne joue pas avec la vie, ni au début, ni à la fin,
06:24pour rappeler que la question de l'avortement en France, ça n'est pas rien,
06:27ou la question de l'euthanasie, avec ce projet de loi qui nous menace,
06:30qui est encore là,
06:33le pape lui, là-dessus, ne veut pas transiger.
06:36On ne peut pas dire que c'est un pape de gauche qui n'aime pas la France,
06:39qui serait de droite, on ne peut pas dire que c'est un pape de droite qui n'aime pas la France,
06:42qui serait de gauche, ce n'est pas aussi simple que ça en fait.
06:45Donc ce n'est pas la priorité du pape de venir en France,
06:48et puis je trouve que c'est beau aussi que l'archevêque de Paris puisse
06:51ouvrir sa cathédrale avec les Français.
06:54Il y avait peut-être aussi une tentative d'instrumentalisation du pape par Emmanuel Macron,
06:58On peut, ça peut arriver, surtout à la fin des mandats.
07:01Merci beaucoup Antoine-Marie Zohar d'être venu sur l'antenne d'Europe 1,
07:04je rappelle que vous êtes le directeur de la rédaction de l'hebdomadaire
07:07Familles Chrétiennes, bonne journée à vous.

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