Le journaliste et écrivain, Franz-Olivier Giesbert était l’invité de #LaGrandeInterview de Yoann Usaï dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00 Bonjour François-Olivier Gisbert.
00:02 Bonjour.
00:03 Nous sommes le 25 décembre.
00:04 Joyeux Noël à vous et joyeux Noël à tous les téléspectateurs et auditeurs
00:09 qui nous suivent sur Europe 1 et sur CNews.
00:11 Y a-t-il un problème avec Noël ?
00:13 C'est ma première question.
00:14 On souhaite de plus en plus de belles fêtes.
00:16 On souhaite parfois un bel hiver, comme dans la ville de Nantes.
00:19 Le mot Noël semble disparaître progressivement au profit de termes moins connotés religieusement.
00:26 Est-ce que c'est le signe selon vous que le wokisme est en train de gagner du terrain en France ?
00:31 Je ne suis pas sûr qu'il en gagne.
00:32 Au contraire, j'ai plutôt le sentiment qu'il y a un retour de Noël.
00:36 Alors vous avez raison, s'il y avait un prix de la bêtise, il faudrait l'attribuer sans conteste à la mairie de Nantes,
00:42 évidemment pour ce bel hiver à la place de joyeux Noël.
00:45 Mais puis vous retrouvez à peu près le même phénomène dans toutes les mairies dirigées par les escrologistes.
00:51 Il faut les appeler comme ça, les escrologistes, c'est comme ça que je les appelle,
00:54 parce que ce sont des escrocs intellectuels pour la plupart.
00:56 Bon là, c'est une socialiste, mais enfin, vraiment, elle mérite le prix de la bêtise.
01:00 Et moi, je vis dans une ville où il y a une forte communauté, comment on dit, arabo-musulmane, Marseille.
01:07 Et franchement, on se dit Noël toute la journée.
01:10 Donc je veux dire, le problème ne se posait pas, ne se pose pas, en tout cas dans un certain nombre de...
01:15 Et je pense que c'est un problème qui est dans la tête de personnalités politiques, marquées souvent très à gauche.
01:22 Mais je ne crois pas que c'est un phénomène général.
01:24 Je pense qu'il y a plutôt un retour de Noël.
01:26 On va parler de votre bouquin.
01:27 Vous avez rencontré beaucoup de Français à cette occasion, évidemment.
01:29 Selon vous, en ce jour de Noël, dans quel état d'esprit sont les Français aujourd'hui ?
01:34 Ils ont la gueule de bois.
01:36 Ce n'est pas forcément pour ce qu'ils ont mangé, mais oui, il y a un phénomène,
01:39 mais c'est une gueule de bois métaphysique.
01:41 C'est-à-dire, vous savez très bien que ce que je raconte et parler du livre, ça commence avec quand même...
01:48 Dans les années 70, la France, quand on était Français, on était en haut du tableau.
01:55 On faisait partie des cinq pays avec la richesse nationale la plus importante par habitant,
02:00 avec les États-Unis, la Suisse, la Suède.
02:04 On donnait envie.
02:04 On faisait envie.
02:05 On était dans le pack de tête.
02:06 Et oui, il y a même des futurologues qui venaient pour voir comment on faisait,
02:09 parce que ça, c'est la conséquence de la politique économique du général de Gaulle.
02:13 Mais on avait des taux de croissance de 5 à 6 %.
02:15 Bon, aujourd'hui, on n'est pas dans le bas du tableau.
02:17 On est 26e, 27e.
02:19 On arrive vers la 30e.
02:21 On baisse chaque année.
02:22 Je ne dis pas qu'on baisse, c'est-à-dire qu'on ne s'appauvrit pas.
02:24 Mais dans la course des nations, on se fait dépasser par les autres.
02:28 Et on avance plus vite.
02:29 Et on est de moins en moins fiers d'être Français.
02:31 C'est ce que vous dites aussi.
02:33 Je pense qu'une des solutions, parce que moi, je reste très optimiste,
02:36 parce que la France n'est pas finie.
02:37 De Gaulle disait "elle nous enterrera tous", évidemment.
02:40 Mais une des solutions, c'est évidemment la relance du patriotisme.
02:45 C'est important, le patriotisme.
02:47 Là-dessus, il y a une idéologie qui a marqué les Français à partir de la fin des années 90,
02:53 qu'on peut appeler l'immigrationnisme.
02:55 C'est-à-dire l'idée que contre l'immigration, c'était être raciste.
03:03 Ça n'a rien à voir.
03:04 Et l'idée que la France doit se dissoudre finalement dans l'univers est une idée absurde.
03:11 J'entendais un jeune politologue qui disait "mais je n'ai rien fait pour être Français,
03:18 je n'ai aucun mérite à être Français".
03:20 Oui, mais alors à ce moment-là, avec ce type de discours,
03:22 il légitime la politique de colonisation.
03:26 Il légitime l'idée de guerre, parce que finalement, tout nous appartient.
03:29 L'univers nous appartient.
03:30 Ce n'est pas vrai.
03:31 Comment dire ? On a besoin de frontières.
03:34 On va parler de l'immigration dans un instant.
03:36 Avant cela, un mot sur votre bouquin,
03:37 puisque vous publiez le troisième tome de votre histoire intime de la Ve République,
03:42 qui est intitulé "Tragédie française".
03:44 Quelle est, selon vous, la principale tragédie que nous connaissons en ce moment en France ?
03:50 Vous abordiez le sujet de "on n'est pas fiers d'être Français".
03:54 Je crois que c'est un sujet absolument fondamental.
03:56 Là, la phrase de Macron est assez juste, d'ailleurs, "faire nation", "refaire nation".
04:01 Parce qu'on a vécu avec l'idée du vivre ensemble.
04:04 C'est clair que le vivre ensemble, ce n'est plus tout à fait ce qu'on croyait.
04:07 Donc, je pense que c'est vraiment le problème fondamental.
04:11 Après, vous avez toutes sortes de sujets.
04:12 Vous avez évidemment l'économie, parce que voilà, on va se contenter.
04:16 Cette année, on va dire "c'est bien", parce qu'on a un commerce extérieur
04:20 qui aura un déficit de 100 milliards.
04:22 Je vous dirais que c'est mieux que les 163 milliards de l'année d'avant.
04:27 Mais bon, on a quand même, si vous voulez, on vit une sorte...
04:32 C'est comme ça qu'on perçoit les choses, une sorte d'affaissement.
04:36 Il faut se dire les choses.
04:37 À travers aussi, à travers les flux migratoires aussi, qui ne sont pas contrôlés.
04:41 Il y a le sentiment d'un délitement.
04:42 Puis l'école, l'école, c'est absolument fondamental.
04:46 Vous voyez, tout ce qu'on apprend tous les jours avec le...
04:49 Comment dire ? Les attaques sur les profs, les menaces, les professeurs qui ont peur.
04:55 Est-ce que c'est normal dans une société...
04:56 - Les attaques à la laïcité également.
04:58 - Oui, mais que les professeurs soient menacés, qu'ils aient peur,
05:01 que les pompiers aient peur.
05:02 Enfin, c'est vraiment...
05:04 Il y a besoin d'un retour aussi de l'autorité à tous les niveaux.
05:08 - Comment est-ce qu'on refait nation ?
05:09 C'est avec une expression du président de la République qu'il faut refaire la nation.
05:13 Mais lui-même n'a pas trouvé la réponse à cette question.
05:17 Comment est-ce qu'on refait nation aujourd'hui dans un pays qui,
05:19 vous avez raison, en a profondément besoin ?
05:22 - Ah, vous avez raison, il n'a pas encore trouvé la solution.
05:23 Bon, cela étant, il y a des pistes, par exemple.
05:25 J'étais frappé de voir à quel point Gabriel Attal,
05:28 avec une politique extrêmement dure sur l'immigration,
05:32 enfin, entre nous, qui est celle de Jean-Michel Blanquer
05:34 quelques années auparavant.
05:36 Jean-Michel Blanquer, d'ailleurs, que Emmanuel Macron a viré,
05:39 on ne sait toujours pas pourquoi.
05:41 Et donc, c'est vrai que cette politique,
05:45 elle a tout de suite plu aux Français.
05:46 Vous voyez, c'est important, ça.
05:48 Parce que les Français, c'est ce qu'ils veulent.
05:49 - Ils veulent de la fermeté.
05:50 - Ils veulent de l'autorité.
05:52 Ils veulent... Mais non, attendez, la France, c'est...
05:53 Oui, c'est aussi le partage, la redistribution des accords,
05:57 l'état-providence, le modèle français, tout ça.
05:59 Mais en fait, il faut aussi, pour vivre ensemble,
06:02 il faut avoir des projets communs.
06:04 Et comment dire ?
06:05 Oui, et l'amour d'une...
06:06 Enfin, c'est quoi ?
06:07 Enfin, il faut toujours revenir au classique.
06:10 Ernest Renan, qui a écrit "Qu'est-ce qu'une nation ?"
06:14 Ben, une nation, c'est quoi ?
06:15 C'est un principe et c'est une âme, disait-il.
06:18 Et c'est ça.
06:19 Donc, il faut, quand on dit refaire nation,
06:21 c'est se retrouver dans la même âme qu'est la France.
06:24 C'est un beau pays, quand même, la France.
06:26 Quand on la traverse, quand on la...
06:28 C'est quand même un pays absolument splendide.
06:30 Sans doute le plus beau pays au monde.
06:32 C'est pour ça que je suis...
06:33 Enfin, l'Italie, c'est pas mal non plus, mais bon...
06:36 Mais c'est pour ça que je reste fondamentalement optimiste.
06:41 Même si, si vous voulez, les pires,
06:43 c'est-à-dire ceux qu'on appelle les déclinistes, là,
06:44 qui sont soi-disant les ennemis publics numéro un,
06:47 c'est pas du tout ceux que l'on croit.
06:49 Ce ne sont pas ceux qui tirent les sonnettes d'alarme.
06:51 Ceux qui sont les vrais déclinistes
06:53 sont ceux qui sont dans le déni,
06:54 qui disent "tout va bien, madame la marquise".
06:56 - Alors, sur l'immigration,
06:57 les Français n'ont jamais été aussi cohérents sur ce sujet.
07:00 Une grande majorité, une très grande majorité d'entre eux
07:03 demandent de la fermeté, une baisse drastique de l'immigration,
07:06 tandis que la classe politique se déchire sur ce sujet.
07:10 Comment est-ce que vous expliquez une telle distorsion ?
07:14 - Ah ben ça, on la voit sur beaucoup de sujets.
07:15 C'est-à-dire qu'il y a une partie...
07:17 Quand on dit classe médiatique,
07:19 on pourrait dire d'ailleurs classe politique et médiatique,
07:21 classe politico-médiatique,
07:23 qui est un peu coupée du reste de l'opinion,
07:26 parce que c'est vrai que les sondages sont massifs,
07:28 c'est-à-dire c'est de l'ordre de 70 %,
07:30 le soutien à des mesures un peu...
07:32 Mais alors là, attendez,
07:33 on ne va pas discuter de ce projet,
07:36 parce que ce projet, c'est quand même un projet minimal.
07:39 Ce projet, puis en plus,
07:41 il risque d'être détricoté par le Conseil d'État,
07:43 par le Conseil constitutionnel,
07:46 par toutes ces institutions
07:47 qui se mêlent en fait de la politique de l'immigration,
07:49 parce que le vrai sujet...
07:51 - Pourquoi est-ce que le gouvernement
07:52 et les gouvernements successifs
07:54 ne suivent pas la volonté des Français,
07:56 qui est extrêmement claire ?
07:57 - Parce que c'est très simple,
07:58 d'ailleurs moi je raconte ça dans le livre,
07:59 c'est la politique de l'immigration,
08:03 il y a le Conseil d'État
08:05 qui se l'est approprié à la fin des années 70,
08:08 avec, en inscrivant dans le marbre,
08:10 le recoupement familial,
08:12 c'était autant de giscards, le Conseil d'État,
08:14 et vous avez le problème aujourd'hui en France
08:16 d'une république des juges,
08:17 une république des juges avec des magistrats
08:20 de plus en plus politisés,
08:21 d'ailleurs qui ne s'attaquent pratiquement
08:23 qu'aux personnalités de droite,
08:24 notamment LR, c'est très amusant,
08:26 c'est presque comique,
08:27 et puis d'autre part,
08:29 à travers le Conseil d'État
08:31 qui s'arroge la politique de l'immigration,
08:33 qui même sur le réchauffement climatique
08:37 pénalise le gouvernement
08:38 en lui faisant payer des amendes terribles
08:41 qui vont dans la poche d'organisations
08:43 comme celle que préside Cécile Duflo,
08:45 non mais c'est comique,
08:46 c'est-à-dire avec l'argent du contribuable.
08:48 - Mais c'est très grave ce que vous dites,
08:49 parce que ça signifie que les politiques
08:49 n'ont plus le pouvoir,
08:50 ils n'ont plus leur capacité
08:51 de faire changer les choses,
08:52 sur des sujets aussi importants ?
08:54 - Parce que tout ça va jusqu'à l'Europe,
08:56 et le problème de l'Europe,
08:57 il faut reprendre la main,
08:59 c'est-à-dire que vous savez très bien
09:00 qu'il y a une jurisprudence
09:01 extrêmement laxiste
09:02 de la Cour de justice de l'Union européenne,
09:04 qui fait que quand les migrants
09:06 arrivent à Lampedusa,
09:07 de toute façon c'est la libre circulation
09:09 jusqu'en France,
09:10 et en France c'est aussi la libre circulation.
09:11 - Alors c'était ma prochaine question, justement.
09:14 Emmanuel Macron...
09:15 - Donc le pouvoir politique
09:16 doit se réapproprier l'immigration,
09:19 et ça il ne le fera qu'à travers
09:20 une voie constitutionnelle,
09:21 c'est-à-dire, mais c'est important
09:22 de le faire bien sûr.
09:24 Ce n'est pas en faisant
09:24 des petites lois régulièrement,
09:26 cette loi est relativement importante,
09:28 mais ça concerne plus la délinquance
09:30 qu'autre chose.
09:31 Ce n'est pas une vraie loi
09:32 sur une politique de l'immigration.
09:34 Il faut aussi revoir évidemment
09:36 l'accord avec l'Algérie,
09:37 qui était quand même...
09:38 - Les accords de 68, effectivement.
09:40 - Il est temps de le revoir.
09:41 - C'était ma prochaine question.
09:42 Emmanuel Macron a-t-il encore,
09:44 selon vous, du pouvoir,
09:45 ou on a-t-il perdu une bonne partie
09:47 après la crise, le psychodrame
09:49 que nous avons vécu lors de l'adoption
09:51 de cette loi immigration ?
09:53 - Excusez-moi, c'était écrit,
09:54 parce que de toute façon,
09:56 je le dis souvent, mais il ne sait
09:58 toujours pas qu'il a perdu
09:59 les élections législatives de 2022,
10:01 c'est-à-dire qu'il n'a pas la majorité,
10:02 il lui manque quand même
10:03 quelques dizaines de députés
10:05 pour avoir la majorité.
10:06 Bon, il aurait pu trouver
10:07 une majorité de substitution avec LR,
10:09 il y a 62 députés,
10:11 et puis peut-être en rajoutant,
10:12 pour faire du en même temps,
10:14 des députés de la gauche dissidente,
10:16 enfin des anti-NUPES socialistes,
10:18 il y a aux quatre députés,
10:20 puis il aurait pu même peut-être
10:22 faire un petit groupe,
10:23 en faire une petite dizaine de gens
10:25 qui se situent à gauche,
10:26 mais qui sont anti-NUPES.
10:28 Avec tout ça, il pouvait construire
10:30 quelque chose.
10:30 Là, maintenant, s'il voulait,
10:32 il s'est fait un peu avoir
10:33 parce que ce sera très difficile
10:36 de négocier aujourd'hui avec LR.
10:38 C'était plus facile
10:39 dans la foulée des législatives.
10:40 Aujourd'hui, ils ont repris
10:42 du poil de la bête.
10:43 Vous voyez le trio,
10:45 le trio, c'est les trois mousquetaires,
10:46 on peut dire, mais il y en a peut-être
10:47 un quatrième qui est planqué derrière,
10:49 c'est Laurent Wauquiez.
10:50 Mais vous avez là,
10:52 Olivier Marlex, Bruno Retailleau,
10:55 Éric Ciotti.
10:56 Bon, ils ont vraiment
10:58 remporté une manche là,
10:59 même si, pour l'opinion,
11:01 RN aussi, le Rassemblement national,
11:03 a gagné des points dans cette affaire.
11:05 Alors, je sais, Franck Solil-Gisbert,
11:06 que vous êtes un éternel optimiste.
11:08 Vous nous l'avez encore répété ce matin,
11:09 mais néanmoins, on constate que la France
11:11 allait réellement fracturer.
11:14 Est-ce que vous diriez que nous vivons
11:16 déjà en partie face à face
11:19 et non plus tout à fait côte à côte ?
11:22 Oui, ça, c'est la bonne formule
11:23 de Gérard Collomb, avec lequel,
11:25 d'ailleurs, Emmanuel Macron ne s'était pas
11:27 entendu, à moins que ce soit l'inverse,
11:29 d'ailleurs. Mais enfin, bon, il y a eu
11:31 une sorte de rupture entre les deux hommes.
11:32 C'était, n'oubliez pas, le premier
11:33 macroniste, le grand maire de Lyon,
11:35 pas comme l'actuel.
11:36 Mais ce constat-là, vous le partagez,
11:37 on est déjà face à face ou pas ?
11:39 Non, parce qu'on peut encore
11:41 attraper les choses.
11:42 Tout est rattrapable.
11:43 Enfin, il suffit de se promener en France,
11:44 les choses sont encore rattrapables.
11:45 Ça n'est pas ce que tout le monde dit.
11:47 Certains disent que c'est déjà trop tard.
11:48 Non, parce que rien n'est jamais trop tard.
11:50 Non, mais attendez, il y a un problème
11:52 de volonté politique.
11:54 Vous voyez, s'il fallait résumer,
11:56 d'ailleurs, mon bouquin, c'est l'absence
11:58 de volonté politique.
11:58 C'est ça qui nous amenait là.
12:00 C'est-à-dire quand vous avez des politiques
12:02 qui n'ont pas de colonne vertébrale,
12:03 qui ont peur de tout, on en arrive là.
12:05 Il faut prendre des décisions.
12:07 Voilà, il faut décider.
12:08 Il faut interdire.
12:09 Il faut... Voilà.
12:10 Et puis, en même temps, il faut tendre la main.
12:11 Mais si vous voulez, l'idée que ce serait fini...
12:14 Mais attendez, vous vous rendez compte
12:15 de ce que vous dites, là ?
12:16 Mais ce n'est pas possible.
12:17 Mais la France, elle restera...
12:19 Enfin, elle n'est pas finie.
12:20 Mais voyez, l'idée...
12:22 C'est pour ça que je ne suis pas des clinistes.
12:24 Vous voyez ?
12:25 Et j'accuse ceux qui vous disent
12:27 tout va bien à longueur de journée,
12:30 sur les médias ou les politiques,
12:32 et qui sont nombreux, notamment du côté du pouvoir.
12:34 Ce sont eux les responsables.
12:37 - Il nous reste très peu de temps,
12:37 François-Philippe Gisberg.
12:38 Je voudrais qu'on aborde la personnalité
12:41 politique qui a marqué 2023 pour vous.
12:44 Il s'agit de Marine Le Pen.
12:45 Pourquoi ?
12:47 - Parce qu'elle avance...
12:49 Ça rappelle un peu, d'ailleurs,
12:50 l'attitude de Mitterrand dans les années 70.
12:52 C'est-à-dire qu'elle avance vers le pouvoir
12:54 en faisant pas grand-chose.
12:55 - Elle avance lentement, mais sûrement.
12:57 - La tête d'un parti attrape tout.
13:00 Bon, il y a beaucoup d'ambiguïté, d'ailleurs,
13:02 parce que la politique économique
13:05 de Mitterrand en 1981,
13:07 si ça donne les mêmes résultats,
13:08 ce ne sera pas terrible.
13:09 Elle a peut-être intérêt à travailler là-dessus.
13:11 Mais enfin, c'est clair qu'elle avance.
13:12 - Vous croyez à son élection en 2027 ?
13:14 C'est possible ?
13:16 - Je pense que c'est possible,
13:17 mais ce n'est pas certain.
13:18 Je pense que c'est possible.
13:19 Je pense que ce gouvernement,
13:20 elle a un handicap, je le répète,
13:22 c'est sa politique économique,
13:23 sa conception économique.
13:25 C'est-à-dire que, vous voyez,
13:26 on ne s'est pas envie dans les caisses.
13:27 Il n'y a plus d'argent dans les caisses,
13:29 de toute façon.
13:29 Donc, maintenant, c'est quoi ?
13:30 On va s'en déter encore plus.
13:31 Mais c'est du délire.
13:32 Il faut arrêter.
13:33 Cette politique, elle est criminelle.
13:35 Pour nos enfants et pour nos petits-enfants,
13:37 vous vous rendez compte ?
13:38 L'addition qu'ils devront payer
13:39 dans les prochaines années.
13:40 - Et en 20 secondes,
13:42 la politique personnalité à suivre en 2024,
13:45 vous nous dites que c'est Laurent Wauquiez.
13:47 Qu'est-ce qui vous intéresse ?
13:47 - Oui, alors attendez.
13:48 Laurent Wauquiez, oui,
13:49 parce que je pense qu'il a toujours dit
13:52 qu'il a, enfin, comment dire,
13:53 à partir de 2024,
13:54 après les européennes,
13:55 mais un moment donné, plutôt après les JO,
13:56 il commencerait à rentrer dans le jeu.
13:58 Donc, lui, on voit bien que
14:01 c'est le candidat de LR.
14:03 Mais il y a quand même aussi,
14:05 peut-être, derrière, David Listan,
14:08 qui est de sorte d'outsider.
14:10 Et puis, moi, je regarde aussi,
14:11 vous savez, les surdoués.
14:12 Il y a deux surdoués
14:13 dans la politique française aujourd'hui.
14:14 C'est très amusant.
14:15 Ils sont très intéressants à suivre
14:17 parce qu'ils auront des problèmes
14:17 avec leur chef l'un et l'autre
14:19 à un moment donné,
14:19 ou s'ils en ont déjà.
14:21 Gabriel Attal, ministre de l'Éducation,
14:23 surdoué absolu.
14:24 Et puis, également, Jordan Bardella,
14:28 le numéro 2 de RN,
14:30 ou numéro 1, je ne sais plus,
14:31 parce qu'il est quand même président de RN,
14:33 surdoué également.
14:34 Donc, si vous voulez,
14:36 ça, c'est très intéressant à suivre
14:37 parce que les débuts de jeunes talents,
14:41 moi, en tant que, comment dire,
14:43 maintenant, historien
14:45 de cette cinquième République,
14:46 ça m'a toujours passionné.
14:48 Merci beaucoup, François Végistade,
14:49 d'être venu ce matin sur Europe 1
14:51 et sur CNews, avec l'optimisme
14:53 qui vous caractérise.
14:54 Passez une belle journée
14:55 et encore, joyeux Noël.
14:57 Joyeux Noël à vous aussi.
14:59 (Générique)
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