Aujourd'hui dans "Punchline", Mickael Dorian et ses invités débattent de la remise en liberté d'un Algérien, fiché S et sous OQTF.
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00:00 Vous l'évoquiez il y a quelques minutes, Amine, la semaine dernière, un individu condamné pour terrorisme, lui, a pu sortir d'un centre de rétention administrative
00:09 dans lequel il était détenu alors même qu'il est sous le coup d'une OQTF.
00:13 Comment expliquer cette décision prise par la Cour d'appel de Versailles ? C'est un sujet d'Augustin Donadieu.
00:19 C'était une promesse du ministre de l'Intérieur, faite en octobre dernier, au lendemain de la mort de Dominique Bernard, dans l'attentat d'Arras.
00:27 La ligne de fermeté est donc extrêmement claire. Expulsions systématiques de tous étrangers qui sont en effet considérés comme dangereux par les services de renseignement.
00:38 Pourtant jeudi, un homme fiché S, visé par une OQTF et inscrit au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste,
00:46 a été libéré par la justice et assigné à résidence. Il était jusqu'alors détenu dans un centre de rétention administrative et à deux reprises déjà,
00:55 son enfermement avait été prolongé. Or, à la troisième demande de prolongation, le juge de la liberté et de la détention n'a eu d'autre choix que de le laisser partir.
01:04 Car pour prolonger la détention d'un individu une troisième fois, il faut que l'autorité administrative démontre que ce dernier allait réellement quitter le territoire.
01:12 Problème, l'Algérie, le pays d'origine de l'homme, n'a toujours pas délivré de laissé-passer consulaire, essentielle à l'exécution de l'OQTF.
01:22 On va être confronté de plus en plus à ce genre d'individus puisque ceux qui ont été en Syrie vont se retrouver dans la nature.
01:28 Ce sont des bonnets dégoupillés parce que ce sont des gens qui ont le goût du sang dans la bouche, si je puis m'exprimer ainsi.
01:35 L'individu, âgé de 40 ans, avait été condamné en 2017, selon le journal du dimanche, à neuf années de prison après s'être rendu en Syrie pour rejoindre l'État islamique en 2013.
01:46 Judith Vintraube, ça fait partie des problématiques totalement absentes de la nouvelle loi immigration. On aurait pu mieux faire de ce côté-là ?
01:56 Il y en a beaucoup des problématiques totalement absentes de la nouvelle loi immigration, à commencer par les traités bilatéraux,
02:05 comme notre accord avec l'Algérie qui date de 1968 et qui est complètement exorbitant du droit des étrangers pour les originaires d'autres pays.
02:16 On pourrait aussi parler d'ailleurs, parce qu'on parle souvent de l'accord avec l'Algérie, de l'accord avec la Tunisie et avec le Maroc,
02:23 qui sont aussi très favorables par rapport au régime général des étrangers résidant en France.
02:30 Ça c'est un premier angle mort. Il y a un autre angle mort dont on ne parle qu'au gré de l'actualité, ce sont les mineurs dits non accompagnés,
02:43 MNA, mineurs étrangers isolés qui, d'après un rapport sénatorial, environ 30% des cas ne sont pas mineurs et qui,
02:53 dans une proportion qu'on ne connaît pas mais qui ressemble à un moment très important, ne sont pas isolés non plus.
02:59 Vous avez un fort nombre de mineurs venant de pays d'Afrique subsaharienne notamment, mais aussi du Maghreb,
03:09 dont les familles se sont cotisées pour qu'il aille en France travailler et qu'il renvoie l'argent chez lui à sa famille.
03:20 Là aussi se pose la question de tout cet argent, de tous ces transferts.
03:24 Il serait peut-être temps de remettre l'idée déposée puis retirée par Arnaud Bournebourg dans le débat public.
03:32 Philippe David, Judith Vintraud évoquait l'Algérie. La loi immigration n'est pas du tout passée inaperçue en Algérie.
03:43 La presse algérienne, même qualifiée de raciste, comment est-ce qu'on peut être taxé de raciste par un pays qui refuse de reprendre ses propres ressortissants lorsqu'il pose problème ?
03:54 De toute façon, l'Algérie, depuis l'indépendance et depuis que c'est devenu un régime militaire depuis 1962
04:01 et après le coup d'État de 1965, c'est une dictature militaire où il n'y a jamais eu d'élection digne de ce nom,
04:06 et qui, vu ses échecs patants malgré des réserves de pétrole et de gaz énormes, a une rhétorique très simple.
04:15 En France, c'est "je suis tombé par terre, c'est la faute à Voltaire, le nez dans le ruisseau, c'est la faute à Rousseau".
04:20 En Algérie, tout ce qui ne va pas, c'est la faute de la France.
04:22 Alors au moins, ce n'est pas compliqué. Si demain le cours du pétrole et du gaz baisse, ce sera la faute de la France.
04:27 Et si demain, je ne sais pas, il y a une nuit de sauterelle, ce sera de la faute de la France.
04:31 C'est un pays qui va d'échec en échec.
04:33 Excusez-moi, 61 ans d'indépendance.
04:36 Chaque fois qu'un président français va là-bas, et on peut dire qu'il va en général plus à Canossa qu'à Alger,
04:41 que demande la jeunesse algérienne ?
04:43 Des visas.
04:45 Alors, de deux choses l'une.
04:46 Soit nous sommes l'ennemi juré, et alors pourquoi est-ce qu'il nous demande des visas ?
04:50 Sont-ils masochistes ?
04:51 Soit alors ce régime est dans un échec total,
04:54 et il faudra peut-être qu'il en assume les conséquences devant les urnes,
04:57 mais demander la démocratie aux militaires algériens, c'est vrai que c'est beaucoup demandé.
05:00 Amine Elbaïe.
05:01 Philippe, je rejoins parfaitement l'avis de Philippe,
05:04 mais j'appelle à ne pas faire une confusion entre le peuple algérien et le gouvernement algérien.
05:11 Ils ont été plus de 11 millions dans la rue à l'occasion du Hirak
05:14 pour dénoncer toute la supercherie politique du gouvernement algérien,
05:19 de la dictature militaire en place,
05:21 qui a fait de la rente mémorielle une politique,
05:25 qui serait eux-mêmes, la France qui serait artisan de leur malheur social.
05:29 C'est pour ça aussi que cette jeunesse algérienne veut fuir l'Algérie,
05:33 parce qu'ils trouvent que le gouvernement algérien leur a menti,
05:36 que ce pays, plein de richesses en matière culturelle,
05:39 plein de richesses également, richesses naturelles, gaz, pétrole,
05:44 ne sert pas et ne profite pas au peuple algérien.
05:46 Et donc il faut peut-être même, j'ai envie de dire,
05:49 construire, édifier avec cette jeunesse algérienne,
05:52 une nouvelle entente politique fondée sur le respect,
05:56 fondée sur la réciprocité, mais renoncée avec,
06:00 et rompre avec cette politique que nous menons encore aujourd'hui avec l'Algérie.
06:04 Nous tendons la joue droite et nous tendons également la joue gauche.
06:08 Nous prenons gifle sur gifle, dénonçons cet accord de 1968.
06:12 La loi Asile et Immigration n'est pas raciste, puisqu'elle ne s'applique pas aux Algériens.
06:16 On va continuer à parler de la loi Immigration dans un instant.
06:19 Il est 18h30 sur CNews et sur Europe 1.