• il y a 11 mois
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Robert Ménard, maire de Béziers, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de la mobilisation des forces de l'ordre dans les quartiers difficiles, sur les difficultés des élus locaux, mais également sur la politique d'Emmanuel Macron ainsi que sur la "normalisation" de Marine Le Pen.
Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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News
Transcription
00:00 Et place donc à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:03 Bienvenue et bonjour Robert Ménard.
00:05 Bonjour à vous et bonne année madame.
00:07 Même chose évidemment à vous et à votre famille.
00:09 Vous êtes le maire d'Hiverdroit de Béziers.
00:11 Robert Ménard, les maires justement font face à la recrudescence des délinquants dans leur commune
00:16 et réfléchissent de plus en plus à des sanctions contre les familles de ces délinquants.
00:21 On se souvient Robert Ménard de la sanction du maire de Villeneuve-le-Roi
00:24 qui a refusé de donner le chèque de Noël à la famille d'un démétié.
00:28 Est-ce que selon vous il faut systématiser, institutionaliser ces sanctions ?
00:33 Nous on le fait en tout cas.
00:34 Dans ma ville, je regarde, vous savez on a les centres communaux d'action sociale.
00:38 En gros c'est quoi ? C'est l'aide sociale pour les plus pauvres et on distribue un certain nombre d'argent.
00:43 Nous maintenant quand on a des problèmes avec telle ou telle famille,
00:46 je regarde systématiquement si cette famille bénéficie de l'argent
00:52 et si elle le bénéficie j'enlève cet argent.
00:54 Enfin attendez, c'est le minimum syndical si j'ose dire.
00:57 Vous n'allez quand même pas donner de l'argent public, parce que c'est l'argent, ce n'est pas le mien,
01:01 c'est l'argent des impôts des Biterois en l'occurrence.
01:04 Je n'ai pas le donné à des gens qui cassent un certain nombre de mobiliers ou d'équipements
01:08 qui ont été financés par le public.
01:10 Ça on peut le faire.
01:11 C'est accepté au sein de la...
01:13 Vous n'avez pas de sondage mais c'est accepté au sein de votre commune, votre populace ?
01:16 Mais largement, il y a trois opposants de gauche qui pensent que quand même ce n'est pas possible.
01:21 Vous savez moi j'ai fait un autre truc.
01:22 Je donne par exemple quand on donne de l'argent pour passer les permis de conduire à un jeune,
01:27 parce que si tu n'as pas le permis de conduire c'est un peu compliqué de trouver du boulot.
01:31 En échange de ça il doit travailler pour la commune.
01:34 Alors on m'a dit oui mais ce n'est pas normal et tout.
01:36 Personne, y compris les gens eux-mêmes, trouvent que c'est plutôt bien comme ça.
01:40 Les familles eux-mêmes ?
01:41 Les gens à qui tu demandes de travailler, ils ont l'impression qu'ils ne font pas la manche.
01:45 Si j'ose dire, tu ne leur fais pas l'aumône, tu échanges une aide dont ils ont besoin contre du travail.
01:50 Ce qui marche beaucoup moins bien, pour être tout à fait honnête, c'est les expulsions.
01:55 Vous vous rappelez, on a entendu, c'était il y a quelques mois,
01:57 on a dit "oh merde, maintenant vous allez foutre dehors en gros les familles dans les logements sociaux".
02:02 Et moi je préside un organisme de logements sociaux.
02:04 Les logements sociaux, vous allez les virer ceux qui se comportent mal ou dont les enfants se comportent mal.
02:09 Mais madame, il faut de telles conditions pour le faire.
02:12 D'abord il faut un truc, ça paraît un peu bêtaçon de vous le dire,
02:15 il faut par exemple une condamnation définitive.
02:18 Mais en France, entre le moment où tu as fait une connerie et le moment où tu es réellement condamné,
02:23 il se passe des mois pour ne pas dire plus.
02:25 Donc il y a le sentiment pour les gens, les voisins et tout,
02:28 - D'une impuissance.
02:29 - D'une impuissance, puisque eux ils se disent "il a fait ça, ils vont le virer".
02:34 Et non, ils ne vont pas le virer.
02:35 Donc moi j'en ai parlé d'ailleurs avec un certain nombre de responsables,
02:38 préfets, y compris monsieur Darmanin et tout ça.
02:40 - Que vous disent-ils ?
02:41 - Ils disent "oui, il y a un problème, il faut aller le dire".
02:43 - Oui, dans les faits.
02:44 - Dans les faits, parce que si aujourd'hui on annonce ça, il faut le faire.
02:48 Il y a un certain nombre de gens qui bénéficient,
02:50 parce que quand vous avez un logement social, vous bénéficiez d'une aide,
02:53 c'est une aide de logement social.
02:55 Vous vous tenez bien et si vos enfants se tiennent mal et que vous n'avez rien fait,
03:00 en gros vous les avez laissés faire, il faut que vous soyez sanctionné.
03:03 Tout le monde le pense, tout le monde, à part une poignée de journalistes
03:07 dans un certain nombre de médias et une poignée de politiques.
03:09 Les gens ensuite, ils ont du bon sens, ils disent "oui c'est normal, c'est comme ça".
03:12 - Parlons justement du bon sens des habitants et de leur colère
03:15 quand ils voient malheureusement leurs voitures brûlées en bas de leurs immeubles,
03:20 généralement dans des quartiers dits "c'est un euphémisme difficile".
03:24 Lorsque le ministre de l'Intérieur, Robert Ménard, se félicite d'une diminution,
03:28 c'est peut-être vrai, dans les chiffres, il dit 10%,
03:31 il y a eu un débat sur ce chiffre, du nombre de voitures brûlées.
03:34 Qu'est-ce que vous en pensez ? Vous êtes un maire, un élu de terrain ?
03:37 - D'abord, sur les chiffres, manifestement, ce n'est pas aussi simple que ça,
03:40 parce que, comme il a dit, 745, c'est 10% de moins que l'an dernier,
03:45 mais l'an dernier, à la même date, c'était 690.
03:48 Moi, je ne suis pas un prof de maths, mais il me semble qu'il y a un petit problème de calcul mental.
03:54 Ensuite, attendez, deux, moi, chez moi, ça s'est posé comme ça.
03:59 Il n'y en a pas eu beaucoup, disons-le tout de suite,
04:01 parce que chez moi, il y avait des CRS dans les quartiers difficiles,
04:05 comme on dit dans un euphémisme.
04:06 Donc, vous avez vu la mobilisation qu'il a fallu mettre en place.
04:11 Tant mieux qu'il l'ait fait.
04:12 Troisième point, c'est surtout le plus grave, c'est quand même,
04:14 attendez, 690 ou 745, quand même, on ne va pas parler de ça.
04:20 Vous trouvez-vous normal, qu'on trouve normal qu'au fond,
04:25 bref, 700 bagnoles brûlées, ce n'est pas si grave,
04:28 300 et quelques, je ne sais plus quelques, personnes interpellées,
04:32 si c'est un peu moins que l'an dernier, c'est mieux.
04:34 Vous vous rendez compte, une société où on fait ça.
04:37 - Pourquoi on s'habitue à l'intolérable, à ce qui est inacceptable ?
04:43 - Je ne donne pas de leçons forcément aux ministres de l'Intérieur,
04:45 parce que j'ai un peu ce même réflexe.
04:48 Là, en l'occurrence, je crois que c'est deux voitures,
04:50 vous ne croyez pas, je sais, deux voitures brûlées,
04:53 mais deux voitures brûlées un soir,
04:55 parce qu'on est le 31 décembre et que c'est la fête.
04:58 - Mais c'est deux voitures de trop.
05:00 - Bien sûr, et puis c'est dingue que je me dise moi-même comme maire,
05:04 ouf, parce que c'est ça quand même, c'est ouf,
05:08 une espèce de lâche soulagement.
05:10 Et c'est notre société qui nous pousse à ça.
05:12 Chaque fois, moi, il faut que je me reprenne sur moi pour me dire,
05:15 mais comment tu trouves normal qu'au fond, tu es rassuré en te disant,
05:19 si on n'a que deux bagnoles et quelques poubelles, ce n'est pas grave.
05:23 Bien sûr, c'est insupportable.
05:25 Et c'est toute notre société qui est comme ça.
05:27 - Il y a un autre maire, une autre élue comme vous,
05:30 qui tient un peu ou prou le même discours, Robert Ménard,
05:33 vous la connaissez, en tous les cas, vous les avez vus dans les médias,
05:35 notamment sur CNews hier, c'est Marie-Hélène Thoraval,
05:38 la maire de Romand-sur-Isère, qui dénonce avec des mots d'ailleurs choisis.
05:42 La délinquance dans sa commune, elle est encore une fois menacée de mort.
05:45 - J'ai vu pour une quatrième fois.
05:46 - Et elle dénonce une forme, une indifférence de l'exécutif à son nom.
05:51 D'ailleurs, elle ne demande pas de soutien, elle demande de l'action.
05:54 Que pensez-vous d'un tel profil ?
05:56 - Ecoutez, d'abord, moi, je l'ai écouté, je l'ai écouté face à vous d'ailleurs,
05:59 une fois, j'ai trouvé remarquable, surtout ce qu'elle dit,
06:02 parce qu'à la fois, elle dit ce que vivent les maires,
06:05 alors elle, c'est paroxystique, si j'ose dire,
06:09 mais en même temps, elle n'est pas dans le pathos, vous savez,
06:11 elle n'est pas dans "plaignez-moi", parce que ça, je ne supporte plus.
06:14 Moi, les maires qui disent "attendez, moi, il y a des connards
06:16 qui me disent un certain nombre de choses", rare d'abord,
06:20 "attendez, il y a des cons sur la terre, dans ma ville comme ailleurs,
06:25 je ne vois pas pourquoi je ne serais pas l'objet de ça".
06:27 Donc moi, je trouve qu'on n'a pas à l'accepter,
06:30 mais on n'a pas non plus à se poser comme des victimes.
06:33 J'en peux plus des attitudes de victime, je ne veux pas,
06:35 je le critique chez tout le monde, vous savez,
06:37 tout le monde veut être victime de quelque chose,
06:38 je ne veux pas, moi, comme maire, être victime.
06:40 Ce que je veux, c'est qu'on ait des réponses,
06:42 qu'on ait des réponses et que les gens soient condamnés, madame, c'est ça.
06:46 C'est la seule chose qu'on demande.
06:48 Moi, je ne demande pas qu'on vienne me dire "ah, monsieur le maire",
06:51 moi, j'ai porté plainte pour des menaces,
06:52 et j'en ai en cours d'ailleurs en ce moment, des plaintes.
06:55 Moi, je ne demande pas qu'on me plaigne,
06:57 je le dis parce que vous m'en parlez là,
06:58 je n'ai jamais rendu public chez moi, ce genre de choses et tout.
07:02 Moi, je veux juste que ces types, ils soient condamnés,
07:04 c'est tout que ça leur sève de leçon, pour moi comme pour quelqu'un d'autre,
07:07 parce que je ne suis même pas d'accord avec l'idée
07:09 que ce serait plus grave pour moi que pour quelqu'un d'autre.
07:12 - Et que vous ayez des réponses politières, judiciaires ?
07:14 - Voilà, c'est tout, parce qu'en même temps,
07:15 attendez, j'ai voulu être maire,
07:16 je me suis même présenté à des élections, j'étais content de gagner.
07:19 Donc demain, je ne vais pas dire
07:20 "Ah, je suis une simple victime de quelque chose inacceptable".
07:24 Non, je ne le pense pas, je pense que comme tout le monde,
07:26 un, je veux que les gens soient condamnés,
07:28 ils le sont souvent, mais trop longtemps après.
07:31 Madame, il y a l'idée que si la condamnation ne tombe pas rapidement,
07:35 et c'est ça le problème,
07:36 que ce que vous disiez tout à l'heure vous-même,
07:38 il y a le sentiment d'une impunité.
07:39 Si le type, il est condamné, ou la fille, elle est condamnée deux ans plus tard,
07:42 mais tout le monde a oublié, il faut condamner le plus vite possible.
07:45 Alors je sais bien qu'il faut faire attention aux enquêtes et tout,
07:48 mais c'est cette contradiction-là dans laquelle on est.
07:50 - Mais ces paroles, Robert Menard, que vous vous donnez en tant que maire
07:53 et élu comme Marie-Hélène Thorvald,
07:55 pourquoi on ne les entend pas un peu plus au sein du gouvernement ?
07:58 Au moment où justement les rumeurs de remaniement bruisent,
08:01 vous les entendez également,
08:02 est-ce qu'un tel profil de terrain, je pense à Marie-Hélène Thorvald,
08:05 ou à d'autres avec des paroles franches, une expérience solide,
08:09 une parole libre aussi, serait bienvenue dans l'équipe gouvernementale ?
08:11 - Attendez, moi je suis persuadé que si Emmanuel Macron
08:15 change pour quasiment les mêmes, ou ceux qui reviennent,
08:19 qui leur ressemblent tellement que tu ne sais plus d'ailleurs
08:21 qui est ministre ou qui est secrétaire d'État, je suis incapable de le dire,
08:25 et pour faire à peu près la même chose, ça ne sert à rien.
08:29 Ce qu'il faut, c'est d'autres gens, d'autres gens,
08:32 moins dans des logiques politiques, moins dans des logiques politiques.
08:36 Elle est membre au DLR, je crois, en l'occurrence, cette maire,
08:39 moi je ne le suis pas, mais je ne l'ai jamais senti dans ce qu'elle disait,
08:42 une espèce de logique partisane où il faut forcément dire du mal de M. Macron,
08:47 où il faut forcément dire du bien de l'opposition,
08:49 c'est ça qui est juste insupportable, parce que ce n'est jamais comme ça,
08:52 c'est un peu plus compliqué que ça.
08:53 Il faut donc des gens qui soient plus libres par rapport aux appareils politiques,
08:57 qui aient une expérience de terrain, pardon,
08:59 attendez, à commencer par le chef de l'État.
09:02 Moi j'aime bien par exemple Darmanin,
09:04 pourquoi j'arrive plus à discuter avec M. Darmanin qu'avec d'autres ?
09:07 Parce qu'il a été maire, figurez-vous, c'est aussi bête que ça,
09:11 aussi bête que ça.
09:12 - Mais vous dites la même chose, hier mon invité c'était Luc Ferry,
09:15 l'ancien ministre de l'Éducation nationale,
09:16 lui il dit qu'il faut un gouvernement d'union nationale,
09:18 il faut des gaullistes, des vrais qui s'assument,
09:20 et il faut des sociodémocrates, donc un peu droite et gauche,
09:23 et qui travaillent avec Emmanuel Macron.
09:25 Ça peut tenir un tel gouvernement ?
09:27 - Je ne sais pas, parce que cette France,
09:29 notre France à tous les deux, elle est quoi ?
09:32 Elle se régale à faire la révolution tous les matins.
09:36 Elle n'est jamais pragmatique,
09:38 elle n'est jamais "on fait une expérience, tiens..."
09:40 - C'est notre culture.
09:40 - Non, non, il y a plein de choses que j'ai envie de faire dans ma ville,
09:43 je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée,
09:45 j'aimerais qu'on me laisse la possibilité de le faire,
09:47 puis si ça ne marche pas, mais à coups de pas on s'est trompés.
09:50 Non, nous on se déchire, on se bagarre, on s'insulte,
09:54 il y a deux camps systématiquement, surtout.
09:56 On n'a plus besoin de ça.
09:58 On a besoin aujourd'hui d'un peu plus d'unité.
10:01 Mais en même temps, l'appel à l'unité c'est un peu débile
10:03 quand c'est à ce degré, comme ça, autour de cette table.
10:06 - Mais ce sont des mots utilisés,
10:08 "Rétablir l'autorité", "Appel à l'unité",
10:10 c'est ce qu'a fait souvent lors de ses voeux Emmanuel Macron.
10:13 Je vous pose la question directement, Robert Ménard,
10:16 ce matin sur Europe 1 et les CNews,
10:17 pourquoi il ne renverse pas la table ?
10:18 Pourquoi il n'essaie pas, il n'ose pas tout,
10:20 sachant qu'il ne va pas se représenter ?
10:22 - C'est ça qui est mystérieux de ce garçon.
10:24 D'abord, c'est qu'il est, ce garçon, pardon, ce chef de l'État,
10:27 il est super intelligent, il est cultivé.
10:32 Moi je l'ai vu synthétiser des débats, j'étais ébahi,
10:36 vous savez, trois heures de...
10:37 - C'est une forme d'admiration, ou alors une admiration ?
10:39 - Oui, c'est une machine intellectuelle,
10:42 comment je suis capable de faire la part des choses,
10:44 même si je condamne sa politique ?
10:45 Il a exactement ces qualités-là.
10:48 Mais je ne sais pas, il est...
10:49 Je ne vais pas dire hors sol, parce que ça ne veut pas dire...
10:51 J'ai l'impression que, je ne sais pas, sa parole, elle...
10:57 Moi je me suis un peu ennuyé, c'est un peu idiot.
11:00 Je pense que d'ailleurs, si tout le monde s'est tellement intéressé
11:02 au drapeau qu'on voit maintenant, c'est parce que...
11:04 - Il a la forme.
11:05 - Oui, on s'intéressait peu à ce qu'il dit.
11:08 Voilà, j'ai l'impression que ça n'accroche plus, que ça patine.
11:13 Vous savez, c'est comme...
11:13 Vous savez ces dessins animés où il y a un personnage qui court,
11:16 qui court, qui ne marche plus, qui est en l'air,
11:18 et il faut qu'il regarde d'un coup pour tomber.
11:21 Sinon, il croyait qu'il y avait encore le sol sous lui.
11:24 J'ai un peu l'impression que c'est ça.
11:26 - Vous pourriez rejoindre un tel homme ?
11:29 - Je rejoindrais...
11:30 - Dans son équipe ?
11:31 Je pense à vous, vous êtes un maire, un élu de terrain,
11:34 vous pourriez apporter comme don.
11:35 - Ça dépend pour faire quoi et avec qui.
11:37 Madame Borne, je ne crois pas qu'elle aujourd'hui,
11:39 elle incarne quoi que ce soit.
11:41 Madame Borne, elle est perclue de réflexe de gauche,
11:46 elle a fait toute sa carrière là.
11:48 Attendez, moi je dirais la même chose d'un type de droite,
11:50 ce n'est pas ça.
11:51 Je veux dire, moi je rêve d'un Premier ministre
11:53 qui ne juge pas sur l'étiquette des gens,
11:57 mais qui se dit, juste une seconde,
11:58 est-ce qu'il se dit ce qui se dit là est vrai ?
12:01 - Il est type le mouton à cinq pattes, je ne vois pas.
12:02 Qui est ce Premier ministre ou cette Première ministre idéale ?
12:05 - Si je le savais, j'appellerais Emmanuel Macron,
12:07 je n'ai pas son téléphone,
12:08 mais je lui ferais savoir que j'ai une idée.
12:10 Je n'en ai pas.
12:11 Je trouve qu'on a une grosse partie de notre classe politique
12:15 qui est incapable de sortir des rails.
12:18 Et on a besoin de ça.
12:20 Tout le monde, regardez, il y a des mesures de bon sens,
12:23 dans tout un tas de domaines.
12:25 Je ne sais pas, je prends un truc qui a priori a l'air polémique.
12:29 Vous savez, l'aide médicale d'État.
12:31 L'aide médicale d'État, c'est pour que les clandestins,
12:34 vous dites quand même,
12:35 oui, moi, je ne suis pas pour la supprimer comme ça,
12:37 il faut soigner des gens dans la rue,
12:38 si une femme est enceinte, si elle a un situation irrégulière.
12:41 - Bien sûr, on le fait, la France le fera toujours.
12:43 - Vous vous dites, regardez comment on s'écharpe là-dessus.
12:46 Alors qu'il y a 70 ou 80 % de Français qui sont d'accord en disant,
12:50 peut-être que ce n'est pas tout à fait normal
12:52 que des gens qui sont en situation irrégulière ne payent rien,
12:55 alors que des gens qui sont ici en situation irrégulière,
12:58 qui vivent dans ce pays depuis des années,
13:00 s'ils n'ont pas d'hommes mutuels,
13:01 ils vont payer un peu plus.
13:02 - Qu'est-ce qui manque pour amener ce genre de débat ?
13:03 Un courage politique ? Une volonté ?
13:05 - Il manque que le chef de l'État,
13:07 pour reprendre ce que vous disiez tout à l'heure,
13:09 ait juste ce courage-là de se dire,
13:12 au fond, qu'est-ce que je risque ?
13:14 Qu'est-ce qu'il risque ?
13:15 Il ne sera plus candidat.
13:17 Il ne peut plus.
13:18 Il n'a pas à se soumettre au suffrage universel.
13:21 Pourquoi il ne se dirait pas ?
13:22 Mais moi, j'ai rêvé de ça.
13:23 - La crainte peut-être d'un héritage ?
13:25 - Mais qu'est-ce...
13:25 - Que Marine Le Pen lui succède et d'ailleurs...
13:27 - Mais c'est la meilleure...
13:28 - Si il faisait...
13:29 La seule façon...
13:30 - D'éviter ?
13:31 - D'éviter pour lui Marine Le Pen,
13:33 puisque son obsession, c'est ça.
13:34 Moi, la mienne, ce n'est pas ça.
13:35 Je ne vais pas éviter Marine Le Pen,
13:37 qui a une obsession tous les matins.
13:39 Ce serait de dire,
13:40 voilà, écoutez,
13:42 je vais faire tout ce que je pense qu'il faut que je fasse,
13:45 sans me soucier de mes copains, de mon parti,
13:48 de la trace que je laisserai dans l'histoire et tout ça.
13:51 Est-ce qu'il a ce culot-là ?
13:53 Est-ce qu'il a cette audace-là ?
13:55 Est-ce qu'il a ce toupet-là ?
13:57 Est-ce qu'il a ce cran-là ?
13:59 Est-ce qu'il a ce courage-là ?
14:01 Est-ce qu'il a ?
14:02 - Marine Le Pen, justement,
14:03 je reviens au propos hier de Luc Ferry,
14:04 quand il a dit, ça a provoqué beaucoup de réactions.
14:07 Il a dit de Marine Le Pen qu'elle n'était ni raciste,
14:09 ni antisémite, mais que c'était aussi la droite populaire
14:12 et républicaine.
14:13 Ça fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux,
14:15 notamment des personnalités de gauche.
14:18 Que cela soit dit par Luc Ferry, ça vous étonne ?
14:21 - Mais non, parce qu'il a de la liberté.
14:23 Moi, je le connais parce que c'est une évidence,
14:25 parce qu'il faut être, je ne sais pas quoi,
14:27 pour penser que Marine Le Pen, elle n'est pas républicaine.
14:30 Comment tu peux dire ça ?
14:31 Enfin, tenez, peu importe, vous votez...
14:33 - Pendant des années, ça a été...
14:35 - Moi, je pensais que les gens étaient devenus
14:37 un peu plus sensés.
14:38 Vous pensez que le programme de Marine Le Pen,
14:41 aujourd'hui, il est plus à droite que le problème
14:44 d'une partie du RPR de M. Pascua des années 80 ?
14:49 Mais vous relisez deux minutes ?
14:51 Mais bien sûr que non.
14:52 Marine Le Pen, et on devrait s'en féliciter.
14:54 Moi, il y a tout un tas de positions
14:56 du RN, ou de son père encore plus.
14:59 Je n'ai jamais souscrit, je n'aurais jamais voté pour lui.
15:03 Aujourd'hui, que Marine Le Pen, elle évolue.
15:05 Je trouve qu'elle n'évolue pas encore assez,
15:07 qui est sur le terrain économique,
15:08 il y a des choses à changer et tout.
15:09 Mais que sur le reste, on devrait,
15:11 tout le monde devrait s'en réjouir.
15:14 Moi, quand M. Macron fait quelque chose de bien,
15:17 je m'en réjouis, je le dis publiquement.
15:18 Si Marine Le Pen, je trouve que Marine Le Pen,
15:20 aujourd'hui, elle mène bien sa barque,
15:22 elle dit des choses...
15:23 Elle dit des choses, elle est moins allumée
15:25 qu'un Jean-Luc Mélenchon, quand même,
15:26 ça sort aux yeux.
15:27 Enfin, même à l'Assemblée nationale,
15:29 ses députés se comportent quand même un peu mieux
15:32 que les députés de la France insoumise.
15:33 Ça sort aux yeux pour n'importe qui et de bonne foi.
15:35 Pourquoi on ne le dit pas ?
15:36 Pourquoi ça nous coûte tant de dire que
15:39 ce sont des bonnes nouvelles pour la France ?
15:41 - Vous savez, parce que ça contribue à la normaliser
15:43 et c'est une crainte.
15:44 - Mais moi, je suis ravi qu'elle se normalise.
15:46 - Vous êtes ravi qu'elle se normalise ?
15:47 - Mais bien sûr, je suis ravi qu'elle...
15:49 - Peut-être qu'elle accède au pouvoir.
15:51 - Mais écoutez, si je pense qu'il y a des faiblesses
15:54 au Rassemblement national, sur le plan international,
15:57 sur le plan local, je pense qu'il y a des choses à changer.
16:00 Mais attendez, elle a autant de légitimité
16:03 à être chef de l'État que qui que ce soit.
16:05 Ensuite, on décide qui est le meilleur pour la France.
16:08 - C'est sûr, c'est l'Anglais qui décide.
16:09 - Voilà, oui, nous, les Français,
16:11 elle n'est pas illégitime.
16:13 Il n'y a pas...
16:15 Oui, c'est dégueulasse de dire ça.
16:17 Pourquoi elle ne serait pas...
16:19 Elle serait exclue par avance d'un certain nombre
16:22 de responsabilités, mais ce n'est pas entendable.
16:25 En plus, quel mépris pour ceux qui votent pour elle.
16:28 Vous savez, vous avez toujours un abruti qui vient vous dire
16:30 "Oui, mais le type, c'est un crétin,
16:32 il vote pour le Rassemblement national
16:33 sans savoir pour qui il vote".
16:35 Oui, parce qu'il y a 30% de Français qui sont des crétins
16:38 et ils sont tellement cons qu'ils ne comprennent pas
16:40 pour qui ils vont voter.
16:40 Bien sûr, ils vont voter.
16:42 Vous pouvez ne pas partager.
16:43 Moi, un certain nombre de réponses de Marine Le Pen,
16:44 je ne les trouve pas bonnes.
16:46 Je trouve qu'il faut d'autres réponses.
16:48 Mais elle n'a honnêtement aucune raison d'être comme ça,
16:51 mise hors la loi d'une certaine façon.
16:53 Merci Robert Ménard.
16:54 On notera que vous êtes toujours aussi libre
16:55 que l'année dernière pour votre parole.
16:57 Je vais essayer de ne pas changer.
16:58 Et peut-être pas au gouvernement, si j'ai cru comprendre.
17:00 Monsieur le maire, merci à vous et à bientôt.

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