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Ce mercredi, sur Europe 1, Nicolas Bouzou revient sur l'agrandissement du groupe des BRICS qui devient les BRICS +, passant de cinq à dix membres.
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NewsTranscription
00:00 - Bonjour Nicolas Bouzou. - Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:04 - Alors Nicolas, ne dites plus les BRICS, mais donc les BRICS +, le club des grands émergents,
00:10 est passé le 1er janvier de 5 à 10 membres, avec l'intégration de l'Arabie Saoudite, de l'Iran, des Émirats Arabes Unis de l'Égypte et de l'Éthiopie.
00:17 Bon, est-ce qu'on tient là, Nicolas, un anti-G7, l'ébauche d'un front anti-occidental ?
00:23 - Les premiers intéressés, c'est-à-dire les pays qui composent les BRICS, la Chine en tête, vous répondrez oui,
00:28 en s'appuyant sur des chiffres qui sont spectaculaires. 10 membres qui représentent désormais la moitié de la population planétaire et un quart de l'économie mondiale.
00:36 Donc c'est beaucoup. Et puis une orientation commune, diminuer la dépendance aux technologies occidentales et même, à terme, se passer du dollar.
00:44 Mais quand on regarde les choses attentivement, au-delà des effets d'annonce, les BRICS sont surtout un club soudé par le ressentiment occidental.
00:51 D'ailleurs, la première réunion sous ce nouveau format se déroulera en Russie. Mais il n'y a pas de projet précis.
00:56 Et pour cause, quel est le rapport entre la Chine, deuxième économie du monde, à la pointe de la technologie, et l'Iran, une théocratie pauvre,
01:03 c'est sans doute un pléonasme, ou l'Arabie Saoudite et les Émirats qui sont alliés des États-Unis ?
01:08 Ce n'est pas en additionnant des chiffres, et ceux des BRICS sont spectaculaires, qu'on obtient un ensemble cohérent.
01:13 - Alors, il y a un pays qui a décliné l'invitation des BRICS, c'est l'Argentine, Nicolas Bouzou.
01:18 - Oui, c'est intéressant. La nouvelle administration argentine menée par le nouveau président Jafir Milaïs, libéral au style populiste,
01:25 semble finalement assez pragmatique. Le nouveau président préfère rester proche des États-Unis parce qu'il considère
01:30 que leur domination économique et militaire n'est pas menacée, et parce qu'il ne veut pas monter de projet avec des pays, ceux des BRICS,
01:37 qui ne respectent ni le libre-échange ni la démocratie, ce qui semble quand même une position assez sage.
01:42 Milaïs nous dit, au fond, que l'avenir n'est pas du côté des BRICS, mais plutôt du côté occidental.
01:49 Dans le climat anti-occidental actuel, ça détonne.
01:51 - Alors, à ce propos, Jafir Milaïs, il est sévèrement critiqué en ce moment pour ses premières décisions à la tête du pays. Racontez-nous.
01:58 - C'est un choc libéral, ce n'est pas moi qui critiquerais ça. C'est un plan pour supprimer des normes, pour libéraliser le marché du travail,
02:05 pour privatiser, pour augmenter la concurrence. L'idée fondamentale, c'est que l'économie argentine a besoin de liberté, de compétition
02:12 et de droits pour se développer. Milaïs réduit aussi fortement la dépense publique, et pour que l'économie ne plonge pas,
02:19 il dévalue le Peso, la monnaie argentine, pour relancer les exportations.
02:24 Ça me semble adapté à un pays qui a souffert depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale du socialisme peroniste.
02:30 On est dans la tradition intellectuelle Thatcher-Reagan, au fond. Si ça marche, ça pourrait donner un coup de vieux à l'anti-occidentalisme,
02:37 anti-libéral, très en vogue chez les BRICS.
02:40 - Merci beaucoup Nicolas Bouzou, signature Europe 1. A demain.