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Sacha Houlié, député Renaissance et président de la commission des lois de l’Assemblée nationale, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de l'attentat du pont de Bir-Hakeim, de notre arsenal judiciaire à adapter pour contrer les menaces, de l'exécutif face au rassemblement national et de l'aide médicale d'État.
Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews de Sonia Mabrouk" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video
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Sacha Houlié, député Renaissance et président de la commission des lois de l’Assemblée nationale, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de l'attentat du pont de Bir-Hakeim, de notre arsenal judiciaire à adapter pour contrer les menaces, de l'exécutif face au rassemblement national et de l'aide médicale d'État.
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NewsTranscription
00:00 - On passe à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:07 Bonjour à vous Sacha Oulier.
00:08 - Bonjour.
00:09 - Merci d'être là.
00:10 Bienvenue, vous êtes député de la Vienne, Renaissance,
00:13 le président de la puissante commission des lois à l'Assemblée nationale.
00:16 On vous présente aussi souvent comme l'aile gauche de la Macronie,
00:19 on va en parler.
00:20 Après l'attentat islamiste à Paris, on se dirige vers la fin de la guerre d'Avus
00:25 pour l'Assaillant et une mise en examen bien sûr.
00:27 Est-ce que vous pensez, Sacha Oulier, qu'en l'état actuel,
00:30 notre état de droit protège les Français ?
00:32 - Je pense que nous avons pris beaucoup de mesures effectivement
00:34 pour protéger les Français.
00:36 Depuis 2017, puisque lorsqu'on est sorti de l'état d'urgence sécuritaire,
00:40 nous avons pris toute une série de dispositions.
00:42 Ces dispositions malheureusement, elles n'ont pas trouvé à s'appliquer
00:45 pour le terroriste de Grenelle parce qu'il est sorti de prison
00:48 avant que nous n'adoptions les mesures en 2021, pour une raison simple.
00:52 En 2020, nous avons tenté de créer une rétention de sûreté.
00:56 - Censurée.
00:57 - Censurée par le Conseil constitutionnel au mois d'août, le 7 août 2020.
01:01 - Quel a été d'ailleurs l'argument du Conseil constitutionnel pour censurer cela ?
01:04 - Des mesures qui étaient disproportionnées par rapport à l'enjeu.
01:07 Et donc, il a donné une grille de lecture pour permettre de relégiférer
01:10 ce que nous avons fait immédiatement.
01:11 Nous n'avons pas perdu de temps.
01:12 - Pour un suivi socio-judiciaire.
01:13 - Un suivi socio-judiciaire qui permet tout de même, pendant cinq ans,
01:17 après la sortie de prison, d'avoir normalement un suivi étroit de ces personnes-là.
01:22 - Vous reconnaissez que Sacha Oulier, entre retenir quelqu'un,
01:25 l'empêcher d'être à l'extérieur et le suivre, il y a quand même un moment.
01:28 - Avec une possibilité d'assignation à résidence,
01:30 avec une possibilité de le faire pointer au commissariat.
01:32 Donc, avec des mesures qui sont dégradées par rapport à une mesure de sûreté,
01:35 certainement, mais avec des mesures qui auraient pu s'appliquer à cette personnalité,
01:40 à ce terroriste de Grenelle, sauf que la loi pénale n'est pas rétroactive
01:44 et que la nouvelle mesure, nous l'avons adoptée en 2021.
01:47 Mais dire que nous n'avons rien fait, dire que nous sommes restés les mains dans les poches,
01:50 quand, et je le redis parce que c'est ce qu'a dit Elisabeth Borne...
01:52 - Un attentat est un échec, nous sommes d'accord.
01:53 - Totalement. - Collectif, diriez-vous ?
01:55 - C'est un échec collectif parce que d'abord, c'est toute la nation qui est touchée.
01:59 C'est toute la nation qui est touchée.
02:00 Mais je reprends ce que je voulais vous dire.
02:02 Dire que nous avions tout raté,
02:03 que nous sommes restés les bras croisés ou les mains dans les poches.
02:05 Alors même que ceux qui nous le reprochent, le Rassemblement national notamment,
02:09 ne votaient aucun des textes.
02:11 Aucun des textes.
02:12 Ni celui de 2020, ni celui de 2021.
02:13 - Les trouvant insuffisants.
02:15 - Ni par ailleurs la loi séparatisme qui permet de fermer tous les lieux de radicalisation,
02:19 à commencer par les lieux de culte radicalisés.
02:21 Eh bien, je trouve que c'est un peu fort de café parce qu'on dit "on désarme l'État".
02:25 On ne permet pas à la majorité de faire son travail en spéculant sur les échecs futurs.
02:29 Et puis en disant "vous voyez, on vous l'avait bien dit".
02:30 Mais quand on ne nous permet pas de travailler correctement,
02:33 c'est facile de nous dire qu'ensuite on a échoué.
02:35 - Vous avez dit "fort de café".
02:36 Est-ce que vous ne trouvez pas quand même à l'inverse fort de café
02:38 de dire que c'est la faute au Rassemblement national si on en est arrivé là ?
02:41 - Non, je vous dis que c'est une faute collective.
02:42 - C'est ce qu'a dit un peu hier Elisabeth Borne.
02:44 - Je vous dis que c'est une faute collective.
02:45 C'est une faute pour la nation.
02:46 C'est d'ailleurs un drame pour la nation de constater
02:49 que les attentats terroristes sont encore perpétués sur son sol.
02:52 Et donc c'est aussi une mobilisation totale parce qu'il y a des mesures en dur,
02:56 les mesures qu'on vient d'évoquer et puis il y a les moyens qu'on se donne.
02:58 - Oui, mais Sacha Oublié, quels moyens quand c'est censuré par le Conseil constitutionnel ?
03:01 Est-ce que vous estimez que vous êtes pied et point lié justement par cet état de droit ?
03:05 - Non, parce que je vous dis ensuite qu'après la censure de 2020,
03:08 nous avons adopté une nouvelle mesure.
03:09 Ce que je vous dis aussi, c'est que les services de renseignement,
03:12 moi j'ai présidé l'année dernière la délégation parlementaire au renseignement.
03:15 Les services de renseignement n'ont, dans notre pays, jamais eu autant de moyens.
03:19 Et ils ont encore été accrus par la loi de programmation militaire portée par Sébastien Lecornu
03:23 qui a ajouté 5 milliards d'euros pour les cinq prochaines années pour nos services de renseignement.
03:28 Et voyez que depuis 2017, avec un renforcement considérable des effectifs de la DGSI,
03:33 de leur capacité de suivi, des forces de projection de la DGSI...
03:35 - Alors tout va bien, pardonnez-moi d'être un peu réductrice.
03:38 On a l'impression que tout va bien, que tout est mis en place pour protéger les Français.
03:41 - Ce que je dis, c'est qu'entre 2017 et 2022,
03:45 on a pu croire que le risque terroriste islamiste en France était derrière nous.
03:49 On a pu le croire.
03:50 - Qui a pu le croire ?
03:52 - L'opinion.
03:53 - Quoi ? Les services de renseignement ?
03:54 - Non, on a pu penser que ce risque était en diminution.
03:58 Il n'est pas en diminution.
03:59 Il nécessite une mobilisation totale des services.
04:02 Les services l'ont bien au clair.
04:05 Les politiques, je crois, à l'Assemblée, le savent aussi.
04:08 En revanche, je pense que tout cela mérite un peu mieux
04:11 que le Pujila que nous vivons en permanence.
04:13 Il mérite une mobilisation générale, y compris sur les mesures.
04:16 Et le ministre de l'Intérieur a proposé de renforcer des mesures
04:19 qui d'ailleurs sont issues directement...
04:21 - On va en parler.
04:21 - ...des mesures de lutte contre le terrorisme,
04:25 notamment par une mesure individuelle qui serait
04:27 comme une assignation en résidence, une obligation de soin.
04:30 Donc un développement de ce qu'on appelle les mesures individuelles.
04:32 - Pardonnez-moi, l'attentat du père Abel, il y avait déjà ces assignations,
04:35 il y avait déjà un bracelet électronique et c'est passé outre.
04:40 Est-ce que vous pensez, je vous repose la question,
04:41 vous êtes sûr que l'état de droit actuel,
04:43 qu'en sortir, ce serait une brèche pour la démocratie ?
04:46 - L'attentat du père Abel que vous décrivez,
04:48 on avait aussi peut-être peu ou pas suffisamment de moyens
04:52 dans les forces de l'ordre, ce que nous avons aussi rétabli,
04:54 puisque une loi de novembre 2022,
04:56 là qui a été votée plus largement à l'Assemblée,
04:58 donc je le reconnais à ceux qui ont bien voulu nous aider,
05:00 a octroyé des moyens nettement supplémentaires,
05:02 la LOPMI aux policiers, aux gendarmes, aux services de renseignement.
05:05 C'est un ensemble, c'est un édifice.
05:07 Et pour le coup, c'est un édifice sur lequel nous ne renoncerons pas.
05:11 - Il y a une question qui lui a été posée ce matin,
05:14 le président du Sénat, Gérard Larcher,
05:16 au sujet de Jean-Luc Mélenchon et de son attaque vis-à-vis de notre consoeur,
05:20 Ruth Elkrief, a répondu, je cite, "ferme ta gueule",
05:23 voici le message qu'il a à Jean-Luc Mélenchon.
05:25 Est-ce que vous avez le même message, du même acabit ?
05:27 - Non, le président du Sénat ne devrait pas dire ça.
05:31 Je pense que face aux outrances de Jean-Luc Mélenchon,
05:34 il appartient à la classe politique d'être un peu plus responsable
05:37 et de prendre plus de hauteur.
05:38 - Mais qui doit avoir plus de responsabilité ?
05:40 N'est-ce pas Jean-Luc Mélenchon ?
05:42 - Non mais Jean-Luc Mélenchon, il a fait la démonstration totale de son irresponsabilité.
05:47 Et ce qu'il faut en réponse, c'est se mettre à son niveau et s'élever.
05:49 Moi, je pense qu'il faut davantage s'élever.
05:51 - Le député Renaissance des Français et de l'étranger, c'était justement à l'Assemblée.
05:55 Stéphane Vogeta a émis l'idée d'un fichier S, Jean-Luc Mélenchon.
05:59 Ici même, Sacha Houllier, ça vous fait sourire,
06:01 mais Karl Olive aussi, de la majorité, a aussi dit la même chose.
06:05 Il faudrait fichier S, Jean-Luc Mélenchon.
06:07 Vous le prenez à la...
06:08 - Non, je ne pense pas qu'il fallait fichier S.
06:10 En revanche, je l'ai dit à des confrères à vous,
06:13 je pense qu'il y a une stratégie de la France insoumise aujourd'hui,
06:16 qui est celle d'une ultra-radicalisation des propos,
06:19 parfois dans une outrance qui peut tomber, y compris sous le coup de la loi.
06:23 Et lorsque c'est le cas, ça doit être sanctionné de façon totalement dure,
06:28 ce qui n'est pas à négocier sur ce sujet.
06:30 Mais ce que je veux dire par rapport à ça,
06:33 c'est que c'est aussi une stratégie pour nous détourner de l'essentiel.
06:35 - C'est quoi l'essentiel ?
06:36 - Du soutien d'abord à nos forces de l'ordre,
06:39 du soutien à toute la politique qui est conduite
06:41 contre l'islamo-radicale dans notre pays,
06:43 du soutien finalement à tout ce qui est déployé
06:45 pour qu'on protège les Français.
06:47 Et il y a une stratégie qui est faite pour qu'on se détourne de l'essentiel
06:50 et qu'on commente par les propos de Mélenchon,
06:53 de Jean-Luc Mélenchon, l'accessoire.
06:54 - Mais allons plus loin, parce que par exemple, Sacha Houllier,
06:56 vous faites un lien entre l'ultra-droite et Marine Le Pen.
06:59 Vous affirmez qu'il y a une sorte de lien idéologique et que...
07:02 - Bien sûr.
07:03 - Bien sûr, vous dites, c'est la vitrine policier de l'ultra-droite.
07:06 C'est-à-dire que Marine Le Pen a des liens avec une mouvance quand même.
07:09 - Jean-Luc Mélenchon, c'est le meilleur tract pour Marine Le Pen.
07:12 C'est-à-dire qu'avec ses outrances, avec sa façon de cannibaliser le débat,
07:16 c'est comme si on avait une forme de moule-État
07:19 qui attirait l'attention publique de tout le monde
07:21 et qui se détournait de tout ce que peuvent être des propos
07:23 qui ne sont pas davantage acceptables de la part de Marine Le Pen ou de Jordane Bardella.
07:27 Et Jean-Luc Mélenchon, quelque part, il est l'idiot utile du Rassemblement national.
07:31 - Et vous, vous êtes entre les deux dans le camp de la raison.
07:33 - Ce que je dis, c'est que nous, on s'efforce de faire le mieux que nous pouvons
07:37 pour protéger les Français, pour nous donner les moyens à nos services d'enseignement,
07:41 pour accompagner les forces de police et pour assurer la sécurité du pays.
07:43 Dire que tout est parfait, je ne m'y risquerai pas, et vous le savez,
07:46 puisqu'on constate encore des difficultés ou des drames dans notre pays.
07:50 - Est-ce que vous faites un lien entre tous ces sujets et le projet de loi
07:53 "immigration hier aux 20h de TF1", Jordane Bardella a appelé à un sursaut sécuritaire,
07:57 mais aussi sur la politique migratoire.
07:59 Est-ce qu'il y a un lien avec le projet de loi "immigration"
08:02 entre terrorisme et immigration pour vous ?
08:04 Alors, vous le contestez, vous en êtes peut-être même choqué.
08:06 - Le lien entre terrorisme et immigration, non, certainement pas.
08:09 La question entre la délinquance et des personnes en situation irrégulière dans notre pays,
08:14 parfois, il existe. Il y a certaines statistiques, d'ailleurs,
08:17 qui font état d'une délinquance étrangère dans les grandes métropoles.
08:20 En revanche, le signe égal entre délinquance et immigration, certainement pas.
08:24 Mais comme on ne veut pas... Moi, je ne veux pas avoir... me cacher le visage.
08:28 Il y a aujourd'hui 4 000 étrangers délinquants en situation irrégulière dans notre pays
08:32 qui ne sont pas expulsables par le fait de la loi.
08:35 Et c'est cette loi que nous voulons changer.
08:37 La double peine, la levée des excuses, les fameuses réserves d'ordre public,
08:41 ce sont les mesures, les articles 9, 10, 13,
08:44 pour retirer les titres de séjour lorsque nous en avons besoin,
08:47 à ces personnes-ci, pour pouvoir les expulser.
08:49 Est-ce que je soutiens le ministre de l'Intérieur sur cette question ?
08:51 Oui, absolument. Et d'ailleurs, c'est pour ça qu'on s'est démenés
08:54 toute la semaine dernière pour faire adopter le projet de loi en commission des lois.
08:57 - Totalement version... totalement différente de celle...
09:00 - Pas sur ces éléments essentiels.
09:02 - Pas sur ces éléments, mais sur tout le reste.
09:03 Et parlons-en. C'est le cas pour l'AME, la Commission des lois de l'Assemblée
09:07 que vous présidez, je le rappelle, Sacha Houllier,
09:11 a totalement rétabli d'abord l'AME après que le Sénat ait proposé
09:14 une aide médicale d'urgence. Alors l'AME, je le rappelle,
09:16 c'est l'aide médicale d'État pour les étrangers en situation irrégulière.
09:20 Et vous dites que c'est le socle de la fraternité à la française.
09:22 Alors parlons-en, parce qu'il y a un rapport qui a été rédigé
09:25 par un ancien préfet et un spécialiste des questions de l'immigration,
09:29 c'est Patrick Stefanini, LR, et par Claude Devin, ex-ministre PS.
09:34 Et ce rapport met en avant des points vraisemblables.
09:37 Je voudrais vous interroger à ce sujet. Par exemple, est-ce que vous trouvez logique
09:40 qu'un individu frappé d'une mesure d'éloignement de notre territoire
09:43 pour motif d'ordre public, donc c'est grave, ait le droit de continuer à bénéficier de l'AME ?
09:48 Est-ce que la moindre des choses ne serait pas de retirer ce droit à nos aides ?
09:51 C'est d'ailleurs une proposition faite par Claude Devin et Patrick Stefanini,
09:54 que de l'interrompre. Mais par ailleurs, ce rapport, il est commandé
09:56 par la Première ministre pour faire l'état des lieux.
09:58 J'entends, mais sur ce point précis, est-ce que vous allez reprendre cette...
10:01 Sur ce point précis, certainement que nous allons étudier ces mesures
10:04 et pouvoir les proposer.
10:05 Mais vous, qu'en pensez-vous par le moment ?
10:06 En revanche, moi, je refuse d'organiser notre propre impuissance.
10:09 Pour le coup d'une OQTF et puis se bénéficier quand même de l'AME ?
10:12 Je vous dis que ça n'est pas justifié et que par ailleurs,
10:15 ça vient d'être dit par les auteurs de ce rapport.
10:16 Ce que je vous dis aussi, c'est que je refuse d'organiser notre propre impuissance,
10:19 c'est-à-dire de légiférer dans un texte où ça n'est pas prévu sur l'AME,
10:23 de s'autocongraculer parce qu'on a voté quelque chose,
10:27 en sachant très bien ce qui va devenir à la fin,
10:29 c'est-à-dire une censure du Conseil constitutionnel.
10:31 Et ensuite, que diront les politiques de notre pays ?
10:33 Voyez que nous sommes empêchés.
10:35 Vous avez dit vous-même, Sacha Oulier, que l'AME,
10:38 que c'était notre honneur, que c'était vraiment la générosité à la France.
10:40 Donc je poursuis.
10:42 Autre point, les droits à l'AME sont accordés aux bénéficiaires,
10:45 mais aussi à ses enfants mineurs et à ses proches s'ils sont déclarés,
10:49 je cite, "cohabitants" avec lui.
10:51 Tous les cohabitants bénéficient de l'AME.
10:54 Jusqu'où la générosité ?
10:56 Ce que dit ce rapport, c'est que l'AME n'est pas un facteur d'attractivité pour les étrangers.
11:00 Je ne sais pas pourquoi vous me répondez pas sur ce point précis.
11:01 Je vais vous répondre très précisément sur ce point.
11:02 Je l'ai lu le rapport.
11:03 Ça, c'est l'aspect général.
11:05 Mais quand on va plus loin dans le rapport, on a tout le temps.
11:07 Je vais vous répondre sur ce point précis, mais vous me laissez juste donner deux éléments.
11:09 D'abord, que ce n'est pas un élément d'attractivité pour les étrangers dans notre pays
11:12 et que c'est une couverture qui protège à la fois les étrangers,
11:15 mais aussi les Français de toutes les maladies qui pourraient finalement advenir
11:20 si nous ne prenions pas en charge toutes les personnes qui sont sur notre territoire.
11:23 En revanche, sur la question des personnes qui sont en situation irrégulière et dangereuse,
11:28 vous l'avez cité, c'est une proposition de réforme qui a été faite par le rapport Stefanini.
11:32 Est-ce que ça va être dans la version finale ?
11:35 Sur la situation des ayants droit, que vous avez cité,
11:38 c'est une des autres propositions du rapport Stefanini que nous pouvons étudier.
11:41 Est-ce que ça va être dans la version finale ?
11:44 Non.
11:45 Pourquoi ?
11:45 Pour une simple et bonne raison, c'est que ce texte ne traite pas de l'AME.
11:49 Si nous prévoyons des mesures spécifiques...
11:51 Votre réponse est trop facile.
11:52 Non, mais si nous prévoyons des mesures spécifiques sur l'AME...
11:54 Vous pouvez le faire.
11:56 Si nous prévoyons des mesures spécifiques sur l'AME,
11:58 nous connaissons le sort de ces mesures à la fin.
12:00 Et que diront les politiques ?
12:02 Le gouvernement est impuissant, il est tenu par le Conseil constitutionnel.
12:05 Ça n'est pas vrai.
12:06 Je voudrais continuer.
12:07 Ça n'est pas vrai, mais par contre, c'est une organisation de sa propre impuissance à laquelle je rejoint.
12:11 Je trouve que c'est important, parce que je rappelle que c'est vous qui avez dit
12:14 que l'AME c'est important pour la fraternité.
12:15 Et je trouve que quand même, faire bénéficier de l'AME,
12:18 vous en êtes d'accord ?
12:19 À quelqu'un qui est un ennemi de la France,
12:21 parce que frappé par une mesure d'éloignement, c'est de quoi interroger ?
12:24 Mais je vous ai dit que je n'avais pas de difficulté pour ça.
12:27 D'ailleurs, l'AME, dans le rapport, il a dit que ce sont 411 000 bénéficiaires en 2022
12:32 et qu'un étranger sur deux qui a le droit n'en bénéficie pas,
12:35 en tout cas ne la demande pas.
12:36 Ce qui montre qu'on est largement exonéré, en tout cas protégé,
12:40 des mesures de subversion de l'AME qu'on a décrites,
12:43 qu'on a présentées par rapport à la version sématoriale.
12:45 Le rapport préconise aussi de limiter la liste des pathologies
12:48 qui sont automatiquement prises en charge par l'AME,
12:50 exemples pour les actes de kinés ou encore les prothèses auditives et dentaires.
12:54 Il prévoit également de faire un bilan de santé complet au départ,
13:00 à l'arrivée de l'étranger en France, notamment pour qu'on n'engage pas
13:04 des protocoles qui soient extrêmement lourds, coûteux et longs pour certains étrangers.
13:09 Toutes ces mesures, toutes ces préconisations, elles sont bons.
13:12 Vous avez l'air de les balayer d'un revers de main.
13:13 Non, parce que toutes ces mesures, elles sont plutôt intéressantes.
13:16 Ce que je peux vous dire aussi...
13:17 Je vais vous dire, je pense qu'elles sont choquantes pour le grand public.
13:19 Ce que je peux vous dire aussi, c'est que le même rapport a expliqué
13:23 en long, en large et en travers que la version sénatoriale était inutile et dangereuse.
13:28 C'est parce que j'ai lu dans le rapport.
13:29 C'est pourtant le deuxième chapitre du premier titre du rapport.
13:35 A la fin de ce deuxième chapitre, puisque nous l'avons lu aussi,
13:38 il est dit en fait que la version du Sénat prend en compte les pathologies les plus graves
13:42 et aussi la prévention de ces maladies.
13:43 Moi, je vous invite à lire le 1.2 de ce rapport.
13:45 Ça fait un ou deux mois qu'on ne va pas s'envoyer les points à la figure.
13:47 Qui explique toutes les difficultés que présentait la version sénatoriale.
13:51 Un autre exemple précis, puisque vous êtes un lecteur attentif
13:53 et vous avez travaillé sur ce sujet pour nos auditeurs et téléspectateurs.
13:55 Les demandeurs d'asile, est-ce que c'est vrai, ont accès,
13:59 là je parle des demandeurs d'asile, à la protection universelle maladie.
14:02 C'est la Puma.
14:03 C'est la sécu de base, en fait, pour toutes les personnes qui travaillent en France
14:05 ou résident de manière régulière.
14:07 Alors pourquoi cette Puma est-elle légitime pour les demandeurs d'asile au lieu de l'AME ?
14:12 Et même, ils restent avec la Puma, même s'ils sont déboutés du droit d'asile pendant six mois.
14:18 Justement, ce que propose le rapport, c'est un alignement des régimes
14:21 entre la Puma et l'AME, pour qu'il n'y ait pas d'abord un, de rupture,
14:25 et deux, de concurrence entre certains types de protections.
14:28 Parce que précisément, c'est une difficulté.
14:30 Vous allez en tenir compte ?
14:31 Vous voyez, on va en tenir compte, mais je vais vous dire une chose par rapport à ça.
14:35 Ce qui peut paraître choquant pour nos concitoyens,
14:37 c'est la difficulté qu'eux ont d'avoir accès à un médecin par rapport aux étrangers.
14:41 Ce que dit le rapport, c'est que les étrangers ne sont pas privilégiés par rapport à nos concitoyens.
14:45 Et ça, c'est…
14:46 C'est pas ce que je dis.
14:47 Là, on a pris des points précis, il ne s'agit pas de stigmatiser qui…
14:50 Je suis d'accord avec vous, mais ce que je veux vous dire par rapport à ça,
14:52 c'est que nos concitoyens doivent entendre, c'est que nous ne priorisons pas,
14:56 par rapport à eux, les étrangers en France dans les situations de soins.
15:00 Et c'est extrêmement important, parce que dans l'acceptation de ce type de dispositif,
15:04 c'est aussi une donnée clé.
15:06 Tout ça va se terminer en 49-3 ?
15:08 Non, moi je souhaite que chacun puisse prendre ses responsabilités.
15:11 Il y a dans ce texte des mesures qui sont utiles à la fois pour expulser les étrangers d'un camp,
15:16 pour régulariser des situations de travail que tout le monde connaît
15:18 et sur lesquelles chacun veut se boucher le nez,
15:21 ou pour accélérer de façon drastique les procédures.
15:24 Nous avons besoin de ces mesures.
15:25 Chacun est placé devant sa responsabilité, devant son boîtier, pour voter.
15:28 Mais vous n'aurez pas d'état d'âme, parce que pour l'instant, on va droit aux 49-3.
15:31 Si les gens à l'Assemblée nationale, si les députés de n'importe quel groupe,
15:36 y compris les groupes de gauche qui n'ont jamais proposé autant de mesures,
15:39 notamment l'interdiction des mineurs dans les centres de rétention administrative,
15:42 où nous plaçons aujourd'hui quasiment exclusivement des délinquants.
15:44 Si les groupes ne veulent pas prendre leurs responsabilités,
15:47 alors nous devrons prendre les nôtres.
15:48 Et ça, moi je ne l'ai jamais caché,
15:50 je n'ai jamais dit que nous ne prendrions pas nos responsabilités.
15:55 Merci Sacha Ollier.
15:56 Merci à vous.
15:56 C'était votre grande interview ce matin sur Europe 1 et CNews.
15:59 Merci à vous.