• l’année dernière
La journaliste le JDD Charlotte d’Ornellas à propos de l'insécurité à Marseille : «La première chose difficile de la vie des policiers sur place, c'est le travail d'enquête».

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Gérald Darmanin est arrivé aujourd'hui à Marseille pour la 30e fois, il en a beaucoup rappelé, et c'est son 30e déplacement à Marseille.
00:05 Alors, il a parlé notamment beaucoup des chiffres.
00:08 Vous avez des saisies en hausse, vous avez des interpellations en hausse, il a parlé de la diminution des points de deal.
00:13 Bon alors ça c'est difficile à calculer, parce qu'un point de deal, d'abord ça peut être quelqu'un interpellé avec un peu de cam sur lui,
00:19 ça peut être un véritable point de deal, mais alors s'il est recréé ailleurs, c'est un autre point de deal qui est comptabilisé,
00:24 c'est compliqué de s'en tirer là-dedans.
00:26 Alors ce qui est vrai, c'est qu'il y a un harcèlement qui est mis en place et qui est réellement fait.
00:31 Mais il y a deux sujets qui sont compliqués, on va dire, parce que bon, d'accord, il y a moins de points de deal,
00:35 mais en fait il y a plus de gens qui meurent, de plus en plus jeunes et avec de plus en plus de violence, donc je ne sais pas.
00:39 Et par ailleurs, la drogue est bien vendue, rassurez-vous, tout va bien.
00:43 Donc un, la première chose difficile de la vie des policiers sur place, c'est le travail d'enquête.
00:49 Il y a eu un changement de stratégie, vous avez trois strates de travail dans la police.
00:52 La police judiciaire, qui fait on va dire les réseaux internationaux.
00:56 La sûreté départementale, qui elle, enquête pour faire tomber les réseaux locaux.
01:00 Et les fameuses USES, qui sont les unités de lutte contre les stupéfiants et l'économie souterraine,
01:04 créées par Darmanin, notamment à Marseille, il y a quatre ans dans les quartiers nord,
01:08 et au mois de novembre dernier dans les quartiers sud.
01:10 Et alors eux, leur métier, c'est de pilonner sans cesse, de harceler les points de deal.
01:14 Alors évidemment, ça a un avantage, vous avez des saisies, vous avez des chiffres, accessoirement,
01:18 vous avez des interpellations, mais si vous n'avez plus d'enquêteurs derrière pour traiter ces interpellations, c'est compliqué aussi.
01:24 Vous avez des riverains qui respirent, et je pense que c'est le plus gros avantage, évidemment.
01:29 Mais ça a un inconvénient de taille, c'est que quand vous harcelez des points de deal,
01:32 vous empêchez aussi l'enquête de fonds qui permet de faire tomber tout un réseau.
01:37 Donc c'est la fameuse guerre, on va dire, entre le terrain et les réseaux d'enquêteurs qui eux...
01:42 - Qui cherchent les gros poissons, et ont besoin que le trafic se fasse pour avoir des indices.
01:47 - Et ont besoin d'énormément de temps pour filer, pour écouter, pour surveiller un point de deal.
01:51 Et bon voilà, il y en a qui racontent, qui disent "Vous allez surveiller un point de deal et vous avez des interpellations tous les jours,
01:57 vous ne surveillez plus rien, vous ne savez plus qui c'est", et ils s'adaptent évidemment différemment.
02:01 La deuxième, justement, le gros sujet, on va dire, pour les services d'enquête,
02:05 et d'ailleurs même sur le terrain, c'est l'adaptabilité permanente des trafiquants et du trafic,
02:11 qui eux n'ont pas la lourdeur de notre état de droit, la lourdeur de nos procédures, la lourdeur de nos mini-révolutions.
02:17 Et c'était l'exemple de ces jeunes inconnus, migrants si possible, et l'expansion dans toute la région.
02:23 On a désormais des règlements de comptes gérés depuis Marseille à Arles, Toulon, Cavaillon, Martigues.
02:29 Et je vais citer la préfète pour terminer, elle dit "Ces villes sont tombées sous la coupe des réseaux marseillais qui cherchaient à étendre leur réseau d'influence.
02:35 On est dans une sorte de logique de cartel qui ouvre des franchises partout où cela est possible."
02:41 Vous voyez que pour une situation qui va bien, on a encore de quoi être un peu inquiets.
02:45 [Musique]
02:49 [SILENCE]

Recommandations