ÉDITO - Gabriel Attal "est un choix risqué parce qu'il est plus populaire" qu'Emmanuel Macron et c'est "le dernier joker" du président

  • il y a 9 mois
Élisabeth Borne a remis sa démission ce lundi 8 janvier à Emmanuel Macron, laissant le poste de Premier ministre vacant. Gabriel Attal est la personnalité politique pressentie pour remplacer Élisabeth Borne. mais est-ce un bon choix? L'édito politique de Matthieu Croissandeau. 

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Transcription
00:00 que ce serait le bon casting pour le président de la République.
00:02 Il y a des avantages, des inconvénients.
00:04 Côté pile dans le camp présidentiel,
00:06 Gabriel Attal, c'est le meilleur élève de sa génération.
00:08 C'est le seul macroniste de la première heure qui est réussi.
00:11 La seule tête qui dépasse pour de bonnes raisons.
00:14 J'ai envie de dire, ancien porte-parole,
00:15 il est passé maître dans l'art de la communication.
00:17 C'est le roi des punchlines.
00:18 Et il a prouvé à l'Éducation nationale
00:20 qu'il était capable de passer de la parole aux actes
00:22 en prenant à bras le corps des dossiers
00:24 qui traînaient depuis longtemps
00:25 avec des décisions immédiatement suivies des faits.
00:27 On l'a vu sur la baïa, le harcèlement, les épreuves du Bac.
00:29 Et ça marche.
00:30 Depuis six mois, il caracole en tête des sondages
00:33 pour mener la bataille des européennes qui s'annonce,
00:34 pour s'opposer à un Jordan Bardella.
00:37 C'est plutôt un bon choix.
00:38 Côté face, il n'a pas d'identité politique propre, Gabriel Attal.
00:42 Il est plutôt ton sur ton avec le président.
00:43 Ce n'est donc pas un signal politique,
00:45 pas une couleur politique claire.
00:46 Il est un ancien jeune militant socialiste
00:48 qui est aujourd'hui la coqueluche de la droite.
00:50 C'est un homme qui a construit son ascension
00:51 avec un carré de fidèles.
00:52 Il y a une Attalmania peut-être dans les sondages,
00:54 mais il n'y a pas d'Attalistes en termes d'élus, en termes de troupes.
00:57 Les rapports de force à l'Assemblée, ils n'ont pas changé.
00:59 Donc, il risque de se heurter aux mêmes difficultés qu'Elisabeth Borne.
01:01 Puis enfin, il n'a pas une immense expérience
01:04 de ce qu'on appelle l'appareil d'État.
01:05 Or, Matignon, c'est le cœur de la machine.
01:07 Et pour les surpris, pour ses ennemis,
01:10 c'est un peu l'histoire du Stewart
01:11 qui serait nommé à la tête de la tour de contrôle.
01:13 C'est le bon casting pour le président, Gabriel Attal ?
01:15 C'est un choix risqué pour Emmanuel Macron.
01:18 D'abord parce qu'il est plus populaire que le président.
01:20 Or, le président a surtout choisi les premiers ministres
01:22 qui ne lui faisaient pas d'ombre.
01:23 Ensuite, parce que c'est son dernier joker, j'ai envie de dire.
01:26 Et peut-être un peu trop tôt,
01:28 qu'est-ce qui se passe si jamais la majorité subit
01:30 une déculottée aux européennes ?
01:32 Et puis, pour Gabriel Attal, le risque, c'est de se brûler les ailes,
01:34 car cette nomination aurait aussi une valeur d'adoubement.
01:37 Lui qui n'a jamais ouvertement affiché ses ambitions pour la suite.
01:40 Quoi ferait aux potos tous ses rivaux ?
01:42 Les Le Maire, les Darmanin, les Bayrou, les Edouard Philippe,
01:44 qui ne lui feront pas de cadeaux.
01:46 Et donc, pas de réponse avant la fin de la matinée.

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