enquête de santé
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00:00 Je crois que beaucoup de gens ont perdu de vue que nous sommes des prédateurs et que
00:08 pendant longtemps nous avons vécu de la chasse et de la cueillette.
00:12 Nous avons deux yeux pour regarder devant nous.
00:14 Nous sommes faits pour apporter de la viande.
00:16 C'est donc ici que se trouve mon supermarché.
00:18 J'ai toujours su que je voulais travailler et vivre à la ferme.
00:39 Et ça même à l'époque où il y avait très peu de femmes qui le faisaient.
00:44 Les hommes faisaient les travaux d'extérieur et les femmes étaient cantonnées au ménage
00:48 et à la cuisine pour nourrir leurs hommes.
00:51 Rien d'autre.
00:52 Mais cette vie-là, c'était pas pour moi.
00:54 Le premier boulot que j'ai eu, c'était dans une fabrique de canettes.
01:11 Avec un pinceau, je devais rabattre les petits bouts de ferraille sur le côté de la canette
01:15 pour qu'un autre ouvrier puisse les souder ensuite.
01:18 Je faisais ça 11 heures par jour.
01:20 C'est ce qui m'a fait me dire que je n'allais pas passer le reste de ma vie dans une usine.
01:24 C'est vers l'âge de 12 ans, je crois, que j'ai acheté mon premier cochon.
01:35 C'était une truie que j'ai appelée Madame la cochonne.
01:39 Et ça fait maintenant 27 ans que je suis éleveur de porc.
01:42 Alors croyez-moi, c'est dur pour un gars qui s'occupe de ses bêtes tous les jours, H24,
01:47 de s'entendre dire qu'il fait pas comme il faudrait.
01:49 Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours chassé.
02:08 Notre famille était plutôt pauvre, on mangeait pas souvent de la viande.
02:11 Alors c'était le boulot des gosses d'en rapporter pour toute la famille.
02:14 C'est vers l'âge de 8 ans que j'ai commencé à chasser les lapins et qu'on a commencé
02:19 à manger ce qu'on prenait à la chasse.
02:21 J'ai grandi à la ville, pas à la campagne.
02:23 On avait des BMX pour nous échapper de la ville et aller chasser les lapins.
02:28 J'imagine qu'aujourd'hui, les gamins pourraient toujours aller chasser les lapins, mais ils
02:32 ont d'autres façons de s'amuser, comme les iPads, les ordinateurs, Dieu sait quoi encore
02:37 comme distraction.
02:38 Moi, quand j'étais môme, j'avais rien, alors fallait bien que je trouve des idées
02:41 pour m'amuser.
02:42 On n'achète jamais de la viande, toute celle qu'on consomme vient de la forêt.
02:46 On peut dire que c'est la loi de la nature.
02:49 Les prédateurs et les carnivores sont destinés à manger de la viande.
02:53 J'imagine qu'on pourrait peut-être chasser d'une façon qui serait plus éthique et
02:57 on en tirerait plus de plaisir.
02:58 On s'est contenté de faire un abri et de mettre un toit dessus.
03:05 Et puis, on a élevé des animaux dans ce genre d'environnement.
03:09 Allez, va par là.
03:13 C'est vraiment formidable.
03:23 Chacune de ces truies va produire plus de deux tonnes de viande chaque année.
03:28 On les met dans ces espèces de cages et on amène le véra devant elles.
03:32 C'est un peu comme un pipe-chaud.
03:34 Si elles sont en chaleur, ça les stimule et elles sont partantes pour la suite.
03:38 Elles ne vont pas essayer de s'échapper, elles attendent le mâle.
03:42 Il ne nous reste plus qu'à imiter les mouvements du mâle en s'assayant sur leur dos.
03:48 On s'assied sur elle et on fait les mêmes mouvements que le véra.
03:51 On fait pareil.
03:52 On essaie de faire les mêmes mouvements.
03:54 Il faut que la femelle soit heureuse, sinon je ne pourrais pas lui introduire la semence
03:59 car c'est elle qui l'aspire en quelque sorte.
04:01 C'est pour ça que je la stimule avec le mâle à côté.
04:04 Je m'assied sur elle comme quand le mâle lui grimpe dessus.
04:07 C'est ce qui lui permet de se contracter et d'aspirer la semence du sachet.
04:12 Avec mon associé Nigel, on a acheté ici en 1996.
04:28 Ça fait un peu plus de 20 ans.
04:30 On possède trois grandes étendues de terrain.
04:32 Et on a environ 1500 brebis et moutons reproducteurs.
04:35 On fait le commerce d'agneaux précoces.
04:38 On vend environ entre 3000 et 5000 agneaux pendant la période estivale.
04:42 Au printemps, je fais environ 800 agneulages.
04:45 Quand on a commencé à travailler ici, nos agneaux étaient destinés au marché britannique
04:50 pour Noël.
04:51 Et depuis quelques années, on travaille avec la France et les Etats-Unis.
04:55 Mais disons que le gros de nos ventes est destiné au marché européen pour Noël.
04:59 Comme la Nouvelle-Zélande n'a pas assez de population pour consommer ce qu'on produit
05:04 ici, on est obligé de vendre à l'étranger.
05:07 On ne pourrait pas vivre de notre travail si on ne faisait pas ça.
05:10 Il arrive bien sûr qu'on perde des bêtes.
05:14 C'est la vie, je dirais.
05:15 J'étais professeur dans un collège.
05:33 J'enseignais les mathématiques, les sciences, la physique, l'électronique et l'éducation
05:39 religieuse.
05:40 J'adorais ce métier.
05:42 Puis on est arrivé ici.
05:44 On est tombé amoureux de la maison et des alentours.
05:47 C'était un ancien élevage de poulets.
05:50 Tous les poulayers étaient encore là.
05:53 Alors on s'est demandé ce qu'on allait faire avec tous ces abris qui, à l'origine,
05:58 étaient destinés aux poulets.
05:59 Et la seule réponse possible, c'était de faire un élevage de poulets.
06:03 Et aujourd'hui, on a environ 19 000 poulets.
06:06 Mais notre client principal en veut de plus en plus.
06:10 Et petit à petit, le nombre augmente.
06:12 Et on n'a plus suffisamment de place pour les élever.
06:15 Alors on fait appel à des personnes de la campagne qui le font pour nous.
06:19 Pour un élevage de volailles, je dirais que ce n'est pas très grand ici.
06:23 Tu pourrais m'aider en soulevant par le bas ?
06:26 Ils ont été mis dans ces caisses à 2h du matin à Hamilton.
06:31 Ils vont rester chez nous environ six semaines.
06:35 Puis après, ils seront préparés et finiront sous un film alimentaire.
06:40 Ça me pose aucun problème de dire à mes enfants que la viande qu'ils mangent vient de la nature.
06:56 Mais j'hésite un peu plus à leur parler de ce qui se passe dans les élevages.
07:00 Je ne suis pas sûr que des enfants soient obligés de savoir comment ça fonctionne dans les abattoirs.
07:05 Il faut qu'ils en sachent suffisamment afin de pouvoir faire leur choix après.
07:10 Mais je ne suis pas certain qu'on soit forcé de leur dire "Tiens, regarde ces poulets, regarde ces cochons".
07:16 J'ai souvent un peu de mal avec les gens qui achètent de la viande.
07:20 Parce que souvent, ils ne se rendent pas compte de tout ce qui se passe dans la chaîne alimentaire.
07:24 Pour que la viande passe de la ferme à leur assiette.
07:27 Et ils ne se rendent pas compte non plus de ce qui se produit pour un animal sauvage quand il va de la nature jusqu'à votre assiette.
07:34 C'est un processus très long et très compliqué pour un animal élevé pour ça.
07:38 Alors que c'est un processus beaucoup plus simple pour un animal sauvage.
07:43 Je ne critique pas les gens. Je pense seulement qu'ils ont besoin d'être informés.
07:48 Même si je suis contre l'élevage en cage, ça ne m'empêche pas d'acheter et de manger du bacon.
07:53 C'est ce qu'on appelle deux poids deux mesures, non ?
07:56 De nombreuses personnes deviennent végétariennes parce qu'elles ne supportent pas qu'on tue des animaux.
08:02 Et du coup, elles deviennent végétariennes. Et elles sont également contre la chasse.
08:06 Ce sont des anti-chasseurs purs et durs parce qu'ils ne savent pas que la chasse, c'est un moyen plutôt éthique d'obtenir de la viande.
08:12 Il est vrai qu'on tue des animaux et qu'on les emporte après.
08:16 Et qu'à cause de nous, ils ne vivent pas paisiblement dans la nature et ne crèvent pas de faim quand ils sont vieux.
08:20 Ils sont tués quand ils sont jeunes et ensuite ils sont mangés.
08:24 Mais je crois que le choix...
08:27 Enfin, le moment charnière où ils passent du stade de carnivore à celui de végétarien,
08:31 c'est quand ils voient comment les poulets sont traités, comment les cochons sont traités, comment le bétail est traité, et les moutons aussi.
08:39 C'est à ce moment-là qu'ils se disent "ça suffit, je ne mangerai plus de viande, je vais devenir végétarien".
08:44 Alors que je crois que s'ils étaient informés des conditions dans lesquelles se passe la chasse,
08:49 ils diraient "désormais on ne va manger que de la viande qu'on a chassée, et pas de la viande d'élevage".
08:54 J'entends une brebis qui est en train de brailler.
08:59 J'ai bien l'impression que ça signifie qu'elle va bientôt mettre bas.
09:03 Je suis débrouillarde comme Nana. Très débrouillarde.
09:15 Je me souviendrai toujours de la fois où j'ai entendu cette voiture freiner, je me suis demandé ce qui se passait.
09:20 Alors je l'ai suivie pendant environ un kilomètre,
09:23 et quand ils se sont arrêtés, j'ai cru que c'était un couple qui se disputait,
09:27 parce qu'elle, elle voulait descendre de la voiture, et lui, il l'empêchait de sortir.
09:30 Il disait "appelez une ambulance". En deux cuillères à peau, je l'ai aidé à accoucher.
09:34 J'ai fait sortir le gamin, et je leur ai dit "laissez tomber l'ambulance".
09:37 Lui, il voulait faire comme on voit à la télé, il voulait des serviettes et de l'eau chaude,
09:40 mais moi j'ai pas besoin de tout ça. Je leur ai dit "c'est comme avec les agneaux".
09:44 Si vous vous approchez, vous pourrez voir qu'il y a eu un petit problème.
09:48 Il y a une grosseur qui s'est développée sur la face de l'animal, ainsi que sur ses pattes.
09:53 La brebis a eu des difficultés à l'expulser à cause des épaules,
09:57 il aurait fallu que je sois là avant pour tirer sur les épaules de l'agneau.
10:01 Il y a des jours où on a une naissance, et puis d'autres jours où on n'en a pas,
10:10 et le lendemain, il y en a à nouveau deux ou trois.
10:14 Vers la fin de la gestation, plus l'agneau va être gros, plus la mise bas va être difficile, évidemment.
10:20 Quand ce sont des sièges, il faut les aider à mettre bas.
10:23 Tout ce qu'on peut apercevoir, c'est un petit bout de queue et les pattes pliées comme ça.
10:27 Alors là, ce qu'il faut faire, c'est qu'il faut tirer dessus et les mettre dans cette position.
10:32 Le pire des scénarios, c'est quand il nous arrive ça.
10:36 Nigel a dit que la tête était sortie, mais il y avait juste son museau qui pointait.
10:40 Si la tête avait été sortie en même temps que les pattes, ça aurait causé un gonflement,
10:44 et c'est là que j'aurais dû mettre la main à l'intérieur pour tenter d'attraper les pattes et les sortir.
10:50 Tandis que là, c'est une situation beaucoup plus simple.
10:53 Elle n'a pas pu l'expulser parce que ce sont juste les épaules qui ont coincé au moment de sortir, et c'est tout.
11:00 Allez, va à l'intérieur. Tourne, tourne, tourne, tourne.
11:13 Je crois que les animaux nous font confiance, alors du coup, ils nous obéissent assez facilement.
11:18 Allez.
11:19 On les conduit ici cinq jours avant qu'elles m'aident bas, comme ça, elles peuvent s'installer confortablement.
11:25 Elles savent qu'elles sont dans un endroit sûr et que tout va bien se passer.
11:29 Allez, allez.
11:31 Nous, tout ce qu'on fait, c'est un peu comme une mère qui va à l'hôpital pour accoucher.
11:36 Si je me réfère à mon épouse, nous avons trois enfants, et pour le premier, je sais qu'elle était impatiente de rentrer à la maison.
11:42 Pour le deuxième, elle a apprécié de rester un peu plus, car la sage-femme pouvait lui prendre le petit de temps en temps,
11:47 et comme ça, elle pouvait se reposer, être calme, et elle n'avait pas à s'inquiéter des choses de la vie courante.
11:53 Comme ça, elle avait juste à se préoccuper de son nouveau-né.
11:56 Et pour son troisième accouchement, elle était super contente d'être à la maternité, et elle n'était pas du tout impatiente de revenir à la maison.
12:02 On a pris exemple sur les humains avec les truies, et on s'est dit qu'ici, leur seule préoccupation serait de s'occuper de leur petit.
12:09 Allez, vas-y, ma belle.
12:12 Bonjour, le monde.
12:14 Regardez-moi, ça y est, je suis sorti. Je vais ouvrir les yeux.
12:18 C'est chouette, non ?
12:20 Ce qui serait bien, c'est que chaque femelle ait 13 petits, et qu'on réussisse à en nourrir une douzaine. Ça m'irait bien, ça.
12:26 Je me rappelle encore que, peu de temps après mon installation, quand on en avait 10 dans une semaine, on trouvait que c'était bien.
12:34 Aujourd'hui, avec juste 10, on ferait faillite.
12:38 Pour les animaux, ici, c'est leur environnement naturel.
12:41 Alors, quelqu'un qui débarque ici et qui nous dit « ce n'est pas les conditions naturelles », je ne suis pas d'accord.
12:46 Moi, je ne m'arrête pas aux cages.
12:49 Moi, ce que je vois, ce sont les petits qui sont protégés, et les mères dont on peut bien s'occuper de façon individuelle.
12:54 En tant qu'éleveur, je vois tout l'intérêt des cages et tous les avantages qu'elles apportent.
12:59 Je suis vraiment à l'aise pour vous dire tout ça.
13:04 Les 8 truies qui sont ici vont produire l'équivalent de 1000 agneaux en viande chaque année.
13:09 Nous faisons de l'élevage sélectif ici.
13:13 Quand les truies ont plus de porcelets qu'elles ont de mamelles, ce qu'on fait, c'est qu'on met des petits à téter sur d'autres femelles.
13:19 Comme ça, chacune a plus ou moins le même nombre de petits à nourrir.
13:23 Alors, venez pas me dire qu'on ne s'occupe pas de nos animaux.
13:26 Je ne sais pas ce que mes truies en pensent, mais en tout cas, elles n'ont pas l'air d'être trop contrariées par la manière dont on les traite.
13:34 Moi, je vous dis, ce qu'on fait, c'est vraiment pas si mal.
13:37 Venez jeter un œil à notre incubateur.
13:43 En fait, c'est comme une grosse poule en bois.
13:47 En premier, les œufs sont déposés dans cet endroit qui s'appelle le support.
13:51 Et... et toutes les deux heures, ça fait ça.
13:56 C'est bon pour les œufs. Ça fait du bien aux poussins.
14:01 Il fait bien chaud.
14:03 Ensuite, ils sont transférés après l'opération de mirage où on s'assure qu'ils sont féconds.
14:09 Regardez.
14:11 Et tendez l'oreille.
14:13 C'est plein de vie tout ça, alors qu'il n'y avait rien il n'y a pas si longtemps.
14:17 Tout est parfait.
14:18 Quelle belle vie.
14:29 Nous avons un cheptel reproducteur. Nous accueillons 200 poussins chaque semaine.
14:34 Tous les matins, nous ramassons tous les œufs que nous trouvons au sol.
14:39 Tous les mercredis, nous les portons à l'incubateur.
14:44 Mettre un œuf à incuber, c'est un peu comme planter une graine et l'arroser ensuite.
14:49 Une fois que la température et l'hygrométrie sont correctes, le processus commence.
14:54 C'est un peu comme lorsqu'une poule se met à couver pendant environ une douzaine de jours.
14:59 Ils vont tous éclore le même jour.
15:01 Elle ne commence d'ailleurs à couver que lorsque le dernier œuf est pondu.
15:05 Elles ne sont pas aussi idiotes qu'elles en ont l'air.
15:08 Il pleut des poussins.
15:19 Le truc marrant quand on y pense, c'est qu'ils remboursent leur nourriture,
15:24 puisque grâce à eux, on gagne de l'argent.
15:27 Ils n'ont personne sur leur dos qui les ennuie.
15:30 Ils s'épanouissent.
15:33 Ça a toujours été ça l'idée.
15:42 On voulait augmenter nos revenus pour nous aider à payer l'emprunt qu'on a souscrit en achetant la ferme.
15:47 Parce que la terre est surcotée et on n'a pas assez de revenus pour rembourser cet emprunt.
15:52 Alors Nigel et moi, on a dû prendre un deuxième boulot pour financer notre ferme.
15:56 Lui, il est toujours chauffeur routier et il fait ce qu'il peut pour nous aider.
16:00 Moi, j'ai travaillé dans la police pendant 33 ans.
16:03 Ça m'a aidé à payer la ferme.
16:05 Quand j'étais flic, je me levais à 5 heures pour nourrir les veaux.
16:09 Et ensuite, j'allais brancher les clôtures électriques pour le bétail.
16:13 J'avais déjà fait une demi-journée de boulot avant de prendre mon service.
16:17 Parfois, je faisais 60 heures par semaine au poste de police.
16:20 Et il fallait que je fasse aussi tourner la ferme.
16:24 C'est une façon de vivre qui est ancrée dans les habitudes du monde rural.
16:27 C'est comme ça que j'ai été élevée.
16:29 Vous savez, j'ai un peu de mal avec les gens qui ne travaillent pas
16:33 et qui après viennent te dire que c'est juste un boulot que tu fais histoire de t'occuper.
16:37 C'est fini l'époque où les gens gardaient longtemps le même boulot.
16:42 Aujourd'hui, ils n'hésitent pas à en changer.
16:45 Si leur boulot ne leur plaît pas, ils se disent "je vais me mettre au chômage" ou "je vais en trouver un autre".
16:50 Aujourd'hui, il y a beaucoup de fils de fermiers qui ne veulent pas reprendre la suite.
16:53 Parce qu'ils peuvent gagner plus en travaillant derrière un ordinateur que sur une exploitation.
16:58 Et ils ne se salissent pas les mains.
17:00 C'est un travail manuel et physique.
17:02 Et ils ne veulent plus le faire.
17:04 Les gens ont toujours des idées arrêtées sur les éleveurs porcins.
17:18 Mais ils n'ont pas les mêmes préjugés sur les éleveurs de moutons ou les éleveurs bovins.
17:22 Ça ne donne pas lieu à des points de vue aussi extrémistes qu'en ce qui concerne les éleveurs de porcs.
17:28 Nous, à cause de notre boulot, on n'est pas invité à des manifestations.
17:32 Alors qu'un avocat, un comptable ou encore un directeur de banque va être invité justement parce qu'il est avocat comptable ou directeur de banque.
17:40 Personne n'a envie de fréquenter un éleveur de porcs.
17:43 On n'est pas une profession qui est très recherchée.
17:48 Allez, pousse-toi, avance.
17:52 Là, on est en manque de semences.
17:54 Et j'ai encore deux femelles à inséminer, alors il va falloir que mes mâles travaillent.
17:59 Ce mâle est un peu plus vieux et il sait ce qu'il a à faire.
18:09 Il n'est pas trop fort en préliminaire.
18:12 Vous voyez, on n'est pas là pour rigoler.
18:18 Il est dedans.
18:20 La société veut qu'on produise de la viande bon marché.
18:25 Alors on a fait ce qu'on nous a demandé et plus on produisait et plus la demande augmentait.
18:30 C'est ce qu'on appelle l'effet boule de neige.
18:32 C'est bien, mon pépère.
18:34 Les gens ne supportent pas d'attendre.
18:36 On le voit bien avec nos téléphones portables.
18:38 C'est fini le temps où on les voit.
18:40 C'est la fin de la vie.
18:42 Les gens ne supportent pas d'attendre.
18:44 On le voit bien avec nos téléphones portables.
18:46 C'est fini le temps où on laissait des messages.
18:49 Aujourd'hui, on veut une réponse immédiate.
18:51 Alors c'est la même chose.
18:53 On veut avoir la nourriture dont on a envie tout de suite.
18:56 Et on veut que ce soit comme ça toute l'année.
18:59 Alors que je me rappelle très bien que lorsque j'étais gamin,
19:01 on ne discutait pas le fait qu'il y avait certaines saisons pour avoir la nourriture qu'on voulait consommer.
19:06 De nos jours, la nouvelle génération ne résonne pas du tout comme ça.
19:11 Ils ne pensent pas à la saisonnalité des produits
19:13 puisqu'avec la globalisation, on peut tout importer.
19:16 Si les oranges ne sont pas mûres en ce moment en Nouvelle-Zélande,
19:20 on en importera de Californie.
19:23 L'idée qu'on doit faire sans un produit est complètement obsolète désormais.
19:27 Excuse-moi.
19:29 C'est cruel, hein ?
19:32 On les oblige à s'arrêter.
19:35 Allez, viens. Va à côté. Va là-bas.
19:39 D'un point de vue humain, on peut dire que c'est cruel de les garder comme ça.
19:48 Mais les truies ne pensent pas pareil.
19:50 Les animaux ne nous disent pas "Eh, on n'aime pas être dans ces cages".
19:54 C'est vrai que du point de vue de l'éleveur,
19:57 quand on décrit le truc et qu'on le fait,
19:59 on ne peut pas dire "Eh, on n'aime pas être dans ces cages".
20:02 C'est vrai que du point de vue de l'éleveur,
20:04 quand on décrit le truc et qu'on le fait,
20:06 on ne peut pas dire "Eh, on n'aime pas être dans ces cages".
20:09 Mais si on se met à la place de l'animal,
20:11 ce n'est pas du tout la même chose.
20:13 Les bêtes ont de l'eau, de la nourriture,
20:15 elles sont à l'abri, et ça, tout au long de leur vie.
20:18 Et c'est tout ce qu'elles veulent.
20:20 Elles sont protégées, et tout ça, sans stress.
20:23 Et pourtant, on essaie de nous mettre dans la tête que ce n'est pas bien.
20:29 Chasser, c'est l'exact opposé de faire ses courses dans un supermarché, je pense.
20:33 La boutique n'est pas toujours approvisionnée en nourriture.
20:36 Celle-ci est difficile à trouver.
20:38 C'est un peu comme une chasse au trésor, en réalité.
20:41 C'est saisonnier.
20:43 Ça peut prendre un jour, ça peut en prendre deux avant d'avoir une proie.
20:46 Et parfois, je pars toute une semaine.
20:48 C'est là que je vais pouvoir faire le plein de mon réfrigérateur.
20:51 Aujourd'hui, pas de chevreuil.
20:53 Je vais aller chercher des oiseaux.
20:55 Je vais aller chercher des oiseaux.
20:57 Pas de chevreuil hier non plus.
20:59 Apparemment, ils ne sont pas nombreux sur les bords de la rivière.
21:02 On est tôt dans le printemps,
21:04 et les chevreuils doivent encore être dans les hauteurs.
21:07 Ils ne sont pas encore descendus pour brouter l'herbe.
21:10 Alors, ça ne sert à rien que je me mette en chasse
21:13 parce que je n'ai vu aucune empreinte de chevreuil nulle part dans le coin.
21:16 Je crois qu'il va falloir qu'on grimpe plus haut dans la montagne,
21:19 vers le sommet, si on veut trouver des animaux.
21:23 Il me semble que mes 4 sens sont plus en connexion
21:26 avec ce qui est autour de moi quand je chasse.
21:29 C'est une sensation extraordinaire
21:31 qui titille l'instinct de chasseur-cueilleur
21:33 qui réside dans chaque être humain.
21:35 Lorsque vous ralentissez votre allure,
21:37 tous vos sens se connectent à l'environnement qui se trouve autour de vous.
21:40 C'est quelque chose d'indispensable.
21:42 Imaginez un animal qui vit ici
21:44 où il n'y a aucun bruit à part ceux de la rivière et de la pluie.
21:47 Ces animaux entendent tout, ils voient tout.
21:50 C'est l'inverse des humains qui se sont déconnectés de la nature
21:54 parce qu'il y a tellement de bruit parasite qui les entoure en permanence.
21:58 Rien que le fait d'être ici, dans le bush,
22:01 c'est un sentiment extraordinaire.
22:03 Je répète souvent à ceux qui sont non-chasseurs
22:06 et que j'amène à la chasse de ne pas faire de bruit,
22:08 de se taire et de murmurer.
22:10 Il faut se mettre en mode silencieux.
22:13 [Bruit de pas]
22:15 [Bruit de moteur]
22:17 [Musique]
22:20 [Musique]
22:23 [Musique]
22:26 [Musique]
22:54 J'ai toujours eu mon franc-parler.
22:56 J'ai toujours fait ce qui me plaisait.
22:58 J'ai jamais eu peur de rien et c'est tout.
23:01 Ouais, j'ai aucune, aucune limite.
23:03 Une femme est capable d'absolument tout faire.
23:06 Dans le coin où j'ai grandi,
23:08 je n'étais entourée que par des garçons.
23:10 J'étais la seule fille.
23:12 Du coup, ça m'a habituée au bagarre
23:14 et ouais, c'est sûr que j'étais pas la dernière à me jeter dans la mêlée.
23:17 Et j'avais besoin de personne pour me défendre, je vous le dis.
23:21 J'ai jamais eu peur de rien, vous comprenez ?
23:24 Pourquoi est-ce que tu agis comme ça ?
23:26 Je repense à ma mère.
23:28 Elle faisait pas de travaux physiques à l'extérieur.
23:32 C'est ça la génération dans laquelle j'ai été élevée.
23:35 Avant, les nanas n'avaient aucune opportunité de faire quoi que ce soit.
23:38 C'était les mecs qui dirigeaient tout.
23:40 Il y a encore 40 ou 50 ans,
23:42 ils n'auraient jamais engagé une femme comme berger.
23:45 J'ai été élevée avec l'idée qu'il fallait avoir de la force.
23:48 De la force comme un mec pour faire les choses.
23:51 Et...
23:52 Ben, c'est pas vrai.
23:54 C'est à toi de te débrouiller dans la vie.
23:57 On y est.
24:07 Je fais ça comme une femme.
24:12 Les brebis sont plus lourdes que moi.
24:14 Elles font dans les 80, 90 kilos.
24:18 Ça va être plus facile comme ça.
24:20 Et en plus, elle peut pas sauver de cette façon.
24:23 Elle va être bien comme ça, sur le côté.
24:33 C'est parfait, nickel.
24:35 Je vais la ramener comme ça à la maison, sinon...
24:38 Il aurait fallu que j'aille chercher la remorque.
24:40 Ça va être plus facile.
24:42 Je vais la ramener comme ça.
24:44 Sinon, il aurait fallu que j'aille chercher la remorque.
24:47 Ça va aller beaucoup plus vite en faisant ça.
24:49 En arrivant, je la remettrai dans un enclos.
24:52 Et je vais lui trouver un agneau pour qu'elle puisse la laiter.
24:55 Parce que ça, c'est un agneau plus âgé.
24:58 Celui-là doit avoir dans les deux semaines.
25:01 C'est bizarre, je suis sûre que c'est pas le froid qui a tué cet agneau.
25:05 Il était trop grand pour ça.
25:07 Et cette brebis a plein de lait, alors ça doit être un truc comme vous dites.
25:11 Vous savez, la mort subite du nourrisson, un truc du genre.
25:15 Elle a les mamelles pleines de lait, alors...
25:21 C'est certain que je vais lui donner un autre agneau à laiter.
25:25 On va pouvoir laisser ce poulailler et passer au prochain, je crois.
25:34 Je pense que la plupart des éleveurs ont envie que les animaux qu'ils élèvent soient en bonne santé.
25:39 Ils veulent qu'ils s'épanouissent afin de faire un bon produit, un produit sain.
25:44 Si certains sont assez stupides pour mettre en danger la santé de leur troupeau ou de leur cheptel,
25:50 alors c'est vraiment tant pis pour eux.
25:53 Mais si on les laisse en vie, ils vont être plus fiers.
25:56 Et si on les laisse en vie, ils vont être plus fiers.
25:59 Et si on les laisse en vie, ils vont être plus fiers.
26:03 On a décidé d'élever les poulets en plein air, mais pour faire ça, il vous faut un terrain très étendu.
26:09 Ces volatiles sont pire que des bulldozers.
26:12 Ils vous ravagent absolument tout sur leur passage.
26:15 Ils restent plus rien.
26:17 Ce sont des démolisseurs de première.
26:19 Aujourd'hui, tous nos animaux sont élevés à l'intérieur.
26:22 Je crois sincèrement que les gens, enfin, que beaucoup de gens aiment les animaux.
26:27 Et qu'ils...
26:30 Et que quelque part, ils pensent que les animaux résonnent comme eux.
26:34 Ils se disent des trucs du genre,
26:36 "À quoi pense cette pauvre vache toute la journée dans son étable ?"
26:40 Alors qu'il est fort probable que les vaches, ça pense pas.
26:45 On dirait que...
26:47 On dirait qu'ils ont envie de donner aux animaux ce que eux-mêmes ont.
26:52 C'est ça qu'ils aimeraient faire.
26:54 Vous voyez ? Alors...
26:57 Si un jour, vous voyez une chèvre conduire une voiture,
27:00 vous saurez qu'ils ont réussi.
27:03 Du tout premier jour, où on a commencé à avoir des poulets,
27:08 on avait déjà une idée très claire du nombre de volatiles
27:12 qu'on souhaitait avoir dans cet endroit tout particulièrement.
27:16 On voulait qu'ils puissent courir et faire ce qu'ils avaient envie de faire.
27:20 Alors on est bien au-dessous du nombre d'animaux qu'on pourrait accueillir chez nous.
27:24 On a 400 poulets dans chaque poulailler.
27:29 Mais si on voulait aller jusqu'aux limites légales,
27:32 on pourrait monter jusqu'à 1 200 peut-être.
27:37 Ouais. C'est dingue.
27:48 Je pense que les gens ne se rendent pas compte de la complexité
27:51 qu'il y a à produire de la nourriture dans notre monde.
27:55 L'une des particularités de l'élevage porc sain,
27:58 c'est qu'il n'y a pas de saisonnalité dans notre production.
28:01 On produit la même quantité 52 semaines par an.
28:04 Et comme c'est une consommation purement nationale,
28:07 nous sommes un assez bon baromètre de la consommation de viande de porc.
28:11 Il y a Noël qui est une période spéciale de l'année pour nous,
28:14 où on demande un jambon sur une seule et même journée.
28:18 Les vacances scolaires, nous le savons, dans notre domaine,
28:21 les vacances scolaires sont l'époque où les gens sortent plus avec leurs enfants
28:25 et ils vont plus dans les fast-foods. Donc la demande baisse.
28:30 Et il y a aussi une chose très spéciale qui affecte notre industrie,
28:33 et cette chose, c'est l'auto.
28:36 On ne peut pas vendre de porc lorsqu'il y a des super cagnottes,
28:39 parce que la demande en viande diminue.
28:41 Les priorités des consommateurs changent.
28:43 Ils passent d'une demande de viande de qualité à des produits moins coûteux
28:46 pour la semaine de la super cagnotte,
28:48 parce qu'ils préfèrent acheter des tickets de l'auto pour cette cagnotte.
28:51 Et ensuite, il y a aussi l'effet boule de neige qui se produit.
28:54 Au fur et à mesure de l'augmentation des super cagnottes,
28:57 5, 10 millions et plus, l'engouement des consommateurs pour l'auto augmente.
29:03 Et ils dépensent 20 ou 30 dollars de plus sur des tickets de l'auto
29:06 afin d'obtenir la vie de rêve qu'ils ont toujours voulu avoir.
29:10 C'est toujours un rêve inaccessible,
29:12 parce que les chances de gagner sont... inexistantes.
29:16 Alors, le seul moyen pour eux de nourrir leurs enfants, ces semaines-là,
29:20 c'est de leur dire « on va manger des trucs tout faits ou aller au fast-food cette semaine ».
29:25 C'est ce qu'il y a de moins cher pour nourrir des enfants.
29:28 En fait, ils ne connaissent rien d'autre.
29:30 Ils ne mangent pas un repas de qualité tous les jours.
29:33 Mais les gens ne pensent pas à tout ça à court terme.
29:36 On s'en rend compte sur le long terme.
29:38 On s'aperçoit que les gens consomment de moins en moins de viande de qualité.
29:41 Et au final, les habitants de ce pays se portent moins bien.
29:45 On s'en rend compte en termes d'obésité
29:47 ainsi que dans tous les indicateurs qui touchent à la santé.
29:50 Allez les enfants, voici votre nouvelle maison.
30:06 Je n'ai pas envie de passer le reste de ma vie à travailler pour acquérir des biens matériels.
30:10 Je préfère faire ce que j'ai envie.
30:12 Je me contente du minimum des choses de base.
30:15 Mais je dois avouer que je me fais du souci pour mes enfants.
30:19 C'est surtout dû au fait qu'aujourd'hui, à leur âge,
30:22 ils se préoccupent surtout de jouer sur leur ordinateur
30:25 et tous leurs nouveaux jeux du même acabit.
30:28 Je les encourage du mieux que je peux à sortir de la maison, à profiter de la nature.
30:33 C'est super de pouvoir leur enseigner les techniques de vie dans la nature.
30:37 Le respect pour les animaux, les bases de la chasse.
30:42 Je voudrais leur faire comprendre qu'on peut avoir une belle vie
30:45 sans pour autant posséder tous les derniers gadgets en vogue.
30:48 Mais à chaque fois qu'on va faire des courses,
30:51 que ce soit dans les magasins de sport ou au supermarché,
30:53 mes enfants me réclament un jouet.
30:55 Je leur dis "non, je veux bien t'acheter un outil ou une arme,
30:58 mais je refuse de t'acheter un jouet".
31:00 Je trouve qu'il n'y a pas assez de personnes qui chassent et qui se promènent dans la nature,
31:03 qui pêchent, enfin, qui font toutes ces choses,
31:06 et qui seraient capables de transmettre leurs connaissances aux futures générations.
31:11 Il y en a de moins en moins des gens comme ça,
31:14 alors que leur nombre devrait être en augmentation.
31:17 De plus en plus de gens s'éloignent des connaissances les plus basiques.
31:20 Il y en a de moins en moins qui savent allumer un feu.
31:23 Ils ne savent même pas par où commencer.
31:25 Ils ne savent pas quel type de bois utiliser.
31:28 Ils savent comment utiliser un briquet ou une boîte d'allumettes,
31:31 mais c'est à peu près tout.
31:33 C'est ahurissant de voir le nombre de gens qui,
31:35 sans avoir recours à un produit inflammable, sont capables d'allumer un feu.
31:39 C'est ça la nature humaine, pas vrai ?
31:42 Tout le monde va vers la facilité.
31:44 Personne ne veut se donner un peu de mal pour obtenir des choses.
31:46 Tout ce qu'on fait, c'est prendre, prendre, prendre,
31:48 mais on ne donne rien en retour.
31:50 Mais le jour où les ressources naturelles seront épuisées,
31:53 alors là, il faudra bien trouver des alternatives.
31:56 Mais en attendant que ça arrive,
31:58 on va continuer à conduire nos voitures pour aller au boulot,
32:01 continuer à acheter de la viande au supermarché,
32:03 continuer à faire des barrages sur les rivières pour avoir de l'énergie.
32:06 L'ignorance, c'est une bénédiction, pas vrai ?
32:09 Musique douce
32:12 Je ne dirais pas que c'est une ferme facile à entretenir.
32:30 L'élevage intensif, ce qui me concerne, c'est que
32:34 j'essaye de tirer le maximum de mes capacités pour faire tourner mon affaire.
32:38 Et c'est vrai qu'il faut y mettre beaucoup de travail personnel.
32:41 Des tas de gens pensent qu'ils travaillent beaucoup,
32:45 mais ce n'est pas la réalité.
32:47 En fait, ils ne font que faire le strict minimum.
32:49 Mais si je veux gagner de l'argent avec ma ferme,
32:53 il faut que j'en fasse le plus possible.
32:55 Ouais, je suis fière de ce que je fais.
32:59 Si on ne fait pas bien son boulot, autant rien faire du tout.
33:06 L'odeur de l'agneau, c'est important.
33:08 La brebis va reconnaître son petit grâce à l'odeur de sa peau.
33:11 Alors on va mettre cette peau sur l'autre agneau dont on veut qu'elle s'occupe,
33:15 pour la tromper et lui faire croire que c'est son petit.
33:18 Comme ça, elle s'en occupera beaucoup plus vite.
33:22 Une brebis plus âgée ne se laisserait pas avoir, elle est habituée.
33:25 Mais quand il s'agit d'une toute jeune brebis, elle ne connaît pas le truc.
33:29 Et quand il s'agit d'un agneau morné, comme c'est le cas ici,
33:32 elle ne pourra pas faire la différence.
33:35 Ça va lui faire comme une sorte de manteau en plus.
33:38 En tout cas, c'est comme ça que mon père l'appelait.
33:40 Il disait "ils ont un manteau en plus".
33:42 C'est un peu la même chose chez les humains, quand un gamin perd ses parents.
33:47 Quelqu'un d'autre l'adopte, c'est pareil.
33:49 Il y va de la survie de l'animal.
33:51 J'enlève toute cette merde, j'ai pas envie de la mettre sur moi.
34:01 Je lui enfile un peu comme on enfilerait un pull à un enfant.
34:04 C'est à peu près ça.
34:06 Je vais lui passer les deux pattes avant.
34:12 Dans les deux trous.
34:16 La seule différence que la brebis va noter, c'est que son agneau était plus jeune.
34:24 Et qu'il avait plus de poids.
34:26 Et qu'il avait plus de poids.
34:28 La seule différence que la brebis va noter, c'est que son agneau était de couleur blanche.
34:32 Et que là, c'est un peu plus foncé.
34:34 Mais quand elle va sentir son odeur, elle devrait bien prendre la chose.
34:39 Quand elles sont plus vieilles, ça prend plus longtemps.
34:42 C'est plus difficile de les tromper.
34:44 J'ai fait des trous à l'arrière, pour y faire passer les pattes.
34:49 Vas-y petit, mets-toi debout.
34:57 Et le voilà avec son nouveau pelage, prêt à rencontrer sa maman d'adoption.
35:01 Il reste même la queue de l'autre.
35:04 La peau est un peu grande, mais ça devrait le faire.
35:07 Et d'ici un jour ou deux, elle va l'avoir acceptée.
35:10 Et je pourrai lui enlever cette peau. Elle croira que c'est son agneau.
35:13 Ça va le faire. Je vais aller le remettre.
35:16 Il va aller rencontrer sa nouvelle maman.
35:18 Oh oui, voici ta nouvelle maman.
35:26 Oui, tu veux bien de lui, toi.
35:28 Voilà une petite bestiole qui était quasiment morte il y a encore deux jours.
35:33 Enfin, moi je croyais qu'il était mort.
35:35 Je lui ai trouvé une maman de substitution qui va le nourrir et remplacer celle qu'il a abandonnée.
35:40 Et le plus drôle de l'histoire, je dirais plutôt même le plus ironique,
35:45 c'est que si elle ne nourrit pas un agneau, elle va finir à l'abattoir.
35:49 Vous voyez ?
35:50 Ici, ce n'est pas vraiment une ferme avicole.
35:53 Les poulets que vous achetez au supermarché,
35:56 ils peuvent s'estimer heureux s'ils vivent cinq semaines avant d'être abattus.
36:00 Alors que nos volailles sont élevées pour la ponte.
36:03 Les consommateurs chinois veulent des volailles tuées alors qu'elles étaient sur le point de pondre,
36:07 c'est-à-dire quand elles ont environ 16, parfois 17 semaines.
36:10 La viande que vous obtenez alors a une texture différente, un goût différent.
36:14 C'est ce que nous avons fait.
36:16 Ils doivent donc payer pour le temps supplémentaire où je dois élever les volailles pour qu'elles soient à leur convenance.
36:22 Ce qui signifie que c'est un marché de niche.
36:25 Nous sommes satisfaits du volume que nous obtenons et qui contribue à notre survie financière.
36:31 Ils en veulent plus.
36:33 Légalement, nous pourrions doubler le nombre de poulets que nous produisons.
36:37 Mais ce que nous aurions à faire pour vendre nos volailles, c'est de les abattre.
36:41 L'économie de la viande serait terrible.
36:44 Alors nous produisons moins de poulets que nous le pourrions.
36:47 Mais nous sommes heureux de ce que nous faisons.
36:50 Évidemment que nous voulons gagner de l'argent.
36:53 Mais nous ne voulons pas en gagner coûte que coûte.
36:56 C'est sûr.
36:59 [Musique]
37:03 Je ne pense pas que l'animal mérite de mourir parce que j'ai fait des kilomètres de vol.
37:07 Mais je pense que c'est un animal qui a été tué.
37:10 Il a été tué par un animal.
37:12 Il a été tué par un animal.
37:14 Il a été tué par un animal.
37:16 Il a été tué par un animal.
37:18 Il a été tué par un animal.
37:20 Il a été tué par un animal.
37:22 Il a été tué par un animal.
37:24 Il a été tué par un animal.
37:26 Il a été tué par un animal.
37:28 Il a été tué par un animal.
37:30 L'animal mérite de mourir parce que j'ai fait des kilomètres de marche.
37:33 Non, ce n'est pas pour ça.
37:35 C'est juste que si je devais aller au supermarché pour chercher ma nourriture,
37:39 et que le supermarché était à 10 kilomètres,
37:41 je marcherais quand même.
37:43 Je ne resterais pas assis à mourir de faim.
37:45 Eh bien, c'est pareil pour la nourriture qui sert à alimenter ma famille.
37:48 S'il faut que je fasse des kilomètres pour tuer l'animal, peu importe.
37:51 Avec la chasse, il y a toujours un but.
37:53 Et moi, ça me motive.
37:55 Je n'ai jamais trop compris les alpinistes qui escaladent les montagnes
37:58 juste pour planter un drapeau au sommet et ensuite, ils redescendent.
38:02 Moi, je grimpe en haut des montagnes s'il y a du gibier à tuer.
38:05 C'est ça le but de la chasse.
38:08 Oui, c'est difficile à réaliser comme but.
38:11 Il faut bien cinq sorties de chasse infructueuses pour une
38:14 où je vais avoir de la chance.
38:16 Et parfois, c'est même plus que ça.
38:18 Il faut que j'aille 10 ou 12 fois à la chasse
38:20 avant de réussir à tirer quelque chose.
38:22 Il ne s'agit pas seulement de se balader dans la forêt
38:24 en s'éloignant de la route et de tirer sur un animal.
38:27 Il faut toujours trouver des coins nouveaux
38:29 et découvrir des endroits qui resteront secrets.
38:32 C'est bien de faire ça parce que les animaux changent de coin
38:35 suivant les époques de l'année.
38:37 En général, je peux quasiment prévoir où va se trouver un animal
38:39 suivant la période où on est, ce qui est plutôt pratique.
38:42 Car contre une rémunération, des gens peuvent venir tuer ces animaux.
38:45 D'une certaine façon, je crois que j'ai mis à la mode ce style de vie.
38:50 [Musique]
39:10 C'est un challenge permanent de défendre notre droit à élever nos animaux.
39:15 On doit défendre ce que l'on fait et comment on le fait.
39:18 Les gens nous disent « Ah, c'est cruel de les élever pour ça »
39:21 et tout un tas d'autres choses.
39:23 Mais aucun de ces cochons ne serait venu au monde
39:25 si les gens ne mangeaient pas de porc.
39:27 Alors, il y a quelque chose qui m'énerve,
39:29 c'est de voir qu'un éleveur passe tellement de temps à produire de la nourriture
39:32 et après, vous lisez les articles sur les gaspillages de la nourriture
39:35 par les citadins qui achètent des choses qu'ils jettent ensuite.
39:39 On raconte qu'il y a jusqu'à 40% de la nourriture achetée
39:42 qui est gaspillée, qui n'est pas consommée,
39:45 ce qui en tant qu'éleveur est plutôt démoralisant.
39:48 Je produis environ 4500 porcs tous les ans.
39:51 Ça fait donc à peu près 1600 d'entre eux qui ne sont pas consommés.
39:56 C'est horrible pour moi de savoir ça.
39:59 J'ai produit 1600 porcs pour rien,
40:01 si 40% d'entre eux ont été foutus à la poubelle.
40:04 L'impact que ça a sur l'environnement est extrêmement important.
40:08 Quand on pense à tous ces camions qui transportent de la nourriture
40:11 qui n'apportera jamais aucun apport nutritif à un être humain,
40:14 c'est de la nourriture qui est complètement gaspillée.
40:17 Alors, même si on est bien conscients qu'une partie de ce gaspillage
40:20 va retourner dans la chaîne alimentaire,
40:22 c'est quand même pas une façon très intelligente de produire des cochons.
40:26 Ça aurait été plus malin de ne jamais les faire venir au monde.
40:29 Je crois que j'aimerais voir les consommateurs,
40:39 c'est-à-dire ceux qui achètent notre production,
40:42 peut-être plus respectueux de l'effort qui a été fourni
40:45 pour produire cette nourriture pour eux,
40:48 et ceci à un prix qui leur convient.
40:51 Et il faudrait qu'ils réalisent que c'est comme ça
40:54 que se produisent des catastrophes environnementales,
40:57 parce que nous devons surproduire afin que les consommateurs puissent gaspiller.
41:01 Si vous balancez une douzaine de saucisses de porc,
41:05 c'est autant que je n'aurais pas eu à produire.
41:09 Regardez-les.
41:12 C'est ma faute, je les stresse en restant dans la porcherie.
41:16 C'est ma faute.
41:19 C'est ça, les petits.
41:21 Ils commencent à se bagarrer pour se faire une place dans le groupe.
41:24 Ce sont deux petits mâles qui veulent en découdre.
41:27 Non, non, ce sont des femelles, c'est encore pire.
41:30 Elles se disent bonjour à leur manière à elles.
41:34 J'ai jamais eu peur. Non, jamais.
41:37 Ça n'a jamais été à l'ordre du jour.
41:40 De quoi est-ce que j'aurais eu peur ?
41:43 Vas-y, Pépère, pousse !
41:45 Vous savez, quand j'ai intégré la police en 1979,
41:48 les "fliquettes", comme on nous appelait alors,
41:51 on était tout juste bonnes à faire le café et à nous occuper des gamins.
41:54 Ben, ils se sont mis le doigt dans l'œil jusqu'aux coudes.
41:57 Jusque-là, je m'étais pas vraiment intéressée.
42:00 J'ai dû intégrer la police pour le réaliser vraiment,
42:03 sans blague, ça n'allait pas pouvoir le faire.
42:06 Il faut dire que c'était un univers totalement dominé par les hommes.
42:09 Ils n'étaient pas très ouverts en ce qui concerne les femmes.
42:12 J'avais un sergent qui considérait que les femmes ne devaient pas se trouver dehors après 23 heures.
42:15 Il a fallu que ça change, et rapidement.
42:18 Si je n'avais pas été aussi volontaire, c'est sûr que ça aurait été plus facile.
42:21 J'ai été très déçue.
42:24 J'ai été très déçue.
42:27 J'ai été très déçue.
42:30 J'ai été très déçue.
42:33 J'ai été très déçue.
42:36 J'ai été très déçue.
42:39 J'ai été très déçue.
42:42 J'ai été très déçue.
42:45 J'ai été très déçue.
42:48 J'ai été très déçue.
42:51 J'ai été très déçue.
42:54 J'ai été très déçue.
42:57 J'ai été très déçue.
43:00 J'ai été très déçue.
43:03 J'ai été très déçue.
43:06 J'ai été très déçue.
43:09 J'ai été très déçue.
43:12 J'ai été très déçue.
43:15 J'ai été très déçue.
43:18 J'ai été très déçue.
43:21 J'ai été très déçue.
43:24 J'ai été très déçue.
43:27 J'ai été très déçue.
43:30 J'ai été très déçue.
43:33 J'ai été très déçue.
43:36 J'ai été très déçue.
43:39 J'ai été très déçue.
43:42 J'ai été très déçue.
43:45 J'ai été très déçue.
43:48 J'ai été très déçue.
43:51 J'ai été très déçue.
43:54 J'ai été très déçue.
43:57 J'ai été très déçue.
44:00 J'ai été très déçue.
44:03 J'ai été très déçue.
44:06 J'ai été très déçue.
44:09 J'ai été très déçue.
44:12 J'ai été très déçue.
44:15 J'ai été très déçue.
44:18 J'ai été très déçue.
44:21 J'ai été très déçue.
44:24 J'ai été très déçue.
44:27 J'ai été très déçue.
44:30 J'ai été très déçue.
44:33 J'ai été très déçue.
44:36 J'ai été très déçue.
44:39 J'ai été très déçue.
44:42 J'ai été très déçue.
44:45 Ce qui signifiait que les poulets...