Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et député du Nord, était l'invité du "8h30 franceinfo", jeudi 11 janvier 2024.
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00:00 Bonjour Fabien Roussel.
00:02 Bonjour à vous et bonne année, bonne santé, ainsi qu'à tous vos auditeurs.
00:06 Merci à vous.
00:07 Depuis l'annonce de la nomination de Gabriel Attal à Matignon,
00:10 les principales critiques viennent de la gauche.
00:12 Et pourtant, si on regarde son parcours à Gabriel Attal,
00:15 il vient plutôt de la gauche, de la social-démocratie,
00:17 il a milité au Parti Socialiste, il a été au cabinet de Marisol Touraine, sous François Hollande.
00:22 Bref, c'est quoi le problème ?
00:24 Ah ben le problème c'est que quand même, Gabriel Attal, il n'est pas vierge,
00:28 tout jeune qu'il est, il est ministre sous Macron depuis 6 ans,
00:36 c'est-à-dire 2018, dès l'élection du président de la République.
00:40 Et le bilan de ce gouvernement, dont il est comptable, il est catastrophique.
00:45 D'un côté, on a une smicardisation de la France, on va en parler,
00:49 c'est-à-dire des salaires qui sont extrêmement bas, une inflation qui est haute,
00:52 un taux de pauvreté qui est de plus de 14% dans notre pays.
00:56 Et de l'autre, on a vu les fortunes des plus riches de France exploser.
01:01 Depuis que Gabriel Attal a été ministre, pour la première fois en 2018,
01:06 les plus grandes fortunes de France, les 500 plus grandes fortunes de France,
01:10 ont vu leur patrimoine passer de 500 milliards d'euros en 2018,
01:14 570 milliards d'euros en 2018, à 1170 milliards d'euros en 2023.
01:18 Ça c'est la situation en France, le surprofile de Gabriel Attal.
01:21 Ce que je veux dire, c'est que ce gouvernement,
01:23 les gouvernements qui se sont succédés, auxquels a participé Gabriel Attal,
01:27 comme ministre du Budget, des comptes publics,
01:30 comme porte-parole du gouvernement, comme ministre de l'Éducation nationale,
01:34 ont été des gouvernements qui ont appliqué des cures d'austérité au peuple,
01:38 au monde du travail, aux services publics.
01:40 Ils ont fait du mal à la France, ils ont rabougri la France
01:43 qui est devenue une France des bas salaires et avec des services publics exsangues.
01:47 Et je pense notamment à celui de l'Éducation nationale et de la santé,
01:51 qui souffrent aujourd'hui, et c'est pour cela que je me fais très très peu d'illusions
01:56 sur ce qu'il va mettre en œuvre, mais, mais,
01:59 j'attends quand même son discours de politique générale,
02:02 et j'attends qu'il apporte des réponses fortes à nos concitoyens
02:06 sur le pouvoir d'achat, sur les salaires, sur les services publics.
02:10 Est-ce que vous allez demander, comme le demande la France Insoumise,
02:14 que ce discours de politique générale soit suivi d'un vote de confiance ?
02:18 C'est la moindre des choses, mais d'ailleurs,
02:21 si Gabriel Attal voulait innover et sortir de la com,
02:25 parce qu'ils sont forts en com, très très forts en com,
02:28 j'aimerais bien qu'ils prennent des engagements.
02:30 Par exemple, essayer de construire une majorité solide
02:34 sur la base d'un projet de proposition qu'il présenterait à l'Assemblée et aux Français.
02:39 Ça fait 20 mois que la majorité essaye au coup par coup.
02:43 Oui, mais parce qu'ils essayent de répondre autant aux demandes
02:47 de la droite et de l'extrême droite que de la gauche.
02:50 Ça, ça ne marche pas. Ce sont des projets politiques différents pour la France.
02:54 Mais alors concrètement, vous préviens au sein…
02:56 Moi, je lance un défi à Gabriel Attal. Je lui lance un défi.
02:59 Par exemple, il pourrait dire lors de son discours de politique générale
03:02 qu'il s'engage, devant l'Assemblée nationale, à ne plus utiliser le 49-3.
03:07 Mais c'est impossible. Vous le savez bien, il y a des budgets à voter
03:10 et il n'y a pas une seule…
03:12 Il n'y a pas de majorité relative.
03:13 Non, si c'est impossible, moi je ne fais plus de politique.
03:15 Enfin, la politique, c'est justement réussir à soulever des montagnes,
03:19 à trouver des compromis dans le dialogue et à faire des choix politiques.
03:22 La politique, elle a ses règles aussi en France.
03:24 Quand vous votez de budget, c'est que vous n'êtes pas dans l'opposition.
03:27 Où il fait un choix politique de construire un budget de la nation
03:30 et de la sécurité sociale avec la droite et l'extrême droite
03:34 et ils assument ce choix libéral et ils auront leur majorité.
03:37 Où il le fait avec la partie gauche de l'Assemblée nationale
03:40 et il investit dans les retraites, dans les services publics,
03:43 dans les salaires, dans le défi climatique
03:46 et il trouvera une majorité à construire.
03:48 Mais vous êtes d'accord avec Xavier Bertrand qui…
03:50 Il n'aura pas besoin d'utiliser le 49-3.
03:52 Vous êtes d'accord avec Xavier Bertrand qui, ici même à votre place hier,
03:54 disait que ça aurait été beaucoup plus clair qu'Emmanuel Macron
03:57 nomme un Premier ministre clairement de droite.
03:59 Peut-être.
04:00 Pour construire une majorité.
04:01 Peut-être. Moi, ce que j'ai toujours dit, c'est que peu importe le nom et la personne,
04:05 c'est l'orientation politique qui est déterminante.
04:08 Les Français souffrent.
04:10 La vie quotidienne de nos concitoyens est de plus en plus difficile.
04:14 Je vous parlais de ce taux de pauvreté qui augmente dans notre pays.
04:18 Il y a aujourd'hui 2 millions de salariés pauvres dans notre pays.
04:22 Des salariés pauvres.
04:23 On va parler des salaires parce que c'est important Fabien Roussel.
04:25 Il y a des personnes qui vont au travail et qui dorment dans leur voiture.
04:27 On les attendait.
04:28 Faute d'accès à l'Agence d'ADR ce matin sur France Info.
04:30 Mais on va en parler.
04:31 On ne peut pas faire de la politique.
04:33 On ne peut pas parler de gouvernement et de ce que l'on attend d'un gouvernement
04:36 sans parler de ce qui se passe dans notre pays.
04:38 Et nous avons des propositions à gauche.
04:40 Le Parti communiste français a des propositions.
04:42 J'ai des propositions à proposer au gouvernement
04:45 pour changer radicalement, éradiquer la pauvreté, répondre à la France du travail.
04:50 Pourquoi ne pas aller plus loin Fabien Roussel ?
04:52 Vous savez que le Premier ministre est en train d'élaborer son nouveau gouvernement.
04:55 Il a multiplié les réunions avec le Président de la République.
04:58 S'il décide de jouer l'ouverture à gauche et qu'il vous appelle, vous y allez vous ?
05:03 Mais encore une fois, je répondrai toujours à une demande
05:08 qui va dans le sens de la défense de l'intérêt du pays,
05:12 l'intérêt des travailleurs, l'intérêt de la nation.
05:14 Ça veut dire quoi ça ?
05:15 Ça veut dire que tout dépend du projet qui est mis sur la table.
05:17 Les communistes ont participé à la reconstruction de la France en 1945
05:20 avec le général de Gaulle, qui n'était pas de notre orientation politique.
05:24 Mais pourtant, il y avait l'intérêt de la nation
05:26 et la nécessité de reconstruire ensemble le pays qui avait été dévasté,
05:30 qui était en ruine au lendemain de la guerre.
05:32 Et nous avons construit, bâti le programme des jours heureux
05:35 et créé la sécurité sociale ensemble.
05:37 Donc vous pouvez discuter avec Gabriel Attal pour une entrée au gouvernement ?
05:39 Toujours, nous avons toujours été, nous, de ceux qui, disons, on juge sur pièce.
05:45 Ce qui veut dire, très concrètement, que si aujourd'hui il y avait sur la table
05:50 un programme qui met au cœur le progrès social, l'ambition collective pour le pays,
05:55 répondre aux urgences sociales et aux défis climatiques en même temps,
05:59 un gouvernement qui dit "oui, on va faire les investissements publics colossaux
06:04 pour nos services publics, reconstruire la France du travail, tirer par le haut"
06:08 Mais Fabien Roussel, est-ce que vous êtes en train de rêver, Fabien Roussel ?
06:11 Est-ce que la configuration de l'Assemblée nationale aujourd'hui
06:14 permet ce que vous dites là ?
06:17 Ça semble complètement impossible.
06:19 Mais ne pensez-vous pas que l'État dans lequel est notre pays aujourd'hui,
06:24 avec cette situation de pauvreté, avec cet appauvrissement des travailleurs,
06:28 ne nécessite pas au contraire de voir grand, d'avoir une grande ambition dans le pays,
06:34 d'ouvrir grand les bras et de dire "ensemble on va reconstruire la France".
06:38 C'est ce que je porte comme projet avec la France des jours heureux.
06:41 C'est-à-dire de ne pas avancer avec des œillères, en ne parlant qu'à un camp,
06:44 mais au contraire, en disant "nous avons des défis colossaux à relever".
06:48 Autant le défi climatique, regardez ce qui se passe dans le Pas-de-Calais,
06:51 on va peut-être en dire un mot, le défi climatique qui nécessite des investissements publics énormes,
06:55 mais aussi de mobiliser le capital privé.
06:58 Et de l'autre côté, des urgences sociales importantes.
07:01 Comment voulez-vous, et là je vais répondre directement à votre question,
07:04 sur une participation au gouvernement, comment pouvez-vous imaginer par exemple
07:08 qu'un communiste, qu'un dirigeant du Parti communiste français puisse participer à un gouvernement
07:12 qui par exemple ne reviendrait pas sur la réforme à 64 ans,
07:16 un besoin au monde du travail ?
07:18 Mais non mais, ça c'est très concret pour les Français.
07:21 Parce que d'un seul côté, les Français souffrent de salaires qui n'augmentent pas alors que les factures augmentent,
07:27 et de l'autre, on leur demande de travailler plus, pour ne pas gagner plus.
07:31 Et donc à un moment donné, ça coince, et nous qui défendons le monde du travail et le progrès social,
07:36 on ne pourrait pas participer à un gouvernement qui continuerait de demander aux Français
07:40 "Allez, bossez, et vous ne gagnerez pas de plus, et faites des efforts".
07:43 Mais Fabien Roussel, vous dites quand même "je vais lui laisser du temps, Gabriel Attal, je vais lui laisser faire ses preuves".
07:47 C'est pas ce que dit la France insoumise, ils disent, Mathilde Panot, elle dit...
07:50 - Elle dit que je ne suis pas de la France insoumise.
07:52 - Elle dit "motion de censure" directement, vous la voterez cette motion de censure si elle est déposée par la France insoumise ?
07:57 - Vous avez remarqué que je ne suis pas de la France insoumise.
08:00 Moi j'attends de voir, je juge sur pièce, j'attends d'écouter le discours de politique générale,
08:05 j'attends de savoir ce qu'il va dire.
08:07 J'ai déjà interpellé le Premier ministre Gabriel Attal, que je connais,
08:11 j'ai fait un débat avec lui à la fête de l'Huma sur la vie chère, le pouvoir d'achat,
08:16 on se connaît, on se pratique, je lui ai demandé d'être reçu le 3 février prochain pour justement parler du pouvoir d'achat et vie chère.
08:23 S'il me reçoit avant, tant mieux, j'ai un tas de propositions à lui mettre sur la table,
08:27 et après moi je juge sur pièce, c'est lui qui est Premier ministre, c'est pas moi.
08:30 - La vie chère, on va en parler avec vous, Fabien Roussel, secrétaire général du Parti Communiste, c'est avec nous jusqu'à 9h,
08:34 on vous retrouve juste après le Fil info, il est 8h41, Sophie Echennes.
08:37 - Le procès de l'affaire Geneviève Legay s'ouvre aujourd'hui à Lyon,
08:41 cette dame de 73 ans au moment des faits gravement blessés lors d'une manifestation de gilets jaunes à Nice en 2019,
08:47 c'est le commissaire chargé du maintien de l'ordre, ce jour-là qui est jugé pour complicité de violence
08:52 par une personne dépositaire de l'autorité publique, il est poursuivi pour avoir donné des ordres inadaptés
08:57 qui ont conduit les policiers à charger et à faire tomber la manifestante.
09:00 Israël fait face aujourd'hui à la Cour internationale de justice,
09:03 à la haïe accusée par l'Afrique du Sud d'actes génocidaires à Gaza,
09:07 accusation jugée atroce et absurde par le président israélien,
09:11 Prétoria appelle l'Etat hébreu à suspendre immédiatement ses opérations militaires dans l'enclave palestinienne.
09:16 Elle avait posté des messages polémiques à propos d'Israël sur les réseaux sociaux,
09:20 l'ancienne basketeuse française Emily Gomis n'est plus ambassadrice des JO de Paris,
09:25 elle a démissionné hier dans un souci de responsabilité et d'apaisement.
09:29 Les hantes-balleurs français se sont imposés face à la Macédoine du Nord hier soir pour leur premier match à l'Euro,
09:34 39 à 29, le prochain match ce sera dimanche contre la Suisse.
09:38 Et le secrétaire général du parti communiste Fabien Roussel est avec nous.
09:50 L'inflation, on en parlait avant le Fil info, l'inflation a enregistré un petit rebond en décembre dernier,
09:54 on est à 3,7% sur un an, surtout à cause des prix de l'énergie.
09:58 Bruno Le Maire, le ministre de l'économie, dit que les produits dans l'alimentaire vont baisser pour certains,
10:03 ce que confirment les distributeurs, est-ce qu'on est selon vous sur la bonne voie ?
10:07 Bruno Le Maire me fait penser à madame Irma, on ne sait pas s'il n'a pas une boule chez lui à Bercy qui est...
10:12 Il y a des prévisionnistes quand même, il s'appuie sur des choses sérieuses.
10:16 La réalité c'est que, en trois ans, l'inflation cumulée s'élève à près de 20%, 18% disent l'ensemble des économistes.
10:26 18% d'augmentation de l'alimentation, des prix des factures d'énergie, etc.
10:33 En revanche, les salaires n'ont pas évolué de la même manière, hormis le SMIC qui est indexé sur l'inflation,
10:39 qui a augmenté de 13% en deux ans.
10:42 Tant mieux pour ceux qui sont au SMIC, mais tous ceux qui sont juste au-dessus du SMIC n'ont rien vu,
10:47 n'ont rien vu comme augmentation à part les entreprises vertueuses qui ont fait le choix d'augmenter l'ensemble de leurs salariés.
10:53 - Et si on reprend les derniers chiffres disponibles, c'est quand même important, l'INSEE,
10:56 le salaire moyen a augmenté de 5% sur un an au deuxième trimestre 2023, l'inflation de 5,2%.
11:01 - Oui, et bien moi, justement, entre les chiffres avancés par les uns et par le gouvernement,
11:06 j'ai lancé une opération vérité sur les salaires il y a quelques jours,
11:09 et j'ai demandé aux Français, aux salariés, de nous envoyer sur une adresse mail, salaire avec un S @pcf.fr,
11:17 leur fiche de paye, en masquant leur nom bien sûr, et en indiquant leur ancienneté.
11:22 En quelques heures, je les ai ramenés, j'ai reçu des dizaines de fiches de paye.
11:26 C'est édifiant, édifiant, ce que l'on a. En plus avec des témoignages.
11:30 - Mais si vous regardez le cas particulier, là on parle de chiffres innocents.
11:33 - Non, non, non, non, moi je vous parle de la vie des gens.
11:36 Je vous parle de la vie des gens, et je demande au Premier ministre de se pencher sur ce que vivent nos concitoyens.
11:43 Madame, ici une dame, qui travaille chez Jibo, une entreprise dans le privé, depuis 1989.
11:49 34 ans d'ancienneté, heureusement que ma fille de 27 ans vit avec moi et m'aide financièrement.
11:54 Fiche de paye, 34 ans d'ancienneté, 1661,49.
11:59 J'ai ici une aide-soignante, à Grenoble, dans l'Isère, une aide-soignante, pour un diplômé d'État, salaire, 1536,26.
12:08 J'en ai tout plein de ce niveau-là. Je vous en donne une dernière.
12:11 Parce que ça aussi, il faut l'entendre, une chercheuse en biologie, en Bretagne, bac +8,
12:18 et avec 8 ans d'ancienneté, elle a un salaire net de 2798, on va dire que c'est haut.
12:25 Mais enfin, quand on dit à nos enfants "faites des études", il faut investir dans la recherche.
12:29 Comment voulez-vous que les jeunes chercheurs n'aillent pas chercher du boulot à l'étranger,
12:33 quand ils sont payés 2800 euros net dans notre pays ?
12:36 - Mais alors vous voulez quoi, vous voulez quoi Fabien Roussel ?
12:37 - Ce que je veux.
12:38 Et ce sont les propositions que je formule auprès du gouvernement,
12:41 et j'ai déposé une proposition de loi en ce sens.
12:43 Je souhaite que l'on rétablisse en France l'échelle mobile des salaires,
12:46 c'est-à-dire que l'ensemble des salaires soit indexé sur l'inflation.
12:51 Tout le monde dit que l'inflation...
12:52 - Ça fait des mois que la gauche la demande, et ça fait des mois que le gouvernement dit non.
12:55 - Eh bien, on continue.
12:56 Eh bien moi je continue, c'est la raison pour laquelle la campagne pour le pouvoir d'achat et la hausse des salaires
13:00 que les communistes, leurs élus, leurs parlementaires lancent depuis plusieurs mois,
13:04 nous allons l'amplifier et nous donnons rendez-vous.
13:06 Nous donnons rendez-vous le samedi 3 février à Matignon,
13:09 pour remettre l'ensemble de ces pétitions et remettre des milliers de fiches de paye.
13:13 Donc j'invite les travailleurs à nous les envoyer.
13:16 - Attendez, vous donnez rendez-vous, mais le Premier ministre il va vous recevoir ou c'est vous qui voulez vous imposer ?
13:20 - J'espère qu'il va me recevoir quand même, à un moment donné.
13:24 - Vous lui avez écrit, vous avez les choses dans l'ordre ?
13:26 - Bien sûr, je lui ai écrit, je lui ai demandé, et puis je lui propose une date.
13:30 Je suis positif comme mec, je lui propose même une date.
13:33 Et avec des propositions concrètes. Indexer les salaires sur l'inflation, c'est la moindre des choses.
13:38 La deuxième chose que nous demandons, c'est de pouvoir faire en sorte que les exonérations de cotisations
13:44 qui sont aujourd'hui plafonnées jusqu'à 1,6 fois le SMIC, provoquent une véritable trappe à bas salaires.
13:52 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, plus de 60% des salariés sont en dessous de 1,6 fois le SMIC,
13:57 dont une majorité de femmes.
13:59 Une majorité de femmes qui sont dans des métiers essentiels, et qui subissent cette trappe à bas salaires.
14:05 C'est en plus une inégalité.
14:06 - Mais face à ce que vous proposez Fabien Roussel, vous savez qu'il y a des contre-arguments.
14:09 Par exemple, l'indexation des salaires sur l'inflation, le gouvernement dit "non, ça va conduire à une spirale inflationniste".
14:16 - Aujourd'hui, les salaires sont extrêmement bas, et l'inflation est provoquée par les super-dividendes
14:22 que les grandes entreprises, l'industrie agroalimentaire, l'industrie, versent à leurs actionnaires.
14:29 Vous avez vu les chiffres ? Vous avez vu les chiffres des dividendes en 2023 ? 97 milliards d'euros !
14:36 Quand Gabriel Attal est arrivé au gouvernement pour la première fois en 2018,
14:40 les dividendes versés aux actionnaires, c'était 53 milliards d'euros.
14:44 Ça a doublé ! Ça a doublé depuis qu'il est ministre, depuis que Fabien Roussel est président de la République.
14:49 - Il n'y a pas que des super-entreprises Fabien Roussel. Si vous dites à une PME "il va falloir augmenter les salaires", ça peut la mettre dans le rouge.
14:57 - Les PME, je les rends compte tous les jours. Vous savez ce que me disent les patrons ?
15:01 Vous savez ce que me disent les patrons quand je les reçois ? Je leur dis "fermez les yeux, je suis président de la République,
15:06 qu'est-ce que vous attendez d'un président de la République ?"
15:09 Les problèmes qu'ils me posent, en priorité, ce n'est pas les cotisations sociales,
15:15 ils me disent "l'énergie qui a été multipliée par 3, l'énergie qui a été multipliée par 3,
15:20 les assurances qui ont été multipliées et les matières premières".
15:23 Eh bien moi, président de la République, oui, je veux agir.
15:26 - Alors, juste un second, j'ai une question sur l'énergie.
15:28 - Je veux agir sur l'énergie, les assurances et les matières premières.
15:32 - Il y a le prix de l'électricité qui est censé augmenter au 1er février prochain.
15:35 Et alors, surprise, la commission de régulation qui était censée annoncer aujourd'hui proposer une hausse,
15:40 en fait, elle propose une légère baisse.
15:42 Donc s'il y a une hausse qui est prévue au budget, il faut le rappeler, une hausse de 10%,
15:46 ça dépendra strictement du gouvernement.
15:49 - Exactement.
15:50 - Qu'est-ce que vous préconisez ? Il faut que le gouvernement renonce ?
15:53 - Ce que nous avons en France, grâce notamment aux investissements et aux choix politiques
15:59 faits à l'époque par le général De Gaulle et tous ceux qui ont contribué à ça, dont les communistes,
16:04 la France a un atout maître dans notre pays, c'est la filière nucléaire.
16:08 Plus les investissements que nous avons faits dans l'hydraulique, les barrages et l'éolien.
16:14 Nous avons la capacité de produire en France toute l'électricité décarbonée dont nous avons besoin.
16:19 - Mais là, c'est pas le coup de l'électricité !
16:21 - Donc je propose de diviser par 3 la facture d'électricité, diviser par 3,
16:27 oui, mais ne regardez pas avec des grands yeux, c'est possible, diviser par 3 la facture d'électricité
16:31 des entreprises, des collectivités, des ménages, des services publics et des foyers, c'est possible.
16:37 Or, ce que fait le gouvernement, c'est possible parce que nous avons la maîtrise...
16:40 - Le PDF va vous dire justement que pour prévoir ce qu'a fait le général De Gaulle,
16:43 et avec le soutien des communistes en effet, il y a 40 ans,
16:46 pour prévoir le nucléaire dans les 40 prochaines années, il faut des prix assez élevés.
16:50 - Quand la France était au lendemain de la guerre, quand la France était en ruine, exsangue,
16:54 il y avait des dirigeants politiques comme De Gaulle et comme Thorez qui avaient de grandes ambitions pour le pays
16:59 et qui ont su le faire. - Mais c'est plus la même France en 2024, Fabien Roussel !
17:02 - Non mais arrêtez, c'est pas vrai, arrêtez avec ça !
17:04 - La question qu'il vous a posée, c'est la question des taxes aujourd'hui.
17:07 - La France était en ruine et exsangue et elle a su faire les investissements qu'il fallait.
17:10 Aujourd'hui, la France est riche, produit beaucoup de richesses,
17:12 mais on a un gouvernement qui multiplie les taxes, les taxes et les taxes, notamment sur l'électricité.
17:18 Et le gouvernement ne prévoit pas de baisser l'électricité.
17:21 Le gouvernement prévoit une nouvelle hausse d'électricité de 10% au 1er février.
17:25 C'est du vol, c'est du vol, c'est une honte.
17:28 C'est pour ça que moi, je ne ferai pas comme le gouvernement.
17:31 Je ne proposerai de baisser tout de suite les taxes qui pèsent sur l'électricité.
17:35 Je sortirai du marché européen de l'énergie, le marché spéculatif de l'énergie,
17:40 pour que la France retrouve sa souveraineté.
17:42 Et c'est d'ailleurs la campagne que nous allons mener avec Léon Desfontaines aux élections européennes.
17:46 Nous serons les seuls à gauche à mener cette campagne pour sortir du marché européen de l'énergie,
17:51 construire un service public de l'électricité en France avec une entreprise publique, un EPIC,
17:56 et enfin investir dans le nucléaire et le renouvelable pour pouvoir proposer à nos entreprises,
18:01 aux salariés et aux ménages, l'électricité divisée par trois.
18:05 C'est l'atout maître de la France, c'est son énergie, ce sont ses investissements,
18:09 et c'est ce que je propose pour mon pays.
18:12 Fabien Roussel, le secrétaire général du Parti communiste, est sur France Info jusqu'à 9h.
18:15 On vous retrouve dans une minute, 8h51.
18:18 Le Fil Info, Sophie Echelle.
18:20 Fabien Roussel se fait peu d'illusions sur ce que Gabriel Attal va mettre en oeuvre pour la France.
18:24 Sur France Info, le chef du Parti communiste estime que les gouvernements qui se sont succédés
18:28 ont fait du mal au pays, notamment avec des bas salaires.
18:31 Gabriel Attal, le nouveau Premier ministre, continue de peaufiner le choix de ses futurs ministres.
18:36 Des manifestations prévues aujourd'hui dans une trentaine de villes françaises
18:39 à l'appel d'associations féministes pour protester contre le vieux monde
18:43 et les violences sexistes et sexuelles dans le sillage de l'affaire Depardieu
18:47 et du soutien apporté par Emmanuel Macron à l'acteur.
18:50 Cinq départements sont maintenus en alerte orange neige-vert-glace ce matin.
18:53 Le Tarn, la Véron, l'Hérault, la Lauser et l'Aude,
18:56 où les transports scolaires sont suspendus toute la matinée.
18:59 Le réseau social X, anciennement Twitter, a licencié plus de 1200 employés dans le monde
19:04 chargés de lutter contre les contenus abusifs en ligne.
19:06 Selon le régulateur de l'internet australien qui dévoile ces chiffres,
19:10 le rachat de X par Elon Musk coïncide avec un pic de toxicité et de haine sur la plateforme.
19:15 * Extrait de France Info *
19:24 On est toujours avec Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste français.
19:27 Vous êtes député du Nord, Fabien Roussel.
19:29 Département touché comme le Pas-de-Calais par les inondations.
19:32 Gabriel Attal était sur place avant-hier pour parer à l'urgence.
19:35 Mais ce qu'on comprend quand on va voir les habitants, quand on va les interroger,
19:39 c'est qu'ils vous en veulent, à vous, décideurs politiques.
19:42 État, région, département, député, sénateur, maire,
19:46 ils ont l'impression que personne n'a les réponses aux questions qu'ils posent,
19:51 que personne ne prend ses responsabilités.
19:54 Est-ce que vous plaidez coupables ?
19:56 Surtout, je les comprends.
19:57 Mais je les comprends parce que ce qu'ils vivent, je ne sais pas si on le mesure bien,
20:01 je suis content d'ailleurs que le Premier ministre ait fait le choix d'y aller tout de suite,
20:04 pour voir sur place, d'écouter ce qu'ils disent, ce que j'ai fait moi-même.
20:08 Je suis allé à Saint-Etienne-aux-Monts, à Boulogne,
20:10 j'ai échangé avec le maire de Hark et le président du conseil départemental du Pas-de-Calais,
20:15 pour mesurer, mais l'ampleur des dégâts, des familles ont tout perdu.
20:19 Des chefs d'entreprise ont tout perdu, tout perdu.
20:22 Leurs maisons, leurs affaires, leurs activités, tout perdu.
20:24 Et il faut reconstruire.
20:25 Vous avez tout constaté, mais est-ce que vous êtes bougé ?
20:26 Et ensuite, je les ai entendus.
20:28 Je les ai entendus nous dire que ça fait des années qu'ils demandent à ce que l'on cure là,
20:34 jusque à son débouché sur la mer.
20:36 Mais c'est quoi le problème ?
20:37 Le dernier qu'a curé là, son débouché vers la mer, c'est Percheron.
20:41 Ça n'a pas été fait depuis l'ancien président de la région Percheron.
20:44 Il y a des communes qui n'ont que deux employés communaux
20:47 à qui on demande de nettoyer le cours d'eau qu'il y a dans leur commune.
20:50 C'est impossible, on a déshabillé les communes.
20:52 Donc en fait, ce que je dis, c'est que l'État a une grande responsabilité.
20:56 Il a délégué, délégué, délégué, sans donner les moyens aux collectivités de faire
21:00 l'entretien des cours d'eau, des machins, etc.
21:02 C'est à l'État de reprendre la main, de reprendre la main sur tous les aménagements
21:08 qu'il faut faire et pas le faire dans dix ans.
21:10 C'est juste une question de moyens et de décision politique,
21:14 parce que certains disent aussi, en fait, d'abord, un, ce curtage des canaux,
21:17 il ne servirait pas forcément à grand chose.
21:19 Et deuxièmement, il y a un sujet de biodiversité.
21:23 Il y a un débat sur faut-il curer ou pas curer.
21:25 Il y a les pro-curés et les anti-curés, ce qui n'a rien à voir avec l'Église d'ailleurs.
21:29 Mais en tout cas, il y a un vrai débat là-dessus.
21:32 Mais ce qui est sûr, c'est que quand on cure le fond des canaux,
21:36 c'est que ça n'empêche pas les grandes crues exceptionnelles, mais ça limite quand même.
21:39 C'est ce que me disent les gens.
21:40 Si la crue n'avait pas été de 1 mètre, mais juste de 50 centimètres,
21:44 ça aurait sauvé plus d'habitation et de lieu.
21:47 Et ensuite, ils nous demandent aujourd'hui d'avoir des moyens,
21:52 ces grandes pompes qui viennent du Sud ou d'autres pays européens,
21:59 de les garder sur place.
22:01 Ils ont l'angoisse aujourd'hui que d'ici le mois de mars,
22:04 il y ait de nouvelles crues et donc il faut leur donner rapidement de quoi se protéger,
22:09 notamment, c'est bidon vous allez me dire, mais les bâtardos,
22:13 c'est-à-dire ces blocs que l'on met devant les portes pour empêcher que l'eau rentre dans les maisons.
22:17 Il y a quelques entreprises seulement qui les produisent.
22:19 Ils en veulent beaucoup plus pour pouvoir les installer rapidement.
22:22 Ce sont des choses très concrètes auxquelles il faut répondre.
22:25 Enfin, dernière chose, je pense aux salariés qui subissent du chômage partiel à cause de ces crues.
22:30 Ils ne touchent aujourd'hui que 60% de leur salaire brut.
22:33 Ce n'est pas de leur faute, bon Dieu.
22:35 Pourquoi on ne leur maintient pas leur salaire à 100% le temps que l'entreprise,
22:39 elle retrouve les moyens ?
22:40 C'est à l'état de combler la différence ?
22:41 Mais bien sûr, mais bien sûr.
22:43 Ils n'ont pas à payer ça de la même manière que les gens n'ont pas à payer de franchise
22:47 pour ce qui leur arrive.
22:49 Et je salue la décision du président de la région et de l'état.
22:52 J'espère que l'état va le faire pour que ce ne soit pas que la région qui paye
22:55 pour prendre en charge des franchises, des assurances.
22:57 Les européennes, il faut qu'on en parle parce que c'est dans moins de six mois.
23:00 Votre tête de liste s'appelle, vous l'avez nommé tout à l'heure, Léon Desfontaines.
23:03 Vous avez visiblement, Fabien Roussel, envie d'y être puisque vous serez candidat vous aussi sur la liste.
23:08 Est-ce que vous serez en position éligible ?
23:10 On n'est pas en train de parler de place, on est en train de construire la liste.
23:13 Et on est en train de construire la liste avec des responsables syndicaux issus du monde du travail
23:18 parce qu'on veut une liste qui parle aux travailleurs.
23:21 Et il y a une énergéticienne, déjà, une responsable syndicale de la FSU,
23:27 donc des lycées professionnels. Il y en aura d'autres, je pense notamment au rail.
23:31 Mais pourquoi y aller alors ? Parce que vous voulez être député européen ?
23:33 Et ensuite, il y aura, vous avez vu, l'engagement d'Arnaud Montebourg qui sera présent,
23:37 GRS, d'Emmanuel Morel, député européen sortant, qui sera présent sur notre liste
23:42 et d'autres encore. Donc, il faut attendre de bâtir.
23:44 Il y a quand même question de place, parce qu'on veut savoir si vous y allez vraiment
23:46 ou si c'est juste pour faire de la com'.
23:48 Ah non, bon, enfin, attendez. Mais non.
23:51 Donc vous avez envie d'aller à Bruxelles ?
23:52 Vous savez bien que moi je ne suis pas de ce genre-là.
23:54 C'est ironique là ce que vous dites ?
23:55 Non, non, moi je suis pour faire en sorte que notre liste fasse le meilleur résultat
24:00 et qu'elle envoie au Parlement européen des députés communistes, mais pas seulement communistes,
24:05 d'autres, d'autres partis, des responsables syndicaux, pour défendre la France,
24:10 sa souveraineté alimentaire, énergétique, retrouver, reprendre la main sur nos choix économiques et politiques.
24:17 Non mais, pardon, parce que, si vous y allez, si vous y allez, j'insiste sur la question.
24:20 Nous avons voté non au traité constitutionnel de 2005, et nous voulons faire respecter la parole des Français.
24:24 Mais ça, il le dit Léon Desfontaines. Pourquoi est-ce qu'il y aurait besoin que vous y ayez sur cette liste ?
24:29 C'est parce qu'il ne fait pas le poif à ça ?
24:30 Il n'est pas le poif.
24:31 Jordan Bardet, là, Gabriel Attal, Marion Maréchal.
24:33 Justement, nous faisons partie, nous aussi, de ceux qui faisons confiance à la jeunesse.
24:36 Léon Desfontaines, à 27 ans, plein de force et de vigueur.
24:40 Il a été responsable national de la jeunesse communiste.
24:42 Il a parcouru la France. Il est d'amiens. Il la connaît par cœur.
24:45 Et donc, entouré de André Chassaigne, député spécialiste de l'agriculture, notamment,
24:50 entouré d'Emmanuel Morel, de moi, de responsables syndicaux,
24:54 Nous allons construire une liste pleine d'ambition pour notre pays et pour le monde du travail.
25:01 Et je suis certain que nous y arriverons. Et ce sera d'ailleurs un événement
25:05 que, enfin, une liste défendue par le Parti communiste et d'autres
25:10 arrive à envoyer des députés européens, puisque ça n'est plus arrivé depuis 2009.
25:14 Eh bien, on verra ça. Merci beaucoup, Fabien Roussel, secrétaire général du Parti communiste.
25:17 Et t'es l'invité du 8.30 France Info, ce matin.
25:20 Je vous laisse en compagnie de Salia Braklia.
25:22 Salia, les informer dans cinq minutes. Quel est le programme ?
25:24 Gabriel Attal, nouvelle arme anti-Rassemblement national d'Emmanuel Macron.
25:28 Comment réagissent Marine Le Pen et ses collègues ?
25:30 Et puis on parlera aussi du pouvoir d'achat.
25:32 Gabriel Attal qui s'est dit sensible à la question des classes populaires.
25:36 Mais avec quelle politique ? On en parle avec Renaud Delis.
25:40 Et ses informer à tout de suite sur France Info.