Le secrétaire général de la CFDT était l'invité du "8h30 franceinfo", lundi 1er mai 2023.
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00:00 Bonjour Laurent Berger. - Bonjour.
00:01 Premier mai aujourd'hui qui doit marquer en quelque sorte l'histoire syndicale,
00:04 puisque ça fait 87 ans que l'intersyndicale n'a pas défilé de façon unie derrière un mot d'ordre social.
00:11 Il y avait eu 2009 avec la crise de la dette, mais en fait c'était en 36 la dernière fois que le mot d'ordre était social.
00:17 Vous espérez un des plus gros premiers mai de ces 30 dernières années.
00:21 Mais le but c'est quoi ? De faire reculer Emmanuel Macron sur la réforme des retraites.
00:24 Ça reste le but principal.
00:26 Oui, mais le premier mai, c'est d'abord la fête des travailleurs et des travailleuses
00:29 et c'est toujours un moment où, de façon plus ou moins symbolique, plus ou moins massive,
00:34 on se réunit pour faire valoir le besoin de reconnaissance, de considération, de respect du monde du travail.
00:41 Cette année, ça ne pouvait pas mieux tomber.
00:44 On vient de vivre une réforme des retraites.
00:46 On a vécu trois mois de mouvement social qui est le plus puissant de ces 40 dernières années.
00:50 Une forme de surdité de la part du gouvernement sur la question des retraites,
00:54 mais aussi sur la question du travail qui est très liée à la question des retraites.
00:57 Et donc on a décidé de faire un premier mai qui est historique
00:59 parce que toutes les organisations syndicales sont présentes derrière un monde ordre social
01:04 qui est non aux 64 ans, mais qui est également aussi pour une reconnaissance du monde du travail
01:08 en termes de salaire, de conditions de travail, etc.
01:11 Donc on pense qu'on va faire un très très gros premier mai.
01:14 C'est-à-dire plus d'un million de personnes, un million et demi de personnes ?
01:17 Oui, on peut espérer ce chiffre.
01:19 Vous savez que les chiffres seront toujours soumis à caution.
01:23 Mais ce qui est sûr, c'est qu'il y a 300 points de rassemblement.
01:28 Que le 1er mai, c'est un jour, le jour le plus chômé.
01:30 Il y a des gens qui travaillent, et je les salue,
01:32 des gens qui sont dans les services de santé, qui sont dans la sécurité, etc.
01:35 À la radio aussi, mais il y a très peu de gens qui travaillent quand même.
01:38 C'est un des jours où il y a le moins de gens qui travaillent.
01:40 Il y a 300 points de rassemblement.
01:41 Toute personne qui, pour des raisons X ou Y,
01:43 n'aurait pas pu participer aux 12 premières manifestations, peut le faire aujourd'hui.
01:47 Peut le faire en proximité, même s'il n'est pas à côté de chez lui.
01:49 Il y aura une initiative, un rassemblement, une manifestation à côté de chez lui.
01:53 Donc moi j'appelle, à l'heure qu'il est, parce qu'il s'en est encore temps,
01:56 tous les citoyens et tous les travailleurs et travailleuses à participer à un 1er mai.
01:59 Je pense que ce sera massif.
02:01 – Et pourtant vous ne croyez pas au retrait de la réforme ?
02:04 – Je ne crois pas que ce soir, moi je n'aime pas mentir aux salariés,
02:07 je ne crois pas que ce soir le Président de la République va prendre la parole
02:09 pour dire "ben écoutez, vu qu'il y a un très gros 1er mai, on va retirer la réforme".
02:14 Il l'a promulgué, il l'a promulgué après 12 journées de mobilisation,
02:16 dont 3 dates ont été les plus grosses journées de mobilisation
02:19 depuis le début des années 80.
02:20 – Et c'est terminé, il ne reviendra pas dessus pour vous ?
02:22 – Il y a 2 rendez-vous sur la réforme des retraites qui arrivent.
02:25 Il y a la décision du Conseil constitutionnel, le 3, dans 2 jours.
02:27 – Sur le RIP ?
02:28 – Sur le référendum d'initiative partagée pour qu'il y ait une consultation citoyenne.
02:34 Je souhaite, j'espère que le Conseil constitutionnel y réponde positivement.
02:39 Si c'est le cas, on rentre dans une nouvelle phase,
02:40 il faudra que le gouvernement, le Président de la République,
02:43 mette pause sur la question des retraites, ce serait plus le malin
02:46 pour aller sur cette consultation citoyenne.
02:48 C'est une hypothèse.
02:49 Il y a un deuxième rendez-vous, c'est cette PPL qui est déposée par le groupe Lyot,
02:53 – Proposition de loi, oui.
02:54 – Pardon, oui, dans sa niche parlementaire, le 8 juin,
02:58 où ils proposent d'abroger ce texte de loi.
03:02 Donc vous voyez bien qu'il y a 2 hypothèses encore pour que ces 64 ans
03:07 ne s'appliquent pas, ce qui est mon seul objectif,
03:09 ne s'appliquent pas pour les travailleurs et travailleuses concernés,
03:12 mais croire que le gouvernement le reculerait aujourd'hui,
03:16 ou le Président de la République reculerait après l'avoir promulguée,
03:19 oui, sauf à faire passer pour un naïf, je n'y crois pas aujourd'hui.
03:22 – Laurent Bergé, 1er mai, historique, 12 000 policiers et gendarmes mobilisés,
03:27 dont 5 000 à Paris, en raison notamment d'individus jugés à risque
03:31 dans les cortèges, estimés entre 1 000 et 2 000 personnes.
03:34 Les policiers se préparent à affronter d'ici une journée très dure
03:38 avec des manifestants à l'esprit vengeurs.
03:40 Est-ce que vous craignez que la fête soit gâchée aujourd'hui ?
03:43 – Non mais il faut distinguer 2 choses dans les manifestations.
03:45 D'abord il faut distinguer les manifestations qui sont à risque
03:48 dans quelques villes, malheureusement, je vais y revenir,
03:50 et celles qui veulent se dérouler le plus pacifiquement du monde.
03:53 J'ai parlé de 300 points de rassemblement,
03:54 dans l'immense majorité des points de rassemblement et de manifestation,
03:58 il va y avoir des manifestations le plus populaire,
04:01 le plus convivial et le plus familial et calme possible.
04:06 Et c'est le cas quand même depuis le début.
04:08 Et puis il y a malheureusement quelques dingues qui viennent pour casser.
04:13 Il faut les distinguer des manifestants.
04:14 Ce ne sont pas les manifestants qui seraient vengeurs.
04:16 – Pour vous ce ne sont pas des manifestants radicaux ?
04:19 – Ce sont des gens radicalisés,
04:21 mais vous savez pour l'avoir vu depuis 12 manifestations déjà,
04:25 qui en veulent parfois autant aux syndicalistes et à leur service d'ordre
04:30 qu'aux journalistes, qu'aux policiers.
04:32 Des gens qui sont dans des logiques nihilistes, de casser etc.
04:35 – Qui ont la possibilité de gâcher la fête.
04:37 – Oui, c'est toujours une crainte qu'on a,
04:39 et c'est toujours un risque qui existe évidemment.
04:43 Et ça j'invite vraiment à ce soir ne pas polariser simplement
04:48 sur des problèmes qui pourraient y avoir,
04:49 même s'il ne faudra pas les nier, c'est l'information.
04:52 Mais je crois qu'il faut d'abord dire que l'immense majorité
04:55 des travailleurs et travailleuses qui veulent se mobiliser,
04:57 des syndicalistes ou des non-syndicalistes qui vont se mobiliser,
05:00 ils le font parce qu'ils sont en colère sur la question sociale,
05:03 mais ils vont le faire pacifiquement.
05:04 – Vous faites confiance aux forces de l'ordre pour sécuriser les événements
05:08 et pour que la fête ne soit pas gâchée par ces dingues, là je vous cite.
05:12 – Oui, oui, je crois, on les a vu évoluer depuis 12 manifestations,
05:17 je crois qu'ils n'ont pas grand-chose à voir
05:18 avec les mots d'ordre syndicaux qui sont les nôtres.
05:20 – Et les forces de l'ordre, vous leur faites confiance ?
05:23 – Je leur fais confiance, il y a eu dans les 12 manifestations
05:26 des moments plus ou moins compliqués, en tout cas oui,
05:29 je pense qu'il faut un maintien de l'ordre
05:31 et qu'il ne faut pas s'en prendre évidemment aux manifestants
05:34 qui viennent dans un cadre pacifique, exprimer dans un point de vue,
05:38 dans une démonstration démocratique leur opposition à une réforme
05:43 mais aussi leurs aspirations pour le monde du travail,
05:45 mais que ceux qui essayent de casser soient encadrés d'une certaine manière,
05:50 oui je le souhaite.
05:51 – Le déploiement de drones là-dessus, par exemple, sur des manifestations,
05:53 ça aide à sécuriser pour vous ces quartiers ?
05:56 – C'est toujours pareil, c'est quel est l'objectif recherché ?
05:58 Si ça aide à sécuriser et à avoir les groupes radicaux,
06:01 franchement vous ne me trouverez pas à m'insurger contre ça.
06:05 – Drones qui ont été, je le précise, autorisés mais avec un…
06:08 – Mais oui mais…
06:08 – Value réduite finalement au Havre et on a un temps d'addition pour Paris et Bordeaux.
06:11 – Sur la question des libertés publiques, il faut être extrêmement vigilant.
06:14 La liberté c'est d'abord la liberté de manifester pacifiquement,
06:17 dans un certain nombre d'endroits les éléments radicaux nous empêchent de le faire
06:21 et ça c'est normal qu'on essaye de faire en sorte qu'ils ne puissent pas le faire.
06:28 Mais vous savez, la liberté publique c'est aussi sur quel levier on agit
06:33 pour prendre telle ou telle décision.
06:35 – Quel est votre crainte pour être plus clair ?
06:36 – Pour être très clair, on a eu une période et j'espère qu'elle est derrière nous,
06:40 même si on sait que malheureusement ça peut toujours revenir,
06:43 une période terroriste où on a fait des doigts pour essayer d'avoir une lutte contre le terrorisme.
06:50 Il ne faut pas que ces instruments-là servent à empêcher des démonstrations démocratiques
06:57 telles que les manifestations.
06:58 – Il y a eu une tentation de le faire ?
06:59 – Non, je ne parle pas des drones, là les drones je vous ai répondu,
07:01 je parle de ce qui a été utilisé parfois pour empêcher…
07:03 – Les arrêtés préfectoraux ?
07:04 – Oui, les arrêtés préfectoraux pour empêcher des rassemblements.
07:06 Je crois que ça, il faut distinguer les choses.
07:10 Mais encore une fois, sur les violences,
07:12 d'abord c'est dans quelques rassemblements dans quelques villes, malheureusement,
07:16 que ce n'est pas dans les cortèges syndicaux,
07:17 les gens y compris à Paris peuvent venir dans le cortège chez FDT,
07:20 ils verront que c'est convivial et festif et que ce n'est pas là que se déroulent les violences.
07:26 Et encore une fois, moi je condamne toute forme de violence
07:28 contre les biens et les personnes sans ambiguïté.
07:29 – Vous dites "attention", là on a créé des outils,
07:32 quand on a créé des lois pour lutter contre le terrorisme,
07:34 qui pourraient être utilisées à mauvaise ession par d'autres, à l'avenir,
07:39 d'autres gouvernements ?
07:40 – Oui, on s'en était d'ailleurs émus à ces périodes-là,
07:45 en disant "ok, il y a un besoin spécifique à un moment donné
07:47 pour lutter contre un phénomène très très dur,
07:50 qui étaient les attaques terroristes,
07:53 il ne faut pas que ça puisse se perdurer dans le droit commun,
07:56 et que ça puisse être utilisé, imaginons l'arrivée d'un régime…
08:00 – Vous pensez au RN quand vous dites ça ?
08:02 – Oui, bien sûr, j'ai pensé au RN, qui utiliserait ce type d'instrument
08:05 pour annihiler toute contestation sociale par exemple, ou contestation citoyenne.
08:10 – Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT,
08:12 qui va aujourd'hui participer à son dernier 1er mai
08:15 à la tête du syndicat CFDT, invité du 8.30,
08:18 vous restez avec nous, 8h41, c'est l'heure du Fil Info avec Valentine Letez.
08:22 [Générique]
08:24 – Les retours de week-end du 1er mai s'annoncent compliqués
08:27 dans les grands aéroports français, 25 à 33% des vols sont supprimés aujourd'hui
08:32 à cause de cette nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
08:36 Les autorités redoutent d'ailleurs des débordements,
08:39 12 000 policiers et gendarmes sont donc mobilisés dans toute la France,
08:43 tout comme des drones, mais plusieurs recours contre leur utilisation
08:46 ont été déposés devant la justice.
08:48 La Suisse prend la présidence du Conseil de sécurité de l'ONU,
08:52 piloté depuis un mois par la Russie, le symbole est fort pour ce pays neutre,
08:57 attendu au tournant par les Occidentaux sur le dossier ukrainien.
09:00 L'un des plus anciens 3 mois d'Europe, le Bélème, débarquera la flamme olympique
09:05 le 8 mai sur le vieux port de Marseille.
09:07 Le maire Benoît Payan annonce pour l'occasion une grande fête dans la ville.
09:11 [Générique]
09:13 – France Info
09:14 [Générique]
09:16 – Le 8.30, France Info, Néil Halatrous, Laurence Anechal.
09:19 – Toujours avec Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT,
09:22 il y a le 1er mai, il y a ce qui se passe après le 1er mai,
09:25 vous avez évoqué deux échéances, le Conseil constitutionnel
09:27 qui doit se prononcer sur le référendum d'initiative partagée,
09:30 et puis une proposition de loi qui arrive en juin à l'Assemblée nationale
09:33 pour revenir aux 62 ans, et entre temps il se passe quoi ?
09:36 Il n'y a plus de manifestation ?
09:37 – On va le décider ensemble demain dans une inter-syndicale,
09:40 qu'on aura demain matin.
09:43 Entre temps, il faut… vous savez, il y a deux points de vue,
09:46 il y a le point de vue sur les 64 ans.
09:49 Moi je pense que dans 10 ans vous pouvez me réinviter,
09:51 je vous dirais que les 64 ans c'est la plus mauvaise des mesures,
09:53 la plus injuste, la plus brutale qu'il ne fallait pas prendre.
09:55 On contestera toujours, et il y a les décrets qui vont arriver,
09:59 on va se pencher sur les décrets, on va les analyser,
10:02 les contester s'ils nous paraissent…
10:03 – Y compris en justice, vous voulez dire, les décrets ?
10:06 – Tout est possible, y compris devant le Conseil d'État s'il y avait besoin,
10:10 donc on va continuer de dire, d'affirmer et d'agir
10:13 par tous les leviers qui sont les nôtres contre les 64 ans.
10:16 Et puis il y a l'autre élément qui est que cette loi elle est promulguée,
10:18 on ne peut pas mentir aux salariés.
10:20 Vous savez, si la CFDT a été aussi présente dans les cortèges,
10:23 ce qui a beaucoup impressionné, la taille des cortèges CFDT,
10:26 c'est parce qu'on avait beaucoup de travailleurs et de travailleuses
10:28 qu'on a qualifiés de deuxième ligne.
10:29 Vous savez que la CFDT, et particulièrement cette organisation de salariés,
10:33 de la restauration, de l'agroalimentaire, du nettoyage,
10:37 de la propreté, de la sécurité privée, de la métallurgie, etc.
10:40 et des travaux publics, des bâtiments.
10:42 Et faire croire qu'une manifestation toutes les semaines
10:46 leur permettrait de faire reculer le gouvernement, c'est leur mentir.
10:49 – Et justement ceux qui disent "il faut aller plus loin",
10:51 "il faut couper l'électricité, empêcher Roland-Garros,
10:53 empêcher le festival de Cannes, empêcher le festival d'Avignon".
10:55 – C'est un autre sujet, moi je vais vous le dire,
10:57 sur les événements sportifs et culturels,
10:59 sur les événements sportifs et culturels,
11:01 la CFDT elle n'est pas pour les empêcher de se dérouler normalement.
11:05 Je vais être très clair, il y a aussi eu des appels
11:07 sur les Jeux Olympiques l'année prochaine, etc.
11:09 Non, je vais être très clair, et on l'a vu d'ailleurs samedi
11:12 dans la finale de la Coupe de France de football,
11:16 les citoyens à un moment donné, ils ont aussi envie d'aller au stade,
11:20 ils ont aussi envie d'aller dans des événements culturels
11:23 et que ça se déroule parce que ça fait partie aussi de la vie.
11:25 – Donc là vous le dites à l'adresse de la CGT.
11:26 – Non, je le dis à l'adresse de personne.
11:27 – Attention, les gens ont aussi besoin de souffler.
11:29 – Non, je ne dis pas que les gens ont besoin de souffler,
11:30 je dis que la CFDT elle n'est pas favorable à des coupures d'électricité.
11:34 – Est-ce que vous avez reçu l'invitation d'Elisabeth Borne,
11:36 qui veut vous recevoir à Matignon ?
11:38 – Toujours pas.
11:38 – Non, vous êtes nombreux à nous en parler,
11:40 mais on n'a pas d'invitation pour l'instant
11:43 à aller rencontrer la Première Ministre,
11:45 on a compris dans son intervention que ce serait le cas.
11:48 Et donc la question aussi qui est posée c'est,
11:50 faut-il y aller ou pas ? Un vrai sujet.
11:53 – Et est-ce que vous prenez la décision seul ou en intersyndical ?
11:56 – Vous savez l'intersyndical c'est cette particularité,
11:59 il y a deux choses sur lesquelles l'intersyndical a bien fonctionné
12:01 et continuera de bien fonctionner,
12:03 c'est d'être très clair sur un mot d'ordre commun,
12:05 c'était non 64 ans, et être très clair sur le fait que
12:08 sur cet mot d'ordre commun, on décide ensemble les modalités d'action.
12:12 – La CFDT n'ira pas seule contre l'intersyndical,
12:15 discuter avec les aléas ?
12:16 – La CFDT, et j'allais poursuivre ma phrase,
12:19 ça veut dire que quand on est sur un mot d'ordre commun,
12:21 sur les autres points, on n'a pas créé une seule organisation syndicale,
12:25 on est d'accord, on n'a pas…
12:26 – Sur les autres points, vous voulez dire l'Emploi des seniors ?
12:29 – Non, sur le fait que quand on est un syndicaliste,
12:32 même si ça ne nous fait pas marrer d'aller voir notre patron tous les matins,
12:35 ou régulièrement pour aller défendre les collègues,
12:38 et bien on y va quand même.
12:40 Et que moi sur la question de l'organisation du travail,
12:42 sur la question des salaires,
12:44 et bien il faudra qu'on mette le patronat devant ses responsabilités,
12:48 mais qu'on mette aussi le gouvernement devant ses responsabilités.
12:50 – Donc vous irez seul s'il le faut ?
12:51 – Il n'y a pas de décision collective,
12:52 enfin on ne va pas toutes les décisions de chacune des organisations syndicales,
12:55 et on le voit d'ailleurs sur un certain nombre d'entre elles,
12:57 qu'ont décidé entre la dernière mobilisation et le 1er mai,
13:00 d'avoir un certain nombre d'initiatives,
13:02 on ne va pas tout décider ensemble.
13:03 – Mais la CGT dit "on va en discuter demain à l'intersyndical".
13:06 – Mais on va en discuter à l'intersyndical,
13:07 et moi je vous dis que la CFDT, dans les semaines à venir,
13:10 elle ira dire au gouvernement deux choses.
13:12 1. Vous n'allez pas pouvoir mener des concertations
13:15 dans le même esprit que vous les menez depuis maintenant trop longtemps,
13:17 c'est-à-dire en gros, on vous présente ce qu'on va faire,
13:19 et à la fin on amende de 2-3 points,
13:21 et on fait quand même ce qu'on avait décidé de faire,
13:23 sans vous écouter, sans écouter vos propositions,
13:25 exactement ce qui s'est passé aux retraites.
13:26 2. Est-ce que vous êtes prêts à mettre sur la table
13:29 la négociation obligatoire dans les entreprises de l'organisation du travail,
13:32 les augmentations de salaires dans les branches professionnelles,
13:34 conditionnées au versement ou non des aides publiques aux entreprises,
13:37 est-ce que vous êtes prêts à mettre sur la table
13:39 la question de revenir sur les ordonnances travail
13:42 qui ont réduit le droit syndical dans les entreprises,
13:45 et à redonner des moyens aux représentants de proximité,
13:47 aux commissions de sécurité du travail ?
13:48 – Vous avez des choses à dire à la Première Ministre.
13:50 – Vous savez, il y a un mécontentement et une colère
13:52 dans le monde du travail aujourd'hui.
13:54 Ce mécontentement et cette colère, il faut s'en servir
13:57 pour dire au gouvernement, écoutez, ça va coûter, tout va coûter,
14:00 excusez-moi le terme un peu, mais tout va coûter plus cher.
14:02 – Qu'est-ce que ça veut dire, coûter plus cher ?
14:03 – Ça veut dire qu'il va falloir que vous soyez à la hauteur.
14:05 Si vous voulez qu'on discute,
14:07 il va falloir que vous soyez à la hauteur sur la méthode.
14:09 C'est quoi la méthode de concertation et discussion
14:12 et de co-construction ou non, vous voulez ?
14:14 Si c'est juste pour nous inviter et nous dire ce que vous allez faire,
14:17 ce n'est pas la peine.
14:18 Et si vous voulez qu'on aille discuter,
14:20 il va falloir mettre sur la table un certain nombre de points
14:22 sur la question de l'organisation du travail, c'est fondamental.
14:24 – On va revenir sur le fond,
14:25 juste, est-ce que vous avez les bons interlocuteurs
14:27 pour ces préalables-là, Elisabeth Borne, Olivier Dussopt ?
14:29 – Un représentant du personnel, il y a une particularité
14:32 dans une entreprise, ce qu'il ne choisit pas, c'est l'interlocuteur.
14:35 Moi, quand j'étais délégué du personnel, je ne choisissais pas mon directeur.
14:38 Et là, moi je suis le responsable d'une organisation syndicale nationale,
14:42 je ne choisis pas mes interlocuteurs.
14:43 – Mais le lien de confiance, il est abîmé ou pas ?
14:44 – Et donc pour l'instant, le ministre du travail, c'est toujours monsieur Dussopt,
14:46 la première ministre c'est madame Borne.
14:47 – Mais le lien de confiance est toujours là ?
14:49 – Je ne vous ai pas parlé de confiance pour l'instant,
14:51 je vous ai parlé d'exigence.
14:52 La confiance, elle est largement écornée.
14:54 Vous le savez toutes et tous, je veux dire,
14:56 la façon dont ils se sont comportés ces trois derniers mois et même avant,
15:00 ça a mis un coin dans la confiance qui pouvait exister,
15:02 qui est assez fondamentale dans une discussion
15:05 où on pratique la concertation sociale, voire la négociation.
15:09 Mais ils sont encore là, et nous, ce qu'on doit aux travailleurs, aux travailleuses,
15:13 c'est d'aller défendre leur position, d'aller défendre nos revendications.
15:16 Et donc on ira, et la question n'est pas de savoir est-ce qu'on a confiance ou pas,
15:20 c'est que c'est eux qui sont en face et on va aller faire le job.
15:23 – Et pour avoir des garanties, est-ce qu'il faudrait par exemple
15:26 que ce soit dans le cadre d'une grande conférence sociale,
15:28 comme le réclament certains partis ?
15:29 À droite, l'LR et le Rassemblement national.
15:32 – Mais vous savez, c'est exactement ce qui ne s'est pas passé depuis 2017.
15:36 C'est-à-dire ce sentiment qu'on prenait les choses par petits bouts,
15:40 et sur les retraites c'est symptomatique.
15:41 On voudrait parler aujourd'hui, il faut qu'on en parle,
15:44 d'usure et de pénibilité au travail, d'emploi des seniors, mais pourquoi ?
15:46 – Et ça, ça ne se fait pas en catimini à Matignon, ça se fait au grand jour.
15:50 – Mais d'abord, il n'y a rien en catimini.
15:51 Moi, je n'ai jamais caché quand j'avais les interlocuteurs les uns et les autres,
15:55 donc il n'y a rien qui se fait en catimini,
15:56 mais ça se fait surtout dans une vision globale de l'évolution du monde du travail.
16:00 Je l'ai dit depuis longtemps, ce conflit des retraites,
16:04 c'est un désaccord sur les 64 ans et c'est aussi un conflit du travail post-pandémique.
16:08 Une volonté de reconnaissance du monde du travail beaucoup plus forte.
16:11 Le travail, ce n'est pas un coût, le travail c'est une richesse.
16:14 Les travailleurs qui ont été là pendant la pandémie,
16:16 ils ont besoin de reconnaissance, ce n'est pas qu'on leur dise
16:18 "vous allez bosser deux ans de plus, point barre".
16:20 Et donc, il faut pour ça, ouvrir à 360 degrés les évolutions du travail nécessaires.
16:27 Il faut rediscuter de l'organisation du travail,
16:28 rendre cette négociation obligatoire à les entreprises,
16:30 redonner des moyens aux représentants du personnel,
16:32 augmenter les salaires et notamment dans les branches.
16:35 - Et vous en parlez de ça aussi avec le patronat ?
16:38 Vous êtes en contact avec le Medef ?
16:39 - Oui, bien sûr.
16:41 Vous savez, pendant cette période, il y a eu deux accords qui ont été signés,
16:43 un sur la partage de la valeur et un sur le dialogue social et la transition écologique.
16:47 - Qui attend toujours d'être traduit dans la loi.
16:48 - Oui, tout à fait. Et un sur le dialogue social et la transition écologique,
16:50 sujet ô combien important, qui va bouleverser aussi le monde du travail.
16:54 Et le patronat, il a une responsabilité.
16:55 Il a une responsabilité sur les salaires,
16:57 il a une responsabilité sur l'organisation du travail.
16:59 Donc, ce qu'il faut faire, c'est de regarder sur chacun des sujets qui sont importants,
17:03 quelle est la responsabilité des uns et des autres.
17:04 Le patronat devra se mettre à la table pour discuter.
17:07 C'est une évidence.
17:07 - Mais il le fera selon vous ?
17:09 - Il faudra… Vous savez,
17:12 moi, j'ai beaucoup entendu les ministres parler d'augmentation des salaires.
17:15 Et ils ont oscillé entre "il faut augmenter les salaires",
17:18 une espèce de vœu pieux dit aux entreprises,
17:21 et "on ne peut pas, ce n'est pas notre responsabilité".
17:23 Mais si, c'est votre responsabilité.
17:24 Vous versez des milliards d'aides aux entreprises.
17:27 Aujourd'hui, il y a 151 branches sur 171 qui ont des minimas de branches inférieures au SMIC.
17:31 - Oui, ça ne veut pas dire que les gens ne sont pas payés au SMIC, je précise.
17:35 - Oui, mais ça veut dire que quand ils montent un échon, ils sont encore payés au SMIC.
17:38 Quand ils montent un échon, ça peut durer jusqu'à 8 à 10 ans,
17:40 certaines branches professionnelles, payées au SMIC.
17:43 Si vous ne dites pas aux entreprises,
17:44 "attendez, on vous verse des aides, y compris sur les bas salaires,
17:47 mais vous devez avoir des branches qui ont des minimas,
17:49 qui démarrent au SMIC et pas en dessous".
17:51 - Ce serait une condition préalable au versement d'aides.
17:52 - Il y a des leviers. Ce qu'il faut distinguer sur tous les sujets,
17:55 c'est quelle est la responsabilité de chacun des acteurs
17:57 et quel est le levier du gouvernement pour infléchir les positions du patronat.
18:01 - Laurent Berge, GCF DT, vous restez avec nous, 8h51.
18:03 Le Fil info, Valentine Lottes.
18:05 - Le SMIC, le salaire minimum revalorisé de 2,2% à partir d'aujourd'hui,
18:12 soit 30 euros net par mois de plus,
18:14 une augmentation automatique à cause de l'inflation.
18:17 12 000 policiers et gendarmes mobilisés en France pour ce 1er mai,
18:22 espéré comme historique par les syndicats en termes de mobilisation.
18:25 Au Havre, deux rassemblements s'opposent,
18:27 celui de la fête du travail et le meeting du Rassemblement national,
18:31 consacré à Jeanne d'Arc depuis 40 ans.
18:33 Il est rebaptisé "fête de la nation" et délocalisé cette année.
18:37 En Ukraine, les hommes du groupe paramilitaire russe Wagner
18:40 manquent de munitions d'après leur chef.
18:43 Evgeny Piroguin met en aussi en garde Moscou
18:46 face à la contre-offensive ukrainienne en préparation.
18:49 Cette opération pourrait devenir une tragédie pour la Russie, selon lui.
18:52 - Bonjour avec Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT.
19:03 On évoquait il y a quelques instants cette catégorie de travailleurs
19:06 qui, au final, peut faire toute une carrière,
19:08 même on a le témoignage en ce sens autour du SMIC.
19:12 Cette catégorie justement de travailleurs,
19:13 elle est identifiée par le gouvernement,
19:15 qui souhaite, en matière de coup de pouce,
19:17 non pas imposer des hausses de salaire,
19:20 mais qui réfléchit pourquoi pas à des baisses d'impôt
19:23 ciblées sur ces classes moyennes qui gagneraient
19:26 autour du SMIC un peu plus que le SMIC.
19:28 C'est eux la priorité aujourd'hui ?
19:30 - Vous savez, moi je vous ai parlé de reconnaissance.
19:32 La reconnaissance, c'est de gagner dignement sa vie par son travail,
19:36 dans le monde du travail.
19:39 Et ça ne peut pas être simplement par la logique qui est mortifère.
19:41 La logique du gouvernement aujourd'hui,
19:43 de tout réfléchir à travers de baisses d'impôts
19:45 ou de baisses de cotisations, est mortifère.
19:47 C'est pour ça d'ailleurs qu'ils sont dans une...
19:48 - C'est pas la bonne méthode ?
19:49 - Non, c'est pas la bonne méthode.
19:50 - Pourquoi ?
19:51 - La bonne méthode...
19:52 - Qu'est-ce qui est mortifère là-dedans ?
19:53 - Ce qui est mortifère, c'est que vous empêchez
19:54 d'avoir la moindre marge de manœuvre.
19:56 C'est-à-dire qu'en gros, vous voyez bien,
19:58 ils répètent comme un mantra à chacune intervention,
20:00 "non, on ne moindra jamais les impôts, etc."
20:03 On voit bien que le problème aujourd'hui,
20:04 c'est la répartition des richesses dans notre pays.
20:06 Elle se passe de deux manières, la répartition des richesses
20:08 dans notre pays.
20:08 Elle se passe par les revenus du travail.
20:12 C'est ce qui est produit dans l'entreprise,
20:14 la richesse qui est produite, comment elle est mieux répartie.
20:16 Et on voit bien qu'un certain nombre de rapports,
20:18 notamment d'ONG, montrent que la distorsion
20:22 entre les traits hauts salaires et les salaires
20:24 des travailleurs de base, d'une certaine manière,
20:27 elle est de plus en plus forte.
20:28 Et puis, la répartition des richesses dans un pays,
20:30 c'est la fiscalité.
20:31 Et on voit bien aussi que les revenus des très, très riches
20:34 ont augmenté quand le revenu, le pouvoir d'achat
20:37 et le pouvoir de vivre, parce que moi, je parle comme ça,
20:39 parce qu'ils sont du logement, etc.,
20:41 des catégories les plus modestes, y compris du travail,
20:43 eh bien, elle s'est dégradée.
20:46 Et donc, la logique de faire une mesure ciblée
20:51 à travers la baisse de cotisation,
20:52 les cotisations, je vous rappelle que c'est des revenus différés.
20:55 Les cotisations, ça sert à quelque chose.
20:56 Ça sert à payer la retraite, ça sert à payer l'assurance chômage,
20:58 ça sert à payer...
20:59 – C'est ce que propose aussi d'ailleurs Marine Le Pen,
21:01 qui recentre son discours autour de ces travailleurs modestes,
21:06 des exonérations de cotisations pour les travailleurs qui gagnent...
21:09 – Oui, mais Mme Le Pen, elle n'a pas plus d'imagination en étant...
21:12 – Et qui fait un discours aujourd'hui sur le travail et le social.
21:14 – Oui, mais Mme Le Pen, elle a compris une chose.
21:16 Elle a compris qu'une partie de son avenir
21:18 se joue sur le ressentiment social.
21:20 Donc, elle va le cultiver.
21:21 Elle s'en fout des travailleurs et des travailleurs.
21:22 Pour être très clair, elle s'en fout complètement.
21:25 – Ce ne sera jamais une alliée des travailleurs, dites-vous ?
21:27 – Non, ça ne sera jamais l'alliée des travailleurs.
21:28 On avait d'ailleurs signé, j'en suis très fier,
21:30 une tribune avec Philippe Martinez entre les deux tours de la présidentielle.
21:33 Ça ne sera jamais l'alliée des travailleurs,
21:34 jamais l'alliée de la démocratie,
21:35 jamais l'alliée d'une société beaucoup plus ouverte.
21:39 C'est mortifère.
21:40 Le Rassemblement National est mortifère.
21:42 Et cet avertissement-là, ce n'est pas au Rassemblement National
21:44 qui nous écoutera pas, que je veux le lancer.
21:46 C'est à tous les autres partis politiques, y compris à ce gouvernement.
21:50 Le ressentiment social, le mépris affiché pendant cette période,
21:53 qui s'est transformé en colère, il a un débouché électoral
21:56 qui est mortifère, qui peut être le Rassemblement National.
21:58 Si on veut lutter contre ça, il faut revaloriser le travail,
22:01 revaloriser les travailleurs et les travailleuses
22:04 en termes de répartition de richesses, de salaires, de conditions de travail.
22:07 Et il faut, il faut dans notre pays,
22:09 il faut dans notre pays une réforme fiscale
22:11 qui permet de répartir les richesses créées,
22:14 les revenus des uns et des autres, au bon niveau.
22:17 Pourquoi les revenus du capital ne sont pas taxés
22:19 au même niveau que les revenus du travail ?
22:20 Pourquoi sur le patrimoine...
22:22 - Parce que dit, par exemple, François Hollande, qui souligne qu'il y a une flat tax mise en place par Emmanuel Macron,
22:26 - La fin de la 30% ! - Je rappelle, oui, oui, bien sûr, mais je rappelle...
22:29 - La taxation sur le capital, alors que les impôts sur le revenu, par exemple,
22:32 ça peut être taxé jusqu'à 45% pour ceux qui ont la chance de gagner assez.
22:35 - Il n'a pas fait, quand même, en 2012, et je me rappelle en 2014,
22:37 Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, qui poussait pour une réforme fiscale
22:39 que je trouvais plutôt intéressante à ce moment-là.
22:41 Et je me rappelle de François Hollande, qui n'est pas là aujourd'hui.
22:44 - Vous parliez de contraintes tout à l'heure.
22:45 Fitch, l'agence de notation, vient de dégrader la note de la dette française à A-.
22:51 Ça, c'est aussi la contrainte dans laquelle on vit, la contrainte budgétaire.
22:54 Vous la reconnaissez, cette contrainte ?
22:56 - 3 000 milliards de dettes. - Ouais, ça, c'est la dette.
22:58 - 3 000 milliards de dettes. - 116% du PIB, je crois.
23:01 - Ce que dit Fitch, d'abord, ça ne peut pas être le seul critère,
23:04 pour évaluer si notre société va bien.
23:06 La question de l'éducation, de la santé, de la pauvreté, de la capacité à se loger,
23:11 c'est aussi d'autres indicateurs dont il faudrait tenir compte.
23:13 On est dans un pays de dingue où on a l'impression qu'il y a le PIB et la dette.
23:16 Mais sur la dégradation de la note, ce qui est intéressant dans ce qui est dit,
23:20 c'est 3 000 milliards, la réforme de la retraite, on leur apporte 10, 12, j'en sais rien.
23:24 Mais elle dit, il dit, et puis il y a beaucoup de...
23:26 - Vous ne savez pas combien il y a de réformes de retraite ?
23:28 - Je ne suis pas sûr qu'il y en ait un qui le sache.
23:30 - Même au gouvernement ?
23:31 - Non, on a entendu plusieurs chiffres.
23:33 On ne finira pas par nous dire un chiffre et puis ils seraient contestés le lendemain.
23:36 Mais ce que dit Fitch, c'est aussi qu'il y a de la conflictualité sociale.
23:44 Franchement, au bout de trois mois, on peut dire tout ça pour ça ?
23:47 Un pays qui est fragmenté, le monde du travail qui est en colère,
23:51 et une note qui est dégradée, dont on sait que c'est en partie parce que le climat social est dégradé.
23:55 - Ce que dit Fitch aussi, c'est que le désendettement doit devenir la première des priorités.
23:59 - Oui, mais le désendettement, c'est aussi parce que ce qu'on dépense, mais ce qu'on a comme ressources.
24:04 - Avec une réforme fiscale, vous dites qu'on pourrait...
24:05 - C'est les efforts partagés. C'est pourquoi il y a autant de colère sur cette réforme de retraite.
24:08 C'est parce que les efforts sont unilatéralement demandés aux travailleurs.
24:12 Mais aux travailleurs les plus modestes, ceux qu'on prétend maintenant pouvoir aider à travers des exonérations de cotisations ou des exonérations fiscales.
24:19 C'est le chat qui se mord la queue, c'est une logique libérale qui montre son impasse. Il faut réfléchir autrement aujourd'hui.
24:25 - D'un mot, la CFDT n'est pas d'accord avec la réforme du RSA, le revenu de solidarité active,
24:31 qui doit être un gisement d'économie aussi pour l'exécutif, de conditionner son versement à une reprise d'activité ou de formation.
24:37 - C'est de l'accompagnement dont on a besoin. Vous savez, c'est mon métier d'origine.
24:40 J'ai beaucoup aimé d'accompagner les personnes qui étaient à l'époque au RMI.
24:45 On a besoin d'accompagnement social, on a besoin d'accompagnement des parcours de vie, on a besoin de revoir le pouvoir de vivre différemment.
24:51 Et l'espèce de... Moi, j'ai trouvé ça très malsain en sortant de cette période ou au moment de cette période,
24:57 d'expliquer que oui, mais maintenant, il faut remettre les gens au boulot qui voudraient pas bosser.
25:00 C'est pas le cas. Les gens qui sont bénéficiaires du RSA, ils ont besoin d'un accompagnement pour repartir à l'emploi lorsque c'est possible.
25:08 Et c'est pas surtout en essayant d'exercer une forme de contrainte avec une logique un peu populiste en disant
25:12 "Regardez, il y a des gens qui travaillent pas, qu'on y arrivera". C'est mortifère et c'est pas une vision que je partage.
25:17 - Vous serez dans l'accompagnement, dans l'associatif à partir du 22 juin. Vous serez plus patron de la CVT.
25:21 - Le 22 juin, je vais prendre un peu de vacances. Et après, je sais pas encore. Ce que je sais, c'est que je resterai un militant.
25:28 - Et vous serez pas dans la politique. - Et que je serai pas dans la politique.
25:30 Mais merci de ne pas avoir été trop lourd sur la question.
25:32 On vous l'a beaucoup posé et vous avez toujours répondu non. Je pense que c'est assez clair là-dessus.
25:37 Merci Laurent Berger, secrétaire général de la CVT, invité du 830. Bonne journée à vous.