Philippe Spanghero, reçoit Francis Deltéral, dans les Destins du rugby. Un entretien exclusif qui retrace la carrière du journaliste et commentateur.
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##LES_DESTINS_DU_RUGBY-2024-01-13##
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SportTranscription
00:00 Francis Delteral, bonjour.
00:02 Je suis très heureux de te recevoir pour ce rendez-vous
00:08 "Les Testaines du rugby" sur Sud Radio.
00:10 Nouveau rendez-vous depuis le début de la saison.
00:13 Alors, je suis un peu frustré parce qu'en préparant cet entretien,
00:17 il y a tellement, tellement de choses à dire
00:21 par le prisme de ta carrière, de ta très grande carrière,
00:25 que 20 minutes ne risquent pas de suffire, mais on essaiera d'être efficace.
00:28 Tu as écrit beaucoup et tu en as fait un livre,
00:31 le dernier "50 histoires du rugby d'avant" paru chez Solard en 2021.
00:35 Il a fallu déjà choisir 50 histoires qui méritaient d'être racontées.
00:39 Mais si on doit revenir sur deux ou trois moments très forts de ta carrière,
00:42 très grands souvenirs, lesquels tu retiens comme ça spontanément, Francis Delteral ?
00:45 Bon, alors, les grands souvenirs, alors là, on va parler de carrière elle-même.
00:50 En qualité de journaliste,
00:53 je me suis retrouvé faire l'opposition du 15 de France.
00:57 C'était à Rueil avant un match international.
00:59 Mais après, il y a tous ces reportages que j'ai pu faire
01:02 et les connaissances que j'ai pu avoir, et notamment au rang des connaissances
01:07 que j'ai pu avoir dans mon panthéon, figure bien entendu ton oncle,
01:12 le grand Walter, la légende, qui a été pour moi un mec immense.
01:18 Franchement, c'est un monument.
01:22 Un monument, Walter, je me rappelle
01:26 son histoire qui m'a été racontée par Denis Lalanne, parce qu'en 1964,
01:31 quand ils sont partis en tournée en Afrique du Sud, Walter n'avait pas 21 ans
01:35 et il est arrivé au rendez-vous de l'équipe de France et il a dit à son capitaine,
01:39 Michel Krost, "Monsieur Krost, est-ce que je peux vous appeler Michel ?"
01:44 Alors, Krost, dis donc, tu déconnes ou quoi ?
01:47 Tu m'appelles Michel et puis tu me tutoies.
01:49 Et trois semaines après, Walter, qui était le deuxième ligne
01:55 avec Benoît Doga, avec Krost, Herrero et compagnie,
01:58 ils avaient martyrisé les Springboks.
01:59 Et à quelques minutes de la fin, c'est Michel Krost qui me l'a raconté,
02:03 il a dit, Walter qui s'écrit, "Dis donc, Michel, on l'aura fait quitter une dernière."
02:07 Comme quoi, c'est des souvenirs magnifiques que j'ai de ces seigneurs du rugby.
02:12 Bien sûr, il y a eu lui, il y a eu tout, tout, tout.
02:15 Il y a eu le grand Benoît Doga, il y a eu Blanco, il y a eu Joe Mazzo.
02:19 Et puis il y a eu aussi les étrangers, puisque j'ai cette chance exceptionnelle,
02:23 je dis bien exceptionnelle, à l'équipe de pouvoir aller dans le monde entier
02:28 et de faire des reportages sur le rugby à une époque,
02:31 bien entendu, où on pouvait accéder à tout, à tout,
02:35 puisque j'allais aux entraînements, je me rappelle,
02:37 je suis allé à l'entraînement de l'équipe d'Angleterre en semaine.
02:41 Je partais avec Bill Beaumont, Tony Neary, Frank Cotton,
02:47 je partais en voiture avec eux, j'allais à l'entraînement,
02:48 je revenais avec eux, je faisais mes interviews dans les vestiaires de l'équipe d'Angleterre.
02:53 Et le vendredi, avant le match, j'allais voir beaucoup de matchs entre les Britanniques,
02:58 le vendredi j'allais à Richmond, à leur hôtel,
03:01 et je prenais le thé avec l'équipe d'Angleterre.
03:03 Voilà, ce sont des souvenirs assez exceptionnels, bien entendu,
03:11 mais des souvenirs qui ont été façonnés par nos rencontres,
03:15 nos rencontres avec tous ces grands joueurs qui m'ont accueilli,
03:21 parce que j'avais joué, parce qu'ils savaient que j'avais un amour immodéré pour ce rugby.
03:29 Je me suis vraiment, vraiment, vraiment...
03:35 Comment je pourrais dire ?
03:36 J'ai eu une vie exceptionnelle, exceptionnelle,
03:39 une vie de journaliste exceptionnelle, grâce au journal l'équipe,
03:42 je dois le dire, grâce à Denis Lalanne, Henri Garcia.
03:44 Pardon Francis Delterral de te couper,
03:47 pour ceux qui nous prennent en cours de route,
03:49 on est ensemble pour cet entretien Les Destins du Rugby,
03:52 avec une carrière immense dans le journalisme sportif,
03:56 et particulièrement autour du rugby.
03:58 À la vue de l'actualité, on est obligé de parler de J.P.R. Williams.
04:02 Est-ce que tu pourrais nous resituer,
04:05 en le mettant en perspective de ce rugby moderne et des joueurs d'aujourd'hui,
04:10 ce qu'a été pour les jeunes générations comme la mienne,
04:14 ce qu'a été J.P.R. Williams ?
04:16 Parce qu'on a du mal à imaginer,
04:18 il y avait beaucoup moins de matchs à l'époque,
04:20 forcément beaucoup moins de compétitions.
04:22 C'est un joueur qui a eu une longévité exceptionnelle
04:26 en équipe du Pays de Galles,
04:27 qui a révolutionné son poste d'arrière dans la lignée de Pierre-Ville Preux.
04:31 Mais quel est ton regard sur ce joueur-là ?
04:34 Et qu'est-ce qu'il a été pour le rugby mondial ?
04:36 Très, très bien de parler de Pierre-Ville Preux,
04:38 parce que comme je disais récemment,
04:40 je disais, autant Pierre-Ville Preux arrivait comme un fantôme
04:43 dans la ligne de trois quarts pour décaler son ailier
04:47 ou pour décaler un autre joueur.
04:49 Lui, il ne faisait pas dans le détail.
04:51 Je veux dire par là que lui, c'est un dynamiteur.
04:53 Il arrivait dans la ligne et quand il arrivait,
04:56 c'était le salaire de la peur.
04:58 On avait toujours l'impression qu'il transportait de la nitroglycérine
05:01 et il faisait tout exploser.
05:03 C'est un type qui allait rechercher toujours les décalages dans l'axe
05:07 au plus près des avants.
05:08 Il n'avait peur de rien.
05:10 Il allait défier, gagner les maîtres les plus précieux
05:14 à l'endroit où il y avait la plus grande densité de défenseurs.
05:17 Il avançait là-dedans, il offrait son corps,
05:20 il offrait sa tête, il offrait ses épaules.
05:22 Il avait des chocs de partout.
05:23 Et sincèrement, ce type,
05:27 je ne sais pas s'il a révolutionné le jeu,
05:31 mais il faut quand même savoir que ce bonhomme qui jouait arrière
05:35 pour le Pays de Galles, bon, il était gaillard,
05:36 il n'y en avait pas comme lui, il n'y en avait pas d'autre.
05:39 Il faut savoir qu'en 78,
05:41 alors qu'il était l'arrière du Pays de Galles,
05:44 il s'est regardé en tournée en Australie,
05:46 il a fait deux tests, troisième ligne.
05:48 Il jouait troisième ligne, il était plus costaud
05:50 que les deux troisième lignes habituelles, Maurice était gaillard.
05:54 Et sincèrement, puisque tu poses cette question, Philippe,
05:59 aujourd'hui, je pense que J.P.R. Williams serait un type fabuleux,
06:05 exceptionnel, formidable.
06:07 Je ne sais pas si il jouera à l'arrière, si il jouera à la troisième ligne,
06:10 si il jouera au numéro 8, je ne sais pas.
06:12 En tous les cas, sur le terrain, il aurait une place prépondérante
06:17 et il ferait rêver tous les gamins parce que,
06:20 voilà, il avait le don de soi sur le terrain.
06:24 Et franchement, jouer à ses côtés,
06:28 et je comprends qu'Edward, Barry John, Bennett,
06:31 Gérald Davies, J.P. Williams,
06:33 ont été contents de jouer avec ce bonhomme,
06:35 parce que ça a été un phénomène.
06:37 On va refermer la parenthèse et rendre hommage, bien sûr,
06:42 à ce joueur magnifique pour revenir de façon un peu plus chauvine
06:45 au rugby français.
06:47 J'ai parlé de ton livre en préambule, j'y reviens,
06:50 50 histoires du rugby d'avant.
06:52 Alors, on a beaucoup parlé de l'époque
06:56 bénie du rugby où rien n'était aseptisé,
07:01 où tu avais ces moments très privilégiés au contact des joueurs.
07:05 Est-ce que tu regrettes ce temps-là,
07:08 avec cette évolution du rugby ?
07:11 Est-ce que tu trouves qu'on est en danger sur la dimension affective
07:17 que doit avoir ce sport entre les joueurs et
07:21 tout le monde extérieur, les journalistes
07:25 dont tu faisais partie, le public ?
07:28 Est-ce que c'est une ligne de crête sur laquelle
07:31 on est un peu en fragilité ?
07:34 Je me rappelle que Fabien Galtier, sur la fin de ma carrière, m'avait dit
07:37 « Avec vous, c'est toujours pareil, c'était mieux avant ».
07:40 Je lui dis « Non, Fabien, je ne dis pas que c'était mieux avant,
07:42 je dis « Je préférais avant ».
07:44 Je préférais avant parce qu'il y avait une complicité,
07:47 il y avait une proximité.
07:48 On pouvait parler avec un bonhomme, déjà les joueurs parlaient
07:52 simplement, ils disaient ce qu'ils avaient sur le cœur ou dans le cœur,
07:57 mais ils le disaient.
07:59 Je ne vais pas revenir une nouvelle fois sur ton ongle,
08:02 qui lui avait la parole facile, mais la majorité des gars parlaient.
08:05 Ça lui a a priori d'ailleurs
08:08 coûté quelques sélections, quelques saisons à l'équipe de France.
08:11 Oui, oui, oui, des suspensions, des sélections, on est bien d'accord.
08:16 On est bien d'accord.
08:17 Mais bon, si on en avait un comme ça aujourd'hui,
08:19 comme ce serait pas mal à la fois sur le terrain et en dehors, bien entendu.
08:22 Mais c'est vrai que les joueurs parlaient,
08:25 ils n'avaient peur de rien.
08:26 Il faut quand même savoir, Philippe,
08:28 que t'es qu'un jeu, c'est à dire, il y avait des gens qui allaient faire du ski,
08:32 d'autres qui faisaient du tennis, d'autres qui faisaient de l'équitation,
08:35 d'autres qui jouaient au foot, d'autres qui jouaient au volley, au handball,
08:38 et il y en a qui jouaient au rugby.
08:40 Mais c'est pas un sport.
08:42 Il y en a qui faisaient des études, qui sont devenus chirurgiens,
08:45 qui sont devenus dentistes.
08:46 Il y a des gens qui ont pris des barres,
08:48 il y a des gens qui travaillaient au pont des chaussées.
08:51 Il y avait des gens qui avaient des encas très simples,
08:53 mais tout le monde bossait,
08:55 et le rugby était un dérivatif du week-end.
08:58 Donc, on était là entre gens de bonne compagnie pour passer un bon moment,
09:04 un bon moment à s'éterniser après le match, on le sait.
09:07 Francis Delterral, on poursuit pour cet entretien,
09:10 les destins du rugby, on revient sur une carrière immensément riche
09:15 avec de très grands souvenirs.
09:18 Et on parlait de cette relation que t'as pu poursuivre avec le rugby.
09:23 Cette relation que t'as pu construire très intime
09:28 avec l'univers du rugby d'antan
09:32 et la façon dont ce monde s'est un peu aseptisé.
09:37 Donc, on revient justement sur ton regard par rapport à ça
09:41 et sur la difficulté pour les joueurs d'aujourd'hui
09:44 avec l'environnement médiatique,
09:46 avec la pression des réseaux sociaux, des sponsors,
09:49 de quelque part pouvoir se livrer et parler vrai.
09:53 Oui, alors on peut le regretter effectivement,
09:57 mais bon, c'est l'évolution de la société, c'est l'évolution de notre monde,
10:00 c'est comme ça. Nous, à l'époque, on vivait
10:04 pratiquement toute la semaine, tous les jours,
10:06 on allait aux entraînements, on allait dans les vestiaires.
10:08 Quand j'allais en déplacement, moi je me rappelle, à droite, à gauche,
10:11 dans toutes les villes, souvent je logais chez les joueurs.
10:14 Bon, il y avait cette proximité.
10:17 Et ils savaient aussi, les bonhommes, qu'on savait faire le tri
10:20 de ce qu'ils nous disaient. Ils pouvaient nous parler à cœur ouvert,
10:23 on savait ce qu'il fallait dire et pas dire,
10:25 donc il n'y avait pas d'embrouille là-dedans.
10:28 Alors aujourd'hui, je comprends que les joueurs
10:32 se protègent, oui, ils se protègent parce qu'ils sont entourés d'agents,
10:36 des choses qu'on ne connaissait pas,
10:38 puisque si quelqu'un peut parler des agents, je peux en parler à l'aise,
10:43 parce que, en qualité de bonhomme qui connaissait énormément l'hémisphère sud,
10:47 j'avais régulièrement des coups de téléphone de président de club
10:51 qui me disait « dis donc, tu connais pas un pilier ? »
10:53 « dis donc, tu connais pas un numéro 8 ? »
10:55 « dis donc, tu connais pas un 3/4 ? »
10:57 Et je... alors là, bien sûr, je n'ai jamais rien touché,
11:00 j'ai toujours fait ça en copinage.
11:02 Je peux vous dire que j'en ai fait venir quelques-uns en France,
11:05 à ma main, quelques joueurs que j'ai fait venir,
11:08 qui ont joué dans des grands clubs,
11:10 j'ai même fait signer, on m'a donné des demandes de mutations,
11:13 je suis parti en Nouvelle-Zélande avec une demande de mutation pour un joueur,
11:17 joueur de biarritz,
11:20 bon, et puis avec des suddhaves aussi, bien entendu,
11:24 mais bon, aujourd'hui, c'est comme ça, il faut faire avec.
11:28 Le seul truc que je regrette un peu, c'est qu'on ne peut plus parler de jeu.
11:34 On ne parle pratiquement pas de jeu,
11:36 on ne leur demande pas de nous parler de notre vie, de leur intimité,
11:39 ça ne me regarde pas, ce n'est pas très important,
11:42 mais parler de jeu, ça nous manque un peu,
11:45 ça nous manque, je trouve qu'ils se rendiraient à sortir d'un discours convenu,
11:55 et convenable, bien entendu,
11:56 et que si quelquefois ils avaient des touches plus précises,
12:01 des touches un peu plus explosives, ce serait pas plus mal,
12:04 parce qu'on découvrirait leur caractère,
12:07 et ce ne serait pas des bénis, oui, oui.
12:10 Alors, bon, je pense peut-être aussi que ça va évoluer,
12:14 peut-être que les présidents vont demander à leurs joueurs de s'ouvrir,
12:20 il n'y a qu'à prendre un exemple, Philippe,
12:23 je regarde encore, j'ai regardé,
12:24 et je regarde encore comment ça se passe en basket à la NBA,
12:28 c'est assez exceptionnel le monde du professionnalisme,
12:31 il faudrait quand même que les gens du rugby chez nous
12:33 regardent comment ça se passe dans la NBA,
12:35 pour comprendre bien ce que c'est que le professionnalisme,
12:38 le professionnalisme que j'ai connu aussi,
12:40 juste un petit exemple, Philippe,
12:42 avec le grand Baliesteros, le joueur de golf,
12:46 avec qui j'avais assez sympathisé,
12:48 voilà, on se parlait, un jour il m'appelle,
12:50 il me dit, après une conférence de presse,
12:52 il me dit, dis donc, tu le connais Bernard Hinault ?
12:55 Ben oui, je connais Bernard Hinault, mais je ne le connais pas personnellement,
12:58 parce que, dis donc, j'aimerais bien le rencontrer,
13:00 parce qu'il a dit des choses sur les joueurs de golf,
13:03 où je ne suis pas d'accord avec lui, il dit qu'on est des bons à rien,
13:05 qu'on n'est pas des sportifs, qu'on a un gros ventre, etc.
13:09 Et je prends rendez-vous avec Hinault,
13:12 donc par l'intérieur de Jean-Marie Leblanc,
13:14 qui est devenu ensuite le patron du Tour de France,
13:18 et nous sommes allés avec Hinault et Jean-Marie Leblanc,
13:25 à l'Open de France à Chantilly, rencontrer Baliesteros.
13:28 Et là, Hinault amène un vélo de course,
13:32 il a amené un vélo de course qu'il a offert à Baliesteros.
13:35 Baliesteros qui à l'époque, c'est la star mondiale,
13:38 il n'y a pas plus grand en golf.
13:41 Eh bien, j'ai vu un petit garçon devant l'arbre de Noël,
13:46 Baliesteros en pas moison devant Hinault.
13:49 C'était exceptionnel, exceptionnel.
13:53 Je n'avais jamais vu ça, qu'un grand pro comme ça,
13:56 puisse devant le grand pro qui était aussi Hinault, être en adoration.
14:00 Ça fait partie des moments privilégiés de vie,
14:03 je souris quand tu racontes cette anecdote,
14:05 parce que j'ai eu la chance d'en vivre aussi,
14:08 et on a l'impression que le temps s'arrête,
14:10 parce qu'on a la chance, je crois, toi et moi,
14:15 d'avoir toujours su capter ce genre de moments,
14:19 en se disant qu'on en était des témoins privilégiés.
14:23 Tout ça n'a jamais été naturel, on a tout savouré.
14:28 Et donc, je te remercie de nous livrer cette anecdote hors rugby,
14:31 parce qu'on va bien sûr la garder, parce qu'elle est super intéressante.
14:36 Mais avant de clôturer, Francis Delteral,
14:39 pour revenir au rugby et à cette carrière immense dans le journalisme,
14:44 ça va être très difficile la question que je vais te poser,
14:46 mais si tu dois retenir un moment au-delà de tous les autres en termes d'émotion,
14:53 peu importe l'émotion d'un match, d'une rencontre,
14:58 dans l'univers du rugby, ce serait laquelle ?
15:02 Avant de dire ça, je voudrais bien que ça reste dans l'interview.
15:08 Grande émotion, Charles Biettri.
15:11 Hein ? Voilà, le patron de Canal,
15:14 qui a tout révolutionné dans la télé et dans le sport,
15:16 et qui m'a fait confiance et qui m'a fait venir.
15:19 Donc Charles qui m'a permis justement de…
15:20 Je rebondis sur Charles Biettri simplement,
15:25 et je souris parce que j'ai parlé de lui il y a peu de temps,
15:29 avec une fille, je sais que tu apprécies, avec qui tu as travaillé,
15:33 qui est une amie qui s'appelle Nathalie Yaneta,
15:36 et qui m'a dit des mots magnifiques sur Charles Biettri récemment.
15:40 Et donc voilà, je profite de l'entretien pour saluer notre amie Nathalie aussi,
15:45 avec laquelle tu as travaillé aux côtés de Charles Biettri, je crois.
15:49 C'est exact. Oui, j'ai été le premier consultant de Canal en 1985,
15:53 Nathalie est arrivée un petit peu après bien sûr,
15:55 parce qu'elle a la chance d'être plus jeune que moi, tant mieux pour elle.
15:59 Donc on a eu cette chance, après le continent avec Gilles Hardy et Bile,
16:02 mais Biettri, ça a été immense, ça fait partie de ces rencontres formidables que j'ai eues,
16:09 comme j'ai pas pu tout placer, j'ai placé Baliesteros tout à l'heure,
16:14 mais il y en a une aussi, c'est quand même exceptionnel,
16:16 c'est qu'avec l'équipe on touche à tous les sports,
16:19 j'allais aux réunions de boxe, j'ai rencontré Georges Carpentier.
16:22 J'ai rencontré Georges Carpentier.
16:24 C'est quelque chose. J'ai rencontré grâce à Mickey Rousseau,
16:29 le nageur qui avait battu un record d'Europe,
16:31 j'ai rencontré Liza Minnelli qui nous a fait un spectacle pendant 30 minutes
16:37 à l'Alcazar de Jean-Marie Rivière.
16:39 Voilà ce que c'est.
16:40 Mais alors après pour revenir au rugby,
16:42 je pense que j'ai d'autres trucs qui me marquent toujours.
16:45 Je le dis souvent parce qu'on parle des grands joueurs.
16:47 J'ai aimé tous les joueurs sans grade que je rencontrais dans les vestiaires,
16:52 que ce soit à Brive, que ce soit à Bègle, que ce soit à Narbonne.
16:56 Plein de gens, j'ai les visages dans la tête et tout, etc.
16:59 Ça ne part jamais.
17:02 Mais après la grande, grande émotion que j'ai eue,
17:05 c'est en 1994, je suis comme toi devant ma télévision,
17:11 la France a gagné le premier test contre la Nouvelle-Zélande à Christchurch
17:15 et il y a le deuxième test à Auckland
17:18 où là, Sean Fitzpatrick avait dit "ils vont connaître l'enfer".
17:22 Et il y a le fabuleux essai de Sadourni avec la relance de Sainte-Andrée.
17:27 Alors là, j'avoue que j'en pleurais.
17:30 J'en pleurais.
17:32 C'était superbe.
17:33 Alors Francis Delterral, on a évoqué beaucoup de souvenirs.
17:38 Je voulais te remercier d'avoir répondu présent pour cet entretien
17:42 dans cette émission animée par François Trio.
17:46 Philippe, il y a une anecdote que j'ai oubliée
17:49 parce qu'il faut vraiment que tu la mettes dedans
17:52 parce qu'elle a rapport à ton frère, à ton oncle, elle est très importante.
17:56 Un jour je dîne avec Claude Nougarau et le grand journaliste Jean Cormier.
18:00 Ça se passe à Saint-Germain-des-Prés.
18:02 Et Nougarau commençait à être atteint un peu.
18:05 Et là, il nous parle de la chanson "Au Toulouse".
18:08 "Au Toulouse, un torrent de cailloux roule dans ton accent"
18:17 Et il nous dit avec son accent et tout, il dit
18:20 "un torrent de cailloux roule dans ton accent"
18:23 Il dit "tu sais pourquoi j'ai écrit ça ?"
18:25 "Ah bon, dis donc, parce que c'est Walter qui parle comme ça."
18:29 Voilà.
18:30 Tu vois, honnêtement, j'en ai des frissons
18:49 parce que je n'ai jamais entendu cette anecdote.
18:52 Tu pourrais pas le savoir.
18:53 Je n'ai jamais entendu cette anecdote.
18:54 Je suis un amoureux de Nougarau et particulièrement forcément de cette chanson.
19:02 Et de ce moment particulier de la chanson
19:06 et de savoir que quelque part ça a attrait à Walter, c'est particulier.
19:12 En tous les cas, Francis, bien sûr, c'est une anecdote importante.
19:17 Je vais essayer de ne pas être trop chauvin,
19:19 mais je pense qu'elle intéresse quand même les amoureux de rugby et de Nougarau.
19:26 Je te remercie pour ta simplicité.
19:30 Et au nom de tous les amoureux de rugby,
19:32 je te remercie pour cette bienveillance et cet amour
19:37 que tu as toujours mis dans tes mots et dans tes commentaires
19:41 et qui nous ont en grande partie fait aimer encore davantage ce jeu
19:46 et ces hommes. Et au nom de toute l'équipe Sud Radio, au moins ce soir,
19:51 je te remercie pour ça et du temps que tu nous as consacré.
19:55 Je vous salue à tous. Bon match et bon match au pluriel.
20:00 Et puis le salut à François Trillaud.