Amine El Khatmi : "Inscrire ses enfants dans le privé n’est pas un phénomène réservé aux riches"

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Transcript

00:00 - Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Roger.

00:04 - 7h44 comme chaque mardi, l'édito politique avec vous Aminel Katmi, bonjour.

00:09 - Bonjour Patrick.

00:10 - Et vous voulez revenir sur la polémique à propos de la scolarisation dans le privé des enfants de la ministre de l'Education Nationale, Amélie Oudéa Castérat.

00:19 - Oui Patrick, une polémique qui tourne à la grande inquisition.

00:23 Alors passons, pardon, passons sur les maladresses de la ministre,

00:27 peut-être même ses mensonges, je laisse le soin aux fact-checkers, pardon, comme on dit aujourd'hui,

00:36 le soin précisément de nous éclairer.

00:38 Non, ce qui me frappe, c'est que pendant que chacun est sommé de s'expliquer sur sa scolarité, la scolarité de ses enfants,

00:45 savoir si le KD est passé par le privé, si c'est seulement l'aîné ou si c'est toute la fratrie,

00:51 nous passons tous à côté du vrai sujet au cœur de cette affaire.

00:56 Oui, le grand déballage auquel nous assistons depuis quelques jours a quelque chose de grotesque,

01:01 car derrière la question de la scolarité des enfants des puissants,

01:05 c'est la question de l'état de notre système éducatif en général qui est soulevé.

01:10 - Qu'est-ce que vous voulez dire par là, Amélie ?

01:12 - Ce que je veux dire, Patrick, c'est que des parents soucieux d'assurer l'avenir de leurs enfants en les inscrivant dans le privé,

01:18 ce n'est pas un phénomène réservé aux riches.

01:20 Voyez-vous, des quartiers populaires d'où je viens, ceux d'Avignon mais qui sont en réalité semblables à des centaines d'autres dans le pays,

01:28 ce sont des familles modestes, majoritairement musulmanes, qui se détournent des écoles publiques au profit des écoles catholiques privées.

01:36 Ces familles fuient l'entre-soi, les classes composées à 90% d'enfants arabo-musulmans,

01:41 le nivellement par le bas des écoles en REP, REP+ vous savez, ce sont ces fameuses écoles en éducation prioritaire.

01:48 Mes amis, Zacharia et sa femme Neila, Mehdi et Fadwa, Walid et Myriam, pour ne citer qu'eux, ne sont pas ministres, pas plus qu'ils ne sont millionnaires.

01:59 Ils se plient pourtant en quatre pour fuir la carte scolaire, pour mettre leurs enfants dans le privé,

02:05 car la République et son école publique n'ont pas tenu leur promesse à leur endroit.

02:10 Le scandale, le vrai, Patrick, il est là.

02:13 - Merci Amine Elkatmi, et je précise qu'Amélie Oudéa Castera va aller ce matin dans l'ancienne école publique justement de son fils,

02:20 pour essayer de nouveau de s'expliquer, bien sûr.

02:25 Et puis, je signale aussi au passage, votre livre qui vient de sortir, "Cynisme, dérive et trahison", tout un programme, c'est aux éditions Harper Collins, c'est ça.

02:36 Vous parliez de votre expérience quand vous étiez co-président du Printemps Républicain, que vous avez lancé,

02:42 et puis ensuite des tractations avec certains politiques, là où ça vous a conduit, mon cher Amine Elkatmi.

02:51 Merci d'avoir été avec nous, vous serez encore avec nous tout à l'heure à 8h15.

02:56 Dites-le franchement, dans un instant on va s'intéresser à la natalité. Dans Sud Radio vous explique.

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