Amine el Khatmi : "IA : nous ne sommes pas tous bien conscients de ce danger"

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##L_EDITO_POLITIQUE-2023-09-19##

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Transcription

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00:00 Il est 7h37 comme chaque mardi matin, l'édito politique c'est avec vous Amine Elkatmi. Bonjour Amine.

00:06 Bonjour Patrick.

00:07 Je rappelle que vous êtes le cofondateur du Printemps Républicain. Alors Amine, ce matin vous avez décidé de nous parler d'intelligence artificielle.

00:16 Oui Patrick et reconnaissez-vous cette voix ?

00:19 Les gars faites un effort, je veux pas m'énerver. Tous les petits chiens là, ils sont en mode "il est là, il est là, il n'est pas d'accord, nan, nan, nan" qui sont fermés d'esprit, allez vous faire foutre.

00:28 Allez vous faire foutre, cassez-vous il dit. Il me semble que c'est la voix d'Emmanuel Macron.

00:33 Oui absolument Patrick, c'est la voix du Président de la République, sauf qu'il n'est pas fréquent de l'entendre, en tout cas en public, s'exprimer de façon disons si familière.

00:42 Et pour cause, Emmanuel Macron n'a pas tenu les propos que nous venons d'entendre.

00:47 C'est l'intelligence artificielle, autrement dit pour faire simple, un logiciel qui a analysé la voix du chef de l'État et qui a créé de toutes pièces le son que nous venons d'entendre.

00:57 Il y a quelques jours, sur le plateau de CNews, le jeune et talentueux journaliste politique Gautier Lebret a diffusé un son de Pascal Praud, revisitant "Allumer le feu" de Johnny Hallyday.

01:07 Pourtant, hormis peut-être sous sa douche, Pascal Praud n'a jamais interprété cette chanson devant un micro.

01:13 Comme Emmanuel Macron avant lui, la voix de l'animateur de CNews a été analysée par l'intelligence artificielle et ce son en est sorti.

01:21 Oui c'est assez fascinant tout de même.

01:23 Oui c'est fascinant et effrayant à la fois, car si l'intelligence artificielle se résumait à produire des blagues potaches entre collègues et amis, nous pourrions nous en contenter.

01:32 Je pourrais revenir mardi prochain en vous proposant une chanson de Dalida reprise par Elisabeth Lévy, un tube de Marc Lavoine entonné par Eric Reuvel ou les lacs du Connemara interprétés par un Patrick Roger plus vrai que nature.

01:45 Nous pourrions alors en rire et la blague s'arrêterait là. Sauf que, sauf que, imaginons maintenant cette même technologie mise au service d'un projet beaucoup plus funeste.

01:54 Imaginons, nous sommes le vendredi soir précédant le premier tour d'une élection présidentielle.

01:59 Imaginons par exemple un groupe terroriste ou une puissance étrangère souhaitant bordéliser le scrutin.

02:05 Imaginons cette puissance utiliser cette intelligence artificielle pour, aidée par des fermatrolles, diffuser la vidéo d'un candidat ou d'une candidate à la présidentielle tenant des propos racistes, antisémites ou homophobes.

02:19 Le candidat ou la candidate en question aurait à peine le temps de démentir cette fausse vidéo car, rappelons-le, le vendredi qui précède le scrutin, à 23h59, c'est silence radio, ou plutôt Radio Londres, toute parole politique étant interdite jusqu'au dimanche 20h.

02:35 Durant ces heures fatidiques, la vidéo en question, fausse donc, serait vue par des millions de français et pourrait directement influer sur le résultat de l'élection.

02:45 La blague potache évoquée en début de chronique se transformerait alors en énorme barbouzerie, provoquant une catastrophe démocratique et je ne suis pas certain que nous soyons tous bien conscients de ce danger qui nous guette.