Avec Jérôme Guedj, député PS de l'Essonne
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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-09-20##
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:07Avec nous, Jérôme Kench, député socialiste de l'Essonne, bonjour.
00:10Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:11Merci d'être avec nous, nous connaîtrons le nouveau gouvernement avant dimanche, probablement dimanche.
00:17Nous avons déjà des informations, 38 membres, ça c'est certain, dont 16 ministres de plein exercice,
00:23le Premier ministre l'a annoncé.
00:25Alors, je ne vais pas entrer dans tout le détail de tous les noms qui sont avancés ici ou là,
00:317 macronistes, 3 LR, 2 modems, 1 horizon, 1 UDI, 1 centre droit, 1 centre gauche,
00:36bien nous verrons, mais arrêtons-nous d'abord sur ce nouveau gouvernement.
00:41Est-ce que pour vous c'est carrément un gouvernement de droite ?
00:45Je crois que ça saute aux yeux, tout ça pour ça.
00:48Il y a eu des élections le 7 juillet dernier, et on se retrouve déjà avec la nomination de Michel Barnier
00:53au terme d'un feuilleton, d'un mauvais feuilleton, c'est-à-dire quelqu'un issu de la formation politique,
00:58tout le monde le sait maintenant qu'elle est arrivée 4e ou 5e, il y a 47 députés à l'Assemblée Nationale,
01:04donc avec une sorte d'inversion du message démocratique.
01:07Moi j'entendais Monique je crois tout à l'heure à votre antenne,
01:11et moi c'est ce que j'entends toute la journée en circonscription avec les habitants de Massy ou Chili-Mazarin,
01:16c'est mais à quoi ça sert de voter ?
01:18On nous dit qu'il faut aller voter, les gens vont voter,
01:21et il se passe quelque chose dont les gens comprennent bien parce qu'ils ont cette intelligence collective
01:26qui ne correspond pas au sens du vote, et pour moi c'est le plus grave.
01:31Mais il y a des responsables !
01:33Oui, le Président de la République est le premier responsable.
01:35Premier responsable le Président de la République, et les partis politiques ?
01:38Et les partis politiques, je ne vais pas éluder la question, l'ensemble des partis politiques est responsable,
01:42mais quand on a un président qui décide d'une dissolution en disant j'ai besoin d'une clarification,
01:46c'était déjà un petit peu farfelu au soir d'une élection européenne qui avait donné des indications assez claires.
01:53Il dissout sous-entendu en demandant aux Français, j'ai pas aimé votre vote, et donc il faut que vous recommenciez.
01:59Les Français, ils ont recommencé dès le premier tour des élections législatives.
02:03Il se passe deux événements, le 30 juin et le 7 juillet, et ça il ne faut jamais oublier, c'est sacré le sens du vote.
02:12Il y a deux choses, on aime ou on n'aime pas, mais c'est une vérité.
02:15La première chose, et Monique le rappelait tout à l'heure, il y a une préférence qui est donnée à la gauche.
02:19J'ai bien dit une préférence, moi je ne suis pas de ceux qui font farron en disant la gauche a gagné.
02:25Si la gauche avait 290 députés, le fait majoritaire s'applique et son programme est mis en oeuvre.
02:31Ce n'est pas le cas, mais il y a une préférence qui est donnée à la gauche.
02:34D'une manière ou d'une autre, il faut respecter cela.
02:37Et puis le deuxième événement, le deuxième message de cette élection, là aussi on aime ou on n'aime pas,
02:42mais c'est un fait, il y a eu le front républicain qui a fonctionné.
02:46C'est-à-dire une sorte de réflexe républicain qui a empêché l'accession au pouvoir de Jordan Bardella.
02:54On peut aimer ou ne pas aimer, mais ça a existé.
02:56Ces deux faits ne sont pas respectés aujourd'hui.
02:59Il n'y a pas eu quelqu'un issu de la gauche qui a été retenu, et surtout, je reviens sur la formation du gouvernement,
03:05on se retrouve avec des ministres, avec des responsables politiques, je pense à Bruno Retailleau,
03:11avec des gens qui, délibérément, ont dit « Nous, on ne fait pas front républicain ».
03:14Donc, il y a une sorte de forfaiture, en tous les cas, de non-respect du sens de ce vote, et ça abîme la démocratie.
03:23Après, franchement, dire aux gens « Allez voter et votre vote sera respecté », ça ne peut plus fonctionner.
03:31Donc oui, c'est un gouvernement de droite, et tout ça pour ça.
03:35D'ailleurs, je ne sais même pas si c'est un nouveau gouvernement, ça ressemble à une sorte de gigantesque romaniment.
03:40Dans la période précédente, on avait déjà la Macronie qui gouvernait avec des LR, ou des anciens LR.
03:46Là, on a la Macronie qui va continuer à gouverner avec des LR, encore avec leurs cartes TLR.
03:54Je ne crois pas que c'était le sens du vote, vraiment.
03:56Je ne vais pas entrer dans le détail de tous les noms, il y a un nom qui...
03:59Surtout qu'ils peuvent bouger encore d'ici.
04:01Si on pouvait tous s'abstenir de tomber dans ce mauvais feuilleton, ce name dropping, j'aime pas l'expression.
04:07Et pendant qu'on fait ça, on ne parle pas des préoccupations des Français.
04:09Oui, mais je vais en parler. Il y a quand même un nom qui revient, c'est celui de Laurence Garnier,
04:14qui est sénatrice de Loire-Atlantique, LR, ministre qui serait ministre déléguée à l'enfance, la jeunesse et les familles.
04:22On rappelle quand même que Laurence Garnier a manifesté, manif pour tous, contre le droit au mariage pour tous,
04:35qui a voté contre l'inscription de l'IVG dans la Constitution, qui était pour les thérapies de conversion.
04:43Ça, ça vous choquerait.
04:44Mais vous vous rendez compte, moi j'étais au congrès à Versailles, le 4 mars dernier,
04:49quand, dans un moment d'union nationale, au terme d'un combat porté par des femmes, beaucoup,
04:56mais aussi des hommes de toute sensibilité, que ce soit Aurore Berger ou Laurence Rossignol,
05:02ou Mathilde Panot, ou Cyrielle Chatelain, ont inscrit dans la Constitution le droit à l'IVG.
05:10Et ça, c'est un de ces rares moments où on se dit, on a fait œuvre ensemble.
05:15Et on va, non pas détricoter, mais envoyer ce signal de nommer ministre des familles,
05:22une des rares sénatrices LR, qui va voter contre ce qui est présenté par le président de la République lui-même,
05:30la présidente de l'Assemblée nationale Yael Braun-Pivet, comme un des moments forts.
05:34J'étais avec elle il y a quelques jours dans la cour d'honneur de l'Assemblée nationale,
05:38où étaient installées les statues qu'on avait vu pendant les Jeux Olympiques,
05:42de ces femmes puissantes, de ces femmes fortes.
05:44Et elle rappelait ce moment fort de cette inscription.
05:48Emmanuel Macron devrait s'opposer à la nomination de Laurence Garnier.
05:52Mais le drame, c'est que Michel Barnier n'aurait même pas dû avoir cette provocation-là.
05:58On peut imaginer d'ailleurs la mise en scène.
06:00Moi, je ne suis pas dupe. Je propose le nom pour que le président puisse dire, je le retire.
06:04Et que donc, d'une certaine manière, ils disent, regardez...
06:07Pourquoi il a fait preuve ?
06:08Il faut qu'Emmanuel Macron le retire, s'il est proposé, s'il a été proposé.
06:11Vous voyez, déjà, on est là à se dire, il y a ce jeu de dupes qui est organisé,
06:16mais on pourrait comme ça lister le sens politique de chacune des candidatures qui est avancée.
06:21Avec tout le respect que j'ai pour Michel Barnier, rien que lui-même, je l'en dis,
06:28une figure issue du camp Les Républicains, qui n'a pas appelé au Front Républicain,
06:33qui, dès ses premières prises de position, confirme que c'est un honnête et respectable homme de droite,
06:40mais homme de droite, je veux dire.
06:42Et donc, il y a une contradiction avec, je le redis, le sens du message.
06:46Et vous savez quoi ?
06:47Ça turlupine grandement, y compris des députés Ensemble pour la République,
06:52enfin, ex-Renaissance.
06:53Ils se disent, mais on s'est engagé en 2017 aux côtés d'Emmanuel Macron,
06:57alors l'épreuve, je ne comprends pas qu'ils ne s'en soient pas encore rendus compte,
07:00mais ce n'est plus du tout en même temps.
07:01C'est la fin du macronisme, cette histoire.
07:03C'est la consolidation de ce qu'on avait vu s'engager déjà depuis un moment,
07:08et encore plus depuis 2022, c'est-à-dire le centre de gravité s'est déplacé à droite.
07:12Et peut-être qu'on peut dire une chose.
07:14Dans cette situation, il y a peut-être une chose positive,
07:18c'est que c'est la réhabilitation du bon vieux clivage gauche-droite,
07:21et moi, je suis favorable à ça.
07:22Il faut une gauche républicaine et une droite républicaine.
07:24– Je vais y venir, très vite.
07:26Déclaration de politique générale de Michel Barnier le 1er octobre.
07:29Il n'y aura pas de vote derrière, c'est ce qu'il a fait savoir.
07:34Bon, pour l'instant, vous ne censurez pas ce gouvernement.
07:40Vous n'avez pas...
07:41Si, sur la réforme des retraites, tiens.
07:44Le 31 octobre, on va en parler avec la niche RN.
07:49Le texte est recevable.
07:50– Prenons vos questions dans l'ordre.
07:52Un discours de politique générale...
07:54– Sans vote derrière.
07:56– Alors ça, c'est déjà un petit problème démocratique.
07:58On l'avait dit dans la période précédente,
08:00quand Elisabeth Borne ou Gabriel Attal faisaient des discours de politique générale
08:04sans vote de confiance.
08:05Donc là, vous ne serez pas surpris.
08:06Et d'ailleurs, c'est prévu par la Constitution.
08:08Il y aura, puisqu'il y a ce refus de vérifier
08:11s'il y a une majorité parlementaire
08:13pour soutenir ce discours de politique générale,
08:16vous ne serez pas surpris,
08:18qu'il y ait une ou plusieurs motions de censure qui soient déposées
08:20pour dire qu'il y a quand même à vérifier.
08:22Je rappelle que le président de la République...
08:23– Donc il y aura motion de censure déposée.
08:25– Il y aura motion de censure.
08:26– Vous voterez ?
08:27– Je souhaite d'ailleurs que ce soit une motion de censure
08:28que nous, les socialistes, nous puissions déposer par nous-mêmes.
08:31Parce qu'on a la possibilité, puisqu'on est 66 députés,
08:34de pouvoir rédiger notre motion de censure.
08:36Et je voterai la motion de censure pour deux raisons.
08:38La première, c'est que je ne me fais pas d'illusion
08:40sur le contenu de l'orientation programmatique.
08:43Parce que les gens me disent parfois
08:44mais attendez de voir le contenu pour savoir
08:47si vous votez la motion de censure.
08:49Franchement, que ce soit la composition du gouvernement,
08:52que ce soit les premières déclarations de Michel Barnier,
08:55on va avoir une ligne politique de droite.
08:57On ne remet pas en cause la question de la réforme des retraites.
09:01On ne s'attaque pas...
09:02J'ai entendu la première déclaration de Michel Barnier,
09:05sa première sortie, je ne sais pas si vous vous rappelez,
09:07c'était dans le service pédiatrie de l'hôpital Necker,
09:09qui va dans un hôpital, très bien,
09:10c'est vraiment un des services publics essentiels,
09:13il est en crise, et il dit je ne peux pas faire de miracle,
09:15il faudra faire des réformes,
09:17il faudra améliorer le fonctionnement,
09:20et il faudra continuer à faire des économies.
09:22Donc moi, je ne connais toujours pas le contenu du futur projet
09:24de loi de financement de la Sécurité Sociale,
09:26mais s'il y a une baisse des moyens pour l'hôpital,
09:28ou en tous les cas, pas de moyens suffisants
09:30à la hauteur des enjeux,
09:31comme le demande d'ailleurs la Fédération Hospitalière de France,
09:34ça suffit déjà à censurer.
09:35Et la deuxième raison, c'est une raison démocratique,
09:37parce qu'il y a aussi des principes,
09:39c'est toute cette séquence-là,
09:41c'est la sanction de cette séquence-là,
09:43et le non-respect du message de l'élection du 7 juillet.
09:45Alors là, vous censurez,
09:47et est-ce que si le RN dépose son texte,
09:50s'il est en discussion, s'il y a censure,
09:53vous associerez au RN ou pas ?
09:55Moi, j'ai été un opposant farouche
09:57à cette réforme des retraites,
09:58j'étais en première ligne,
09:59je suis allé chercher des chiffres au ministère,
10:01pour pouvoir à l'époque,
10:03tordre le coup, pardonnez-moi l'expression,
10:05à Olivier Dussopt,
10:06qui nous pipotait sur des chiffres,
10:08sur l'impact d'un certain nombre de réformes,
10:10donc je ne peux pas être suspecté de complaisance
10:12sur le sujet.
10:13J'ai fait campagne,
10:15dans ma circonscription,
10:16en disant, il faut abréger la réforme des retraites.
10:19Et donc, je me battrai,
10:21mais je ne vais pas attendre
10:23la niche parlementaire du 31 octobre,
10:25cette réforme a été adoptée
10:26par un projet de loi de financement
10:27à la sécurité sociale rectificatif,
10:29le PLFSS, comme on dit dans notre jargon,
10:31arrive à l'Assemblée dès le mois d'octobre,
10:33et donc c'est à ce moment-là
10:34que nous mènerons la bataille.
10:36Et pourquoi je considère que la niche parlementaire...
10:38C'est-à-dire qu'à ce moment-là,
10:40vous vous battrez contre ce projet de loi,
10:42ce texte de loi,
10:44et vous proposerez des amendements pour...
10:46Pour le faire efficacement,
10:48parce que je vais vous dire pourquoi.
10:50L'ERN veut faire un coup.
10:52Ils n'ont pas été les principaux opposants
10:54à cette réforme des retraites.
10:55On ne les a pas vus dans la rue,
10:56on ne les a pas vus combatifs à l'Assemblée nationale.
10:58Ils ont oscillé sur des positions
11:00sur la question de la réforme des retraites.
11:02Et là, ils se disent, tiens, on peut faire un coup.
11:04Ils déposent dans leur niche parlementaire.
11:06Il faut savoir, dans le jeu parlementaire,
11:08que même si elle était votée dans cette niche parlementaire,
11:10après il faut que ce soit repris au Sénat
11:12dans une autre niche parlementaire.
11:13Alors que le PLFSS,
11:14si on est capable de dégager une majorité,
11:16c'est avant le 31 décembre qu'il peut y avoir
11:18une réforme des retraites.
11:19Donc moi c'est à ce moment-là
11:20que je mènerai la bataille.
11:22La gauche, parlons de la gauche rapidement,
11:24ensuite nous parlerons du Proche-Orient.
11:26Destitution d'Emmanuel Macron,
11:28manifestation demain, vous irez ?
11:30Non, moi j'ai déjà exprimé,
11:32y compris avec mes amis socialistes,
11:34qu'agiter la menace de la destitution,
11:37là c'est pareil.
11:38Il ne faut pas prendre les gens pour des flancs.
11:40Il n'y a pas de possibilité de destitution
11:42du Président de la République.
11:43Et d'une certaine manière,
11:44en continuant à le mettre au centre du jeu...
11:46En le légitimant ?
11:47Évidemment, puisque comme la procédure
11:49n'aboutira pas et n'a aucune chance d'aboutir,
11:51moi je préfère qu'on mette le Parlement
11:53au centre du jeu.
11:55C'est la censure et le jeu parlementaire,
11:57le combat parlementaire,
11:59qui est le bon lieu pour mener cette confrontation.
12:03On a un désaccord,
12:07le débat va se prolonger sur la destitution,
12:10il n'aboutira pas,
12:11et d'ailleurs c'est dommage qu'il accapare
12:13un peu le temps de la bande passante
12:15du débat politique.
12:17Quand chacun manifeste, s'il veut manifester,
12:19c'est un droit constitutionnel,
12:20mais on n'est pas non plus obligé
12:22de suivre chacune des consignes de la France insoumise
12:24quand elle appelle à manifester.
12:26Rencontre, j'ai bien compris.
12:28Rencontre de la gauche à Brame, justement,
12:30ce week-end.
12:32La gauche,
12:34candidat unique en 2027, ça y est,
12:36déjà, le débat est engagé.
12:38Il faut évidemment se projeter
12:40dans la prochaine échéance,
12:42mais sans oublier, je réinsiste
12:44sur ce point, qu'il y a des urgences
12:46des Français. Le pouvoir d'achat à l'hôpital,
12:48je travaille sur les questions du vieillissement,
12:5085% des EHPAD sont en déficit,
12:52il n'y a pas assez de personnel,
12:54il y a des émeutes...
12:56Apparemment, Michel Barnier,
12:58est-il favorable ? Je ne sais pas, je vérifierai.
13:00Et s'il est favorable, de toute façon, il n'a pas le choix,
13:02vous savez, on avait réussi à obtenir l'obligation
13:04pour le gouvernement de nous présenter une loi
13:06avant le 31 décembre de cette année, ils n'ont rien fait
13:08dans les 6 précédents mois, et donc là,
13:10c'est pareil, on verra s'ils
13:12mobilisent. Donc la gauche, puisque vous me posez
13:14la question, moi je vais à Brame,
13:16puisque Carole Delga m'a invité, et que partout il y a des gens
13:18de gauche qui réfléchissent à la manière
13:20d'appréhender les choses, j'y vais,
13:22et je suis heureux des échanges qui auront lieu.
13:24J'irai la semaine d'après à l'invitation
13:26de Raphaël Glucksmann, là aussi,
13:28parce qu'il a fait 14%
13:30aux élections européennes, et qu'on ne peut pas
13:32s'asseoir sur le signal
13:34qui a été envoyé. Moi, vous voyez,
13:36je suis de cette gauche républicaine
13:38écologique, sociale, qui se dit qu'on peut concilier
13:40la radicalité, la fermeté sur les positions,
13:42mais qu'il faut aussi avoir de la solennité,
13:44de la crédibilité, incarner la volonté
13:46de gouverner, pas être dans l'opposition
13:48stérile, et donc ce chemin-là,
13:50en gros, entre Macron et Mélenchon,
13:52il y a la gauche républicaine, et partout
13:54où elle se construit, moi, j'y serai.
13:56— Alors, entre Macron et Mélenchon,
13:58il y a la gauche républicaine, responsable,
14:00une gauche hors LFI,
14:02on est d'accord, Jérôme Guen ?
14:04— Moi, j'ai des désaccords avec la direction
14:06de la France insoumise, il y a des
14:08militants sincères de la France insoumise,
14:10il y a des élus sincères de la France insoumise,
14:12il y a des électeurs,
14:14évidemment, et donc moi, je ne passe pas tout ça
14:16par-dessus-bord, je dis simplement qu'à un moment donné,
14:18tout ça est gâché, abîmé, d'une certaine
14:20manière, par une incarnation,
14:22— Un candidat unique ou pas en 2027 ?
14:24— Alors, évidemment que dans la tripartition de la vie politique,
14:26il faudra qu'on fasse tout pour
14:28être qualifié au deuxième tour de l'élection présidentielle.
14:30S'il y a pluralité de candidats au premier tour,
14:32on peut aisément imaginer que ça n'arrive pas,
14:34donc moi, je souhaite qu'il y ait un rassemblement clair...
14:36— Mais pas de candidat LFI en 2027
14:38que vous pourriez suivre ?
14:40— Si c'est sur l'allié,
14:42si c'est sur l'incarnation
14:44qui a été portée, ça me paraît compliqué.
14:46Moi, c'est la raison pour laquelle, dès janvier
14:482023, et c'est pas hier,
14:50j'ai dit qu'il faudrait qu'on ait
14:52un mode démocratique,
14:54démocratique et collectif
14:56pour choisir notre candidat. C'est pour ça que j'ai défendu l'idée
14:58d'une primaire de la gauche sur la base d'un programme
15:00co-construit et pas
15:02dans l'urgence d'une dissolution
15:04ou d'une élection législative,
15:06c'est-à-dire un programme dont on se dit
15:08qu'il a une chance d'être mis en œuvre
15:10et il y a des gens qui se
15:12présentent, qui se portent candidat
15:14pour l'incarner avec sincérité.
15:16Donc, moi, je continue à penser que ce
15:18mouvement-là, qui est bien plus important
15:20que la somme des partis qui composent
15:22le Nouveau Front Populaire. Et donc, c'est ça
15:24qu'il faut qu'on construise. Parce qu'il y a cette appétence,
15:26cette appétence, les gens veulent l'union,
15:28mais veulent une union pour gagner.
15:30Et ils veulent des incarnations.
15:32Je suis le premier à regretter.
15:34On ne gagne pas avec Mélenchon. C'est pas ce que
15:36dit la France Insoumise. Je vais vous dire une chose.
15:38On ne gagne pas avec Mélenchon.
15:40Je regardais des enquêtes
15:42Harris. En avril 2017,
15:44Jean-Luc Mélenchon
15:46était la personnalité politique préférée des Français.
15:48Il était en train de faire une campagne
15:50à l'élection présidentielle.
15:52Il faisait une très bonne campagne.
15:54Voilà.
15:56Sept ans après,
15:58il est parmi les personnalités politiques
16:00les plus clivantes.
16:02Et je suis le premier
16:04à constater
16:06que,
16:08imaginons un deuxième tour Jean-Luc Mélenchon
16:10Marine Le Pen, j'ai peur que
16:12ce soit un boulevard pour l'élection de Marine Le Pen.
16:14Donc on a, voilà,
16:16partant, je le redis, une exigence sur les questions
16:18sociales, sur les questions écologiques, sur les questions républicaines.
16:20Donc c'est pas pour édulcorer
16:22le programme de gauche,
16:24mais simplement il faut le porter avec la volonté
16:26d'incarner le pouvoir.
16:28Jérôme Gage, un mot sur Israël.
16:32Israël qui va recevoir un terrible châtiment
16:34dit Nasrallah, le patron du
16:36lierre du Hezbollah. Jean-Luc Mélenchon
16:38a réagi, a condamné
16:40les attaques. Vous aussi ?
16:44Vous parlez des attaques ?
16:46Oui, des attaques qui ont eu lieu au Liban.
16:48Des explosions ? Evidemment que
16:50on ne peut jamais se
16:52satisfaire de tout ce qui va participer
16:54à une escalade dans la région.
16:56Donc moi, je ne suis pas pour que le front
16:58se déplace entre
17:00la frontière Liban et
17:02Israël. Israël doit
17:04assurer sa sécurité. Est-ce que vous condamnez
17:06ces attaques qui sont visiblement
17:08israéliennes ? Evidemment,
17:10parce qu'on ne peut jamais se réjouir
17:12d'un mode d'intervention
17:14qui peut conduire à une escalade.
17:16Donc, je condamne de la
17:18même manière les tirs
17:20continu de roquettes du Hezbollah
17:22sur le nord d'Israël, qui a
17:24conduit à l'évacuation de dizaines de milliers
17:26d'habitants dans cette partie.
17:28Vous voyez, la situation
17:30de crise dans la région, elle a
17:32commencé le 7 octobre.
17:34Elle se poursuit avec une guerre terrible
17:36qui fait des victimes palestiniennes.
17:38Et je pleure de la même manière les enfants
17:40palestiniens, que j'ai pleuré l'ensemble
17:42des victimes israéliennes et que je continue
17:44à demander la libération des
17:46otages. La position de l'Iran
17:48dans la région, dans son soutien au
17:50Hamas, comme dans son soutien au Hezbollah,
17:52constitue un des facteurs
17:54d'escalade premier,
17:56dans lequel Israël et le gouvernement
17:58de Netanyahou s'engouffrent.
18:00Alors, ils jouent sa sécurité, ils surjouent
18:02parfois aussi de la poursuite
18:04du conflit. Moi, je serai toujours aux côtés
18:06des guerriers et des guerrières
18:08de la paix, parce que c'est la seule solution.
18:10La libération des otages,
18:12la protection des civils palestiniens
18:14et la construction d'une solution politique.
18:16C'est un chemin compliqué, mais il faut
18:18rester clean
18:20sur cette position, et pas céder
18:22à la violence.
18:24Les dernières questions, j'en reviens au gouvernement,
18:26on boucle la boucle,
18:28si je puis dire. Haughtman Nassrou
18:30pourrait être nommé ministre délégué
18:32à la laïcité. C'est une bonne idée
18:34de nommer un ministre délégué
18:36à la laïcité.
18:38Si on m'avait demandé de former un gouvernement,
18:40aujourd'hui, dans la période, j'aurais
18:42probablement choisi
18:44pour la première fois d'avoir un ministère
18:46qui porte le beau
18:48mot de laïcité.
18:50Islamophobie ? J'entends déjà
18:52Islamophobie. Evidemment pas.
18:54La laïcité, c'est une loi
18:56de protection. C'est une loi de protection
18:58pour ceux qui croient et pour ceux qui ne croient pas, pour leur
19:00permettre de le faire dans les deux cas, sans pression.
19:02C'est ça, la laïcité. Moi, le problème que j'ai,
19:04c'est que tout le monde parle de laïcité,
19:06mais comment concrètement on la met en œuvre ?
19:08Quelle est la politique publique de laïcité ?
19:10Quels sont les moyens ? Quelle est la formation ?
19:12Quels sont les enjeux d'éducation ?
19:14Quels sont les enjeux de sanctions ?
19:16Or, tout ça, en réalité, c'est
19:18beaucoup de com et pas beaucoup d'opérationnel.
19:20Il y a quelques mois, à l'Assemblée nationale,
19:22parce que j'avais identifié cette problématique, j'ai organisé
19:24auprès de la ministre déléguée,
19:26auprès du ministre de l'Intérieur, une audition
19:28et ce qu'on appelle une semaine de contrôle.
19:30Et j'ai pointé,
19:32ce qui pour moi était un véritable scandale,
19:34c'est que le gouvernement, à l'époque c'était
19:36Jean Castex puis Elisabeth Borne,
19:38avait mis en place, c'était une bonne chose, un comité
19:40interministériel de la laïcité, c'est-à-dire
19:42chaque ministère va devoir, dans son compartiment,
19:44vous savez ce que j'ai réalisé ?
19:46C'est qu'il s'est réuni en 2021,
19:48c'était la belle com, un beau programme,
19:50il ne s'est pas réuni en 2022, pas en 2023,
19:52pas en 2024. On ne peut pas vouloir défendre
19:54la laïcité sans donner les moyens
19:56aux enseignants, aux policiers,
19:58à tous ceux qui sont au contact des jeunes.
20:00Donc moi ça ne me dérange pas
20:02d'avoir un ministère de la laïcité
20:04dès l'instant où on met en place
20:06une politique, par exemple, en
20:08sanctionnant réellement les atteintes à la laïcité,
20:10cette pression qui est faite,
20:12dans la loi du 9 décembre 1905, il y a un article,
20:14l'article 31, qui permet de punir
20:16les gens qui empêchent de croire,
20:18je t'oblige à enlever ton voile
20:20ou à enlever ta kippa,
20:22ou qui obligent à croire, je t'oblige
20:24à mettre le voile
20:26ou à pratiquer la religion
20:28de telle ou telle manière. Ça c'est une atteinte à la laïcité,
20:30c'est des atteintes pénales
20:32et c'est comme ça qu'on la rendra
20:34à nouveau désirable. Elle protège
20:36sans pression ceux qui veulent
20:38croire et ne pas croire. Revenons aux fondamentaux
20:40plutôt que l'instrumentaliser
20:42et c'est pour ça que sur le terme
20:44la laïcité c'est un glaive contre
20:46telle ou telle religion
20:48et notamment contre les musulmans, moi je m'élèverai
20:50toujours contre ça.
20:52Merci Jérôme Gage d'être venu nous voir ce matin,
20:54Patrick Roger est en direct de Saint-Gaudens,
20:56les Pyrénéennes,
20:58Salon National de l'Agriculture, vous allez le retrouver
21:00juste après les infos de 9h.