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Sandrine Josso (Démocrate), est de retour à l'Assemblée nationale, après sa plainte contre le sénateur Joël Guerriau qu'elle accuse de l'avoir droguée. 

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Transcription
00:00 La parole est à madame Sandrine Jossot pour le groupe démocrate.
00:28 Merci madame la présidente, mesdames et messieurs les ministres, chers collègues.
00:33 C'est avec beaucoup d'émotion que je reviens parmi vous aujourd'hui.
00:36 Je tiens à tous vous remercier pour votre soutien et particulièrement vous,
00:42 madame la présidente. Le 14 novembre dernier, je suis allée chez un ami, le
00:49 cœur léger, pour fêter sa réélection. J'en suis ressortie terrorisée.
00:54 J'ai découvert un agresseur. Je comprends alors que j'ai été droguée à mon insu.
01:00 C'est ce qu'on appelle la soumission chimique. Ce fait de société est un
01:06 fléau qui fait des milliers de victimes, du berceau à l'EHPAD, du bureau à la
01:12 maison, de la boîte de nuit à la soirée entre amis.
01:15 Tout se trouve dans votre armoire à pharmacie.
01:19 Neuf fois sur dix, la victime est une femme et dans 70% des cas, elle subira
01:25 une agression sexuelle. Aujourd'hui, je ne vous parle pas en tant que femme victime,
01:33 mais en tant que députée de la nation qui s'indigne que ce sujet ne soit pas
01:39 pris à bras le corps.
01:42 (Applaudissements)
01:51 J'en appelle le gouvernement et plus particulièrement vous, Madame la
01:57 ministre. La France est grande quand elle est juste.
02:03 C'est un slogan des années 90 qui a toute son actualité aujourd'hui.
02:09 Caroline Darian et le collectif M'endort pas ont interpellé à l'automne dernier
02:15 les pouvoirs publics pour que la lutte contre la soumission chimique fasse
02:19 l'objet d'un travail conjoint, car ces violences sont devenues à la fois des
02:24 questions d'ordre public, de santé, de justice et d'éducation.
02:29 Alors, Madame la ministre, que répondez-vous à leur cri du coeur ?
02:35 Seriez-vous d'accord pour mettre les moyens de l'État au service du combat
02:40 contre ce phénomène, pour mieux le cerner et enfin trouver le moyen de sortir
02:47 toutes les victimes de l'oubli ? Je compte sur vous.
02:53 (applaudissements)
03:07 - Marie-Hélène Ferrand-Diop: Merci beaucoup.
03:10 La parole est à madame Aura Aubergé, ministre chargée de l'égalité
03:13 entre les femmes et les hommes et de la lutte contre la discrimination.
03:17 (applaudissements)
03:20 - Merci, madame la présidente, mesdames et messieurs les députés,
03:24 madame la députée, et permettez-moi de vous dire, chère Sandrine,
03:29 merci, merci pour votre courage d'abord, le courage de vous lever
03:33 dans cet hémicycle et le courage de parler, le courage de témoigner
03:37 et de vous exposer, le courage surtout de faire de ce combat non pas juste
03:42 le vôtre, mais celui qui doit être celui de toute notre société,
03:46 car c'est désormais un combat dont vous vous êtes emparés et un combat
03:50 dont vous voyez que l'ensemble de cet hémicycle s'est emparé.
03:55 Les droits des femmes, vous le savez, nous le savons, méritent des
03:58 combattants et des combattantes. Je crois que vous êtes résolument
04:02 une de ces combattantes. La question que vous soulevez
04:07 de la soumission chimique est un sujet qui ne mérite nulle polémique,
04:11 mais qui mérite une mobilisation de la société toute entière.
04:15 Pendant trop longtemps, nous avons cru que la soumission chimique,
04:17 c'était uniquement ce qui pouvait arriver au détour d'une soirée.
04:20 C'était du GHB versé dans un verre. Ce que vous avez traversé,
04:25 ce que Caroline Darrian, au travers de sa mère, a traversé,
04:29 c'est que ça peut arriver dans la plus parfaite intimité.
04:32 Ça peut être un compagnon, ça peut être un conjoint,
04:35 ça peut être un parent, ça peut être prétendument un ami.
04:39 La loi a changé. La loi a changé.
04:41 Le garde des Sceaux en est le garant, de manière à ce que, justement,
04:44 évidemment, toutes les victimes soient considérées,
04:46 car depuis la loi 2018, c'est bien un fait aggravant
04:50 pour la question du viol et c'est même devenu un délit à part entière.
04:54 Mais oui, oui, nous devons aller plus loin, aller plus loin
04:57 pour mobiliser l'ensemble de la société, aller plus loin pour mieux
05:00 former, aller plus loin pour mieux accompagner les victimes,
05:04 parce que nous le savons, les dégâts qui existent, psychologiques
05:07 notamment, peuvent faire durer des semaines, des mois,
05:09 voire des années après, au travers de l'amnésie et de l'amnésie
05:12 traumatique. Pendant trop longtemps, nous n'avons pas écouté les femmes
05:15 lorsqu'elles parlaient. Aujourd'hui, la société les écoute.
05:18 Non seulement nous les écoutons, mais nous leur disons que nous les
05:21 croyons et que nous sommes à leur côté.

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