• il y a 11 mois
Sandrine Josso, la députée de Loire-Atlantique qui a porté plainte contre le sénateur Joël Guerriau qu'elle accuse de l'avoir drogué à son insu dans le but d'abuser d'elle était présente sur le plateau de Télématin aux côtés de Caroline Darian, figure de proue dans la lutte contre la soumission chimique. Ensemble, elles luttent contre ce fléau avec la campagne de prévention #Mendorspas

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Transcription
00:00 Au cœur de l'actualité à présent face à Johanna, Sandrine Jossot, c'est cette députée, vous savez, qui a été droguée à son insu et qui a décidé de lutter contre la soumission chimique.
00:09 Et aussi Caroline Darian, elle est présidente de l'association Mandorpa, qui l'accompagne dans ce combat d'utilité publique. Bonjour et bienvenue à toutes les deux, mesdames.
00:16 Bonjour, bonjour à toutes les deux. Alors Sandrine Jossot, depuis le mois de novembre, vous étiez en mi-temps thérapeutique à la suite de l'agression de l'un de vos collègues,
00:24 qui vous auraient droguée à votre insu, et hier vous faisiez votre retour sur les bancs de l'Assemblée nationale. On va regarder.
00:30 Voilà Madame Sandrine Jossot pour le groupe Démocrate.
00:36 [Applaudissements]
00:44 Vous étiez émue de cette ovation, de tous ces applaudissements, de cette chaleur ?
00:49 Très touchée, très émue et quelque part aussi satisfaite de sentir que l'Assemblée était sensibilisée.
01:03 Alors, pour rappeler votre affaire, en novembre dernier, vous avez porté plainte contre le sénateur Joël Guerriot. Vous l'avez accusée de vous avoir droguée à votre insu.
01:11 Est-ce que vous pouvez nous raconter ce qui s'est passé ?
01:15 Alors, je suis allée fêter la réélection de ce sénateur qui est un ami de dix ans. Je suis arrivée chez lui le cœur léger.
01:26 Et au fur et à mesure de la soirée, j'ai découvert un agresseur. Et j'ai réussi à m'extirper de ce guet-à-prendre.
01:35 J'ai vraiment utilisé toutes les forces physiques, psychologiques nécessaires.
01:40 Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'au fur et à mesure de la soirée, je voyais qu'il y avait des éléments très étranges, très bizarres.
01:46 Son comportement, certains de ses propos. Et puis aussi, il voulait que je boive, que je boive.
01:53 Et moi, ça me paraissait vraiment déjà un peu lourd.
01:58 Et au fur et à mesure du temps, c'était complété par le fait que moi, je ressentais des symptômes très inhabituels, des nausées, des palpitations.
02:11 Et à partir de là, j'ai compris qu'il fallait que je parte. Et vite.
02:16 Donc, suite à ça, vous avez suivi, vous avez vécu un stress post-traumatique. Est-ce que c'est encore le cas aujourd'hui ? Comment est-ce que vous allez ?
02:24 Oui, le stress post-traumatique, c'est quelque chose de très particulier. Moi, je dis que vraiment, c'est un enfer.
02:30 Et je pense aussi à toutes ces victimes qui vivent ça après. C'est particulier parce qu'on ne peut rien maîtriser.
02:36 Si vous voulez, on perd le contrôle de beaucoup de choses. Et finalement, on se retrouve en situation où on a besoin de beaucoup d'énergie pour continuer à vivre.
02:45 Et ça se traite, mais il faut du temps.
02:49 Vous avez demandé maintenant une mission à un gouvernemental sur la soumission chimique. C'est le nom de ce phénomène.
02:54 Qu'est-ce que vous attendez concrètement comme mesure face à ça ?
02:58 Alors, face à cette mission ?
03:01 Face à la soumission chimique.
03:04 Alors, vous avez raison quand vous dites que la mission gouvernementale, c'est quelque chose qui, on va dire, qui va acter le fait que le gouvernement est bien évidemment conscient du problème.
03:16 Mais c'est un travail de fond. Moi, j'ai déjà travaillé finalement pendant ma convalescence sur plusieurs points, notamment sur la santé, l'accessibilité aux tests pour vérifier et pour prouver qu'on a été drogués.
03:31 C'est un problème, comme je vous dis, de santé publique. C'est un problème aussi d'ordre, d'état d'ordre public.
03:38 Parce qu'en fait, il y a des conséquences collatérales qui sont énormes. C'est un problème d'éducation.
03:43 Et c'est aussi certainement aussi des choses à modifier sur le plan judiciaire, parce qu'on se rend compte que les victimes, finalement, paraissent avoir moins de droits que les coupables.
03:57 Caroline Darrian, vous, c'est votre mère qui en a été victime. Elle a été droguée à son insu. Elle a été prostituée alors qu'elle était inconsciente pendant dix ans par son mari, donc votre papa.
04:07 Depuis, vous incarnez la lutte contre ce fléau. Alors, le grand problème quand on est victime de soumission chimique, c'est qu'en fait, on ne s'en rend pas compte.
04:16 En fait, ma maman a été droguée à son insu par son mari pendant dix ans, qui l'assommait à coups d'onxylotiques et de somnifères.
04:24 En effet, pour abuser d'elle et la faire abuser par des hommes, ça a duré pendant près de dix ans. Pendant dix ans, elle a vécu ce qu'on appelle une errance thérapeutique.
04:34 C'est-à-dire que le corps médical n'a pas su détecter les signes de soumission chimique qui se passaient à domicile, à la maison, dans le lieu conjugal.
04:48 La maison qui est censée être synonyme de refuge et de sécurité. Voilà. Donc, il faut savoir que ce phénomène est très répandu.
04:59 C'est-à-dire que ça doit représenter sans doute plusieurs milliers de victimes par an.
05:05 Ce sont majoritairement des femmes, des populations vulnérables. Ce sont aussi des enfants dans des cas d'inceste, et ça, on n'en parle pas.
05:13 Ce sont aussi des personnes âgées. Il se trouve que la soumission chimique dans la sphère privée jusqu'ici passait en dessous des radars.
05:20 Et oui, moi, j'ai décidé de monter au front lorsqu'on a vécu ce drame, ma famille et moi, à commencer par ma maman.
05:29 Il me semble important de porter cette cause. C'est la raison pour laquelle je suis rentrée en contact avec Sandrine.
05:36 Sandrine a accepté d'être la marraine de l'association Elle porte parole.
05:40 Et aujourd'hui, ce qu'on souhaite faire ensemble, c'est que ce sujet soit porté sur le plan politique.
05:48 Et qu'il y ait véritablement une optimisation en matière de prise en charge pour les victimes,
05:54 pour qu'on puisse aider à l'identification de ces victimes et surtout à l'optimisation de leur prise en charge en matière de santé, psychologique et aussi judiciaire.
06:03 Sandrine, Josso parlait tout à l'heure des signes de nausées et d'autres signes physiques.
06:07 Qu'est-ce qui doit nous alerter ? Qu'est-ce que vous pouvez dire aux téléspectateurs qui nous regardent ?
06:10 C'est un peu différent dans le cas de Sandrine, parce que ce qu'il faut savoir, c'est que Sandrine a été droguée avec de l'ecstasie.
06:15 Et ça, c'est une drogue. Dans le cas de ma maman, et pour des milliers de victimes, c'est des substances médicamenteuses, autrement dit des médicaments,
06:23 que l'on a dans l'armoire à pharmacie, qui sont majoritairement délivrés sous ordonnance.
06:27 Et là, je parle de molécules comme des benzodiazépines, en l'occurrence des anxiolytiques, des somitaires, voire même des antihistamines,
06:33 qui, administrés à forte dose, sédatent la personne. Ce qui veut dire que ça supprime toutes les images de l'agression.
06:40 D'accord ? Donc oui, ce que je souhaite, et ce que je souhaite aux côtés de Sandrine, par exemple, c'est l'accessibilité des analyses toxicologiques.
06:53 C'est hyper important, parce que ces substances-là, en l'occurrence les drogues ou même les substances médicamenteuses,
07:00 il y a une durée de temps. Les analyses toxicologiques comme les urines, les analyses d'urine ou de sang, il y a un délai.
07:08 C'est un peu une course contre la monde, c'est une histoire d'heures.
07:11 L'analyse séquentielle de cheveux, qui est accessible pour les victimes simplement si elles ont déposé plainte,
07:17 née aujourd'hui par un geste systématique et automatique.
07:21 Sandrine, je sais que si on se rend compte qu'on est victime de soumission chimique, qu'est-ce qu'il faut faire, très concrètement ?
07:27 Alors, déjà, pouvoir en parler. Mais là, on a déjà un premier problème.
07:33 On est en train, au fur et à mesure du temps, de régler, c'est-à-dire que par l'association de Caroline,
07:43 dont je suis vraiment fière, fière d'être la marraine, et bien sensibiliser.
07:49 Déjà, savoir ce que c'est, parce que très souvent, les gens ne connaissent pas.
07:54 Ne pas juger la personne, et puis après, tomber sur quelqu'un qui va encourager la personne à porter plainte,
08:00 parce qu'il y a aussi tout ce phénomène d'amnésie qui a été décrit par Caroline.
08:05 Après, tomber évidemment sur un policier qui va connaître le problème de la soumission chimique,
08:11 parce que très souvent, les policiers sont formés aux violences sexuelles, mais pas à la soumission chimique.
08:18 Et pour alerter justement sur cette soumission chimique, vous avez lancé un mouvement, toutes les deux,
08:22 "Pas dans mon verre", c'est un geste pour dire stop à la soumission chimique.
08:26 On aimerait le voir ce matin, est-ce que vous pouvez nous le montrer ?
08:29 C'est juste une chose, il faut savoir que la soumission chimique à domicile passe essentiellement par ce vecteur, ce verre, à la maison.
08:35 Et nous, avec Sandrine, on veut dire stop.
08:38 On encourage, et surtout, on salue aussi les victimes.
08:44 Avec ce geste, on est aux côtés des victimes de soumission chimique, et on veut dire stop.
08:48 Oui, tout à fait.
08:58 Absolument.
09:00 La bouteille n'a pas été ouverte devant soi.
09:02 Merci beaucoup, mesdames, merci pour ce combat qui est vraiment utile pour tout le monde.
09:06 Merci de le mener au nom de tout le monde, et on vous soutient.
09:09 Alors, c'est temps de grand froid, on va changer un peu les idées.
09:11 Quoi de mieux que d'aller se réchauffer dans une salle de ciné ?
09:14 Madame Lipinska, bonjour.
09:15 Bonjour, monsieur Choukran.
09:16 Ça marche, à condition de voir un bon film, évidemment.

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