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Emmanuel Macron a présenté ce mardi soir "le nouveau cap" donné au gouvernement de Gabriel Attal lors d'une grande conférence de presse organisée dans la salle des fêtes de l’Élysée, avant de répondre aux questions des nombreux journalistes sur place

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Transcription
00:00 J'essaie de qualifier les émeutes qu'on a eues l'été dernier.
00:03 D'abord, je veux redire que ces émeutes,
00:05 elles ont eu en face d'elles une réponse implacable de l'Etat.
00:09 Des forces de sécurité intérieure,
00:11 pendant les 3 nuits, et de la justice.
00:13 C'est un record d'interpellation et de condamnation.
00:18 Donc la réponse a été implacable.
00:20 Et sans qu'on ait besoin de déclarer
00:21 quelque état d'urgence ou autre.
00:23 Il n'y a pas eu de molesse.
00:24 Maintenant, j'essaie de voir ce qu'il y a,
00:25 parce qu'on a voulu tout de suite dire
00:26 c'est un problème d'immigration,
00:27 c'est un problème de ceci, de cela.
00:29 500 villes ont connu ces émeutes.
00:33 La moitié étaient des villes avec des quartiers politiques
00:35 de la ville, la moitié, non.
00:38 Donc quelque chose s'est passé qui n'était quand même pas
00:40 totalement dans notre cartographie habituelle.
00:43 Est-ce que c'est un problème d'immigration, comme j'ai dit ?
00:46 Je ne fais pas partie de ceux qui disent
00:47 qu'il n'y a pas de problème d'immigration,
00:48 c'est pour ça que j'ai assumé qu'on porte une loi.
00:50 C'est un sujet, il faut mieux maîtriser nos frontières,
00:52 lutter contre l'immigration clandestine.
00:53 Est-ce que c'est la réalité, ce qu'on a vu sur le terrain ?
00:55 Non.
00:57 C'étaient des jeunes de nationalité française
00:59 pour une quasi-totalité nées en France.
01:01 Qu'il y ait un problème d'intégration derrière, oui.
01:04 Pas besoin des émeutes pour le savoir.
01:06 Oui.
01:08 Et qui va des 2 côtés,
01:09 parce qu'on a encore trop d'assignations à résidence
01:11 et parce qu'on n'a pas été assez rigoureux sur certains points.
01:14 Et ce qu'on mène en matière de rénovation urbaine,
01:17 en matière d'éducation, en matière d'accès à la culture,
01:19 au sport et en matière, justement, aussi
01:21 d'opportunité économique, pour moi, doit y continuer.
01:24 Mais c'est plus compliqué, ce qui s'est passé.
01:27 Quand je fais parler aux maires dans les 500 communes
01:29 où il y a eu ces émeutes,
01:31 d'abord, elles sont intervenues fin juin.
01:34 C'était beaucoup de très jeunes qui étaient dans les rues.
01:38 Et c'était des jeunes, c'est une erreur qu'on a commise,
01:41 qui étaient souvent sans école depuis le mois d'avril.
01:45 Réforme du brevet, réforme du baccalauréat,
01:48 l'organisation commune, le système tel qu'il marche,
01:52 plus de classes, noisiveté.
01:56 Vous savez, les vieux préceptes, parfois, disent beaucoup.
01:58 C'était des jeunes qui n'ont pas la chance d'avoir des familles
02:00 qui les emmènent à la mer, à la montagne,
02:02 qui, justement, n'ont pas assez accès à la culture, au sport.
02:07 Ils s'ennuyaient.
02:09 Il y a eu un événement déclencheur, la mort d'un jeune.
02:12 Je ne parlerai pas de ce qui est en cours.
02:14 Et c'était dans le cadre d'une opération policière,
02:17 on s'en souvient tous, du jeune mal.
02:19 Et l'enquête est en cours,
02:20 donc je ne veux pas en dire plus là-dessus,
02:22 mais ça a été l'élément déclencheur.
02:24 Mais il y avait ça.
02:26 Des jeunes sans activité, très jeunes.
02:28 Et ensuite, les écrans ont eu un rôle très important
02:31 qu'on n'avait jamais vu.
02:32 C'est-à-dire, en quelques minutes, on voyait
02:34 des centaines d'actions se déployer,
02:36 des rendez-vous donnés sur telle ou telle,
02:38 je ne ferai pas de stigmatisation, réseau social par l'écran.
02:41 Et il y a eu une forme de mimétisme
02:43 qui a conduit à un embrasement totalement déraisonné.
02:47 Et ça a été une forme d'émeute totalement nouvelle qu'on a vécue,
02:50 des jeunes très jeunes qui n'allaient pas à l'école,
02:53 qui étaient tous derrière leurs écrans,
02:54 qui utilisaient les écrans pour se rassembler
02:56 et qui, en quelque sorte, se lançaient des défis par écran,
03:00 et qui étaient cette génération un peu que j'évoquais tout à l'heure.
03:02 Donc vous voyez bien que la réponse,
03:05 elle ne peut pas être univoque.
03:06 C'est pour ça que je n'ai pas voulu céder à l'injonction du moment.
03:09 Est-ce que la réponse, c'est l'immigration ?
03:11 C'est la lutte contre l'immigration ? Non.
03:14 Il faut l'apporter, mais ce n'est pas une réponse aux émeutes.
03:16 Est-ce que la réponse, c'était plus de policiers ?
03:18 Non, on avait recréé déjà, et dans ces villes,
03:21 elles avaient toutes plus de policiers que 2 ans avant, toutes.
03:24 Est-ce que la réponse, c'était plus d'investissements politiques
03:26 de la ville ?
03:27 On me disait de l'autre côté, "Ce n'est pas vrai."
03:30 On avait plus de programmes
03:31 de l'Agence nationale de rénovation urbaine
03:32 dans toutes ces villes.
03:34 Il n'y a jamais eu autant de grues dans ces villes, jamais.
03:37 J'ai plus que doublé le budget de l'ANRU
03:39 durant le 1er mandat.
03:40 Il est passé de 5 à 12 milliards d'engagement.
03:43 Donc les réponses faciles de gauche et de droite,
03:45 classiques, que j'ai vues selon les orientations des après,
03:48 sont tout faux.
03:50 Réponse plus compliquée.
03:51 Et donc la réponse, c'est de se dire,
03:53 1, on doit réengager avec les familles.
03:55 C'est ce que je disais.
03:56 Je ne veux pas ici rentrer dans le détail, il y a trop long.
03:58 Accompagner les familles pour les aider.
04:00 Parce qu'on a commencé avec les 1 000 premiers jours,
04:02 mais on a besoin d'accompagner certaines familles.
04:05 60 % de ces jeunes venaient de familles monoparentales.
04:11 Ca, c'est un continent caché.
04:12 On a commencé à y répondre dans le 1er quinquennat
04:14 avec les aides, parce que beaucoup de ces mamans seules,
04:17 95 % sont des mamans.
04:19 Souvent, on ne leur payait pas la pension,
04:21 on a apporté des réponses par nos réformes,
04:22 mais on voit bien,
04:24 quand une famille monoparentale élève un jeune, deux jeunes,
04:27 trois adolescents, c'est très dur.
04:30 Et donc on doit les aider et les responsabiliser.
04:32 Ensuite, on a un sujet sur l'accompagnement des jeunes
04:35 qui commence à décrocher.
04:37 Avoir une réponse plus adaptée dans le système scolaire,
04:40 mais aussi avoir une réponse, je dirais, pré-pénale puis pénale,
04:43 qui est plus claire.
04:46 Ca fait partie des choses qu'on est en train de préparer.
04:49 On a l'accès au sport et à la culture,
04:51 essentiel pour ces jeunes.
04:53 On a réorganisé déjà,
04:54 ça, c'est une réponse à ces émeutes, le temps scolaire.
04:57 Ils iront tous jusqu'en juillet.
05:00 Il n'y aura plus de temps scolaire qui est perdu en mai et en juin.
05:03 Et ça, c'est essentiel de le tenir.
05:05 Les écrans, la réponse arrive.
05:08 Et donc c'est un ensemble.
05:11 C'est un problème beaucoup plus compliqué.
05:12 Dans ce contexte-là, oui, le service national universel
05:15 fait partie de l'INFOM, c'est pourquoi j'aurai l'occasion
05:17 d'y revenir dans les prochaines semaines.
05:19 Mais nous irons vers la généralisation
05:21 du service national universel en seconde.

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