Inondations dans le Pas-de-Calais: "On va devoir changer nos villes, nos paysages, nos régions pour faire face" explique Emmanuel Macron

  • il y a 9 mois
Emmanuel Macron donne, ce mardi, une conférence de presse à l'Élysée diffusée en prime time sur BFMTV. Le président de la République souhaite fixer ainsi un "nouveau cap" au gouvernement fraîchement nommé du nouveau Premier ministre, Gabriel Attal. L'enjeu reste de relancer un quinquennat à la peine. Entre la polémique sur la scolarisation des enfants de la nouvelle ministre de l'Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra, le cas Gérard Depardieu, la guerre au Proche-Orient et les difficultés de pouvoir d'achat des Français, le chef de l'État est attendu au tournant sur de nombreux sujets.

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Transcription
00:00 Je veux leur dire notre soutien complet, entier.
00:03 Mais c'est épuisant ce qu'ils vivent, parce qu'ils ont vu la montée des eaux,
00:06 les inondations, l'eau qui ne descend pas, puis les précipitations à nouveau.
00:10 C'est épuisant pour les nerfs. Ils vivent dans des maisons qui ont parfois un mètre d'eau.
00:14 Parfois, ils ont tout perdu.
00:16 Donc, un, on va continuer à intensifier nos efforts pour pomper et pour évacuer cette eau.
00:22 Deux, évidemment, on sera à leur côté pour restaurer au plus vite.
00:25 Et là aussi, avec de la simplification et un pilotage sur le terrain, avec la région, le département et les maires au plus près.
00:33 Et puis, on sera à leur côté aussi pour indemniser et mettre la pression sur les assurances
00:38 et accompagner les particuliers comme les commerçants, les entrepreneurs et les agriculteurs.
00:43 On sera là.
00:45 Mais le problème que vous posez est une réalité.
00:48 Je l'évoquais de manière rapide dans mon propos introductif.
00:50 C'est ce qu'on appelle l'adaptation.
00:52 Et c'est tout à fait vrai que quels que soient les efforts qu'on fait pour baisser nos émissions,
00:58 pour changer nos manières de produire, de consommer, etc.
01:01 et nous mettre en conformité avec la stratégie de Paris,
01:04 nous aurons à vivre les conséquences du dérèglement climatique.
01:08 Il est déjà là.
01:09 Et donc, on doit s'adapter.
01:10 Qu'est-ce que ça veut dire ?
01:11 Ça veut dire qu'on va devoir changer nos villes, nos paysages, nos régions
01:15 pour faire face à des événements climatiques auxquels elle n'était pas habituée.
01:19 Ça veut dire que dans beaucoup de nos villes, on va devoir faire face aux fortes chaleurs
01:23 qui ne vont plus être simplement un ou deux jours par an.
01:25 C'est les îlots de chaleur qu'on crée, c'est la végétalisation des villes,
01:28 c'est une organisation différente.
01:30 Ça veut dire qu'on va progressivement adapter nos villes, nos paysages.
01:33 Et là, il faut le faire avec le beau et le résistant, si je puis dire.
01:37 C'est ça, cette stratégie d'adaptation qu'on va bâtir.
01:39 Il n'y a aucune fatalité.
01:40 Et je le dis très clairement à nos compatriotes des Hauts-de-France,
01:43 on continuera à vivre à Dunkerque, à Calais.
01:45 On continuera à vivre dans l'Eau-de-Maroix, et on pourra vivre, être heureux au marais,
01:51 comme dans le Montreuil-Oie, qui m'est aussi cher et qui souffre aussi beaucoup.
01:55 Comment ? En adaptant.
01:57 Il y aura peut-être des endroits où on devra créer des interdictions.
02:00 Mais surtout, on doit repenser aussi ce qu'on avait oublié.
02:04 Ceux qui, d'ailleurs, travaillent ou vivent dans le marais à Saint-Omer ou ailleurs,
02:10 me l'ont rappelé quand moi j'y suis allé.
02:12 Avant, l'évacuation vers la mer se faisait beaucoup plus simplement.
02:17 Les waterings fonctionnaient mieux, on curait plus simplement les cours d'eau,
02:24 et on avait un accès à la mer qui allait beaucoup plus vite,
02:27 qui évacuait plus de mètres cubes, parce que le port était plus adapté.
02:31 Et à travers le temps, il y a certains investissements qui n'ont pas été faits.
02:35 Nos règles se complexifiant, le coût de certaines opérations augmente.
02:39 Et là, on le faisait avec les collègues, où c'était simple et pas cher de le faire,
02:44 on a créé de telles normes qu'on ne le fait plus.
02:46 C'est ça ce qui s'est passé progressivement.
02:49 C'est pour ça qu'on a d'ailleurs confié au maire de Saint-Omer une mission
02:52 pour s'inspirer des meilleures pratiques européennes
02:54 et regarder comment on va faciliter l'écoulement de l'eau vers la mer.
02:57 Donc il y a des réponses. L'adaptation, il y a des réponses.
03:00 Et parfois, il y a des réponses, vous savez, de bon sens,
03:02 que les gens qui vivent sur ces territoires connaissent bien mieux que beaucoup.

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