• il y a 11 mois
Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, secrétaire général du parti Horizons, est l'invité de la matinale. Il défend l'intervention d'Emmanuel Macron, qui déchaîne les critiques, notamment sur la quasi absence de l'écologie dans son propos. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mercredi-17-janvier-2024-6433960

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00:00 Et avec Léa Salamé, nous recevons ce matin dans le Grand Entretien, le ministre de la
00:04 transition écologique et de la cohésion des territoires.
00:08 Vos questions sont attendues au 01 45 24 7000 et sur l'application de France Inter.
00:14 Christophe Béchu, bonjour.
00:15 Bonjour.
00:16 Et bienvenue à ce micro au lendemain de la conférence de presse du Président de la
00:21 République au cours de laquelle il a exposé les grands axes des trois prochaines années
00:26 de son second quinquennat.
00:28 Le Président s'est invité pendant 2h20 chez les Français en prime time, à la télévision,
00:34 à la radio aussi.
00:35 Dites-nous, selon vous, quel était le message ? Quel cap a-t-il fixé ?
00:39 D'abord celui de montrer qu'à un tournant du quinquennat, qui est à la fois dans une
00:44 continuité de ce qu'il a initié depuis 2017 mais qui est marqué par la nomination
00:48 de Gabriel Attal, d'un gouvernement resserré, d'un gouvernement jeune, il n'a à la
00:51 fois rien perdu de sa volonté de continuer à réformer le pays, il a fixé une liste
00:56 de nouveaux défis et de nouveaux caps qui viennent compléter ceux sur lesquels il
01:00 s'est fait élire et réélire par les Français en 2017 et en 2022.
01:04 Et cet exercice utile, précieux, en début d'année, quelques jours avant la déclaration
01:09 de politique générale de Gabriel Attal qui va avoir l'occasion de détailler un calendrier
01:12 de réforme avec des temporalités, avec des précisions sur un certain nombre de sujets,
01:17 il fixe, il pose le cadre et en ce début d'année c'est particulièrement précieux,
01:21 pas seulement pour le gouvernement mais plus largement pour expliquer au pays les grands
01:25 thèmes et les grands sujets sur lesquels on va travailler cette année.
01:27 Alors justement, les grands thèmes et les grands sujets, principalement et avant tout,
01:31 il y a l'école.
01:32 Emmanuel Macron a évoqué une France plus juste et plus forte, il a surtout, au fond,
01:36 dans son propos liminaire notamment, parlé d'école, parlé des jeunes, parlé des enfants,
01:41 des écrans, en mettant l'uniforme, la marseillaise, la régulation des écrans au cœur de ses
01:47 propositions.
01:48 C'était ça la réponse, l'uniforme, la marseillaise, la régulation des écrans,
01:54 c'est sa réponse aux besoins d'ordre et d'autorité de la France, c'est ça le
01:58 grand cap ?
01:59 C'est un des caps.
02:01 Ce que je veux dire c'est qu'on a bien vu, y compris il y a quelques mois, avec
02:05 les émeutes, avec les critiques qui ont pu arriver au moment du dernier classement PISA,
02:08 avec ce qu'on constate, qu'il y a un besoin de soutenir notre école, de faire en sorte
02:14 aussi de remettre un cadre qui soit un cadre d'autorité.
02:16 Alors j'entends ceux qui vont critiquer telle ou telle mesure mais à un moment, entendre
02:22 un président de la République qui se penche sur un sujet qui, dans beaucoup de familles,
02:25 inquiète, qui est celui de la place des écrans dans la vie des enfants, c'est plutôt quelque
02:30 chose qui me réjouit parce que ça montre une connexion avec le terrain et une capacité
02:34 à s'interroger tous azimuts sur ce qui peut relever d'un besoin de cadre et d'autorité,
02:39 sur ce qui peut relever parfois du symbole et je dirais aussi des moments républicains
02:45 dans lesquels on fait nation, quand on voit à quel point il y a des choses qui sont susceptibles
02:49 de se déliter et en même temps de regarder en face ce que sont des nouveaux défis pour
02:52 les familles et pour l'école.
02:53 Sophie Vénétité, la secrétaire générale du syndicat SNES-FSU sur l'école a trouvé
02:59 ce discours assez affligeant.
03:01 Il est consternant de voir ce président qui disserte sur l'école du passé alors qu'on
03:06 est quasiment dans une situation d'effondrement de l'école publique, dit-elle.
03:11 Que lui répondez-vous ?
03:12 Je réponds que l'exercice qui consiste à critiquer les propos du président de la
03:19 République est assez classique au lendemain d'une intervention.
03:23 Je réponds que le fait d'avoir des organisations syndicales qui par principe considèrent même
03:28 parfois que les politiques ne devraient pas se mêler de ce qui concerne l'école est
03:32 là aussi une figure rhétorique assez classique.
03:34 Mais sur le fond, reprocher au président de la République qui a lancé le dédoublement
03:39 des classes, en particulier de CP et de moyenne section dans les quartiers prioritaires.
03:45 Reprocher à un président de la République qui a remis des moyens budgétaires dans les
03:51 écoles.
03:52 Reprocher à un président de la République qui vient d'annoncer des milliards d'euros
03:56 qui vont être consacrés à ce qu'on puisse rénover thermiquement les 40 000 écoles
04:00 de ce pays.
04:01 Ne pas se préoccuper d'école, ça relève sincèrement d'une pure figure de style.
04:04 Et sur ce slogan qui a beaucoup fait parler depuis hier, qu'il a utilisé, qu'il a
04:08 revendiqué Emmanuel Macron, "Pour que la France reste la France".
04:12 Slogan qui a déjà été utilisé par LR, par Éric Ciotti, même par Éric Zemmour.
04:19 Vous avez compris ce que ça veut dire "Pour que la France reste la France".
04:21 Quel est le message ? Qu'elle n'est plus la France ?
04:24 Je ne crois pas du tout ça.
04:26 J'ai été extrêmement surpris, si vous voulez, qu'on aille chercher la paternité
04:31 sémantique d'une phrase de cinq mots.
04:33 C'est comme si on considérait qu'on ne peut plus utiliser "Merci pour ce moment"
04:36 au motif que ça a été le titre d'un ouvrage célèbre et que ce sont en quelque sorte
04:39 des droits d'auteur aversés à celles qui l'auraient dit pour la première fois.
04:42 Il y a des mots qui sont chargés.
04:46 Oui, mais ce que je veux dire c'est qu'il faut quand même qu'on fasse attention à
04:48 ne pas aller charger, y compris des phrases qui ont le mérite de la simplicité, en leur
04:53 prétend des sous-entendus qu'elles n'ont pas.
04:56 "Pour que la France reste la France".
04:59 Oubliez les comparaisons avec les autres.
05:01 "Pour que la France reste la France", ça voudrait dire qu'elle ne l'est plus ?
05:04 Je vous réponds.
05:05 Il ne vous aura pas échappé qu'on est dans des désordres géopolitiques avec le
05:09 retour de la guerre en Europe qui semblait désimpensé, avec la pression du terrorisme,
05:13 avec un sentiment à la fois global que le monde occidental aujourd'hui est en perte
05:21 de vitesse, avec des interrogations sur la place, y compris parfois sur l'actualité
05:27 des valeurs qui peuvent être défendues, y compris de la démocratie qui s'invite
05:30 ensuite chez nous sur les traditions, sur ce que sont nos identités, nos valeurs.
05:38 Et donc que le président de la République prenne le sujet à bras-le-corps en disant
05:41 qu'il faut à la fois qu'on avance dans la modernité et en même temps qu'on soit
05:44 capable de s'appuyer sur le génie de ce qu'a fait ce pays, non seulement ça ne
05:47 me choque pas et je trouve que cette phrase le résume bien.
05:49 Christophe Béchu, venons-en à votre portefeuille.
05:51 Vous n'étiez pas parmi les ministres présents hier, d'ailleurs ça a été relevé par
05:55 une question de journaliste, et pour cause, vous étiez à la cellule de crise sur la
05:59 neige, le verglas et les intempéries, on va en parler dans un instant, et ensuite vous
06:02 étiez au Sénat parce qu'il y avait un débat sur la transition écologique si j'ai
06:04 bien compris.
06:05 Pour ceux à qui votre présence a manqué.
06:08 Emmanuel Macron l'avait promis pendant sa campagne il y a deux ans, ce quinquennat
06:13 sera écologique ou ne sera pas.
06:15 Il a dit ça et il a ensuite, deux ans après, hier soir, fixé son grand cap pour le quinquennat,
06:23 pour les trois ans qui restent.
06:24 L'écologie, il n'en a pas parlé, il a fallu attendre 45 minutes.
06:28 Cette conférence de presse devait fixer le cap, le cap n'est plus l'écologie ?
06:33 Il a attendu trois quarts d'heure pour avoir la première question sur le sujet.
06:37 Il ne vous a quand même pas échappé que c'était une conférence de presse et il
06:39 a répondu aux questions.
06:40 Il avait 30 minutes, il a fait un propos liminaire.
06:43 Je vais vous répondre.
06:44 Dans son propos liminaire, il a été à ma connaissance le premier président de la République
06:47 dans ce pays, a évoqué un sujet de transition écologique qui était jusqu'à maintenant
06:52 le parent pauvre à la fois de la réflexion et des politiques publiques, la question
06:55 de l'adaptation.
06:56 L'adaptation au dérèglement climatique, qui est un chantier que nous avons lancé
07:01 il y a tout juste un an et sur lequel j'aurai l'occasion dans les tout prochains jours
07:04 de faire à la fois un point qui va venir marquer la totalité de ce semestre et comment
07:08 par rapport à un dérèglement climatique qui est réel et dont nous constatons les
07:11 effets, la sécheresse de 2022, les inondations qu'on est en train de vivre, ce qui s'est
07:15 passé à la Vésubie, le cyclone, comment on adapte notre pays, comment on les protège.
07:19 Non seulement le président a tenu un propos liminaire là-dessus, mais il l'a ensuite
07:23 décliné au moment où il a eu cette question.
07:24 Et je veux dire la chose suivante, le cap sur l'écologie a été fixé quand en septembre
07:29 2023, le président a présenté la planification écologique.
07:33 C'est à la fois la première fois que notre pays se dote d'un outil de ce type et nous
07:35 sommes le premier pays de toute l'Europe à annoncer une planification écologique,
07:40 à la mettre en œuvre.
07:41 On n'a jamais autant fait en termes de budget, on n'a jamais autant fait en termes de baisse
07:45 d'émissions et on s'apprête maintenant à décliner toute la partie biodiversité
07:49 pour laquelle une stratégie nationale a été présentée juste avant Noël.
07:51 Vous dites vous-même, Zazou, que le président de la République vient en prime time, pendant
07:55 deux heures et demie, venir expliquer, parler aux Français en ce début d'année, leur
07:58 dire "voilà mon cap pour les trois ans ça va être ça, ça, ça".
08:00 Il fait un propos liminaire de 30 minutes.
08:02 Que l'écologie n'y soit pas.
08:05 Qu'est-ce que ça veut dire en fait ? On essaie de comprendre l'exégèse.
08:09 Il a dit sur l'écologie, le temps n'est plus aux annonces, il est à la mise en œuvre.
08:12 Depuis le début du mois d'octobre, le Tour de France de l'écologie dans lequel je suis,
08:17 qui consiste à aller région par région au contact des élus locaux pour faire en
08:20 sorte que dans toutes les communes de ce pays s'invitent ces questions écologiques pour
08:24 qu'on puisse préciser un cap, maintenant avec les collectivités locales.
08:27 Le travail a été fait sur le plan de l'État, il faut maintenant que ce soit un sujet qui
08:31 soit approprié par les collectivités territoriales et par nos concitoyens.
08:34 Christophe Béchut, le président de la République a déclaré qu'il fallait supprimer les normes,
08:38 réduire les délais.
08:39 Il faut la France du bon sens contre la France des tracas.
08:42 Visait-il les normes environnementales ? Et si oui, lesquelles ?
08:46 Il vise par définition toutes les normes.
08:48 On a parfois été trop loin au nom du principe de précaution et je vais vous donner un exemple
08:53 très concret qui est d'actualité et qui concerne le Pas-de-Calais.
08:56 On a aujourd'hui des restrictions en matière de curage des cours d'eau pour des raisons
09:01 qui sont des raisons écologiques, de continuité, de faire attention sur les sédiments, etc.
09:05 Mais on s'aperçoit qu'en allant très très loin, en imposant aujourd'hui jusqu'à
09:09 9 mois d'études avant de pouvoir commencer des travaux de curage, on se complique la
09:13 vie pour protéger les populations quand on a des inondations.
09:15 Il ne s'agit pas de dire "on ne fait plus rien", il s'agit de passer de 9 mois
09:19 à 6 semaines.
09:20 C'est une manière de tenir compte d'une réalité parce qu'on a besoin de s'adapter
09:26 précisément à des dangers nouveaux.
09:27 Puisque vous parlez des habitants du Pas-de-Calais, c'est vrai qu'ils vivent une situation
09:30 très très difficile depuis des semaines et des semaines.
09:33 Vous leur dites quoi ce matin ? Quand est-ce que vous allez commencer véritablement à
09:37 pomper l'eau ? Et quand est-ce qu'il n'y aura plus d'eau ? Et est-ce que vous
09:41 leur dites, parce que vous l'avez laissé entendre, il va falloir partir, il va falloir
09:45 quitter vos habitations ?
09:46 Alors je leur dis trois choses.
09:48 Je leur dis lundi les travaux ont commencé.
09:50 C'est sur l'Audruyck par VNF des travaux de curage.
09:54 C'est sur là le fait d'enlever les embâcles.
09:57 Et à l'occasion de la visite de Gabriel Attal la semaine dernière pour son tout premier
10:01 déplacement aux côtés à la fois des habitants du Pas-de-Calais et de l'ensemble des élus,
10:08 c'est tout un plan qu'on est en train de décliner avec un volet urgence qui va
10:12 continuer à être précisé et un comité de suivi hebdomadaire que j'aurai l'occasion
10:16 d'animer très bientôt.
10:17 Deux, nous lançons ce qu'on appelle un plan de résilience.
10:22 Oublions les mots.
10:23 Ça veut dire deux choses.
10:24 Un, on ne peut pas continuer comme ça sur le plan de qui fait quoi.
10:26 Aujourd'hui, une des raisons pour lesquelles les choses sont compliquées, c'est qu'on
10:29 a des clés, des sages, les ouatringues, des EPCI.
10:33 Et derrière tous ces sigles, il y a des gens qui sur un bout du territoire ou un bout
10:37 de responsabilité, sauf que vous ne pouvez pas en particulier en matière d'évacuation
10:41 des eaux, ne pas avoir un chef et un patron et il faut qu'on mette en place un établissement
10:45 public de bassin qui permette de mettre tout le monde sous une seule bannière.
10:47 Deux, le premier job de cet établissement, ça va être de dire comment est-ce qu'on
10:53 actualise la carte des zones qui sont les zones inondables et donc quels sont les secteurs
10:57 où nous considérons désormais qu'il ne serait plus raisonnable de délivrer des
11:00 autorisations et des permis de construire, voire d'aller plus loin en assumant le fait
11:06 qu'il y a des secteurs où on pourra racheter les maisons de ceux qui sont dans des cuvettes
11:11 qui risquent d'être inondées à nouveau, en les indemnisant et donc en leur permettant
11:15 de refaire leur vie ailleurs.
11:16 Je vous signale que c'est ce qui s'est passé en Vendée après Xintia, c'est ce
11:19 qui s'est passé dans d'autres endroits de France, c'est le travail que nous lançons
11:23 en termes de cartographie avec les élus.
11:24 On va passer Christophe Béchut au Standard Inter, nous attend Marc, bonjour Marc, bienvenue.
11:29 Oui, bonjour et bonne année, merci d'avoir pris ma question.
11:33 Bonjour monsieur, bonjour messieurs, bonjour madame.
11:35 Bonjour.
11:36 Bonjour monsieur.
11:37 Ma question est la suivante, voilà, il y a en novembre vous aviez fait un petit test
11:41 sur France Inter pour savoir ce que nous pesions en termes de CO2.
11:45 Le français moyen pèse 9 tonnes, j'ai fait le test, je pèse 4,9.
11:52 Bravo, c'est très bon.
11:54 C'est rare.
11:55 La question est la suivante, est-ce que compte tenu de ce chiffre, je pourrais, le cas échéant,
12:02 bénéficier d'une réduction d'impôt et inversement, ceux qui sont en-dessus de
12:08 9 avoir donc un impôt supplémentaire ? En gros, peut-on établir une sorte de carte
12:16 de crédit carbone par exemple ?
12:18 Merci Marc pour cette question précise et intéressante.
12:22 Christophe Béchut vous répond.
12:23 J'adore l'idée parce que je pense qu'effectivement, il y a deux choses qui sont intéressantes
12:29 dans la question de Marc.
12:30 Le fait d'expliquer que l'écologie ce ne sont pas que des taxes, ça peut être
12:33 aussi des bonus et donc une manière de se retrouver avec des avantages en fonction de
12:36 son comportement et qu'ensuite nous devons faire évoluer notre fiscalité.
12:40 Le chantier de la transition fiscale est absolument incontournable si on veut réaliser la transition
12:44 écologique et que sans doute c'est autour de cette notion de carbone qu'il faudra
12:49 qu'on soit capable d'avancer.
12:50 C'est une raison pour laquelle on a augmenté de 70% par exemple le prix du kérosène à
12:54 l'occasion du dernier budget.
12:56 Pour précisément tenir compte de ce qui relâche le plus d'émissions doit faire
13:00 l'objet de la taxation la plus forte.
13:02 Retour au standard, Elisa, bonjour.
13:04 Oui bonjour Monsieur le ministre.
13:06 C'est dommage d'abandonner en grande partie l'investissement du renouvelable qui est
13:11 rapidement disponible et moins cher au profit du nucléaire.
13:16 Sachant que les 6 à 14 EPR 2.0 coûteraient 9 milliards chacun.
13:22 C'est des prototypes qu'on n'a jamais testés, on ne sait pas s'ils vont suivre
13:26 le même chemin que l'EPR de Flamanville qui a coûté 19 milliards, qui ne va peut-être
13:30 pas démarrer cette année.
13:31 C'est aussi 100 milliards de démantèlement, 100 milliards de grand carénage qui est le
13:36 rafistolage des centrales vieillissantes, 120 milliards pour le CIGEO.
13:40 Et s'agissant du renouvelable, on peut aussi s'appuyer sur les énergies hydroliennes
13:46 ou l'eau motrice et géothermie dont on ne parle jamais.
13:49 Il n'y a pas que le solaire et l'éolien.
13:51 Merci Elisa pour votre intervention.
13:55 Christophe Béchu vous répond.
13:56 On n'abandonne absolument pas le renouvelable.
13:58 On est bien sur une accélération du renouvelable, en particulier avec les parcs éoliens offshore
14:03 qui font débat cette année, avec l'éolien, avec le solaire.
14:06 Et vous avez totalement raison sur le potentiel de la géothermie qui est vraiment un des
14:10 axes sur lequel on veut mettre le cap cette année.
14:12 Pourquoi avoir supprimé les objectifs chiffrés de développement des énergies renouvelables ?
14:16 Vous avez présenté un projet de loi sur la souveraineté énergétique.
14:19 Sur l'électricité, le texte consacre le choix durable du recours à l'énergie nucléaire
14:23 et supprime les objectifs chiffrés des renouvelables.
14:26 Pourquoi ?
14:27 D'abord ce texte, il va avoir l'occasion d'être présenté.
14:29 Il ne l'a pas encore été.
14:30 On en est seulement au stade de projet.
14:31 Ensuite, il consacre le fait du choix qui est fait de relancer la filière nucléaire
14:36 parce qu'il n'y a pas de schéma aujourd'hui.
14:38 Si vous n'avez pas une source d'énergie qu'on dit pilotable, vous êtes capable
14:41 de pouvoir produire une énergie décarbonée de manière certaine.
14:44 Ce qu'on voit aujourd'hui en Allemagne avec à la fois une progression forte du renouvelable,
14:48 mais à côté de ça, un usage intensif au charbon montre la limite d'un modèle
14:53 dans lequel en termes à la fois d'émissions par personne et de compétitivité pour l'industrie,
14:57 il y a une difficulté.
14:58 Et on a deux enjeux.
14:59 On a l'enjeu de comment on produit l'énergie, mais on a l'enjeu de comment on réindustrialise
15:03 pour ne pas être dans une écologie hypocrite qui consiste à délocaliser au bout du monde
15:08 en regardant nos émissions nationales sans regarder le bilan global.
15:11 Christophe Béchefu, question sur l'appli que beaucoup de gens se posent.
15:14 Beaucoup de questions sur ce thème-là.
15:17 François, comment expliquer la séparation des ministères de l'énergie désormais
15:21 joints à Bercy, à celui de l'écologie ?
15:23 Ça, c'était une des grandes annonces de la semaine dernière au moment du gouvernement.
15:27 Donc l'énergie passe désormais chez Bruno Le Maire, passe à Bercy.
15:31 Le WWF a qualifié d'inquiétante la disparition du ministère de la transition énergétique
15:36 dans l'organisme gouvernemental et son rattachement au ministère de l'économie.
15:39 Qu'est-ce que vous répondez ?
15:40 Je réponds que dans quelques jours, les décrets d'attribution viendront préciser les choses.
15:43 La transition énergétique, c'est deux choses.
15:45 Ce n'est pas que l'énergie.
15:46 C'est l'efficacité énergétique et la sobriété.
15:48 Ce sont des thématiques sur lesquelles j'aurai des occasions et de m'exprimer et d'avoir
15:52 des responsabilités.
15:53 C'est la production d'énergie qui, compte tenu en particulier de l'enjeu nucléaire
15:57 et du soutien à la réindustrialisation, représente aujourd'hui un défi qui est économique.
16:03 On a le défi écologique de moins consommer d'énergie et on a le défi économique de
16:08 faire en sorte de réindustrialiser le pays.
16:09 Justement, compte tenu du défi immense que représente l'énergie, on l'a vu encore
16:13 plus depuis la guerre d'Ukraine.
16:14 Ça ne méritait pas un ministère à soi ?
16:17 On ne peut pas à la fois souhaiter qu'il y ait un resserrement du nombre de ministres
16:21 et à la fois considérer qu'à chaque fois qu'il y a un thème, ça mérite un ministère.
16:24 Je pense que c'est franchement un sujet qui peut être partagé entre économie et écologie.
16:28 Emmanuel Macron n'a pas été totalement clair sur sa réponse.
16:33 Les prix de l'électricité vont-ils augmenter au 1er février ? De combien vont-ils augmenter ?
16:36 De 10% comme on l'entend ?
16:37 La décision sera prise dans les prochains jours.
16:41 Ce qui est certain, c'est qu'on a un enjeu après avoir protégé, après avoir
16:46 mis jusqu'à 100 milliards d'euros dans les boucliers tarifaires pour ne pas répercuter
16:50 les hausses de prix.
16:51 Il faut qu'une partie de ces hausses, on les retrouve parce que l'enjeu, ce sont
16:54 les investissements qu'on doit faire, que ce soit dans le renouvelable ou dans le nucléaire.
16:58 Et jusqu'à maintenant, on a beaucoup utilisé l'argent public pour couvrir une partie
17:03 de ses dépenses.
17:04 Il faut que cet argent public, on l'investisse maintenant dans des alternatives aux fossiles
17:08 et donc qu'on soit capable d'équilibrer nos dépenses tout autant que notre mix énergétique.
17:14 Christophe Béchuléa le rappelait tout à l'heure, vous n'étiez pas présent parmi
17:17 les membres du gouvernement hier soir lors de la conférence de presse car vous teniez
17:21 la cellule ministérielle sur la neige et le froid.
17:24 31 départements en vigilance orange ce matin.
17:29 Les premières neiges tombées la semaine dernière avaient entraîné bouchons, accidents, beaucoup
17:33 de pagailles.
17:34 Les élus locaux avaient déploré un déficit d'informations.
17:36 Là vous avez mieux anticipé, pas de pagailles aujourd'hui et demain sur les routes ?
17:40 La semaine dernière, la vigilance météo avait été déclenchée de manière trop tardive.
17:46 Et donc il y avait eu effectivement un défaut d'anticipation en particulier sur la circulation
17:49 des poids lourds ou sur le déploiement des saleuses.
17:51 Hier, on avait à la fois les prévisions qui sont intervenues plus tôt et on a pris
17:54 des décisions pour que dès 22h, on ait des interdictions de circulation de poids lourds.
17:59 On suit la situation.
18:00 Dans la journée, on va avoir un redout sur une large partie du pays et donc on n'a
18:04 pas beaucoup d'inquiétudes sur le verglas mais on a ce soir des prévisions qui laissent
18:07 penser qu'on pourrait avoir des chutes abondantes de neige à peu près sur la même partie
18:09 du pays que celle qui a été concernée hier et on va prendre dans la journée des décisions
18:14 sur le fait de savoir si on doit restreindre cette circulation.
18:16 Non, ça ne l'est pas parce qu'on attend de savoir, pour le proportionner, à la fois
18:21 quels territoires, quels horaires.
18:23 On annoncera des choses en fin d'après-midi.
18:25 Quatre sans-abri sont morts de froid depuis le 1er janvier.
18:28 Pascal Brice, le président de la Fédération des Acteurs de Solidarité a dit ce matin
18:31 aux Parisiens qu'il y en aura d'autres, des morts, que c'est inéluctable.
18:34 Il ajoute qu'on ne peut déjà plus s'occuper de tous les sans-abri.
18:38 Qu'est-ce que vous lui dites ce matin ?
18:39 Je lui dis que ce sujet c'est toujours un drame, que chaque mort c'est toujours un drame,
18:48 que malheureusement, même si souvent on se concentre sur ce sujet en hiver, on a parfois
18:52 plus de décès dans la rue en plein été au moment des vagues de chaleur qu'on peut
18:56 en avoir pendant l'hiver parce qu'il y a sans doute davantage d'attention.
18:59 Je peux vous dire que j'étais avec le SAMU social en Marraude il y a quelques jours.
19:03 Je veux vraiment rendre hommage à tous ceux qui assurent ce travail.
19:05 Le gouvernement vient de débloquer, il y a dix jours, 120 millions d'euros supplémentaires
19:09 pour créer 10 000 places de plus que les 203 000 qui existent déjà.
19:12 On est sur des chiffres jamais atteints dans notre pays.
19:15 Juste pour l'île de France.
19:16 Vous avez raison, mais il y a 330 000 personnes sans-abri aujourd'hui selon les chiffres
19:21 de la Fondation Abbé Pierre.
19:23 Il n'y a que 200 000 places d'urgence.
19:25 Je vous le redis, on était à 100 000 il y a cinq ans.
19:28 On a franchi le cap des 200 000, on en a rajouté.
19:31 Et vous avez ensuite des diversités de situations.
19:33 A l'occasion de cette Marraude, on a vu des gens qui font parfois ce choix.
19:37 On voit au contraire des gens qui sont dans la détresse et qui peuvent chercher des endroits
19:41 pour s'abriter.
19:42 En ce moment, ce sont des gymnases, des lycées qui sont ouverts.
19:44 Il y aura d'autres annonces qui vont être...
19:45 Mais on est loin de la promesse d'Emmanuel Macron en 2017.
19:48 Je ne veux plus d'ici la fin de l'année avoir des femmes et des hommes à la rue.
19:51 C'est un combat qui se poursuit, je vous le confirme.
19:53 L'épisode de froid dure depuis dix jours maintenant.
19:56 Et puis il y a ces chiffres de l'UNICEF qui parlent de 3000 enfants qui dorment dans
20:01 la rue.
20:02 C'est une augmentation de 40% en un an.
20:04 Évidemment, on pense à eux ce matin depuis dix jours avec cette vague de froid.
20:07 3000 enfants qui dorment dans la rue aujourd'hui en France, Monsieur le Ministre.
20:11 C'est très exactement la raison pour laquelle les 10 000 places qui ont été annoncées
20:14 la semaine dernière, elles sont fléchées vers les femmes et les enfants de manière
20:17 spécifique.
20:18 Et ces 120 millions d'euros, ils sont la résultante de ces comptages.
20:22 Tout autre question à présent, puisque c'est l'actualité, on vous fait réagir sur l'actualité.
20:27 Rachida Dati a annoncé il y a quelques minutes sa candidature à Paris.
20:31 C'est une bonne candidate ?
20:32 Vous me la prenez, mais ce n'est pas réellement une surprise.
20:36 Je pensais même à dire qu'elle l'avait déjà annoncée pour être tout à fait honnête.
20:39 Elle le confirme, depuis qu'elle est ministre.
20:41 Elle dit cette phrase "je ne vais pas mentir, mon objectif c'est Paris".
20:45 C'est Paris, c'est donc pas la culture ?
20:46 Parce que vous pensez qu'on ne peut pas avoir plusieurs objectifs ?
20:50 Elle dit "mon objectif".
20:52 Oui, mais son quotidien, son ambition, je l'ai entendu il y a quelques jours, c'est
20:57 bien la culture pour tous.
20:59 Qu'ensuite elle se fixe comme objectif et comme ambition personnelle dans deux ans d'être
21:05 candidate à la mairie de Paris et élue, encore une fois, ça ne surprendra personne.
21:08 Ça ne vous surprend pas ? Vous ne m'avez pas répondu si c'est une bonne candidate
21:11 à vos yeux ?
21:12 Ecoutez, l'offre aujourd'hui n'est pas disponible.
21:15 Et mon sujet principal, ce ne sont pas les élections municipales de 2026.
21:18 C'est bien le quotidien du gouvernement, le cap sur lequel nous devons avancer et
21:21 la façon dont Gabriel Attal va à la fois demain nous réunir à l'occasion d'un
21:27 premier séminaire pour justement de manière collégiale fixer le cap.
21:29 Allez, un dernier mot très rapide sur Emmanuel Macron qui a demandé de l'indulgence pour
21:34 la nouvelle ministre de l'éducation à Mellywood et à Castera après son propos
21:39 maladroit dit le président sur l'école publique et les problèmes de remplacement
21:45 d'enseignants.
21:46 Vous avez dit qu'elle a bien fait de s'excuser.
21:48 Le sujet est clos pour vous ?
21:49 Pour moi, le sujet est clos à partir du moment où la ministre a à la fois s'est excusée
21:54 ou le président a constaté qu'il avait été heureux qu'elle puisse s'excuser.
21:58 Je pense que le vrai sujet…
21:59 Il peut rester à son poste ?
22:00 Le vrai sujet maintenant, c'est celui de notre école.
22:04 C'est les moyens qu'on donne aux professeurs.
22:06 C'est comment on lutte contre ce fléau du non-remplacement.
22:08 C'est comment on accompagne cette relève.
22:12 La jeunesse, ce sont ceux qui un jour seront dans ce plateau à vos places, à la mienne.
22:17 Et donc tout le sujet, c'est comment on leur permet de pouvoir prendre le relais dans
22:21 les meilleures conditions possibles.
22:22 Merci Christophe Béchut d'avoir été à notre micro.

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