«On est passé du conservateur au réactionnaire» : Yannick Jadot éreinte l’intervention du président

  • il y a 8 mois
Le sénateur écologiste de Paris ne mâche pas ses mots à l’égard du chef de l’État, au lendemain de sa prestation télévisée. L’ancien candidat à la présidentielle appelle à la démission de la ministre de l’Education nationale Amélie Oudéa-Castéra. « Parce qu’elle n’est compétente », reproche-t-il.

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Transcript
00:00 Qu'est-ce que vous pensez de toute cette séquence sur la position d'Amélie Oudéa Castérain ?
00:04 Est-ce que vous appelez à sa démission ?
00:06 Oui, parce qu'elle n'est pas compétente.
00:09 Le sujet, c'est pas la faute politique qu'elle a commise.
00:12 C'est évidemment une insulte pour l'ensemble de la communauté éducative,
00:17 pour nos enfants, pour la jeunesse, pour les enseignants,
00:20 pour les autres membres de la communauté éducative.
00:23 D'être traité, stigmatisé de cette manière, c'est une faute.
00:27 Mais c'est surtout qu'elle connaît pas ce secteur.
00:29 Vous n'êtes pas rassuré dans l'hémicycle cet après-midi ?
00:31 Ah ben non ! On a l'impression qu'elle est là pour faire du coaching d'entreprise.
00:35 Elle nous dit "mais allons-y, on va y arriver, soyons modernes, soyons volontaires".
00:40 Mais enfin, on parle du premier budget de l'État,
00:44 on parle d'une école qui est en crise,
00:46 on parle d'enseignants qui sont terrifiés aujourd'hui,
00:49 parfois face à des enfants, parce que les classes sont surchargées,
00:53 parce qu'ils ont du mal à vivre eux-mêmes, les enseignants, de leurs revenus,
00:58 parce qu'ils savent que la formation initiale comme la formation continue sont défaillantes.
01:03 C'est là qu'on attend le gouvernement.
01:06 Et là, on a des exercices, c'est un gouvernement TikTok.
01:09 On a des exercices de communication en permanence,
01:12 et je pense que tout ça doit absolument effrayer les Français,
01:16 parce qu'ils se disent "au fond, si la démocratie telle qu'elle est exercée par le président de la République,
01:21 elle ne répond pas à mes questions du quotidien,
01:24 le logement, la santé, mon salaire, le dérèglement climatique,
01:28 et si c'est ce spectacle-là, pourquoi défendre la démocratie ? Vous voyez le danger ?
01:32 – Est-ce que vous retenez de l'exercice d'hier, de ce grand oral,
01:35 cette conférence de presse, et ces 8 millions de téléspectateurs
01:39 de la part du chef de l'État, qu'est-ce que vous avez évoqué de cet exercice ?
01:41 C'est de la communication politique ?
01:42 – Écoutez, je vais vous dire la vérité.
01:44 J'ai regardé le début, quand j'ai vu qu'il n'annonçait rien,
01:48 à part, si vous voulez, là on a eu le même exercice du gouvernement.
01:52 Si franchement, à chaque fois que le président de la République
01:54 ou les membres du gouvernement mettent 1 euro dans une tirelire,
01:58 dès qu'ils utilisent "réarmement", "réinvention", "remachin", "retruc",
02:04 je vous assure que la dette de l'État français va vite disparaître.
02:07 Ce que je veux dire, c'est qu'à un moment donné,
02:09 c'était tellement de l'autosatisfaction, heureusement qu'il y avait les journalistes,
02:13 heureusement qu'il y a la presse pour poser les bonnes questions,
02:15 c'était une telle autosatisfaction que je suis passé sur "Allemagne, France, Lernbal".
02:19 L'un de ces réarmements, c'est le réarmement démographique face au...
02:22 Ah le réarmement, hein ?
02:24 Oui, c'est pour ça que je vous pose la question.
02:26 C'est l'un des réarmements évoqués hier à la conférence de presse,
02:29 avec des annonces.
02:30 Un congé de naissance mieux rémunéré que le congé parental
02:32 et un plan contre l'infertilité.
02:34 Mais vous avez dénoncé, les écologistes, votre chef de file,
02:37 un discours paternaliste. Pourquoi ?
02:39 Bah écoutez, ce gouvernement, il nous parle du travail,
02:43 il nous parle de la patrie...
02:46 Et il nous parle de la famille.
02:49 Ça résonne quand même dans nos trucs.
02:51 Quand on parle de l'école...
02:53 Ça résonne comme quelque chose de profondément réactionnaire.
02:57 On est passé du conservateur au réactionnaire.
03:00 C'est-à-dire qu'on a un discours d'un président de la République,
03:03 plutôt que de répondre à la fois, de nous donner une vision pour la France.
03:07 On est quand même dans un contexte international absolument dramatique.
03:11 Le logement, il n'y a toujours pas de ministre,
03:12 alors que c'est la première préoccupation.
03:14 C'est un secteur en crise profonde.
03:16 L'école, l'hôpital, le dérèglement climatique,
03:19 pas un mot sur ces sujets de fond,
03:22 pas de réponse sérieuse à ces sujets de fond,
03:25 un exercice d'autosatisfaction.
03:27 Alors ils réarment, ils réarment.
03:29 On a l'impression qu'au fond, ils ont trouvé un slogan
03:33 pour occuper les médias et finalement désespérer tout le monde de la politique.
03:37 C'est dramatique dans le contexte où nous vivons.
03:39 Il nous reste une minute.
03:40 Yannick Jadot, j'avais une dernière question,
03:41 puisque vous êtes élu parisien ce matin.
03:43 Rachid Haddassi a dit "moi je suis élu parisien,
03:46 mon objectif c'est Paris.
03:47 Moi j'ai une volonté, c'est de rassembler tous ceux qui veulent que ça change à Paris.
03:50 Je suis déterminé", c'est dans trois ans bien sûr,
03:53 j'ai toujours dit, mais elle sera donc bien candidate à l'élection municipale en 2026.
03:56 Qu'est-ce que ça vous évoque ?
03:57 Écoutez, une insulte au monde de la culture,
03:59 qui a besoin de soutien et on sait l'importance de la culture,
04:02 y compris dans ces situations de tension des sociétés.
04:05 Une insulte aux parisiennes, aux parisiens.
04:07 Et c'est du pur Rachid Haddassi.
04:10 C'est-à-dire que le président de la République,
04:12 dans les yeux des Français, le soir dit
04:14 "mais jamais on a discuté de Paris avec Rachid Haddassi,
04:19 jamais, oh mon Dieu, jamais je rosais".
04:22 Et Rachid Haddassi s'en filtre
04:24 dès 8h, 9h après la déclaration du président de la République,
04:28 dit "le monde de la culture, je m'en fous,
04:31 je ne suis ministre que pour être candidate à Paris".
04:34 Elle a pas dit qu'elle s'en foutait du monde de la culture, mais elle...
04:36 On a quand même, depuis le début, on a bien compris
04:39 qu'elle était ministre de la culture pour obtenir le soutien des macronistes
04:42 à l'élection parisienne.
04:44 Et c'est comme la ministre de l'éducation,
04:47 c'est comme d'autres ministres,
04:49 on a l'impression que personne ne s'intéresse
04:52 à sa propre responsabilité.
04:54 Encore une fois, on joue avec les ministères comme si,
04:56 entre les vieux grognards qui sont restés,
04:59 les derniers fidèles qui ont accepté cette dérive très à droite du macronisme,
05:04 et puis les intrigants ou l'intrigante,
05:06 on a l'impression qu'on s'est répartis au hasard, les ministères, pour s'amuser.
05:09 Et ça, c'est pas bien pour les Français.
05:11 – Merci Yannick Zadehau pour cette déclaration en direct
05:13 au micro de Public Sénat.
05:15 [Musique]

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