Jordan Bardella s'exprime après sa rencontre avec Gabriel Attal à Matignon.
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00:00 Je vous coupe Emmanuel Frioretto direct, on écoute Jordan Bardet là.
00:04 Le sujet que j'ai en priorité en cette rentrée, d'abord l'augmentation prévue au 1er février des tarifs de l'électricité,
00:10 qui est je crois une inquiétude majeure pour la France du travail, pour les classes populaires et les classes moyennes,
00:15 qui aujourd'hui n'arrivent plus à payer leurs factures d'énergie.
00:19 Je lui ai demandé de renoncer à cette hausse considérant qu'elle serait la goutte de trop,
00:23 non seulement pour les familles françaises, mais aussi pour nos chefs d'entreprise.
00:27 J'ai évoqué également avec le Premier ministre le mouvement de colère qui s'élève en ce moment même
00:33 auprès des agriculteurs et des paysans en France, mais aussi partout en Europe.
00:38 Je crois que nous rentrons dans la décennie critique en matière d'agriculture
00:41 et que la colère de nos agriculteurs ne peut pas rester sans réponse.
00:46 Nos agriculteurs nourrissent le pays, ils sont une fierté pour notre patrimoine,
00:51 pour notre héritage, pour notre économie et nous devons évidemment les défendre,
00:54 les protéger de la concurrence internationale des loyales et faire en sorte qu'ils puissent vivre de leur travail.
00:59 Ce sont les deux sujets sur lesquels j'ai alerté le nouveau Premier ministre
01:03 en lui demandant des mesures extrêmement concrètes et rapidement.
01:06 Est-ce que vous avez eu des réponses ?
01:09 Je pense que ce n'était pas l'objet de l'entretien.
01:12 En tout cas, on va attendre maintenant la déclaration du Premier ministre
01:16 dans la présentation de son discours de politique générale.
01:20 Je regrette qu'il ne se soumette pas à un vote de confiance.
01:23 Maintenant, il n'a pas de majorité et donc cette décision peut s'expliquer.
01:27 Quelle solution vous prenez pour les agriculteurs ?
01:32 Je crois que les agriculteurs ne souhaitent pas vivre d'aide permanente,
01:36 ils veulent pouvoir vivre de leur travail.
01:38 Moi, je souhaite que l'agriculture française soit protégée,
01:41 qu'on puisse la sortir de l'ensemble des accords de libre-échange,
01:44 dans une exception agriculturelle, pour permettre à nos agriculteurs
01:48 de ne pas être mis en concurrence avec des produits du bout du monde
01:51 qui ne respectent aucune des normes économiques, sanitaires ou sociales
01:54 qui sont pourtant imposées aux agriculteurs français.
01:57 Deuxièmement, il faut mettre fin à la folle stratégie de la ferme à la fourchette
02:01 dans laquelle est engagée l'Union européenne,
02:03 qui veut précisément la mort de notre agriculture
02:06 et l'augmentation de nos importations.
02:08 Je conteste cette logique et je crois qu'il faut décréter l'état d'urgence agricole
02:12 et instaurer le patriotisme économique pour protéger nos agriculteurs.
02:15 Le Premier ministre m'a écouté, c'était républicain, parfaitement courtois
02:21 et je l'ai alerté sur ce qui me semblait être les inquiétudes aujourd'hui
02:25 de beaucoup de nos concitoyens dans le pays.
02:27 Vous réjouissez d'avoir un traité avec Gabriel Attal ?
02:30 Vous êtes de la même génération, vous avez souvent débattu sur les plateaux télé.
02:33 La question de la génération est, à mon avis, secondaire.
02:37 Je pense que là, je n'ai tant rien à un gage d'efficacité
02:40 et que par conséquent, Gabriel Attal, comme Premier ministre,
02:43 sera jugé non pas à ce qu'il aime, mais à ce qu'il fait et à la politique qu'il conduit.
02:46 De ce point de vue-là, je viens de dire aux Français, malheureusement,
02:49 que rien ne changera parce que l'équipe ministérielle reste la même autour de lui.
02:53 M. Darmanin, M. Le Maire, M. Dupond-Moretti,
02:55 qui accusent en matière d'immigration et d'insécurité
02:58 tous les records franchis depuis l'élection d'Emmanuel Macron
03:01 et surtout le cap politique restera le même.
03:04 Le Président de la République l'a encore redit.
03:06 Je crois que les Français attendent aujourd'hui des responsables politiques
03:10 qui rétablissent l'autorité dans le pays, qui se mettent au service du bien commun
03:13 et c'est en tout cas ce que nous continuerons de porter dans cette année électorale 2024.
03:17 Justement, c'est aussi un face-à-face entre deux têtes d'affiche pour ces élections européennes.
03:21 Vous êtes tête de liste, il n'est pas officiellement tête de liste,
03:23 mais il va mener la campagne pour la majorité.
03:26 Je crois comprendre que c'est l'une des missions que lui a confiée le Président de la République.
03:31 Peut-être aurais-je l'occasion de débattre avec Gabriel Attal
03:35 ou avec la tête de liste qui sera choisie par Renaissance.
03:38 En tout cas, ces élections européennes du mois de juin, du 9 juin prochain,
03:42 sont des élections de mi-mandat.
03:43 Les Français devront s'exprimer sur la politique du gouvernement.
03:47 Ils devront sanctionner l'Europe de Macron.
03:48 Je crois que le parti politique qui ressortira en tête de ces élections européennes
03:52 sera aussi le parti politique qui sera en charge de préparer l'alternance.
03:56 Nous, nous préparons l'alternance et nous entendons bien succéder Emmanuel Macron.
04:01 Vous distez bien que vous disperdez l'anomination de Gabriel Attal.
04:04 Est-ce que vous partagez ce constat ?
04:06 Je préférerais que le Président de la République déploie une arme anti-inflation, par exemple,
04:10 ou une arme anti-insécurité.
04:11 Je pense que pour le pays, ça sera peut-être un peu plus utile qu'une arme anti-bardella.
04:14 Il y a un documentaire qui a été diffusé hier soir à la télévision sur France 2,
04:18 complément d'enquête.
04:20 Est-ce que vous l'avez regardé ?
04:21 Qu'en avez-vous pensé ?
04:22 Il y a notamment cette séquence, ce témoignage qui explique
04:25 que vous avez tenu il y a quelques années un compte Twitter anonyme
04:29 avec des propos racistes, homophobes et autres.
04:32 D'ailleurs, la personne qui m'accuse d'avoir tenu ce compte s'est rétractée,
04:36 estimant avoir été manipulée par France Télévisions.
04:39 Donc, il n'y a absolument rien dans ce complément d'enquête.
04:41 Je n'ai pas tenu et je ne tiens pas de compte Twitter anonyme.
04:44 Je n'ai qu'un seul compte Twitter.
04:45 J'assume l'ensemble de mes propos.
04:48 Et que le service public s'agite à quelques mois d'élection européenne,
04:52 c'est sans doute bon signe.
04:53 Les Français ne seront pas du pan.
04:55 Est-ce que vous l'avez regardé, ce documentaire ?
04:57 Je ne l'ai pas regardé, puisque j'avais hier un dîner.
05:01 Mais j'ai vu quelques extraits ce matin au réveil.
05:04 Et je pense qu'il n'en restera pas grand-chose.
05:07 Mais j'ai bien compris en politique que j'étais particulièrement sur un escalier.
05:14 Et qu'on allait probablement dans les prochains mois,
05:16 au fur et à mesure que je monte les marches,
05:18 tenter de me faire chuter de cet escalier, c'est probablement mal me connaître.
05:22 Car je suis assez solide.
05:24 Montrez la quantité de travail, ou le peu de travail que vous avez pu fournir au Parlement européen.
05:30 Est-ce que c'est une désinformation, d'après vous ?
05:33 Non seulement c'est une désinformation,
05:35 mais je pense que si les Français avaient des reproches à me faire
05:39 sur mon travail de responsable politique et de parlementaire,
05:41 sans doute ne serions-nous pas crédités en tête des intentions de vote des prochaines élections européennes.
05:46 Je pense que les Français sont extrêmement lucides.
05:48 Et je pense qu'ils sont un peu plus objectifs qu'une partie du service public.
05:51 Comment vous qualifieriez votre implication au sein du Parlement européen ces dernières années ?
05:55 Je vous réponds en question sur la rencontre que j'ai eue avec Gabriel Attal.
05:57 On ne va pas faire la campagne européenne avant le début de la campagne européenne.
06:01 Vous avez aussi porté votre casquette de candidat aujourd'hui.
06:03 Vous nous avez parlé des européennes il y a un instant.
06:05 Je suis venu avec ma casquette de porte-voix des Français
06:08 qui ont voté pour Marine Le Pen lors de la dernière présidentielle
06:12 et de ceux qui s'apprêtent à le faire pendant les élections européennes.
06:15 Va-t-il y avoir d'autres rendez-vous avec le Premier ministre ?
06:18 Je ne sais pas.
06:19 En tout cas, nous sommes évidemment disposés, à chaque fois qu'on en a l'occasion,
06:24 d'aller porter la parole des Français, de ceux qui nous font confiance,
06:28 de cette France du travail, de l'effort, du mérite,
06:31 de cette France qui ne veut plus prendre sa part en matière d'immigration
06:34 et de le faire à chaque fois que nous en avons l'occasion,
06:37 soit devant les Français lors des élections, soit à la table du pouvoir.
06:40 Ça leur fait sans doute un peu de bien d'entendre ce que vivent les Français.
06:43 Sur le prix de l'électricité ?
06:45 Parce que l'invitation a été faite au chef de parti
06:50 et que nous avons décidé que je représenterais le Rassemblement national aujourd'hui.
06:54 Mais tout va très bien avec Marine Le Pen, je vous rassure.