Gabriel Attal fait déjà face, ce lundi 5 février, à une motion de censure, près d'un mois après son arrivée à Matignon.
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00:00 Vous êtes le meilleur ami de M. Bardella.
00:03 Plus vous disloquez le pacte républicain, plus vous abîmez le
00:08 contrat social et les mécanismes qui l'ont préservé depuis 1945.
00:12 Plus vous agitez les thèmes de l'extrême droite, plus il y a de
00:15 place pour la discorde, la fracture, la haine des Français les
00:18 uns contre les autres. Parfois même, vous êtes le frère
00:22 jumeau de M. Bardella. Jumeau, on l'a vu hier quand il
00:27 s'agit d'infliger du travail forcé aux allocataires du RSA.
00:30 Jumeau, quand pour la première fois depuis la Seconde Guerre
00:33 mondiale, votre majorité a voté une loi relative à l'immigration avec
00:36 le soutien de l'extrême droite. Jumeau, quand il s'agit de reprendre
00:40 les slogans de la chaîne de M. Bolloré et de lui offrir le départ
00:43 des rares ministres qui osent dire la vérité à son sujet.
00:46 Jumeau, dans votre conception de l'école, et je veux m'y attarder un
00:50 instant parce qu'elle est au coeur de la refondation de notre pacte
00:53 républicain. Vous et lui partagez un même
00:57 diagnostic sur l'école. C'est le monde vu par ces news.
01:00 Elle serait pour vous l'école malade d'un manque d'autorité.
01:03 Mais la réalité, c'est que l'école est malade d'un manque d'égalité.
01:06 L'école de notre pays, c'est en effet comme un hôpital qui soignerait
01:10 très bien les patients en bonne santé.
01:12 C'est la reproduction sociale. C'est en fait cette situation que
01:15 vous voulez amplifier. Vous êtes habité par une vision de
01:17 la société et de l'école qui est parfaitement bien résumée par le
01:21 président Macron lui-même. D'un côté, ceux qui réussissent,
01:24 de l'autre, ceux qui ne sont rien. Votre vision de l'école, c'est
01:27 celle qui consiste à considérer que la réussite des meilleurs peut être
01:30 entravée par ceux qui n'y arrivent pas aussi bien.
01:32 De cette analyse procède aussi la validation morale, du séparatisme
01:35 scolaire, du refus de la mixité, y compris de genre, au plus haut
01:38 sommet du ministère de l'Education nationale.
01:41 Vous voyez la République et son école comme un casino.
01:44 Faisons l'égalité des chances et adviennent que pourra.
01:47 Alors moi, j'assume, face à vos obsessions inégalitaires, que
01:50 l'obsession de l'égalité. Nous refusons de croire à vos
01:53 fables d'une école d'antan fantasmée.
01:56 Nous voulons donner à l'école la force de la promesse républicaine
01:59 en lui octroyant les moyens nécessaires pour accomplir sa mission,
02:02 en repensant la façon dont on enseigne et dont on apprend, en
02:05 renforçant par l'éducation populaire, la culture, le droit aux
02:08 vacances, l'alliance éducative qui permet à chaque élève de trouver
02:11 confiance en lui. Vous êtes en train de casser notre
02:14 service public d'éducation, pas après pas, marche après marche,
02:17 sans que la représentation nationale puisse donner son avis et encore
02:20 moins son aval. Le collège unique, c'est apprendre
02:23 ensemble, faire société ensemble. Ce n'est pas apprendre séparément
02:26 avec le même uniforme dans le même lieu.
02:29 La décision de mettre en place des groupes de niveau qui vont assigner
02:32 à résidence toute une population d'élèves fragiles, majoritairement
02:35 issues des catégories populaires, ne peut se faire par simple décret.
02:38 Nous vous demandons de sursoir à ce projet pour permettre aux
02:41 parlementaires de faire face à la situation.
02:44 - Richard Ferrand: Merci. La séance est terminée.
02:47 de pouvoir en débattre et de trancher la question.