L'invité de 7h45 - Pascal BOLO
Président de la Semitan et adjoint au maire de Nantes
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00:00 Notre invité ce lundi à 8h moins le quart est le président de la CEMITAN, Pascal Bollot, adjoint au maire de Nantes chargé des finances.
00:05 Il est avec vous Nicolas Crosel.
00:07 Bonjour Pascal Bollot.
00:08 Bonjour.
00:08 Ce matin les syndicats CGTFO, CFDT de la CEMITAN se rassemblent le placement d'Est-France Bellevue à Nantes
00:16 pour demander une fois de plus le déplacement des terminus de plusieurs lignes depuis des mois pour la sécurité des chauffeurs.
00:23 Ils veulent continuer de desservir mais ne plus patienter là pour repartir dans l'autre sens. Pourquoi vous refusez ça ?
00:29 Alors il y a des choses qui se mélangent un peu sur ce lieu de la placement d'Est-France et qui n'ont rien à voir les unes avec les autres.
00:37 Il y a eu ces derniers temps en placement d'Est-France un climat de violence et de tension dû au trafic de stupéfiants qui a été très important.
00:47 Et qui même s'il n'entraînait pas d'agression directe de nos conducteurs et conductrices faisait un climat tout à fait détestable pour apaiser les choses.
00:58 Nous avons de manière provisoire et ça a été annoncé comme provisoire, je vais vous dire pourquoi, déplacé le lieu de régulation des chauffeurs.
01:05 On n'a pas changé les terminus, on a changé les lieux de régulation.
01:08 C'est ce qu'ils demandent d'ailleurs, de pouvoir réguler.
01:10 Des fois ils disent changement de terminus, ce n'est pas très clair.
01:13 Pour qu'on comprenne bien, la régulation c'est le moment où ils ont fini la ligne, ils vont se garer, ils attendent l'heure pour repartir.
01:18 Ils vont se garer, ils attendent pour la prochaine rotation.
01:20 On a apporté cette réponse, les choses se sont calmées.
01:26 Et puis il y a, Place Madesfrance, des travaux extrêmement importants qui sont liés au projet du Grand Bellevue.
01:32 Et la solution à notre souci, ce n'est pas un bricolage qui est toujours compliqué sur le plan logistique et technique à faire sur les lignes de transport.
01:42 C'est les travaux et l'aménagement de la place du Grand Bellevue qui va changer le lieu de régulation.
01:48 Et qui va faire qu'ils seront plus nombreux dans un espace plus sécurisé, plus surveillé.
01:53 Donc ça c'est la perspective d'avenir.
01:56 - Mais c'est dans combien de temps ? - C'est la perspective d'avenir.
02:00 - On ne sait pas quoi. - Je sais bien.
02:03 Il y a eu un autre fait qui s'est produit, mais qui n'a rien à voir avec ce climat.
02:07 - Les tirs de plomb sur un bus.
02:08 - Et qui est les tirs de plomb sur un bus d'une compagnie affrétée, mais ça aurait pu être un des autres, ça n'a pas d'importance.
02:13 Et ce tir de plomb, il n'a rien à voir avec le reste du climat.
02:19 - Et non pas vous dire ça, c'est pas très agréable de se prendre des tirs de plomb à 7h du matin quand même.
02:22 - C'est pas agréable, mais ça peut arriver n'importe où.
02:25 Ça peut arriver à n'importe quel moment sur notre réseau.
02:28 On est dans une agglomération de 600 000 habitants,
02:31 qui concentre beaucoup d'atouts, mais les mêmes difficultés que toutes les agglomérations de 600 000 ou 700 000 habitants.
02:38 - Et donc vous le négligez ce moment ?
02:40 - Ces choses-là, elles se traitent par la prévention, et on le fait énormément en la matière.
02:46 Elles se traitent par la réactivité de l'intervention des forces de l'ordre quand il se passe quelque chose.
02:51 Elles se traitent par la sévérité des peines qui sont prononcées à l'égard des coupables.
02:55 - Après eux ils disent "vous attendez quoi ? Vous attendez qu'il y ait un drame pour agir ?"
02:58 - Mais on n'attend pas qu'il y ait un drame pour agir.
03:00 Là, il n'y a eu absolument aucun blessé, et heureusement,
03:04 les attaques de bus par arme à feu sont quand même extrêmement rares.
03:09 Donc ce que je dis c'est qu'il ne faut pas être dans le déni,
03:12 mais il ne faut pas être non plus dans la dramatisation de choses.
03:18 J'entendais votre ministre syndicaliste de la Sénat qui nous disait...
03:23 - À 7h30 on a entendu le syndicaliste de la Sénat, Nicolas Toquet,
03:24 qui disait qu'il y a des familles entières qui ont peur de voir partir le papa conduire les bus le matin.
03:28 - Oui mais il faut leur dire que le plus dangereux c'est de prendre sa voiture,
03:34 ce n'est pas de conduire le bus.
03:38 Je suis désolé mais il y a quantité de métiers, notamment de services publics, il faut bien le dire,
03:44 où on est susceptible d'être confronté à des incivilités, à des agressions, à des choses désagréables.
03:52 Et pour ça la direction de la Sémitane fait le maximum pour permettre que tout se passe dans la sérénité.
04:00 - Pourquoi ce que vous avez fait à Noël vous ne pouvez pas le faire plus durablement ?
04:04 - Parce que nous voulons et nous tenons à avoir une présence forte du service public dans les quartiers populaires.
04:12 Et que c'est trop facile de stigmatiser des quartiers populaires sur des faits qui peuvent avoir lieu n'importe où ailleurs.
04:19 - Vous vous dites qu'il faut que les habitants voient les bus ?
04:22 - Il faut que les habitants voient le service public et les bus ça fait partie du service public.
04:27 Et donc le fait de pénaliser, parce que la tentation c'est quand même bien de changer les lieux de terminus.
04:35 - En fait vous ne voulez pas mettre le doigt dans cet engrenage qui dirait que petit à petit les services publics reculent ?
04:40 - Il y a de ça.
04:42 On ne peut pas sous la pression de quelques faits divers qui sont pénibles, qui sont désagréables, qui sont anxiogènes.
04:52 On ne peut pas faire dépendre la qualité d'un réseau et la qualité de service de tels faits dans une grande ville comme la nôtre.
04:58 Et donc il faut qu'on prenne des mesures et on en a pris beaucoup pour assurer la sécurité de nos conducteurs.
05:05 Et nous continuerons à le faire.
05:07 La collaboration avec la police nationale et la gendarmerie est remarquable.
05:11 La police métropolitaine des transports en commun apporte un vrai plus.
05:14 La police municipale avec ses effectifs nouveaux est de plus en plus présente.
05:19 Donc on a un faisceau qui fait que le nombre de faits a diminué de 24% en 2023.
05:25 - Ça c'est la statistique.
05:27 - Le ressenti peut être différent, je le comprends parfaitement.
05:31 Mais il faut aussi que nous travaillions sur des faits qui correspondent à la réalité et pas simplement au ressenti.
05:37 Et pour le ressenti, je peux assurer les conducteurs et les conductrices de la Sémitane que pour nous, leur sécurité est une vraie priorité.
05:46 - Merci beaucoup d'être venu donner votre explication en détail ce matin.
05:50 Pascal Boulleau, président de la Sémitane sur France Bleu, Loire, Océan et sur France 3 en direct.