• il y a 10 mois
L'ancien ministre Pierre Lellouche, à propos du décès d'une agricultrice et de sa fille en Ariège : «Nous n'avions pas besoin de ça car il y a un très grand malaise dans le monde agricole».

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Transcription
00:00 - On n'a pas besoin de ça parce que
00:02 cette tragédie horrible où il y a
00:04 une mère et sa fille qui meurent
00:07 comme ça dans un accident
00:10 épouvantable, on n'a pas besoin de ça parce que
00:13 il y a un très grand malaise dans le monde agricole, dans tout le pays
00:17 et que les moyens de régler ce malaise sont très complexes.
00:22 Ils sont très complexes.
00:26 Et pour beaucoup de raisons.
00:29 L'une de ces raisons,
00:31 c'est que la situation des agriculteurs en France, elle est très variée.
00:35 Il y a des gens qui vont très bien.
00:38 Si vous êtes viticulteur à Beaune, en Côte d'Or.
00:42 Moi, j'étais au commerce extérieur.
00:44 Je peux vous dire qu'ils n'avaient pas besoin de moi pour vendre
00:46 les grands crus de Beaune ou du Bordelais.
00:49 Si vous êtes un grand sucrier
00:51 ou un grand céréalier, le patron de la FNSEA
00:56 fait partie de ces très grands, avec des entreprises.
01:00 Ça va pour eux ?
01:01 Ils sont plus les producteurs moyens.
01:04 Là où c'est plus dur, c'est ces petits producteurs qu'on voit là,
01:07 en Ariège et ailleurs.
01:09 Et là, là, il y a beaucoup, beaucoup de souffrance.
01:11 La difficulté étant que la solution à ces problèmes est très complexe.
01:17 Pourquoi ? Parce que l'agriculture n'est plus une compétence nationale.
01:23 C'est ça.
01:24 On a le seul domaine, et là, c'est l'ancien ministre d'Europe qui vous parle.
01:29 Le seul endroit où vous avez une politique fédéralisée, c'est l'agriculture.
01:33 Donc, il y a un budget qui est voté pour cinq ans,
01:36 qui est de l'ordre, en gros, de 55 milliards par an.
01:39 La France, c'est le premier bénéficiaire à hauteur de 10 milliards.
01:43 Il faut quand même savoir que nous, Français, on donne 22 milliards
01:46 à l'Europe chaque année, donc on récupère en gros 11 milliards.
01:49 Et ensuite, cet argent est distribué
01:52 avec des procédures extrêmement complexes à travers tout le pays.
01:56 Donc, il y a la façon dont c'est distribué.
01:58 Il y a énormément de problèmes parce qu'il y a beaucoup de gens
02:00 qui subissent aujourd'hui des retards.
02:02 Ça dysfonctionne.
02:04 Deuxièmement, il y a la politique extérieure de l'Union qui est fédéralisée.
02:08 C'est-à-dire que quand l'Union décide de passer un contrat avec le Brésil
02:12 ou la Nouvelle-Zélande, eh bien, le négociateur, il est européen,
02:17 il n'est pas français.
02:18 Donc, on va, par exemple, inonder la France de mouton
02:21 ou en ce moment de poulet ukrainien pour des raisons politiques,
02:25 avec des choses en échange, l'automobile allemande.
02:27 Donc, ce que j'essaye de vous dire, c'est que si vous êtes aujourd'hui
02:32 ministre d'Agriculture ou président de la République,
02:34 vous avez un méga problème parce qu'aucun de ces problèmes
02:37 n'ont de solution rapide et même parisienne.
02:41 D'ailleurs, le gouvernement n'annonce pas de solution avant une semaine à 10 jours.
02:44 Alors, on sait que ces problèmes sont des années et des années.
02:47 Et c'est là qu'on arrive sur ce drame d'aujourd'hui
02:50 qui ajoute une souffrance palpable à tout ça.
02:53 Donc, je termine là.
02:54 Mais c'est pour ça que je dis que ce drame,
02:56 franchement, le monde agricole et le gouvernement n'avait pas besoin.
02:59 C'est déjà très compliqué.
03:01 Et ça, ça ajoute une dimension humaine tragique, terrible à un problème très complexe.
03:06 Et on va prendre le.
03:07 1.
03:08 ♪ ♪ ♪
03:10 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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