Dans cet épisode de La vraie vie de, StreetPress a suivi Sacha, une étudiante de 23 ans qui milite pour le collectif Dernière Rénovation. Formation à la désobéissance civile, blocage, garde à vue, elle montre son combat pour la rénovation thermique des bâtiments.
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00:00 Là on va bloquer la route avec des radiateurs.
00:02 Donc on est en train de se mettre en place.
00:04 Là on a la police qui arrive, ça va le faire.
00:09 On en a rien à foutre, ils emmerdent tout le monde.
00:12 Nous aussi on aimerait bien ne pas faire ça.
00:13 On est les citoyens espagnols comme les autres.
00:15 Mais pour autant on n'a pas le choix.
00:18 On en arrive là parce que les poids-pourris ne nous écoutent pas,
00:20 parce que personne ne nous écoute.
00:22 Et en fait on a envie que ce n'est pas un contenu.
00:26 On est bien en place.
00:28 Je m'appelle Sacha, j'ai 23 ans et je suis citoyenne engagée avec Dernières Rénovations.
00:43 Aujourd'hui j'ai participé à une journée de formation avec Dernières Rénovations
00:47 qui nous expliquait un peu les bases de la résistance civile.
00:51 Venez on va faire le pas mort.
00:54 Qui nous expliquait la non-violence, pourquoi on le fait.
00:58 Et puis un peu des mises en pratique, un peu de mise en sélection d'action.
01:03 Parfait, vous êtes en garde à vue à partir de maintenant
01:06 pour une durée de 24 heures renouvelables une fois.
01:08 En attendant vous allez passer à la fouille.
01:11 Vous allez retirer tous vos vêtements, je suis une femme.
01:14 Retirez vos vêtements un par un jusqu'à la dernière couche s'il vous plaît.
01:19 Dernières Rénovations c'est une campagne de désobéissance civile non-violente
01:23 dont l'objectif est de porter une revendication
01:25 qui est d'obtenir un plan massif de rénovation énergétique des bâtiments.
01:30 J'ai vécu dans une base d'or énergétique dans mon premier appart étudiant.
01:38 Pour faire simple on avait des énormes chauffages, j'étais au gaz.
01:41 Au quotidien c'était juste me lever, couper le chauffage, partir de chez moi, couper le chauffage.
01:48 Les douches c'était des chronomètres tout le temps pour pas payer trop cher.
01:52 Ça vaisselle que à l'eau froide, je faisais super attention.
01:56 Et même mettre du chauffage ça mettait dans un stress énorme de me dire que là dans un mois je vais recevoir une facture.
02:02 La plus haute facture que j'ai eu c'est surtout du surplus à la fin et je suis montée jusqu'à 800 euros.
02:09 Parce que j'avais pas assez 800 euros du tout sur mon compte
02:11 et donc je me suis retrouvée avec un découvert de 1000 euros au final.
02:15 Et donc ça m'a mis dans une merde énorme.
02:18 Là c'est le jour J, hier on a eu un brief pour un peu décevoir comment ça allait se passer concrètement, ce qu'on allait faire aussi.
02:29 Et puis là on a un brief dans une trentaine de minutes pour en décider des derniers trucs de dernière minute.
02:35 Et puis après on va y aller.
02:37 Je pense que j'ai appris en un peu parce que j'ai vraiment envie que ça marche, j'ai vraiment envie qu'on nous voit.
02:41 J'ai vraiment envie que ça interpelle tous les gens qu'on peut interpeller, vraiment.
02:45 Mais j'ai quand même hâte parce que c'est important ce qu'on fait.
02:49 Là on est devant l'assemblée nationale sur le pont.
03:07 On est en train de bloquer la route avec des radiateurs.
03:09 On a des radiateurs pour montrer justement qu'il y a des personnes qui sont en phase thermique et des personnes qui souffrent de ça.
03:14 On n'en a rien à foutre, ils emmerdent tout le monde.
03:18 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
03:20 Non.
03:21 Voilà, c'est trop facile de faire ça.
03:23 Mais la cause on s'en fout, on vit tous sous le même truc, qu'est-ce qu'on y fasse ?
03:27 Rien.
03:28 Et là on ne peut pas bosser une fois de plus, ils s'en foutent de son pays à la fin du mois.
03:33 Pour les personnes qui ne comprennent pas, nous aussi on aimerait bien ne pas faire ça.
03:38 Et on aimerait ne pas être là à bloquer des routes, c'est pas agréable du tout.
03:42 Mais pour autant on n'a pas le choix, on en arrive là parce que les poids pour nous n'écoutent pas, parce que personne ne nous écoute.
03:48 On aime cette année autant que ces personnes-là et on a envie de se battre pour elles et on continuera à le faire parce que c'est nécessaire.
03:53 Et ce que je leur dirais c'est de comprendre, de se renseigner et si elles veulent discuter, on est là pour discuter aussi.
03:59 Vous commencez ici dans le casque, on leur demande de se relever et de les amener au trottoir.
04:06 Pas de problème de pied.
04:08 Ils vont être emmenés dans un commissariat, on ne sait pas encore lequel.
04:27 Et ils vont être placés en garde à vue par un officier de police judiciaire.
04:30 Et donc ils vont avoir un appel avec une personne à qui ils vont transmettre l'info de où ils sont.
04:34 Et on va mettre en place une équipe de soutien qui va venir devant le commissariat pour les attendre à leur sortie.
04:40 On a dormi à 9 avec 5 matelas.
05:01 Ouais c'était un peu tendax mais c'est nul.
05:04 Et le cube d'hygiène ils vont l'enfuir ou pas ?
05:06 Non.
05:07 Et leur motif c'était ?
05:08 Non.
05:09 Non comme ça, non.
05:10 Le motif c'était non.
05:11 La garde à vue ça a été, nos droits ont été à peu près respectés donc ça va, un peu fatigué.
05:19 C'est la nuit la plus longue parce que les lumières restent allumées et donc t'as pas de conscience de quelle heure il est.
05:23 Quand tu te réveilles tu sais pas s'il est minuit, s'il est 3h, s'il est 7h.
05:26 Donc voilà.
05:28 Là on sort avec une convocation devant le procureur et donc potentiellement voir pour une alternative aux poursuites
05:33 et après une ordonnance pénale et sur plus procès.
05:36 Moi la suite c'est pas d'arrêter, ouais continuer, se reposer un petit peu quand même après ces 24h.
05:42 Attendre les gens qui vont sortir tout à l'heure du déferlement et puis retourner en action dès que je peux.
05:48 [Bruit de moteur]
05:58 [Bruit de moteur]
06:00 [Bruit de moteur]
06:01 [Bruit de moteur]
06:02 [Bruit de moteur]
06:03 [Bruit de moteur]
06:04 [SILENCE]