Agriculteurs / Colère et CRS / Le conseil constitutionnel et la loi immigration

  • il y a 9 mois
Mettez vous d'accord avec Sophie de Menthon, présidente du mouvement ETHIC, Alex Darmon, journaliste politique, Alexandra Szpiner, conseillère régionale LR Ile de France et Pierre Gentillet, avocat.

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Transcription
00:00 (Générique)
00:06 Et nous sommes ensemble pour ce 10h midi pour commenter l'actualité avec Alex Darman.
00:12 Bonjour Alex, journaliste, politique.
00:15 On peut toujours voir votre documentaire "Le ministre qui ne devait pas l'être"
00:18 qui est consacré à Eric Dupond-Moretti.
00:20 Le replay marche très bien.
00:21 Ouais c'est super, on est très contents.
00:23 Et voilà, vous l'avez suivi pendant trois ans.
00:25 C'est un format étonnant.
00:27 J'invite vraiment tout le monde à le voir parce que c'est formidable.
00:30 Oui c'est vraiment très bien parce que ça montre vraiment
00:33 comment un avocat se transforme presque malgré lui en ministre.
00:38 Exactement.
00:39 Ou pas.
00:40 Ou pas.
00:40 (Rires)
00:42 Votre chaîne de débat politique, les Indécis sur Youtube.
00:45 Sophie de Menton, chef d'entreprise, présidente du mouvement Éthique.
00:48 Bonjour Sophie.
00:49 Alexandra Spiner, conseillère régionale LR d'Île-de-France.
00:52 Vous êtes également enseignante.
00:54 Bonjour Valérie.
00:55 Bonjour à tous.
00:55 Et Pierre Gentillet, avocat.
00:57 Bonjour.
00:57 Bonjour à vous, qui arrive sur le fil.
01:00 Je vais vous raconter quand même l'enfer de Paris.
01:02 Hier, un de mes copains me raconte, il sort d'un dîner,
01:05 il veut prendre un Vélib.
01:06 Pas un Vélib, pas un seul Vélib en état de circuler.
01:10 Il dit "je vais prendre le métro".
01:11 Ligne arrêtée pour maintenance.
01:13 Bravo, ouais.
01:14 C'est ça, c'est voilà.
01:15 Prenez les transports, formidable.
01:18 Madame Hidalgo ne veut plus qu'on aille dîner chez nos amis.
01:20 Voilà.
01:21 Mais de toute façon c'est fini parce qu'on ira dîner avec les agriculteurs.
01:23 Voilà, absolument.
01:25 On ne répond pas à la colère en envoyant des CRS,
01:29 ça a répondu Gérald Darmanin hier.
01:32 Jour de vérité aujourd'hui pour les agriculteurs
01:34 et puis le Conseil constitutionnel qui censure largement la loi immigration.
01:38 On en parle avec vous.
01:40 Sophie, c'est un coup de cœur.
01:42 On commence coup de cœur, coup de gueule.
01:44 Ah oui, alors bon, j'aime pas qu'on crée des ministères,
01:46 mais quand même, il y a Luc Ferry qui a lancé l'idée
01:49 pour un ministère de la condition animale.
01:51 Et je trouve ça formidable.
01:53 Et tout d'un coup, je me dis d'ailleurs,
01:55 ça va dans le sens finalement un peu des agriculteurs, si je peux dire,
01:58 la ruralité a été totalement oubliée.
02:01 En dehors des chiens et des chats à Paris,
02:04 on ne s'occupe pas vraiment de la condition animale.
02:07 Il y a encore la façon dont même les poulets sont élevés en batterie, etc.
02:11 Je trouve que les vrais sujets sont assez ignorés
02:14 et je pense que tout le monde doit se mobiliser pour ce genre de choses.
02:17 Il ne faut pas laisser aux écolos
02:19 des actions extrémistes qui n'ont pas de sens
02:21 et qui sont plutôt à l'inverse de ce qu'on voudrait.
02:24 Et je trouve qu'on mettrait que le politique
02:28 s'intéresserait à la condition animale, ce serait extrêmement inconstant.
02:32 - Commençons déjà par appliquer les lois.
02:34 Enfin, je veux dire, sur la maltraitance animale,
02:36 il y a des lois qui sont...
02:37 - Assez peu, enfin, qui commencent à être appliquées, mais très peu.
02:41 Enfin, vous pouvez massacrer un animal,
02:43 vous prendre de la prison à l'exorcisme.
02:45 - Et déjà, c'est Luc Ferry qui avait dit que
02:47 maintenant, on s'est considéré comme un être vivant, humain,
02:51 alors que c'était avec la catégorie meubles, les animaux.
02:54 Et donc, on a changé.
02:56 - Il ne fait que reprendre une position de la jurisprudence
02:57 qui a évolué à ce sujet il y a quelques années,
02:59 qui considère que l'individu...
03:01 Enfin, effectivement, aujourd'hui, on oppose,
03:03 vous dites effectivement, les biens meubles,
03:04 c'est-à-dire les objets de droit et les sujets de droit.
03:07 Nous sommes sujet de droit, nous pouvons donc être propriétaires.
03:09 Et c'est vrai que l'animal ne peut pas être propriétaire,
03:11 mais en même temps, on comprend que ce n'est pas mon gobelet de café,
03:13 vous voyez, c'est quelque chose.
03:15 Et c'est la jurisprudence qui a évolué la première
03:18 en considérant que c'était un quasi-sujet de droit
03:22 avec des propriétés, en particulier une dignité.
03:25 C'est pour ça qu'on parle de dignité animale.
03:27 - Et sans compter que toutes les recherches qu'on fait aujourd'hui,
03:29 on ignore complètement les attitudes animales
03:33 et ce qu'il peut y avoir.
03:35 Je veux dire, c'est beaucoup plus intéressant que ce qu'on croit,
03:37 une sensibilité beaucoup plus importante que celle qu'on croit,
03:40 des attitudes des animaux qui se sauvent entre eux, etc.
03:45 Donc voilà, c'était une vraie tendresse dans ce monde de brut.
03:49 - Oui, mais qu'il y ait un ministère de la Consommation aussi,
03:51 peut-être serait une bonne chose en titre.
03:54 - Non.
03:55 - Alors évidemment, favorables à la création d'une...
04:01 - D'une entité.
04:03 - À la cause animale.
04:05 Peut-être avant, on pourrait avoir un ministre en charge du handicap.
04:09 Nous avons 12 millions de nos compatriotes
04:11 qui sont en situation de handicap.
04:13 On l'attend toujours, un ministre du logement,
04:15 on l'attend toujours, pour la défense de la cause animale.
04:18 - Le handicap, pardon, mais le handicap,
04:21 je veux dire, dans les entreprises où on s'en occupe,
04:22 c'est quand même vraiment un sujet.
04:23 - Il n'y a pas qu'une entreprise.
04:24 - Un ministre, ça sert à quoi ?
04:25 - Il y a les transports, il y a tout ça.
04:26 - Ça sert quand même.
04:27 - Non, non, c'est important.
04:28 - Il y a des nominations qui vont arriver aussi,
04:31 donc elle veut dire...
04:32 - Secrétaire d'État, c'est clos.
04:33 - Secrétaire d'État, je ne suis pas pour parler du gouvernement.
04:34 - Non, très bien, mais c'est peut-être un peu tard,
04:37 je veux dire, comme symbole.
04:38 On ne peut pas déclarer que le handicap
04:40 est une grande cause nationale,
04:41 et puis nommer le ministre en charge du handicap...
04:44 - Ce sera même pas un ministre.
04:45 - Oui, ce sera un secrétaire d'État.
04:46 - Oui, un secrétaire d'État, oui.
04:47 - Mais on est, je rappelle ce qu'on disait hier
04:49 avec la maire du cinquième arrondissement,
04:52 ce papier hier sidérant dans Le Parisien
04:55 de cette situation jamais vue sous la Ve République,
04:58 de cet entre-deux gouvernement,
05:00 où il y a des ministres, enfin des secrétaires d'État,
05:03 par temps, qui sont en attente,
05:05 qui ont fait leur carton, qui sont rentrés chez eux,
05:08 avec des assistants qui sont aussi partis,
05:11 mais qui continuent à suivre les dossiers,
05:13 parce qu'il y a des enjeux.
05:15 Ça n'est, c'est du jamais vu.
05:17 Jamais, jamais, jamais vu.
05:18 - Il est vraiment là le problème,
05:19 c'est comment l'État continue à fonctionner en même temps.
05:21 En vérité, qui est-ce qui tranche ?
05:23 Et le problème, c'est que quand vous parlez aujourd'hui
05:25 avec certains députés,
05:27 et même certains conseillers ministériels,
05:29 là, il y a un manque.
05:30 Il manque quelque chose dans la machine.
05:31 - Bien sûr, mais vous savez où il est le manque,
05:33 vous avez tout à fait raison,
05:34 il faut un chef dans tous les domaines,
05:37 que ce soit le nucléaire,
05:38 que ce soit l'entreprise,
05:40 que ce soit...
05:40 Il n'y a pas de chef réel.
05:42 Le nucléaire, il y avait une conférence passionnante hier
05:45 sur le nucléaire,
05:47 tout le monde fait ce qu'il veut.
05:48 On recommence, on ne fait pas,
05:50 on continue les éoliennes,
05:51 mais oui, mais ça n'a pas d'importance,
05:53 y compris dans la construction, le béton,
05:55 enfin, c'est invraisemblable,
05:57 et alors, je raisonne en chef d'entreprise,
06:00 mais quand il n'y a pas de chef, c'est fichu.
06:02 - Mais il faut effectivement qu'il y ait,
06:05 très vite, on ait ces secrétaires d'Etat...
06:07 - Mais pourquoi ?
06:08 Je ne sais pas,
06:10 parce qu'il y a une façon aussi,
06:11 nommer les gens, ça ne veut rien dire.
06:12 Il y a une façon d'écriter les dossiers...
06:14 - Sophie, vous dites,
06:15 "Venez, devenir des chefs",
06:16 il faut des chefs partout,
06:18 pour tous les domaines.
06:19 - La pléthore des gouvernementales,
06:22 soi-disant les gouvernements resserrés, etc.,
06:24 il y a d'autres façons de gouverner
06:26 et de mettre des chefs
06:27 que de nommer des secrétaires d'Etat et des ministres,
06:29 qui en plus ne sont pas à la tête de leurs administrations.
06:31 - Oui, le handicap et le logement
06:34 ne sont pas des petits sujets...
06:35 - Non, non, mais je n'ai pas dit ça !
06:37 - Moi, je trouve ça incidérant.
06:39 - J'ai dit qu'il faut un chef, d'accord,
06:40 mais pas forcément un secrétaire d'Etat.
06:41 - Mais on a eu des ministres du handicap,
06:43 et vous dites, "À quoi sert le politique dans le handicap ?"
06:46 Regardez Chirac, ce qu'il a fait...
06:48 - Oui, mais c'est Chirac qui l'a fait, c'était le chef.
06:49 - Oui, c'était le chef, absolument,
06:50 mais c'est la volonté politique...
06:52 - Absolument.
06:53 - On va peut-être marquer une pause,
06:55 c'est peut-être un petit peu tôt...
06:57 Non, on ne marque pas une pause,
06:58 alors allez-y.
06:59 Non, Alexandra, vous, c'était un coup de cœur.
07:02 - Oui, un coup de cœur pour le professeur René Friedman,
07:05 qui est donc le pionnier du bébé éprouvette,
07:07 et qui publie un très beau livre
07:10 qui s'appelle "La tyrannie de la reproduction".
07:12 C'est un homme qui a défendu toute sa vie le désir d'enfant,
07:16 qui a consacré toute sa vie aux femmes,
07:18 et qui dit très fermement, avec beaucoup de dignité,
07:22 beaucoup d'humanité,
07:23 "Non à la GPA".
07:24 Et j'ai trouvé qu'au moment où M. Le Maire
07:27 se vautrait à nouveau dans les surconvolutions
07:30 et revenait sur ses positions,
07:33 comme toujours, comme à son habitude,
07:35 si on peut le dire comme ça,
07:38 j'ai trouvé cet homme magnifique.
07:40 Magnifique de vérité, magnifique d'humanité,
07:44 magnifique d'amour pour les femmes,
07:46 de dire que le corps d'une femme n'est pas une marchandise.
07:49 Et de la part d'un médecin,
07:51 j'ai trouvé que c'était une parole très forte,
07:53 parce que c'est un sujet comme la fin de vie,
07:55 comme tous ces sujets qui sont des enjeux
07:58 civilisationnels très forts,
08:00 j'ai trouvé que dit par un médecin,
08:02 c'est-à-dire que complètement avec un pas de côté
08:06 et pas dans l'émotion ou dans l'idéologie,
08:09 c'était très très fort.
08:11 Et j'avoue que ça m'a beaucoup touchée.
08:13 - Et surtout c'est lui qui le dit.
08:15 C'est quelqu'un qui a été le premier à travailler
08:18 sur le bébé étrouvette.
08:21 - C'est le professeur Friedman,
08:23 dans le monde,
08:25 qu'il puisse dire ça, ça m'a émue.
08:27 - Et je vous conseille également
08:29 "Le dictionnaire de ma vie" de René Friedman,
08:31 qui est paru chez Quérault,
08:33 qui est un livre magnifique où il raconte son parcours.
08:35 C'est une très belle collection
08:37 qui donne la parole
08:39 à des personnalités qui racontent
08:41 leur vie et leurs souvenirs.
08:44 Et le dernier, vous avez raison,
08:46 "La tyrannie de la reproduction".
08:48 - A lire absolument.
08:50 - On se retrouve dans un instant avec vous
08:52 pour commenter l'actualité, évidemment,
08:54 du Conseil constitutionnel
08:56 et des agriculteurs. A tout de suite.
08:58 Et on est ensemble avec vous
09:00 dans ce 10h midi, comme vous le savez,
09:02 pour commenter l'actualité dominée par
09:04 la grogne, la colère, plus que la grogne,
09:06 la colère des agriculteurs
09:08 qui veulent bloquer Paris.
09:10 La parole de Gabriel Attal est très attendue.
09:12 Que peut-il promettre ?
09:14 Que peut-il donner aux agriculteurs ?
09:16 On en parle avec vous.
09:18 On parlera également de la décision du Conseil constitutionnel
09:20 qui a largement censuré
09:22 la loi immigration. Le RN dit que c'est
09:24 un coup de force des juges.
09:26 On en parle dans un instant. On continue
09:28 notre tour de table avec vous.
09:30 Alex, vous vouliez revenir
09:32 sur notre balise d'opinion IFOP
09:34 fiduciale pour Sud Radio.
09:36 - Oui, sur les explosions sociales
09:38 qui sont attendues par les Français.
09:40 Et d'ailleurs,
09:42 la crise agricole en est
09:44 une réelle démonstration.
09:46 J'ai une pensée pour les agriculteurs ce matin
09:48 parce que je ne sais pas si on les a mal traités
09:50 mais en tout cas on ne les a pas bien traités
09:52 depuis toutes ces années. Ils ne sont plus que 400 000
09:54 aujourd'hui. Quand vous aviez 1,5 million
09:56 d'exploitation agricole
09:58 il y a 40 ans, ils ne gagnent pas plus de
10:00 1500 euros en salaire moyen.
10:02 - Quand tout va bien. - Quand tout va bien.
10:04 Parce que tout part dans leurs assurances
10:06 et ils ne se sont jamais plaints. Ils ont toujours
10:08 joué le jeu, ils ont toujours fait le job.
10:10 Vous ne les avez pas vu manifester lors des retraites,
10:12 alors que leurs retraites sont dégueulasses aux agriculteurs.
10:14 Vous ne les avez pas vu manifester.
10:16 Et aujourd'hui, cette explosion sociale,
10:18 cette crise qu'ils sont en train
10:20 de dénoncer,
10:22 cet appel à l'aide qu'ils sont en train de crier,
10:24 il est bien plus grave,
10:26 bien plus important, bien plus différent
10:28 que ce qu'il y a eu auparavant.
10:30 Quand vous parlez avec eux,
10:32 ils ont besoin de reconnaissance ces gens-là.
10:34 Ils ont besoin qu'on leur dise merci,
10:36 qu'on leur dise que le travail qu'ils font
10:38 au quotidien, qu'ils respectent la nature,
10:40 parce qu'on les taxe souvent de ne pas
10:42 respecter la nature, de ne pas respecter l'écologie.
10:44 Or, ils ont fait des efforts, ils se sont toujours
10:46 pliés aux règles et aux demandes
10:48 des différents gouvernements,
10:50 des Français dans leur globalité.
10:52 Et malgré tout ça, l'agriculture
10:54 française est une agriculture,
10:56 l'une des plus respectées au monde.
10:58 Il y a quelques jours s'ouvrira d'ailleurs le salon de l'agriculture
11:00 en France. Il faut savoir que le salon de l'agriculture
11:02 français, c'est le salon le plus visité au monde
11:04 sur l'agriculture, parce que les gens viennent
11:06 voir comment on produit, comment on développe,
11:08 comment on accompagne. Et donc, eux ont joué le jeu
11:10 et aujourd'hui, ils disent un
11:12 mal bol général. C'est une explosion
11:14 sociale d'une certaine catégorie de la population.
11:16 Et il faut l'entendre.
11:18 Il faut vraiment l'entendre, parce que sinon, ça va
11:20 ouvrir la porte. D'ailleurs, votre baromètre le dit,
11:22 78% des Français... - 78%
11:24 La possibilité, vous, personnellement,
11:26 pensez-vous que dans les prochains mois, la France peut connaître
11:28 une explosion sociale ? 78%
11:30 répondent "oui".
11:32 Donc c'est... - Et là,
11:34 les agriculteurs, c'est la minorité
11:36 qui ne s'est pas exprimée à un moment donné. Et moi,
11:38 vraiment, ce matin, je dis d'abord,
11:40 ils ont raison, il faut qu'on les soutienne, ça, c'est le
11:42 premier point. Et deux, je dis que je pense à eux,
11:44 je pense à un copain à moi qui est YouTuber,
11:46 qui s'appelle Etienne, Agri-YouTuber,
11:48 que tout le monde commence à voir sur les télévisions
11:50 et qui échange. Moi, je l'ai toujours
11:52 vu mesurer, quand je l'ai invité dans un débat sur YouTube,
11:54 jamais de moins dans le populisme,
11:56 dans l'éclatement des gens.
11:58 Non, non, il a toujours dit qu'il fallait vraiment
12:00 se mettre autour d'une table et parler. Et donc, je pense à lui
12:02 et je pense à tous les autres agriculteurs français,
12:04 les Français, je pense
12:06 sincèrement, aujourd'hui, vous soutiennent, et entendez-le.
12:08 Oui, alors, c'est bien joli,
12:10 parce que, d'abord, le mouvement
12:12 haïti que je préside et tous les entrepreneurs
12:14 ont dit "nous sommes des agriculteurs",
12:16 parce que c'est l'arbre qui cache la forêt,
12:18 c'est vrai que ce sont les plus,
12:20 entre guillemets, "malheureux" parmi
12:22 les entrepreneurs, mais
12:24 on est tous assujettis aux normes,
12:26 les PME, aux normes, aux excès,
12:28 aux impôts, aux taxes,
12:30 aux taxes nouvelles, à l'aide
12:32 dont il faut remercier, mais on a eu une aide parce qu'on a été
12:34 taxés avant. Donc ça, c'est vraiment une chose.
12:36 Et puis, je pense
12:38 qu'il faut tout remettre à plat,
12:40 il faut sortir d'ailleurs des contraintes
12:42 de Bruxelles, parce que je ne vois pas ce que le "malheureux"
12:44 attale, parce que, franchement, on peut être
12:46 contre le gouvernement, mais le Premier Ministre qui se pointe
12:48 avec la situation en France,
12:50 je ne sais pas comment on s'en sort. Bon. Mais,
12:52 moi, j'aimerais aussi interpeller les Français.
12:54 C'est toujours la faute des autres. Ils soutiennent.
12:56 Est-ce qu'ils achètent, Français ?
12:58 Alors, ils vont vous raconter
13:00 que oui, non, ils n'ont pas les moyens, etc.
13:02 Il y en a qui n'ont peut-être pas les moyens et qui prennent les prix les plus bas.
13:04 Mais non, nous ne faisons aucun effort.
13:06 Que ce soit la responsabilité individuelle,
13:08 a été confisquée par l'État.
13:10 Donc, les parents font confiance
13:12 plus ou moins aux écoles pour
13:14 élever leurs enfants. On apprend tout
13:16 à leurs enfants, ce n'est plus eux qui s'en chargent.
13:18 L'éducation sexuelle, je ne sais pas quoi.
13:20 Moi, j'interpelle les auditeurs.
13:22 Est-ce que, même parmi nous, d'ailleurs,
13:24 faisons un examen de confiance. Est-ce que quand on fait ces courses,
13:26 on regarde d'où ça vient ? Ben non.
13:28 - Moi, de plus en plus, je vous le dis franchement.
13:30 - Moi, pas. Moi, j'avoue que oui.
13:32 - Vous faites de plus en plus attention à cela.
13:34 - Oui, oui. - D'abord, on ne le sait pas.
13:36 Je suis désolée quand je prends des mandarines.
13:38 - C'est très récent. - Vous avez la provenance.
13:40 - Non, juste une seconde.
13:42 En plus de ça, on consomme,
13:44 des haricots verts qui viennent du Kenya en hiver.
13:46 - Oui, c'est vrai.
13:48 - Il n'y a plus de saison.
13:50 - C'est intéressant parce qu'il y a un certain François Bayrou
13:52 qui avait fait une proposition de bon sens il y a
13:54 une vingtaine d'années.
13:56 Et si ma mémoire est bonne, d'ailleurs, il s'était fait retoquer.
13:58 Alors, je ne sais plus si c'était pour des raisons...
14:00 Enfin, c'était du droit européen, mais je ne sais plus quel a été le juge.
14:02 L'idée était la suivante, c'était tous les produits...
14:04 Alors, aujourd'hui, on met l'origine pour un certain nombre de produits.
14:06 Pas tous, hein. Pas tous. On le met pour les produits frais,
14:08 en l'occurrence. Mais c'était de mettre
14:10 un label français, un petit drapeau
14:12 français sur tous les produits. Ce qui inciterait
14:14 effectivement à consommer, enfin, local
14:16 ou en tout cas, consommer national.
14:18 Ça avait été retoqué parce que ça ne correspondait pas
14:20 à la réglementation européenne.
14:22 - Aux normes européennes. - Voilà.
14:24 C'est-à-dire qu'on pourrait le faire, et je suis tout à fait
14:26 d'accord sur le fait qu'il y a une responsabilité du consommateur,
14:28 même si, bon, la responsabilité du consommateur, on pourrait
14:30 gloser longtemps. Moi, je pense qu'il y a surtout une action de l'État
14:32 à appliquer ici.
14:34 Typiquement, là, c'est une mesure, vous voyez, qui transcende
14:36 l'éclivage. C'est une mesure de bon sens.
14:38 Ensuite, j'entends beaucoup ce discours
14:40 sur les normes. Et sur les normes qui
14:42 pourrissent la vie, à vrai dire, qui pourrissent la vie de tout le monde.
14:44 Vous avez tout à fait raison. Des professions
14:46 libérales, on peut en parler. Des chefs
14:48 d'entreprise, des agriculteurs, etc.
14:50 Mais je ne voudrais pas, ici, que ce soit
14:52 l'arbre qui cache la forêt, en tout cas s'agissant des agriculteurs.
14:54 Je pense que, encore une fois,
14:56 je ne suis pas le porte-parole des agriculteurs, bien sûr,
14:58 mais il me semble que, ayant un petit peu écouté
15:00 ces derniers jours, les débats et les
15:02 déclarations des différents agriculteurs,
15:04 c'est qu'il y a quand même deux choses
15:06 qui reviennent en plus de ce que
15:08 vous avez dit. C'est d'abord le coût.
15:10 Le coût de leur vie. Et, en particulier,
15:12 la hausse de l'électricité,
15:14 qui fait que, mécaniquement, ces gens-là
15:16 vendent, parfois, de plus souvent,
15:18 à perte. - Ça les a mis en chaos.
15:20 - Ça, évidemment, pour eux,
15:22 ça fait qu'à la fin, ils sont, j'ai écouté
15:24 un reportage d'un agriculteur qui dit "moi, à la fin du mois,
15:26 en bénéfice, pour moi, dans la page,
15:28 j'ai 30 euros". Vous vous rendez compte ?
15:30 Deuxièmement, et ça, à mon avis,
15:32 c'est le gros sujet, parce qu'on entend
15:34 beaucoup parler de
15:36 la responsabilité de l'extrême gauche,
15:38 des écolos, etc.
15:40 - C'est bien aussi. - Oui, mais, attention,
15:42 encore une fois, il ne faudrait pas que ce soit l'arbre qui cache la forêt.
15:44 Ça, c'est un phénomène assez nouveau, et c'est vrai
15:46 que les agriculteurs sont soumis à des normes environnementales
15:48 qui sont un peu contraignantes. Mais,
15:50 le principal sujet qui, depuis
15:52 30-40 ans, mine nos agriculteurs
15:54 et qui fait qu'on a de moins en moins d'agriculteurs
15:56 en France, c'est l'exposition
15:58 de ces agriculteurs à la concurrence
16:00 déloyale. Ce sont les
16:02 traités de libre-échange que nous avons signés
16:04 au Parlement européen, que
16:06 les majorités successives ont fait adopter.
16:08 Nous avons adopté, encore, il n'y a pas très longtemps, au Parlement
16:10 européen, un traité de
16:12 libre-échange avec la Nouvelle-Zélande
16:14 sur des produits récoltes qui vont,
16:16 nous le savons, pénaliser les agriculteurs.
16:18 Pareil, il y a quelques jours en commission, il y a deux jours,
16:20 un traité, ça va arriver bientôt,
16:22 un traité en commission est passé, il faut qu'il passe
16:24 ensuite en plénière, de libre-échange
16:26 entre l'Union européenne et le Chili
16:28 sur des produits dont nous savons
16:30 que nos agriculteurs
16:32 seront perdants à la fin.
16:34 - Oui, et qui utilisent des herbans
16:36 ou des produits qu'ils n'ont pas le droit
16:38 d'utiliser. - Oui, mais ça, ça nous,
16:40 ça fait depuis le début de la semaine qu'on est
16:42 sur ces sujets-là. - Mais d'un autre côté, il faut faire très attention
16:44 au protectionnisme. Parce que
16:46 je suis, évidemment, une libérale,
16:48 mais le protectionnisme,
16:50 c'est la certitude de s'appauvrir.
16:52 Quand vous dites "Ok, je ferme,
16:54 on prend plus du n'importe quoi de fraises d'Espagne",
16:56 bon, eh bien, l'Espagne
16:58 n'achètera plus de tel ou tel produit,
17:00 c'est encore pire quand c'est effectivement des continents.
17:02 - Des continents extérieurs.
17:04 - Ça n'empêche rien, parce que c'est ce que nous expliquait
17:06 je ne sais plus qui en début de semaine,
17:08 c'est que notre blé, par exemple, n'est plus
17:10 vendu en Algérie, mais
17:12 c'est le blé...
17:14 - C'est le râteau débouché. - C'est le blé...
17:16 - Ukrainien. - Le blé ukrainien, oui, ou le blé russe
17:18 qui part en Algérie. Donc on perd aussi
17:20 par la diplomatie
17:22 des marchés. - Mais ça, c'est un autre sujet
17:24 mais très compliqué. - Les auditeurs me disent aussi
17:26 il n'y a plus de produits français
17:28 non plus quand on va dans les supermarchés.
17:30 - Mais c'est ce que je disais. - Donc, oui, mais vous,
17:32 vous leur dites "achetez français", mais vous achetez où ?
17:34 - Essayez. - Mais vous achetez où ?
17:36 - Vous avez des magasins spéciaux, d'ailleurs,
17:38 pour ça, c'est terrible. - Oui, mais enfin,
17:40 quand vous travaillez toute la journée,
17:42 vous n'avez pas le temps d'aller au magasin bio.
17:44 - C'est un constat, mais il y a des solutions.
17:46 Parce que nous avons désindustrialisé sur le plan
17:48 agricole, et nous avons perdu un certain nombre
17:50 de filières depuis une trentaine, quarante années.
17:52 Parce qu'on nous a dit "vous allez voir, on va
17:54 s'ouvrir à la concurrence, on va être dans un espèce de marché
17:56 global où au fond vous allez pouvoir acheter un peu
17:58 partout". Et qu'est-ce qu'on voit ? On voit quand il y a des crises,
18:00 et bien effectivement, c'est nous qui en payons
18:02 le prix. Donc il y a des solutions aujourd'hui.
18:04 Vous savez, il n'y a pas d'un côté
18:06 le marché global et de l'autre côté l'appauvrissement
18:08 général. C'est certain que si demain, on
18:10 décide de revenir dans plus de production
18:12 locale, ça va être dur pendant deux ans.
18:14 Il y a des pays comme la Russie qui ont été exposés à des sanctions,
18:16 ça a été dur pendant deux ans. - Mais c'est quoi les solutions ?
18:18 - Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on voit ? On voit qu'ils sont en train de revenir
18:20 à l'équilibre. On voit qu'ils ont de nouveau une production.
18:22 Voilà. Et il y a plein de pays comme ça.
18:24 - C'est clair, on ne va pas faire de l'agriculture
18:26 maintenant. Stop, stop, stop, stop, stop.
18:28 Non, non, c'est la pub.
18:30 A tout de suite.
18:32 - Sud Radio, le 10h midi,
18:34 mettez-vous d'accord,
18:36 Valérie Exper. - Et on est ensemble
18:38 pour commenter l'actualité. Nous parlions des agriculteurs.
18:40 On va évidemment parler du Conseil
18:42 constitutionnel avec vous dans un instant
18:44 Pierre Gentil et Alexandra Spiner.
18:46 Vous avez eu du mal à prendre la parole
18:48 au milieu de tous
18:50 ces bavards. - J'étais ravie
18:52 de vous écouter tous. Oui, bah, écoutez,
18:54 bon, évidemment, plein soutien aux
18:56 agriculteurs. J'avais fait un coup de gueule
18:58 il y a des semaines de cela
19:00 sur leur mouvement
19:02 avec ces panneaux à l'entrée
19:04 des villages inversés
19:06 que tout le monde a voulu
19:08 invisibiliser.
19:10 C'est totalement passé sous les écrans.
19:12 De même que les agriculteurs
19:14 allemands qui font, quand même,
19:16 qui ont des revendications assez
19:18 puissantes et qui
19:20 manifestent, on en parle très peu
19:22 également. Donc oui, ces agriculteurs
19:24 qui croulent sous les normes, sous les taxes,
19:26 sous les traités de libre-échange,
19:28 maintenant,
19:30 pour le Premier ministre,
19:32 on va voir ce qu'il va dire,
19:34 mais je pense qu'il va beaucoup promettre et peut tenir
19:36 parce que quelle est la marge de manœuvre ?
19:38 - Mais ils se laisseront peut-être pas
19:40 leur encumer. - J'espère
19:42 qu'ils ne se laisseront pas faire.
19:44 - Mais là, encore une fois, pardon, je reviens sur
19:46 "appliquer les lois". Une auditrice
19:48 me dit "j'ai entendu dans l'émission d'avant
19:50 qu'en Nouvelle-Aquitaine, hier, ils ont arrêté un camion
19:52 qui contenait des poulets du Chili
19:54 congelés depuis deux ans en direction du Portugal".
19:56 - Et on a signé un traité
19:58 de libre-échange en commission,
20:00 enfin, on est en train de signer un traité de libre-échange en commission
20:02 entre l'Union Européenne et le Chili
20:04 avant-hier, avant-hier, ça est passé en commission au Parlement
20:06 Européen. Voyez, voyez à quel point ça va être
20:08 dramatique si demain on accepte ce genre de traité.
20:10 C'est là où on voit qu'il y a deux réalités. Il y a la réalité
20:12 du Parlement Européen et il y a
20:14 ce que nous vivons, nous. - La réalité virtuelle.
20:16 - L'idéologique.
20:18 - Et puis, enfin,
20:20 j'ai bien compris qu'on va pas s'étendre sur le sujet,
20:22 mais quand vous pensez qu'on peut importer
20:24 des produits en France qu'il est interdit
20:26 de produire ici, chez nous,
20:28 qui sont produits avec des
20:30 phytosanitaires
20:32 interdits en France par l'Europe,
20:34 c'est le cœur du scandale.
20:36 - Oui, on ne comprend pas. - C'est le cœur du scandale.
20:38 - Un point, on est d'accord,
20:40 j'ai pas envie que les agriculteurs
20:42 "profitent" et je comprends
20:44 qu'ils ne soient pas contents,
20:46 se servent de l'exemple des Gilets jaunes,
20:48 paralysent complètement la France
20:50 et
20:52 s'engouffrent dans un système qui consiste à dire
20:54 "plus on embête les gens, plus on obtient".
20:56 C'est dramatique et j'espère que le Premier
20:58 ministre va immédiatement donner ce qu'il faut et que ça s'arrête.
21:00 Parce que moi je trouve...
21:02 - Juste pour en parler avec.
21:04 - Ils ont inventé un sanglier, moi je suis pas d'accord.
21:06 - Oui, mais d'accord.
21:08 - Le fumier, etc. Non mais stop !
21:10 Je suis pas d'accord. - Parce qu'on va parler de la phrase
21:12 du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
21:14 mais juste pour avoir parlé moi avec plusieurs agriculteurs depuis
21:16 début de semaine, ça les amuse pas.
21:18 Vraiment, croyez-moi.
21:20 - Mais il y a toujours des extrémistes.
21:22 - Non mais vraiment, il y a quand même eu des morts
21:24 en début de semaine sur un barrage.
21:26 Premièrement. Deuxièmement, c'est pas du tout
21:28 la même mentalité, si je puis me permettre,
21:30 que les Gilets jaunes. Ils sont dans une vraie détresse,
21:32 ces agriculteurs. - Non parce que les Gilets jaunes
21:34 ne l'étaient pas ? - Non mais attendez.
21:36 Ce que je veux dire par là, c'est que eux... - Non, non, attendez.
21:38 Les Gilets jaunes, à l'origine, sont des gens qui travaillent
21:40 et qui ne peuvent pas survivre. - C'est la même chose.
21:42 - Même combat. - Vous avez raison.
21:44 Vous avez raison, sauf que eux ne déborderont pas,
21:46 c'est ça que je veux dire, ils ne déborderont pas
21:48 à aller saccager, vous verrez,
21:50 en tout cas dans leur état d'esprit,
21:52 ils ne déborderont pas à aller saccager
21:54 les monuments parisiens, en tout cas je ne l'espère pas,
21:56 premièrement. Deuxièmement, pour en parler avec eux un petit peu,
21:58 ils attendent avec impatience les annonces
22:00 du Premier ministre, qui devraient
22:02 se faire aujourd'hui. A priori,
22:04 ils ne feront rien ce week-end. Ils se serviront du week-end
22:06 pour pouvoir négocier, encore,
22:08 parler avec le gouvernement et avoir une démarche constructive.
22:10 Et ça pourrait par contre être un vrai blocage
22:12 en début de semaine prochaine.
22:14 - Là, il y a une pression maximale, quand même.
22:16 Les pentes de Paris sont en train d'être bloquées.
22:18 - Et puis le Premier ministre, il ne peut pas s'aider à tout,
22:20 parce qu'on dépend de l'Europe aussi, quand même, je suis désolée.
22:22 - Et on dépend trop de l'Europe, en plus.
22:24 - Bien sûr, nous sommes bien d'accord.
22:26 Mais ce que je veux dire, c'est qu'il ne peut rien leur donner
22:28 concrètement. - Si, il peut accélérer
22:30 leur retraite. Depuis 2010, on leur promet
22:32 qu'on va accélérer le mécanisme de retraite
22:34 pour les salariés. - Est-ce que ça suffirait ? - Non mais c'est déjà quelque chose.
22:36 Je ne dis pas que ça suffirait. Mais en tout cas, depuis 2010,
22:38 ils se sont promis d'accélérer leur mécanisme,
22:40 notamment pour les agriculteurs non salariés.
22:42 Et ça fait 10 ans, 15 ans,
22:44 qu'ils attendent que ce mécanisme s'accélère.
22:46 - Oui, le gazole non routier.
22:48 - J'aimerais quand même dire que...
22:50 - Il y a la grande distrib aussi,
22:52 qui pourrait un peu agir.
22:54 - Cette industrie agroalimentaire
22:56 mondialisée, elle broie les agriculteurs.
22:58 - Bien sûr. - Moi, j'aimerais rappeler
23:00 quand même qu'il y a deux suicides
23:02 d'agriculteurs par jour.
23:04 Mais est-ce qu'on mesure
23:06 ce chiffre monstrueux ?
23:08 Deux agriculteurs par jour,
23:10 là, aujourd'hui, deux agriculteurs
23:12 vont se suicider. - C'est épouvantable.
23:14 - C'est pas trop le PME aussi. Je maintiens,
23:16 les agriculteurs sont aussi des entrepreneurs.
23:18 - D'accord, mais il n'est pas question de les mettre en concurrence.
23:20 - Non, c'est au contraire. - C'est pas en concurrence, c'est le même bateau.
23:22 - Et des pouvoirs publics
23:24 qui jusque-là, parce qu'on est bien d'accord,
23:26 on espère tous que tout ça ne va pas dégénérer,
23:28 évidemment. Mais je rappelle
23:30 quand même que les pouvoirs publics jusqu'ici,
23:32 les ont méprisés. Ils continuent à signer
23:34 des traités de libre-échange,
23:36 à éditer des directives
23:38 de plus en plus dingues de l'Union Européenne.
23:40 Je veux dire, il faut y mettre fin.
23:42 - Et surrajoute, en plus,
23:44 de ce que j'ai compris,
23:46 aux exigences
23:48 européennes.
23:50 Un auditeur me dit, et il a raison,
23:52 d'aller sur les marchés,
23:54 mais sur les marchés, il n'y a plus non plus beaucoup de petits producteurs.
23:56 Moi, j'ai un producteur
23:58 sur mon marché. Le reste, c'est des mecs qui viennent d'Orangis
24:00 avec des trucs
24:02 que vous trouvez aussi dans les supermarchés.
24:04 Donc, il y a aussi un problème de production.
24:06 - Oui, et puis attention aussi, sur les marchés,
24:08 on dit "c'est formidable, c'est bio", etc.
24:10 C'est pas forcément vrai du tout.
24:12 C'est un sujet très compliqué.
24:14 Je fais un coup de cœur, il faut lire absolument
24:16 le livre qui est paru
24:18 chez Plon de Thierry Coste,
24:20 "Le plan secret de nos élites contre le monde rural".
24:22 Ce bouquin, il est spécial.
24:24 - C'est un lobbyiste.
24:26 Il n'est pas totalement neutre.
24:28 - Il a été déduit de "Monde rural".
24:30 - Il le dit, il sait de quoi il parle.
24:32 - Avec un certain regard, on va dire.
24:34 Mais je ne l'ai pas lu.
24:36 - Oui, c'est un certain regard, mais qui explique absolument
24:38 toute la vie du monde rural, qui depuis 30 ans,
24:40 quand même, tout le monde...
24:42 Enfin, il a raison aujourd'hui.
24:44 - On va écouter Gérald Darmanin, ce qu'il a dit hier
24:46 aux 20h de TF1.
24:48 Je sais que les avis sont assez partagés
24:50 sur ses propos.
24:52 - Oui, ils souffrent et ils ont le droit de revendiquer.
24:54 Est-ce qu'on doit les laisser faire sans envoyer les CRS ?
24:56 - Oui. - L'ordre public.
24:58 - C'est-il légal ? Enfreindre la liberté de circuler,
25:00 c'est-il légal ? - Est-ce que les agriculteurs
25:02 s'en prennent aux policiers ou aux gendarmes ?
25:04 Est-ce qu'ils s'en prennent aux bâtiments publics ?
25:06 Est-ce qu'ils mettent le feu aux bâtiments publics ?
25:08 Ce n'est pas le cas. - Vous avez vu les images à Bordeaux,
25:10 devant la préfecture ? Ils n'ont pas défoncé la grille d'entrée ?
25:12 - Je suis élu d'un territoire où il y a aussi des agriculteurs.
25:14 Je suis habitué au coup de sang légitime
25:16 de ceux qui souffrent et qui ne gagnent pas beaucoup d'argent.
25:18 - Il y a le sens de la question. - C'est très fort.
25:20 - On ne peut pas comparer les choses. Les agriculteurs travaillent.
25:22 Et lorsqu'ils ont envie de démontrer
25:24 qu'ils ont des revendications, il faut les entendre.
25:26 On ne répond pas à la souffrance en envoyant des CRS.
25:28 Voilà.
25:30 - Je vais vous dire un truc. Ils ont la trouille.
25:32 - Bien sûr. - Ce n'est pas une histoire
25:34 de "on comprend la souffrance d'eux".
25:36 Je rappelle que les CRS, ils l'ont envoyée
25:38 contre les Gilets jaunes, contre les différents mouvements.
25:40 - Non, mais pas au début. - Non, non, excusez-moi.
25:42 J'étais sur l'échange des lisées.
25:44 - La troisième et la quatrième manifestations, on a eu tout à l'heure...
25:46 - Je peux vous dire que... Attendez, laissez-moi parler.
25:48 - Il n'y avait pas encore de monuments qui étaient dégradés.
25:50 - Faites que j'élise. - Écoutez-moi. Il n'y avait pas encore
25:52 de monuments qui étaient dégradés. Je peux vous dire que c'était violent.
25:54 Je peux vous dire que des éborgnés Gilets jaunes,
25:56 il y en a eu et il y en a eu avant que les monuments soient dégradés.
25:58 Donc, la violence, l'État
26:00 et ici, alors ce n'était pas Darmanin,
26:02 mais le ministre Castaner, peu importe,
26:04 l'utilisait. En réalité, ici, Gérald Darmanin,
26:06 il ne fait pas preuve de compassion. Il fait preuve de trouille.
26:08 J'utilise ce mot. - Oui, bien sûr.
26:10 - Heureusement qu'il a la trouille. C'est pour ça qu'il faut...
26:12 - Ce discours, je vais vous dire une chose.
26:14 - Ça ne va pas dans le sens de ce que vous disez.
26:16 - En tant qu'opposant, j'aurais peut-être ce discours.
26:18 Mais en tant que ministre de l'Intérieur,
26:20 chargé effectivement de la sécurité et en plus
26:22 responsable et comptable de ce gouvernement,
26:24 je trouve que ce sont des propos qui sont complètement lunaires.
26:26 - Non, mais attendez. Ce n'est pas contradictoire.
26:28 On peut être du côté des agriculteurs
26:30 et avoir peur de la violence.
26:32 - Il leur dit très clairement, il dit très clairement,
26:34 nous n'enverrons pas les CRS. Oui, ils peuvent
26:36 commettre des exections. - Il a dit,
26:38 sauf que si ça va mal, il enverra les CRS.
26:40 - Non, il a dit s'ils s'en prennent
26:42 aux forces de l'ordre.
26:44 C'est tout ce qu'il a dit. S'ils ne s'en prennent pas
26:46 aux forces de l'ordre, pour l'instant, ça ne me gêne pas.
26:48 - Moi, je crois que le nerf de la guerre,
26:50 c'est que 80% des Français soutiennent
26:52 les agriculteurs. - Oui, oui.
26:54 - Voilà, tout simplement. - Et que donc, il n'a pas intérêt à envoyer les CRS.
26:56 - Voilà, il a peur. On a vu ces images
26:58 des voitures de police
27:00 qui raccompagnaient, enfin qui dégageaient
27:02 le chemin pour un
27:04 tracteur. Je ne sais pas si
27:06 vous les avez vues. Je ne sais plus dans quelle
27:08 ville de France. Bon, il a peur.
27:10 - Oui, il a peur. - L'État qui a peur.
27:12 - Je trouve que
27:14 c'est le propos de dire
27:16 "on va laisser faire". Non, vous, je ne suis pas
27:18 choquée. Parce qu'il y a un auditeur qui nous
27:20 rappelle quand même que les marins-pêcheurs avaient incendié
27:22 le Parlement de Bretagne. Donc,
27:24 ce n'est pas non plus que des
27:26 feux de paille
27:28 ou des pneus brûlés. - Parlement de Bretagne.
27:30 - C'est ce qui m'a mis. - Conseil régional.
27:32 - Conseil régional, oui. - Et que la Bretagne est un...
27:34 - D'ailleurs, les pêcheurs, on n'en parle pas. Moi, je les plains de tout mon cœur aussi.
27:36 - Oui, Alex, oui.
27:38 Non, mais vous, vous n'êtes pas choqué par les propos
27:40 de Darmanin. Moi, je trouve que Camille, il fait l'intérieur.
27:42 - Non, mais je n'ai pas dit que je n'étais pas choqué.
27:44 Je dis simplement, bien évidemment
27:46 que je suis contre le chaos, que je n'ai pas du tout
27:48 envie qu'on laisse
27:50 les agriculteurs aller
27:52 manifester, aller casser,
27:54 que les choses soient claires. Ce n'est pas du tout
27:56 mon envie et ce que
27:58 je veux voir se dérouler dans les jours qui viennent.
28:00 Maintenant,
28:02 les Gilets jaunes, on parle des Gilets jaunes
28:04 depuis tout à l'heure. Bien évidemment qu'il y avait une souffrance
28:06 qui était terrible, que ça avait commencé
28:08 sur les ronds-points. Mais vous ne pouvez pas dire
28:10 que dès le début du mouvement des Gilets jaunes,
28:12 les CRS avaient été envoyés.
28:14 J'étais sur le terrain à l'époque. Je le sais.
28:16 Les CRS n'avaient pas été renvoyés dès le départ.
28:18 Les CRS, les policiers
28:20 avaient été renvoyés au moment où ça avait
28:22 commencé à dégénérer. Là, on peut y arriver.
28:24 - Et d'ailleurs, les Français ne passent plus.
28:26 - Si dès lundi prochain, il n'y a pas
28:28 d'accord entre le gouvernement et les responsables
28:30 agricoles, bien évidemment
28:32 que ça va dégénérer et que les forces
28:34 de l'ordre devront intervenir. - Et les Français,
28:36 ils ont du bon sens, ils basculent.
28:38 - On ne peut pas non plus, parce que le ministre de l'Intérieur a dit une phrase hier,
28:40 "on ne va pas envoyer les CRS pour répondre".
28:42 Tout de suite, il dit n'importe quoi
28:44 et il y a du poids, de mesure. - Je suis d'accord.
28:46 - Je rappelle quand même l'article de la
28:48 déclaration des droits de l'homme et du citoyen.
28:50 Je parle sous votre contrôle,
28:52 mais la loi doit être la même pour tous.
28:54 Soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse.
28:56 De toute façon, on en arrivera là.
28:58 C'est inéluctable.
29:00 - On se retrouve dans un instant.
29:02 On va parler de la loi immigration également.
29:04 A tout de suite.
29:06 - Sud Radio, le 10h midi,
29:08 mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
29:10 Sud Radio, le 10h midi,
29:12 mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
29:14 - Et on est avec
29:16 ce fuit de manteau, Alexandre Aspiner,
29:18 Pierre Gentillet et Alex Darmon.
29:20 Il y a un film que vous avez réalisé,
29:22 qui passe... - Que j'ai produit, réalisé par
29:24 Rebecca Fitouissi. - Sur Public Sénat,
29:26 à 21h, sur la fin de vie,
29:28 ce soir. - Demain soir, à 21h,
29:30 ici et maintenant, par Rebecca Fitouissi.
29:32 - Voilà, sur la fin de vie, sujet qui va
29:34 évidemment aussi... - C'est extraordinaire
29:36 d'aborder tous les sujets qui fâchent en même temps.
29:38 - Oui, oui, ça c'est... - C'est extraordinaire.
29:40 On a l'avortement de la Constitution,
29:42 la fin de vie... - On l'a évoqué
29:44 ici, cette semaine, l'IVG s'est aussi fait
29:46 pour faire diversion. Ça permet
29:48 aussi de parler d'autres sujets.
29:50 - Je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous.
29:52 Je pense qu'il y a quand même
29:54 un mouvement de fonds, parce qu'il y a un regain conservatoire
29:56 aux Etats-Unis. Alors en Pologne, il me semble-t-il,
29:58 c'est plutôt un reflux. Et face à ce
30:00 regain, il y a une partie du camp progressiste,
30:02 notamment en France, qui veut... Pourquoi
30:04 mettre dans la Constitution ? Parce que c'est plus exigeant,
30:06 ça met un verrou supplémentaire, au cas où demain,
30:08 je sais pas, on ait un parti
30:10 qui veut remettre... enfin, interdire l'IVG.
30:12 - Question, parce qu'on m'a dit que tous les gens
30:14 qui étaient du côté
30:16 du RN... - C'est Sophie Montauké, elle est... - Non, c'est moi.
30:18 - Alors, l'objection quand même, c'est
30:20 ma fille, qui veut qu'on mette
30:22 l'IVG dans la Constitution. Je lui dis "Mais enfin, pourquoi ?
30:24 C'est absurde." Elle me dit "Si,
30:26 parce que, par exemple, on peut imaginer
30:28 si le RN arrivait au pouvoir, on n'aurait plus le droit
30:30 d'avorter." - C'est faux. Complètement, c'est faux.
30:32 Alors c'est faux, parce que déjà, ça supposerait qu'ils
30:34 font une loi, ça supposerait qu'ils fassent une loi, et même
30:36 s'ils faisaient une loi, le principe, c'est quoi ? C'est que si on met
30:38 quelque chose dans la Constitution, c'est supérieur à la loi. Donc si
30:40 demain, dans la Constitution, il y a marqué "l'IVG est
30:42 un droit", et qu'on fait passer une loi disant "l'IVG
30:44 n'est plus un droit", c'est la Constitution
30:46 qui l'emporte. Voilà, c'est aussi simple que ça.
30:48 - Donc ça protège quand même...
30:50 - Et puis, je voudrais dire, vous pensez
30:52 vraiment qu'on aura plus de filles en France ?
30:54 - Alors, on peut tout imaginer.
30:56 Moi, c'est vrai que je suis
30:58 pas très à l'aise avec l'idée qu'on tripatouille
31:00 la Constitution, mais
31:02 cela dit,
31:04 je peux pas être suspect d'être
31:06 le porte-parole
31:08 de ce gouvernement, mais en revanche,
31:10 c'est quand même un message que la France
31:12 donne au monde. - Oui. - Complètement.
31:14 - Oui, c'est un message.
31:16 - Un mot
31:18 encore sur nos agriculteurs, Sophie.
31:20 Vous vous posiez la question pendant la pub.
31:22 Que peut faire Gabriel Attal
31:24 concrètement ? - Pour faire arrêter
31:26 ça, tout de suite. Qu'est-ce qu'il peut donner ?
31:28 - Pierre, vous donniez des éléments.
31:30 Dites "mettre fin à tous les traités de libre-échange".
31:32 - Alors, regardez ces différents traités
31:34 et regardez ceux sur lesquels nos agriculteurs sont
31:36 perdants. J'en ai cité déjà deux,
31:38 deux qu'on a signés pas longtemps, avec la Nouvelle-Zélande.
31:40 En l'occurrence, c'est l'Union Européenne, le Parlement Européen
31:42 qui a signé ces traités.
31:44 Traité de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande,
31:46 traité de libre-échange avec le Chili,
31:48 tous les traités de libre-échange avec des
31:50 pays voisins à l'Europe qui nous
31:52 exposent, je pense en particulier à l'Ukraine,
31:54 et qui exposent nos agriculteurs à une concurrence déloyale.
31:56 D'autres mesures, par exemple, la baisse,
31:58 alors pas des subventions, par pitié, arrêté avec les subventions,
32:00 mais la baisse des taxes, en particulier
32:02 ce qu'on appelle la TICPE, les agriculteurs connaîtront,
32:04 qui sont des taxes sur l'énergie,
32:06 et comme vous le savez, l'énergie a augmenté, donc mécaniquement
32:08 les taxes ont augmenté aussi, l'État s'est gavé.
32:10 Non seulement TICPE, mais aussi TVA,
32:12 sur les prix de l'énergie.
32:14 Arrêtez de donner de l'argent, arrêtez
32:16 de faire des chèques, arrêtez de subventionner.
32:18 Ça c'est un faux discours.
32:20 Ça, si on fait ça déjà,
32:22 peut-être ça va réussir. - Mais est-ce qu'il le peut ?
32:24 Est-ce qu'il peut concrètement, légalement ?
32:26 - Le politique, par définition, c'est le pouvoir.
32:28 Si on renonce au pouvoir, on renonce au politique.
32:30 - Tu es d'accord, mais il n'exerce pas, alors ?
32:32 - Non, non, mais aujourd'hui on a des gens qui ont renoncé.
32:34 - Vous, vous feriez quoi ? Vous seriez Gabriel Attal.
32:36 Vous renonceriez quoi ? - Je partirais en vacances, je pense.
32:38 (Rires)
32:40 En vrai, moi j'entends ce que dit Pierre, mais ça veut dire aussi
32:42 qu'on a, dans ce cas-là, un vrai débat
32:44 sur l'Europe, sur le rôle de l'Europe,
32:46 dans les mois et dans les années qui viennent. Et il y a des élections européennes
32:48 en juin prochain, donc
32:50 c'est peut-être le bon moment.
32:52 Moi, ce que je préfère déjà, c'est...
32:54 Oui, la "facilité",
32:56 c'est pas facile du tout, mais c'est de se dire qu'on suspend
32:58 tous les accords de libre-échange pour favoriser
33:00 la production française.
33:02 Et moi, je le répète encore une fois, c'est
33:04 développer les aides, les aides quotidiennes
33:06 aux agriculteurs, recréer de l'attractivité
33:08 pour ce métier. On en a besoin.
33:10 - Oui, mais là, concrètement, c'est pas ce qu'ils demandent.
33:12 Eux, eux, ils demandent... - Attendez, ils demandent ça !
33:14 - Oui, ils demandent. - Ils demandent pour les aides.
33:16 - Vous avez tout à fait raison, ça me fait penser à une discussion
33:18 que j'avais, pardon. Parce qu'on dit souvent "revaloriser",
33:20 on dit "c'est vague". Non, c'est pas vague, et je vais vous dire
33:22 pourquoi, mais vraiment en un mot. Vous savez,
33:24 on dit "on valorise pas assez les métiers manuels", etc.
33:26 Vous voyez, par exemple, comment on fait pour donner envie
33:28 aux gens de devenir agriculteurs. À la fois,
33:30 c'est quelque chose qui peut se transmettre,
33:32 mais c'est aussi une vocation. Cette vocation, on la découvre
33:34 comment ? À l'école. À travers la géographie.
33:36 Regardez ce que c'est l'enseignement de la géographie.
33:38 L'enseignement de la géographie, c'est...
33:40 Enfin, c'est moi, quand j'étais élève,
33:42 je détestais ça. Ce sont des mots, généralement,
33:44 qui veulent rien dire. Tous les élèves veulent
33:46 passer tout de suite à l'histoire, parce qu'on étudie pas
33:48 nos paysages, on étudie pas la beauté de nos régions.
33:50 On est dans "espace vide",
33:52 "espace clos", "espace peuplé".
33:54 Ça, c'est ce qui fait que la géographie,
33:56 et en l'occurrence, géographie monde, elle n'est pas
33:58 appréciée par nos jeunes Français. Et c'est là
34:00 où on crée des vocations.
34:02 Donc, vous voyez, typiquement, ce genre de choses.
34:04 Mais ça, ça suppose de combattre les pédagogues
34:06 de l'éducation nationale. - Alexandre Asselineau ?
34:08 - Oui, Valerie, j'ai à l'instant mon collègue
34:10 Sébastien Dromini, qui est délégué spécial
34:12 aux produits en Ile-de-France,
34:14 à la région, et qui nous transmet
34:16 le message d'une
34:18 agricultrice qui est éleveuse et céréalière
34:20 bio. Et je voudrais juste
34:22 vous lire un extrait de son
34:24 message, que je trouve
34:26 qui résume assez bien
34:28 tout ce qui a été dit ici.
34:30 "Je n'en peux plus d'être redevable à la société
34:32 de faire un métier essentiel à sa subsistance.
34:34 Je crois en une société qui progresse
34:36 par la formation, pas par la multiplication
34:38 des contraintes réglementaires.
34:40 On nous donne un revenu tout juste suffisant
34:42 pour manger. Il est difficile d'avoir trop de conscience
34:44 car il faut rembourser nos dettes
34:46 et dire merci pour les subventions.
34:48 On vit dans le stress qu'on nous succrue
34:50 une aide essentielle à la survie
34:52 de l'exploitation. L'État devient tout puissant.
34:54 Il peut faire mourir une exploitation
34:56 en différant le paiement des subventions."
34:58 Et ils sont en retard sur tous les paiements actuellement.
35:00 Tout est dit.
35:02 Et les subventions, je ne le répéterai
35:04 jamais assez, que ce soit pour les
35:06 PME, les agriculteurs, c'est pour
35:08 compenser les prélèvements
35:10 et les obligations qu'on a.
35:12 C'est-à-dire que, non, ils ne nous aident pas,
35:14 ils nous pillent et après ils essaient de compenser
35:16 pour qu'on ne disparaisse pas.
35:18 - Alors, à l'instant je vois le tweet d'Alexis Poulin
35:20 qui va suivre tout de suite après.
35:22 Pendant ce temps-là, Tirli Pimpon
35:24 en Inde, image désastreuse
35:26 d'Emmanuel Macron
35:28 qui est dans un carrosse tiré par
35:30 des chevaux avec des ombrettes.
35:32 - C'est marrant parce que vous savez quoi ? Quand il y a eu la crise,
35:34 moi je me souviens, j'avais tweeté aussi
35:36 là-dessus, il y a deux jours, quand
35:38 le président de la République a vu que ça commençait à gronder,
35:40 il a fait un tweet, je crois, en disant
35:42 "Le gouvernement va annoncer des mesures."
35:44 Sous-entendu, moi, je m'en vais en Inde.
35:46 Excusez-nous, excusez-nous,
35:48 Monsieur Louis XVI.
35:50 Laissez le bon gouvernement administrer, ne vous donnez pas cette peine.
35:52 - L'image, c'est peut-être un peu
35:54 dompte de dire ça, mais il est dans un carrosse
35:56 tiré par des chevaux.
35:58 - Il arrête de travailler, le président de la République ?
36:00 - Oui, alors il arrête d'aller en Inde ? - Il arrête de faire la diplomatie ?
36:02 - Non, non. - Il arrête de vendre à l'intérêt international ?
36:04 - Ici, il y a des gens suffisamment bêtes pour penser que c'est parce qu'il est
36:06 à l'accord en Inde qu'il est
36:08 coupable ? Non, pas de ça qu'il est coupable.
36:10 - Parlons du Conseil constitutionnel,
36:12 c'était votre coup de gueule.
36:14 - Très bon sujet.
36:16 - C'est mon coup de coeur, c'est mon coup de coeur.
36:18 - Je plaisante, coup de gueule. - Allez-y.
36:20 - Oh là là, vous me lancez sans transition.
36:22 - Sans transition, donc hier,
36:24 vous nous lancez. - Soyez très à l'aise,
36:26 c'est notre coup de gueule à tous.
36:28 - Le Conseil constitutionnel hier a très
36:30 largement censuré la loi immigration.
36:32 Le Rassemblement national,
36:34 je l'ai dit, estime que c'est un coup de force des juges.
36:36 Cette loi sera
36:38 promulguée,
36:40 de toute façon, quoi qu'il arrive.
36:42 Et on a assisté, effectivement, à une espèce
36:44 de tour de passe-passe
36:46 du président de la République
36:48 et cette loi qui,
36:50 aujourd'hui, est-ce qu'elle a encore un intérêt ?
36:52 - Non, elle n'a aucun intérêt.
36:54 Maintenant, ce qu'il faut bien comprendre,
36:56 c'est ce qui s'est passé et éviter que ça ne se reproduise.
36:58 Qu'est-ce qui s'est passé
37:00 hier ? Hier, le Conseil constitutionnel
37:02 a rendu une décision.
37:04 Sincèrement, je m'y attendais
37:06 et nous étions nombreux à attendre cette censure.
37:08 Pour autant, les raisons
37:10 qui ont fondé cette censure sont surprenantes
37:12 et elles sont inquiétantes.
37:14 Je ne vais pas entrer dans la technique parce que je ne veux pas perdre les auditeurs,
37:16 mais je veux absolument faire comprendre un point.
37:18 Le Conseil constitutionnel a censuré
37:20 majoritairement cette loi
37:22 parce qu'il s'agirait de cavalier législatif.
37:24 Un cavalier législatif, c'est très simple.
37:26 Ça veut simplement dire que, pour le Conseil constitutionnel,
37:28 les différents points,
37:30 par exemple, conditionner les prestations sociales
37:32 à une certaine durée sur le territoire,
37:34 la caution pour les étudiants, etc.,
37:36 c'est hors sujet
37:38 par rapport
37:40 au thème que le
37:42 projet de loi portait initialement.
37:44 Cette position du Conseil constitutionnel
37:46 qui vise à
37:48 se substituer au Parlement,
37:50 à dire "mais vous avez mal compris, en fait,
37:52 vous avez fait du hors sujet", c'est gravissime.
37:54 C'est gravissime parce que
37:56 c'est une atteinte à la souveraineté du Parlement.
37:58 C'est donc aussi une atteinte, parce que le Parlement c'est qui, c'est nous,
38:00 ce sont nos représentants, c'est une atteinte à la volonté populaire.
38:02 Le Conseil constitutionnel a
38:04 fait montre d'une interprétation
38:06 extensive pour censurer un texte
38:08 et surtout pour éviter
38:10 d'aller sur le fond du débat parce qu'il s'est réfugié
38:12 de cette notion de cas de législatif parce que
38:14 j'entends des députés LR qui disent "on va arriver
38:16 avec un nouveau texte et avec ce nouveau texte
38:18 on va être dans les clous parce qu'on va travailler beaucoup plus l'intitulé
38:20 et on évitera le cas de législatif, c'est-à-dire le hors sujet".
38:22 En réalité, le Conseil constitutionnel
38:24 n'a pas dit son dernier mot.
38:26 S'il y a un projet,
38:28 mais pas vraiment un projet, mais une proposition de loi,
38:30 le Conseil constitutionnel censurera
38:32 tout de même, même s'il ne s'agit pas de cas de législatif,
38:34 au nom du droit à, vous savez,
38:36 du droit à la monnaie du féminin normal, du droit à l'égalité, etc.
38:38 Donc, ce que nous devons absolument
38:40 bien comprendre, c'est que toute
38:42 politique, j'insiste, toute
38:44 politique migratoire conséquente
38:46 doit passer
38:48 par une révision
38:50 à minima du statut du Conseil constitutionnel
38:52 et pas simplement des modalités de
38:54 nomination, mais aussi
38:56 de la compétence du Conseil constitutionnel qui est
38:58 une compétence politique. Ce sont des juges
39:00 qui sont en majorité relative
39:02 des politiques. Ancien ministre D.Lacron,
39:04 JLG, président LR,
39:06 JLM, ancien sénateur,
39:08 etc. Donc,
39:10 il faut bien que vos auditeurs aient conscience et que tout le monde
39:12 ait conscience que cette institution qui est méconnue
39:14 est une institution qui, neuf
39:16 juges, peuvent imposer à tout,
39:18 je dis bien à tout le Parlement,
39:20 leur lecture politique de la Constitution.
39:22 Et ça, je trouve que c'est une
39:24 atteinte à la souveraineté. - Alex, je vous vois
39:26 ne pas d'accord. - Non mais je l'entends, mais c'est,
39:28 sur le fond, c'est un vice de forme. Voilà.
39:30 - Non, c'est faux. C'est pas un vice de forme.
39:32 Justement, c'est l'erreur. Vous tombez dans le piège.
39:34 - Non mais je... - Je veux vous tomber dans le piège.
39:36 - Non mais je tombe pas dans le piège, premièrement.
39:38 Et deuxièmement, moi, ce que je trouve intéressant
39:40 aussi, dans la décision du Conseil Constitutionnel,
39:42 qu'on peut contester,
39:44 quand on est un peu objectif,
39:46 on doit la contester, même,
39:48 cette décision d'hier. Ce que je trouve intéressant
39:50 aussi, c'est quand même la partition jouée par Emmanuel Macron
39:52 et son gouvernement. - Bien sûr, c'est ça.
39:54 - Ça, ils sont en parlé, quand même. Parce que depuis des semaines,
39:56 on nous répète que c'est une victoire du RN et de LR
39:58 sur le texte. Hier,
40:00 vous pouvez dire ce que vous voulez, mais ce n'est
40:02 qu'une victoire, en réalité, d'Emmanuel Macron
40:04 et de son gouvernement. - Oui, d'Emmanuel Macron.
40:06 - Parce que sur les 39, je crois qu'il y a 39 amendements
40:08 déposés par la droite sénatoriale,
40:10 le gouvernement, il a le droit de défendre...
40:12 - 35 ont été retoqués sur les 86 articles.
40:14 - Voilà. Mais il y en a 39
40:16 qui sont présentées au Conseil Constitutionnel. - Et les principales mesures.
40:18 Surtout, c'est pas une histoire de chiffres. - Il en défend...
40:20 Hier, le gouvernement n'en défend que 10.
40:22 Il n'en défend que 10, auprès du Conseil Constitutionnel.
40:24 Alors, on ne va pas perdre non plus, vous avez raison,
40:26 les auditeurs, dans un débat technique,
40:28 mais ça veut dire, simplement, que c'était prévu
40:30 par Emmanuel Macron. Il avait fait monter
40:32 cette petite musique comme quoi il y avait
40:34 des amendements qui ne passeraient pas. Hier, il a gagné.
40:36 Voilà, c'est aussi de la politique, malheureusement
40:38 pour certains, heureusement pour d'autres.
40:40 - Et il a fait plaisir à son aile gauche. - Alors, je voudrais dire,
40:42 parce que j'ai fait étudier par les avocats du mouvement
40:44 éthique, les conséquences de ça pour les entreprises.
40:46 Parce que les entreprises
40:48 sont au premier chef quand même,
40:50 puisqu'on sait qu'elles utilisent des travailleurs
40:52 qui n'ont pas des papiers en règle,
40:54 souvent, mais qu'elles déclarent,
40:56 et qu'elles ont besoin de ces travailleurs, et que
40:58 beaucoup sont intégrés,
41:00 mais que le système est absolument
41:02 aberrant.
41:04 C'est-à-dire qu'il faut travailler pour avoir droit de travailler.
41:06 - Oui, il faut être léger.
41:08 - La nouveauté dans la loi, elle se situe dans
41:10 le fait que les travailleurs n'auront plus à passer par l'employeur
41:12 pour solliciter de carte de séjour.
41:14 Je trouve que c'est idiot.
41:16 Je veux dire qu'on s'intègre par le travail,
41:18 et un travailleur
41:20 qui arrive avec un contrat de travail
41:22 ou un CDI, il doit pouvoir
41:24 avoir le droit d'un permis de séjour.
41:26 Donc ça, ça saute. On avait la main,
41:28 les entreprises étaient peu
41:30 inclines à faire constater des situations
41:32 illégales, et donc elles avaient
41:34 l'art. Maintenant, c'est l'État qui veut conserver
41:36 la maîtrise complète de demandes de régularisation.
41:38 Les préfets ont un pouvoir discrétionnaire
41:40 pour accorder ou non les titres.
41:42 Donc on va encore étatiser les choses.
41:44 Complètement.
41:46 Ça dépend de la tête du préfet,
41:48 et de ce qui va se passer.
41:50 Alors, il faut préciser que c'est une
41:52 mesure expérimentale jusqu'en 2026,
41:54 donc ça peut changer.
41:56 Mais les métiers
41:58 sur notre territoire...
42:00 - On va pas rentrer dans le...
42:02 - C'est pour les boîtes, c'est un décret de conséquence.
42:04 - Dans le détail des choses, là on est sur l'aspect politique.
42:06 - Politiquement, Alexandra,
42:08 j'ai une question pour vous.
42:10 Vous êtes chez LR. Vous n'avez pas l'impression
42:12 qu'Emmanuel Macron hier,
42:14 il a fait un deal
42:16 avec les LR en mois de décembre
42:18 pour la loi immigration. Hier, il a lâché LR.
42:20 Clairement. - Il les a poussés.
42:22 - Il a surtout lâché les Français.
42:24 - Ah. - Voilà.
42:26 C'est surtout une défaite pour les Français.
42:28 Parce que c'est une confiscation de la volonté
42:30 du Parlement. - Mais sûr, 80% des Français
42:32 étaient pour...
42:34 - Voilà. Mais effectivement,
42:36 tout le travail qui a été fait
42:38 par les Républicains du Sénat,
42:40 qui était un travail constructif,
42:42 qui a pris du temps,
42:44 a été complètement... - C'est ce que disait Pierre Gentil.
42:46 C'est n'importe quoi, cette histoire de cavalier.
42:48 - On va y revenir
42:50 dans un instant. - N'importe quoi.
42:52 - Sud Radio, le 10h midi,
42:54 mettez-vous d'accord,
42:56 Valérie Exper.
42:58 Sud Radio, le 10h midi,
43:00 mettez-vous d'accord,
43:02 Valérie Exper. - Et nous revenons
43:04 sur cette loi immigration
43:06 censurée par
43:08 le Conseil constitutionnel.
43:10 On essaye de comprendre un petit peu
43:12 ce que ça signifie. Effectivement, Pierre Gentil a raison
43:14 de dire, on dit Conseil constitutionnel,
43:16 donc la loi, donc ça obéit
43:18 à des règles très strictes. En fait,
43:20 c'est une interprétation et qu'on peut...
43:22 - Je voudrais juste rappeler un chiffre,
43:24 323 260
43:26 premiers titres de séjour
43:28 délivrés en 2023. C'est un record.
43:30 - Non mais,
43:32 je crois que, on l'a tous dit ici,
43:34 mais essayez de nous faire croire que
43:36 les amendements censurés n'ont aucun lien,
43:38 même indirect, avec
43:40 la loi immigration. C'est vraiment
43:42 prendre les gens pour des imbéciles.
43:44 - Et pourquoi il fait ça, le Conseil constitutionnel ?
43:46 - Là, on s'aperçoit en réalité que
43:48 le Conseil constitutionnel a complètement
43:50 outrepassé ses droits.
43:52 - Non, non, non, l'accord des comptes.
43:54 - C'est l'accord des comptes, Pierre Moscovici.
43:56 Le Conseil constitutionnel a complètement
43:58 outrepassé ses droits,
44:00 mais avec la bienveillance du président
44:02 de la République. Il faut quand même le dire.
44:04 - Il l'avait annoncé, c'est ce qu'on disait tout à l'heure.
44:06 - Vous vous souvenez de ce que disait Mitterrand sur le Conseil constitutionnel ?
44:08 - Non. - L'accord suprême du musée Grévin.
44:10 - Oui, oui.
44:12 - Mais il faut faire attention à cette citation.
44:14 Je connais un peu
44:16 l'histoire là-dessus du Conseil constitutionnel.
44:18 - Oui, le contexte. - Il la prononce
44:20 avant que le Conseil constitutionnel ne prenne
44:22 son indépendance et justement
44:24 aille censurer des textes en allant au-delà
44:26 de sa compétence. Le problème du Conseil constitutionnel,
44:28 c'est qu'il a fait un coup d'état juridique.
44:30 - Complètement. - Je ne vais pas entrer dans la technique, mais en 1958,
44:32 sous le général de Gaulle, le Conseil constitutionnel, il se tenait
44:34 tranquillement et il avait une analyse
44:36 littérale de la Constitution.
44:38 Aujourd'hui, le Conseil constitutionnel, il a élargi son champ de compétence
44:40 et il est devenu un organe politique. Et les gens le savent.
44:42 - C'est un organe politique, absolument.
44:44 - Vous savez, malheureusement, c'est technique,
44:46 et c'est ça qui... Le drag, on en parlait avant,
44:48 avec Valérie, c'est que les gens ne connaissent pas
44:50 cette institution. Pourtant, cette institution est plus puissante
44:52 que le Parlement réuni,
44:54 et c'est pour ça que nous devons nous y intéresser.
44:56 Et nous devons, et j'invite vraiment, non seulement les auditeurs,
44:58 mais aussi, c'est peut-être un peu trop,
45:00 mais les présentateurs de Sud Radio,
45:02 à ne plus utiliser l'expression "sage"
45:04 quand on parle des membres du Conseil constitutionnel.
45:06 Vous savez, déjà "sage", c'est une expression qui a été inventée
45:08 par un ancien président du Conseil constitutionnel lui-même.
45:10 C'est assez facile de se gratifier de nous.
45:12 - De s'auto-féliciter, oui.
45:14 - Premièrement, deuxièmement, nous pensons,
45:16 à travers cette institution Conseil constitutionnel sage,
45:18 qu'il s'agit de juristes.
45:20 Je vous rappelle que le Conseil constitutionnel
45:22 n'est pas composé en majorité de juristes,
45:24 mais composé en majorité relative de politiques.
45:26 - D'anciens politiques. - D'anciens politiques.
45:28 - Non, c'est pas vrai. - Non, c'est majorité relative.
45:30 - C'est la liste, là. - Il y a neuf membres. Il y a quatre membres
45:32 qui sont des anciens politiques. Jacques Mézard, ancien sénateur,
45:34 Alain Juppé, ancien Premier ministre,
45:36 Jacqueline Gourault, et vous avez,
45:38 enfin, le président du Conseil constitutionnel,
45:40 Laurent Fabius. Ça fait quatre.
45:42 Quatre membres sur neuf qui sont des anciens politiques.
45:44 Les autres sont, je connais un peu le sujet,
45:46 des anciens hauts fonctionnaires qui entretiennent, évidemment,
45:48 on peut le penser, des liens avec l'État.
45:50 Donc, si vous voulez, vous avez
45:52 une homogénéité politique
45:55 du Conseil constitutionnel. C'est ça ce qu'il faut bien comprendre.
45:57 - Mais d'un côté, ils roulent pour qui ?
46:00 - Pardon ? - Ils roulent pour qui ? On ne comprend même pas.
46:02 - Je pense qu'ils roulent pour l'idée
46:04 qu'il se fait politique de la Constitution.
46:06 La Constitution, vous savez, vraiment, en un mot, et j'arrête,
46:08 les gens pensent droit, vous savez,
46:10 une règle de droit,
46:12 les gens pensent qu'une règle de droit, c'est objectif.
46:14 Une règle de droit, règle de droit européenne,
46:16 cette table, ou cette asse,
46:18 doit correspondre à telle surface,
46:20 à telle lumière. Ça, c'est objectif.
46:22 Quand le feu est rouge, vous ne traversez pas. C'est objectif.
46:24 Dans la Constitution, ou plutôt,
46:26 dans les principes,
46:28 dans les textes, tels que la Déclaration de droit de l'homme et des citoyens,
46:30 ce sont des principes qui sont beaucoup plus
46:32 subjectifs. Et c'est dans cette subjectivité
46:34 que se niche le diable.
46:36 Parce que c'est dans cette subjectivité qu'on va faire
46:38 de la politique. Nous avons donné au Conseil
46:40 constitutionnel, et Islay largement en rejet,
46:42 des armes qui ne sont plus des armes
46:44 juridiques, mais des armes
46:46 politiques, avec, en plus des juges,
46:48 qui, on l'a vu, sont en majorité politiques. C'est ça le sujet.
46:50 - Mais on ne comprend même pas qui roule !
46:52 - Vous êtes pour le... - Pierre, Pierre,
46:54 c'est fantastique, vous êtes pour la 6ème République, alors ?
46:56 - Je ne sais pas ce que ça représente, la 6ème République.
46:58 - Moi non plus, parce que si vous voulez enlever le Conseil constitutionnel...
47:00 - Non, non, vous modifiez !
47:02 - Non, je reviens à la 5ème République, 1958.
47:04 - En 1958, le Conseil constitutionnel...
47:06 - Jugez en fonction de la constitution de 1958, point.
47:08 - Mais, mais, mais, mais... - Pas de principe...
47:10 - Et là, ils font quoi ? - Là, le Conseil constitutionnel...
47:12 - Je peux vous dire... - Parce qu'ils parlent de cavaler législatif
47:14 et que vous n'êtes pas d'accord avec eux, et on peut en débattre,
47:16 il n'y a pas de problème. - Mais non, je crois qu'on ne peut pas en débattre, justement.
47:18 - On peut en débattre entre nous. - Pas avec eux.
47:20 - Non, mais je veux dire, c'est... - On peut en débattre entre nous.
47:22 - Non, mais maintenant, on peut... - C'est une décision,
47:24 c'est une décision, tous les ans, tous les 3 ans,
47:26 avec laquelle on n'est pas d'accord. Vous savez, moi, je suis à l'aise avec le fait de dire...
47:28 - J'ai eu une centaine d'additions par contre.
47:30 - Pour vous, peut-être,
47:32 mais, ce qu'ils font, débat sur les plateaux.
47:34 Vous savez, moi, je suis à l'aise avec le fait de dire
47:36 que je préfère avoir,
47:38 effectivement, une institution
47:40 qui passe après le Parlement, de temps en temps,
47:42 pour donner son avis, avec des gens qui...
47:44 Mais si, avec des gens... - C'est pas un avis,
47:46 c'est quelque chose qui s'impose. - Non, ça ne s'impose pas,
47:48 vous pouvez retourner au Parlement et
47:50 reproposer un nouveau... Bah si, vous pouvez,
47:52 c'est ce que feront les députés. - Mais justement,
47:54 je vous dis que ce sera... - Mais qu'est-ce qui va se passer,
47:56 maintenant, concrètement ? - Les députés et les sénateurs.
47:58 - Non, mais concrètement, là, déjà, le gouvernement
48:00 ne va pas déposer un nouveau projet de loi. - Non, et donc,
48:02 ils vont promulguer ça ? - Donc, ça veut dire que c'est une proposition de loi.
48:04 Cette proposition de loi, les LR l'ont annoncée,
48:06 obtiendra-t-elle
48:08 une majorité, comme elle l'a eue ? - Une majorité au Parlement, oui.
48:10 - Puisque je vous rappelle que ce texte, c'est un texte de compromis,
48:12 au départ. - Bien sûr. - Là, maintenant,
48:14 il ne vont rester que les éléments durs, si j'ose dire.
48:16 - On a envie de dire "tout ça pour ça", enfin, non ?
48:18 - Oui, tout ça pour ça, malheureusement.
48:20 - Tout ça pour ça, oui. - Mais tout le monde est responsable,
48:22 Valérie, je suis désolé, il faut quand même être honnête,
48:24 il y a eu une motion de rejet qui a été votée au mois de décembre
48:26 par les LR, par les...
48:28 pas LR, par les RN,
48:30 par les écologistes, par la France Insoumise,
48:32 pour pas qu'il y ait débat. Donc, il faut quand même
48:34 aussi revenir en arrière. Tout le monde est un peu
48:36 responsable de ce black-out total, aujourd'hui.
48:38 Donc, que le Conseil Constitutionnel...
48:40 - Mais pourquoi est-ce qu'il est tout le monde un peu responsable du black-out ?
48:42 - Je suis désolé, quand vous déposez un débat
48:44 et qu'il n'y a pas de débat à la semaine nationale,
48:46 parce que les RN, les écologistes...
48:48 - Le celui politique est catastrophique et dans un État...
48:50 - Quand je dis "tout le monde", je parle du pouvoir politique,
48:52 que ce soit le Parlement ou le Conseil Constitutionnel.
48:54 - C'est dramatique, le Parlement ne joue pas son rôle,
48:56 le Conseil Constitutionnel non plus, le chef de l'État non plus.
48:58 Je veux dire, là, c'est pas possible,
49:00 ça ne peut pas durer. - Alexandra Spinell.
49:02 - Oui, non. Bon, alors, on est tous d'accord,
49:04 tout ça a faibli le pouvoir public,
49:06 le peuple français est confisqué de...
49:08 - Bien sûr, parce que cette loi,
49:10 ils y étaient favorables.
49:12 - De sa volonté, à quatre-vingt-cinq pour cent.
49:14 - Mais surtout, ça confirme la nécessité
49:16 de remettre chacun à sa place
49:18 par la révision de la Constitution.
49:20 - Il y a un congrès dans quelques jours,
49:22 je crois qu'il doit modifier la Constitution
49:24 et pouvoir en profiter.
49:26 - Par la consultation des Français, par référendum.
49:28 - Ça s'est dit un référendum, on est d'accord.
49:30 - Le Conseil Économique, Social et Environnemental,
49:32 auquel j'ai appartenu longtemps,
49:34 qui va être la troisième assemblée,
49:36 qui est là, exactement,
49:38 pour consulter par référendum
49:40 les Français sur les questions de société.
49:42 Eh bien, il ne le fait pas.
49:44 - C'est une institution qui n'est pas...
49:46 - Il l'a fait pour le mariage pour tous.
49:48 Non, mais c'est important. Alors, on dit
49:50 "sous le Conseil Économique, Social", moi je suis d'accord.
49:52 - Je pense qu'en l'état, il ne sert à rien.
49:54 - Il pourrait servir, il faut immédiatement le supprimer.
49:56 - Il n'a pas le pouvoir.
49:58 - Parce que ça n'a aucun pouvoir.
50:00 - D'ailleurs, les gens, je pense, à mon avis,
50:02 c'est la troisième chambre des institutions.
50:04 - Il a fait un sondage au moment du mariage pour tous.
50:06 Sondage qui a été confisqué immédiatement,
50:08 interdit par le président, par l'état,
50:10 le président du Conseil Constitutionnel,
50:12 mourait de peur.
50:14 Tout ça n'a servi à rien, alors qu'il était parfait.
50:16 Et on l'a déclaré illégitime.
50:18 Je rappelle qu'on a une troisième institution
50:20 qu'il faut supprimer, ça fera des économies,
50:22 qui est supposée faire des sondages.
50:24 Vraiment, c'est ça.
50:26 On pourrait les interroger, les Français, aujourd'hui.
50:28 - Oui, bien sûr.
50:30 - On le fait, on le fait régulièrement.
50:32 - Tout le monde, j'ai oublié, que fait le Conseil Constitutionnel ?
50:34 - Pardon.
50:36 - Tout ça confirme, tout simplement,
50:38 qu'il nous faut un référendum pour reprendre
50:40 le contrôle de nos flux migratoires.
50:42 - Il n'y a pas de demande de l'EU au Conseil Économique et Social.
50:44 - Il est certain que si demain,
50:46 un pouvoir nouveau,
50:48 parce que je ne crois pas à celui-ci,
50:50 arrive aux responsabilités et à une réelle
50:52 ambition en matière migratoire, il ne pourra
50:54 l'imposer par la voie d'une simple loi
50:56 face au Conseil Constitutionnel.
50:58 Il ne restera que la voix
51:00 du référendum, la voix
51:02 des Français qui s'exprimeront pour trancher
51:04 ce sujet qui, depuis 40 ans,
51:06 les déchire et qui, pourtant, même aujourd'hui,
51:08 génère un consensus dans l'opinion.
51:10 - Mais avec des questions précises !
51:12 - Pour autant, je suis désolé d'annoncer encore de mauvaises nouvelles,
51:14 et je n'en travaille pas encore dans la technique,
51:16 mais la jurisprudence du Conseil Constitutionnel
51:18 a évolué ces derniers temps,
51:20 et il n'est pas impossible que le
51:22 Conseil Constitutionnel, même sur un référendum,
51:24 décide de censurer
51:26 en amont, je dis bien
51:28 possible, moi je conteste cette jurisprudence, je pense que c'est
51:30 une extension de son pouvoir, mais censure
51:32 ce référendum, parce que ce référendum
51:34 serait hors sujet au regard
51:36 de l'analyse qu'il a de la Constitution.
51:38 C'est là où le vrai souverain
51:40 et c'est là où le vrai gardien de la Constitution,
51:42 qui est à mon sens le Président de la République,
51:44 devra s'imposer. - Le diable est dans le juridique !
51:46 Mais je suis d'accord avec ça.
51:48 - C'est fini. - Mais si il y avait
51:50 un référendum, il faudrait que les questions
51:52 soient très précises. Il ne faut pas dire "oui, non,
51:54 immigration". - On n'y est pas encore.
51:56 - Je fais un appel officiel ici, Valérie.
51:58 Je demande au Président
52:00 du Conseil économique, social et environnemental
52:02 de lancer un sondage
52:04 avec des questions précises. - Oui, qu'on mettra
52:06 à la poubelle comme le reste.
52:08 - Je crois qu'il n'y a pas de doute sur la réponse des Français.
52:10 - Tout de suite, c'est Alexis Poulin qui sera là,
52:12 avec vous dans un instant. Merci à tous
52:14 et bon week-end.

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