Le "8h30 franceinfo" de Marc Fesneau

  • il y a 8 mois

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00:00 *Musique*
00:07 - Bonjour Marc Fesneau. - Bonjour.
00:08 - Hier il y a eu les annonces du Premier ministre Gabriel Attal,
00:11 et puis il y a la FNSEA, les jeunes agriculteurs, la Confédération paysanne notamment,
00:15 qui appellent à poursuivre la mobilisation.
00:18 Qu'est-ce qui coince ? Qu'est-ce qui ne leur va pas ?
00:20 - Non mais on va essayer de décliner, de montrer ce que sont les annonces.
00:23 D'abord c'est un mouvement qui est un mouvement de grande ampleur.
00:26 C'est sans doute un mouvement très inédit dans le monde agricole depuis des dizaines d'années,
00:29 qui est le fruit de la sédimentation de nombreux scolaires.
00:32 Donc on essaie de répondre par un certain nombre de mesures d'urgence,
00:34 c'est évident, on y reviendra évidemment.
00:37 - On y reviendra, mais ça veut dire que là c'est pas à la hauteur de leurs attentes ?
00:40 - Mais ça dépend des territoires.
00:41 Il y a des territoires qui étaient plutôt sous la contrainte de la maladie hémorragique épisodique,
00:45 la MHE, et sur la question du GNR.
00:47 D'autres posent des questions sur les questions d'élevage.
00:49 Donc l'idée c'est quand même de répondre au fur et à mesure à des questions,
00:52 et apporter des réponses.
00:54 Et puis il y a des réponses très claires qui ont été apportées par le Premier ministre aussi.
00:57 Quand on parle de simplification, l'idée hier c'était pas dégrainer
01:00 les dizaines et dizaines de mesures de simplification qu'on peut faire.
01:02 Donc c'est aussi au travail qu'on va essayer et faire en sorte
01:06 qu'on soit bien au rendez-vous de la simplification.
01:08 - Mais qu'un des buts de ces annonces d'hier,
01:10 qu'est-ce que vous dites par exemple à ceux qui disent comme la FNSEA
01:13 "toutes nos revendications n'ont pas été entendues" ?
01:15 Vous leur dites "c'était une première salle" ?
01:16 - Il y a un mouvement qui a commencé réellement il y a huit jours.
01:20 On a rencontré les syndicats il y a quatre jours.
01:23 Ils ont fait des propositions il y a trois jours.
01:26 On y répond hier sur une liste de 120 ou 140 revendications.
01:30 On a donné les lignes d'intention en termes de simplification.
01:33 Vous doutez bien qu'on ne peut pas répondre à tous sous ce délai-là.
01:36 En revanche, ce que je leur dis c'est que le travail et la philosophie
01:40 étayé, parce que la philosophie c'est bien mais il faut donner des exemples,
01:43 étayé par le Premier Ministre hier, Gabriel Attal,
01:45 de ce que nous voulons faire en termes de simplification,
01:47 de ce que nous voulons faire en termes de rémunération,
01:50 de ce que nous voulons faire au niveau européen.
01:52 Il y a des premières mesures qui sont annoncées
01:54 et elles sont appelées à se décliner sur d'autres sujets, bien évidemment.
01:57 Donc ça va s'amplifier. Il y a une annonce à laquelle vous avez,
02:00 enfin une mesure à laquelle vous avez accédé.
02:02 Elle était très attendue par certains.
02:04 C'est l'annulation de la hausse de la taxe sur le gazole non routier.
02:07 À peine adoptée, déjà abandonnée. C'est une reculade ?
02:11 Pas du tout. C'était une mesure qui n'était pas une mesure d'économie budgétaire.
02:15 Puisqu'il y avait une baisse de l'avantage fiscal
02:17 qui correspondait à peu près à 70 millions d'euros de recettes
02:20 supplémentaires par l'État, lesquelles recettes étaient
02:21 reventilées dans d'autres dispositifs fiscaux.
02:23 De quoi on s'est rendu compte en conscience ?
02:25 C'est que les 70 millions qui étaient prévus d'être
02:27 reventilés sur les territoires, ça ne se reventilait pas bien sur les territoires.
02:30 En passant pas de façon homogène.
02:32 Et qu'il y avait des territoires qui étaient fortement pénalisés.
02:34 Alors qu'est-ce que le Premier ministre a décidé ?
02:36 C'est de 1. supprimer la disposition telle qu'elle était prévue.
02:40 2. Parce que ça c'est pour la mesure immédiate.
02:43 2. De faire en sorte que dès le mois de février,
02:45 les agriculteurs soient payés d'une avance sur ce dégrèvement qu'ils ont.
02:49 Parce que normalement ils sont remboursés plusieurs mois,
02:51 voire une année après avoir payé l'attente.
02:53 Donc là c'est de la trésorerie qui revient ?
02:54 Là c'est plus de 200 millions de trésorerie.
02:56 Et je le redis parce que ça a peut-être été mal perçu.
02:58 C'est plus de 200 millions de trésorerie qui vont revenir dans les cours de ferme, comme on dit.
03:01 Ça permet aux agriculteurs de ne pas faire des avances.
03:04 Parce que c'est quand même très dommageable qu'on demande à des agriculteurs
03:07 ou que des agriculteurs soient obligés de faire un prêt court terme
03:10 en attente d'une avance qui devait leur être payée.
03:14 Et donc ça c'est 200 millions d'euros qui seront faits.
03:16 Et puis, mesures de simplification et mesures de trésorerie.
03:19 À partir du 1er juillet, donc dans l'attente du 1er juillet,
03:21 200 millions environ qui iront dans les cours de ferme.
03:24 Une avance sur ce qu'on va leur rembourser.
03:26 Et à partir du 1er juillet on va simplifier les choses.
03:28 C'est-à-dire que l'agriculteur, la déduction sera au pied de facture.
03:32 C'est-à-dire qu'il n'aura plus besoin de demander.
03:34 Il y a 20% des agriculteurs...
03:35 Elle sera immédiate ?
03:36 Comment ?
03:37 Une réduction immédiate.
03:38 Non mais il y a 20% des agriculteurs qui ne demandaient pas le remboursement.
03:42 Donc ça c'est pas seulement une avance de trésorerie.
03:44 C'est des gens qui ne demandaient pas le remboursement
03:46 parce que la procédure était trop compliquée.
03:48 Donc c'est pour ça que la simplification est utile.
03:50 Et qui désormais se verront d'office appliquer le remboursement.
03:54 Mais l'idée avance-recul, tout de même,
03:56 c'était de mettre fin à l'incitation à consommer des énergies fossiles.
04:00 Est-ce que le GNR, c'est pas l'illustration de la difficulté
04:03 de concilier environnement et agriculture ?
04:05 Et là vous avez dû choisir finalement.
04:07 Non. La trajectoire, et d'ailleurs les agriculteurs le disent,
04:10 et je n'ai pas entendu les syndicats divers et variés
04:12 dire qu'il fallait renoncer à la trajectoire de décarbonation.
04:14 Mais la décarbonation, elle doit s'accompagner d'alternatives.
04:18 Et si quelqu'un ose me dire qu'il y a un tracteur électrique aujourd'hui,
04:22 possible, non.
04:24 Et deux, des mesures d'accompagnement.
04:26 Et donc il faut aussi savoir regarder des mesures
04:28 dans ce qu'elles sont, acceptables ou pas.
04:30 Non pas seulement financièrement, mais dans leur philosophie.
04:32 Je pense que c'est là-dessus qu'il faut qu'on continue à travailler.
04:35 Les ONG disent que c'est une manière de revenir un peu
04:38 sur les ambitions environnementales.
04:40 Non mais ça n'avait aucun effet sur la consommation.
04:43 Ça venait juste gréver la compétitivité.
04:45 La mesure de défiscalisation gasoile, elle existe à peu près dans toute l'Europe.
04:48 D'ailleurs vous voyez bien qu'en Allemagne, le mouvement est parti de là.
04:51 C'est une mesure de compétitivité.
04:53 Ce qu'on a besoin de retrouver par nos mesures fiscales,
04:55 c'est des mesures de compétitivité.
04:57 Mais elles n'étaient pas incitatives quand vous n'avez pas d'alternative.
05:00 Si vous dites "je vous hausse la taxe", ça ne vous fait pas changer votre tracteur.
05:03 En revanche, ça vous fait une taxe supplémentaire.
05:05 Donc ça marche, ce type de dispositif, quand on arrive à avoir des mesures de compétitivité
05:09 qui permettent de substituer la fiscalité.
05:13 On va revenir sur les mesures de simplification immédiate.
05:15 Juste revenir sur un tout petit mot que vous avez dit tout à l'heure.
05:17 Vous avez dit qu'il y aurait d'autres annonces sur les revenus.
05:19 Est-ce que vous avez quelque chose en tête, très sérieusement ?
05:21 Non, non, ce que j'ai dit sur la question des revenus,
05:23 c'est les mesures qu'on fait sur la maladie hémorragique épisodique.
05:27 C'est les mesures que j'annoncerai la semaine prochaine sur la viticulture,
05:30 puisque c'est un secteur qui est très en crise, avec des mesures gestion de crise
05:33 qui permettront de couvrir à la fois ce qui s'est passé sur le milieu,
05:36 vous savez la maladie qui est très apparue en particulier dans le sud-ouest,
05:38 des mesures de trésorerie pour les viticulteurs qui sont avec des prix très bas,
05:43 compte tenu d'un surstock, et puis des travaux qu'on a à faire sur à la fois le stockage
05:47 et aussi sur l'arrachage éventuellement différé.
05:49 Vous avez annoncé 10 mesures de simplification immédiate.
05:53 C'est un peu technique, mais on va prendre un exemple.
05:55 On va essayer de ne pas en prendre trop dans la technique.
05:57 On va prendre un exemple parce qu'il est absolument éloquent.
05:59 C'est la réglementation sur les haies.
06:01 Il y a 14 règles qui se superposent aujourd'hui.
06:03 Il n'y en aura plus qu'une.
06:05 Les haies, c'est le symbole de l'absurdité française en matière d'agriculture ?
06:08 C'est très emblématique parce qu'au fond, on a la réglementation la plus sévère du monde,
06:12 la plus encadrée du monde, et ça n'a pas empêché la disparition des haies,
06:16 d'ailleurs qui ne sont pas imputables qu'à l'agriculture.
06:18 D'ailleurs, on dit souvent qu'elles ont été arrachées.
06:19 Ce n'est pas qu'elles ont été arrachées, c'est qu'elles ont disparu.
06:21 Pourquoi ? Parce que quand vous avez 14 réglementations,
06:23 pour être tranquille, le mieux c'est de ne pas avoir de haies.
06:26 Et avec les écologies, je crois que nous partageons la volonté d'avoir plus de haies.
06:30 C'est bon pour l'agriculture, c'est bon pour la biodiversité,
06:32 c'est bon pour l'eau, c'est bon pour les sols, enfin bref,
06:34 c'est bon contre les inondations, c'est bon pour lutter contre l'érosion des sols.
06:37 Mais au bout, il faut être en conscience à se dire que la réglementation telle qu'elle a été produite,
06:42 elle a abouti qu'à une chose, c'est à décourager les agriculteurs d'avoir des haies.
06:45 Donc il faut qu'on les encourage par des mesures qui sont prévues d'ailleurs
06:48 à hauteur de 100 millions d'euros pour replanter des haies.
06:51 Mais pour replanter des haies, il ne faut pas avoir le sentiment qu'on est à la menace
06:53 de 14 réglementations dès qu'on fait un geste sur une haie.
06:57 C'est ça qui est un élément, il me semble, très important, c'est de dire
06:59 la réglementation vient servir une politique publique.
07:02 Si elle fait l'inverse de ce qu'on veut, interrogeons la réglementation et simplifions.
07:07 Mais la vie concrètement des agriculteurs va changer avec ces annonces ?
07:10 Elle sera vraiment plus simple ? Il n'y aura plus de dossiers de 20 pages à remplir à chaque fois qu'il faut faire une réglementation ?
07:15 On ne fait pas 14 réglementations sur une réglementation pour faire une réglementation
07:16 qui soit la somme compliquée des 14.
07:19 Il faut que ça soit plus simple, il faut que ça soit plus lisible.
07:21 Il ne faut pas que les réglementations se contredisent.
07:24 On a besoin d'entretenir les haies, on les fait dans quelques voyages, c'est ça qu'il faut faire.
07:27 Et donc l'objectif c'est une seule réglementation simplifiée elle-même.
07:30 Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire,
07:33 on se retrouve dans un instant juste après le Fil Info de Diane Fershit à 8h40.
07:38 La loi Immigration promulguée cette nuit par Emmanuel Macron,
07:41 le texte dont 35 articles ont été retoqués totalement ou partiellement
07:45 par le Conseil Constitutionnel et publié au journal officiel.
07:48 La droite dénonce toujours un hold-up démocratique à un coup d'État de droit de la part des sages.
07:53 Certains barrages levés, notamment en Ile-de-France,
07:56 d'autres toujours en cours en Corrèze, en Gironde ou encore sur l'Addis au niveau de New York.
08:01 Dans la Drôme, la CET reste entièrement fermée jusqu'à Avignon.
08:04 Après les annonces de Gabriel Attal, les syndicats des agriculteurs appellent à poursuivre le mouvement.
08:09 Le Premier ministre a lui promis un sursaut agricole,
08:12 10 mesures de simplification et l'abandon de la hausse de la taxe sur le gazole non routier.
08:17 La plus haute juridiction de l'ONU appelle Israël à empêcher tout acte éventuel de génocide à Gaza.
08:22 La Cour internationale de justice estime également qu'Israël doit prendre des mesures immédiates
08:27 pour permettre à l'aide d'entrer dans l'enclave palestinienne.
08:32 La 19e journée de Ligue 1 de football, elle s'est ouverte sur une deuxième défaite de suite pour Lyon,
08:38 battue 3 buts à 2 à domicile par Rennes.
08:40 Cet après-midi, Nice recevra Metz et puis à 21h Marseille-Monaco,
08:44 les Monégasques qui sont aux portes du podium.
08:47 *Générique*
08:55 Toujours avec Marc Thénault, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire.
08:58 La loi EGalim, qui vise à protéger la rémunération des agriculteurs, n'est pas respectée.
09:03 Hier, Gabriel Attal a annoncé de lourdes sanctions contre 3 entreprises qui ne jouent pas le jeu.
09:08 Quelles sanctions précisément ? Qui est concerné ?
09:11 Et est-ce que vous pensez que ça aura vraiment valeur d'exemple ?
09:14 - Vous me permettez juste de rebondir sur la question de la simplification.
09:17 J'entendais votre collègue dire 10 mesures. 10 mesures, c'est 10 premières mesures.
09:20 Il y aura bien d'autres mesures de simplification.
09:22 Je vais vous redonner un deuxième exemple quand même de contradiction.
09:24 Nous avons des dispositions légales qui obligent à débroussailler des territoires pour lutter contre les inondations.
09:29 Et par ailleurs, vous avez sur ces mêmes territoires des obligations qui visent à préserver les écosystèmes.
09:35 Et donc, ils font qu'on empêche de débroussailler.
09:37 Je vais vous donner un exemple très concret. Dans le Var, il y a une tortue qui s'appelle la tortue d'Hermann.
09:41 Elle est très protégée et son risque principal, c'est l'incendie.
09:45 Mais on ne peut pas débroussailler parce qu'il y a un site de pro-production.
09:48 Résultat des cours, on ne débroussaille pas.
09:50 Et à la fin, les tortues sont incendiées parce que les incendies progressent.
09:52 Vous voyez la contradiction ? Alors que l'objectif, c'est bien de protéger un écosystème.
09:56 Et pour le protéger, il faut qu'on puisse débroussailler.
09:59 - A quel moment notre système, il produit ce genre de choses, Marc Fesneau ?
10:02 - Sédimentation de dizaines d'années. C'est une folie.
10:04 Quand vous réfléchissez structurellement, c'est une folie.
10:07 - Vous avez réveillé hier au gouvernement, c'est ça que je veux dire d'une certaine manière.
10:09 - Non, non, non, mais chacun doit faire son examen de conscience.
10:12 Mais ces deux réglementations, elles existaient avant que nous soyons là.
10:15 Ces deux-là, très précisément, existaient avant.
10:17 Mais il faut qu'on tricote et qu'on détricote toutes ces réglementations qui sont contradictoires.
10:22 Parce que vous voyez bien que pour un agriculteur, d'aller lui expliquer qu'il faut qu'il protège
10:26 et en même temps qu'il ne peut pas protéger, il y a quelque chose qui...
10:30 Moi, je l'ai vu sur un certain nombre de dialogues que j'ai depuis des semaines et des mois avec les agriculteurs.
10:34 Ce n'est pas complètement une surprise pour moi, comme vous le savez.
10:36 C'est un sentiment d'incompréhension et au fond un sentiment de mépris.
10:39 - Et c'est un chantier qui est immense.
10:40 - Mais c'est un chantier qui est immense.
10:41 - C'est quoi l'objectif ?
10:43 - Le Premier ministre a dit, par département...
10:45 Sur la haie, dans la Haute-Garonne, il y avait un arrêté supplémentaire par rapport à la réglementation.
10:50 Donc on supprime l'arrêté qui est en Haute-Garonne.
10:51 D'abord, il y a un travail départemental.
10:52 Aux réglementations nationales, viennent s'ajouter des arrêtés départementaux.
10:56 C'est-à-dire que le voisin du Tarn-et-Garonne, il n'a pas la même règle que le voisin de Haute-Garonne.
11:00 Et puis deux, il faut faire un travail au niveau national sur la haie, sur tout le reste,
11:04 en prenant en ligne de compte quelle est la politique publique qu'on sert.
11:07 Et pas de mettre les agriculteurs face à des injonctions contradictoires.
11:09 Et je réponds maintenant à votre question.
11:11 - Oui, parce qu'il y a question de revenu des agriculteurs.
11:12 - C'est en question de la réponse sur la question du revenu.
11:15 On a réuni hier avec Bruno Le Maire, les industriels, les transformateurs et la grande distribution.
11:20 D'abord, vous dire qu'on a secoué les choses, parce qu'on avait le sentiment que les choses se passaient bien,
11:25 dans leurs expressions, et on leur a dit "manifestement ça se passe bien".
11:28 Deuxième chose, on a entendu des gens qui ont dit "égalim", les deux premières années,
11:32 les deux ou trois premières années, ça a plutôt bien fonctionné,
11:34 en particulier dans les années de croissance inflationniste,
11:36 où la matière première agricole a plutôt été bien prise en compte.
11:39 On a, à partir des lois égalim, lutté et empêché un phénomène qui a existé depuis dix ans,
11:44 et ça c'est depuis qu'on est arrivé qu'on l'a fait, c'était un phénomène de déflation.
11:47 Les prix agricoles, ils avaient baissé depuis dix à quinze ans.
11:50 Par égalim, on avait inversé.
11:51 Mais depuis cette année, dans les négociations qui sont en cours,
11:54 il y a des pratiques qui viennent détourner égalim.
11:56 Alors, première pratique de détournement, c'est "je ne respecte pas la loi",
11:59 c'est-à-dire que je ne tiens pas compte des matières premières agricoles.
12:01 Ceux qui ne respecteront pas la loi, c'est simple,
12:03 ils peuvent encourer jusqu'à 2% d'amende sur leur chiffre d'affaires.
12:06 - Ce sera le cas, là ?
12:07 - Les trois entreprises ?
12:08 - Ça c'est celles qui sont déjà en cours, mais c'est pas solde de tout compte.
12:11 Il y a trois entreprises, effectivement, qui vont d'ores et déjà être sanctionnées.
12:15 Il ne m'appartient pas d'en donner les noms, parce que la procédure est en cours.
12:19 Et puis toutes celles qui ne respecteront pas le paiement de la matière première agricole,
12:22 ils seront sanctionnés et ça peut aller jusqu'à 2% du chiffre d'affaires.
12:25 - Parce que les prix des agriculteurs ont baissé de 9%
12:27 quand les prix dans les supermarchés, sur les étals, ont augmenté de 10%.
12:31 Comment c'est possible que le prix à la production soit ensuite multiplié ?
12:37 - Mais c'est là qu'il y a un sujet de répartition de la marge.
12:40 C'est là que chacun, ce qu'on a dit hier, doit faire.
12:42 Parce qu'on ne peut pas...
12:43 Moi j'entends beaucoup de gens qui font des grandes déclarations d'amour sur l'agriculture,
12:46 qui disent "on aime la souveraineté, on aime les produits français, on aime la qualité",
12:49 tout ça est vrai, en plus.
12:50 Mais il faut qu'ils passent aux actes.
12:52 Parce que la chaîne alimentaire, c'est ce que doit faire l'État en termes de simplification, d'appui aux filières...
12:57 - Alors qui récupère la valeur ajoutée ?
12:59 - Alors il y a des travaux qui sont en cours, qui sont lancés déjà,
13:02 qui vont permettre, y compris au Parlement...
13:04 - Ce sont les industriels, comme disent certains rapports ?
13:06 - C'est parfois les industriels, c'est parfois la grande distribution.
13:08 Moi je ne comprends pas, par exemple, que sur un certain nombre de produits,
13:10 les produits les plus qualitatifs, les marges manifestement,
13:13 mais ça nécessite d'être documenté, soient plus élevés que sur les produits de base.
13:16 Parce qu'évidemment ça donne un avantage comparatif aux produits qui sont avec des standards moins exigeants.
13:21 Et donc il y a quelque chose d'un double discours qui n'est pas possible.
13:23 Donc, des contrôles, et puis il y a une deuxième façon de dévoyer les contrôles,
13:27 c'est d'aller mettre des centrales d'achat ailleurs en Europe,
13:29 pour essayer de déroger aux droits français.
13:31 Le ministre Bruno Le Maire l'a dit très clairement, et c'est pas acceptable.
13:35 Et donc on va faire en sorte que, d'abord, on voit s'il n'y a pas un détournement de la loi...
13:38 - Ça c'est des grands noms de la distribution qu'on connaît bien ?
13:40 - Oui, qu'on connaît bien, oui.
13:41 - Et Leclerc, par exemple ?
13:42 - Oui, je vous rappelle qu'il y a quelques semaines, j'ai eu quelques échanges scripturaux,
13:47 si je peux dire, au travers de Twitter, et que parfois on me reproche d'avoir tapé du poing sur la table à l'endroit...
13:52 Effectivement, de M. Leclerc, moi j'ai pas envie de nouer des polémiques,
13:56 mais quand j'entends quelqu'un dire "si je trouve pas les produits au prix que je veux, j'irai les chercher ailleurs",
14:00 je considère qu'il ne fait pas un acte sur la souveraineté alimentaire française,
14:03 et c'est un acte de patriotisme agricole.
14:06 - Alors que ça n'est pas l'image qu'il véhicule ?
14:08 - Oui, mais peu importe que ça soit...
14:09 Chacun, moi je répète, j'ai pas envie de rentrer dans une polémique avec lui, ça m'intéresse pas.
14:13 Ce qui m'intéresse c'est la rémunération.
14:14 Donc, les grandes déclarations ça suffit, et donc ceux qui ne jouent pas le jeu seront sanctionnés,
14:19 et par ailleurs on regardera précisément où se répartit la valeur ajoutée.
14:23 - Cette mesure sur la loi EGalim, vous pensez que c'est une mesure structurelle
14:26 qui va faire que les agriculteurs puissent enfin vivre décemment de leur revenu ?
14:29 Parce que plusieurs syndicats disent que le compte n'y est pas,
14:31 que de façon pérenne, rien n'est fait pour s'assurer qu'ils puissent vivre de leur travail,
14:37 qu'ils arrêtent de vente à perte sur le long terme.
14:38 - Il faut aussi qu'on arrive à convaincre peut-être des filières.
14:41 Toutes les filières ne sont pas dans EGalim,
14:43 parce qu'elles ont fait le choix en conscience de dire
14:45 qu'on préfère avoir une négociation d'une autre nature avec la grande distribution.
14:48 Peut-être qu'il faut se poser la question de savoir s'il n'y a pas besoin d'une contractualisation.
14:52 - Et les prix planchers que proposent les insoumis par exemple, la France Insoumise ?
14:55 - Je ne connais pas beaucoup de filières qui disent qu'il faut abroger EGalim.
14:59 Les seules personnes qui ont demandé à abroger EGalim, c'est M. Leclerc.
15:02 Reprenez ses déclarations à l'époque, en disant "on est le seul pays à faire ça, c'est un pur scandale".
15:07 Il m'a plutôt intérêt à regarder et à réfléchir au niveau européen,
15:09 et ça me permettra de répondre à votre question,
15:11 de revenir sur quelque chose qui permet d'encadrer les marges
15:15 et d'encadrer la matière première agricole de sorte qu'elle soit payée.
15:18 Après, les propositions démagogiques du genre "on va fixer une obligation de prix plancher",
15:23 comme on peut le faire, parce qu'il y a des règles quand même européennes,
15:26 que sur les prix agricoles français et qu'on ne peut pas le faire sur les prix des autres pays,
15:29 qu'est-ce que ça fait ? Ça vient mettre en concurrence déloyale les produits agricoles français.
15:33 Donc il faut que la matière première soit payée aux paysans français
15:35 comme elle doit être payée aux autres agriculteurs,
15:37 et c'est comme ça qu'on arrivera à le faire, et pas autrement.
15:39 Vous dites que ce serait contre-productif.
15:41 Mais c'est manifestement... Enfin, c'est d'ailleurs à ce motif-là qu'on ne l'a pas accepté.
15:44 Parce que s'il était aussi simple que ça de dire "moi je mets le kilo de tomate à 2 euros
15:48 ou à 10 euros en France pour payer les agriculteurs,
15:51 et que l'arrive de la tomate à 3 euros, vous croyez qu'il va se passer quoi ?"
15:54 Donc on a besoin que les prix montent, et que les prix montent, y compris au niveau national.
15:59 Et bloquer les marges des produits de l'industrie agroalimentaire,
16:03 comme le demande Jean-Luc Mélenchon.
16:05 Oui, moi j'entends beaucoup d'industries agroalimentaires...
16:07 C'est toujours des mesures, une espèce de mesure généraliste.
16:09 Moi j'entends beaucoup d'industries agroalimentaires aussi,
16:11 qui dans le sujet inflationniste, ont des marges qui sont réduites.
16:15 Alors après qu'il y ait des grands groupes qui doivent réfléchir et faire leur examen
16:18 sur quelles sont les marges qui peuvent être acceptées
16:21 pour faire en sorte que l'ensemble de la filière...
16:23 Oui, mais j'entends beaucoup d'entreprises...
16:25 J'ai plutôt des témoignages d'entreprises sur les territoires
16:28 qui disent "moi je ne suis pas sûr de terminer l'année compte tenu de la hausse des coûts".
16:32 La nécessité de rémunérer la matière première et la pression comme fait la grande distribution.
16:36 Il y a beaucoup de PME en France, il y a des très grands groupes emblématiques,
16:39 mais il y a beaucoup de PME qui ne passent pas la rampe de la négociation
16:44 et qui sont en risque économique.
16:46 Vous parlez de la concurrence européenne, il y a aussi une concurrence internationale.
16:49 Gabriel Attal a redit hier l'opposition de la France à la signature du traité Mercosur,
16:54 qui est un traité de libre-échange avec l'Amérique du Sud.
16:56 Est-ce que vous garantissez que cet accord de libre-échange entre l'Union Européenne,
17:00 l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay et le Paraguay ne verra pas le jour ?
17:04 Le président de la République s'est engagé, le Premier ministre l'a rappelé hier,
17:07 mais les négociations continuent au niveau européen.
17:09 Très bien, le président de la République s'est engagé sur le fait que nous n'accepterions pas ce traité du Mercosur
17:13 et nous faisons les pressions nécessaires sur qui il faut pour faire en sorte que ce traité du Mercosur n'aboutisse pas.
17:18 Pourquoi ? Parce qu'il met en situation de concurrence très déloyale nos agriculteurs
17:23 et en plus sur beaucoup de secteurs, sur la volaille, sur la viande, sur beaucoup de secteurs.
17:28 C'est un accord qui, dans des conditions par ailleurs de production que nous n'avons pas en France,
17:33 qui sont beaucoup plus, comment dirais-je, libérales, on va dire ça comme ça,
17:38 et qui donc met en difficulté potentiellement si l'accord était...
17:42 Donc le président de la République a dit très clairement les choses et il l'a redit très clairement.
17:45 J'ajoute qu'il a demandé à ce que soit mentionné à l'ordre du jour,
17:48 ce qui n'était pas arrivé depuis longtemps d'ailleurs en Conseil des chefs de gouvernement la semaine prochaine,
17:53 ce point agricole et ce point Mercosur.
17:55 - Et pourquoi dans ce cas au Parlement européen, votre groupe Renew a voté pour l'accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande,
18:00 qui lui va faire arriver massivement des agneaux, du lait, les écologistes, le RN, LFI, le PS s'y sont opposés ?
18:06 Il n'y a que votre groupe qui a voté pour et aujourd'hui vous nous dites que vous êtes contre le Mercosur.
18:10 - Non, non, non, parce que ce n'est pas aucun accord et aucun commerce en France.
18:13 50% des céréales françaises est sorte de France.
18:16 L'excédent commercial agroalimentaire c'est les vins espiritueux.
18:19 Vous ne voulez pas d'accord international ?
18:21 - Non, mais par exemple, typiquement le blé il part plutôt au Maghreb, il ne parle pas forcément de l'autre côté de la Terre.
18:26 - Non, mais il y a une géographie aussi de la production.
18:29 La Nouvelle-Zélande, alors, on a besoin de vérifier que ça ne mettra pas en...
18:33 Mais il n'y a pas de concurrence, parce que déloyale au sens environnemental du terme, c'est le système le plus extensif qui soit.
18:38 Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas qu'on prenne des mesures pour retrouver de la compétitivité en France.
18:42 Parce que le sujet c'est d'être compétitif.
18:44 Si on arrive à faire des céréales qui vont sur les marchés internationaux, on a des règles en France.
18:48 On ne fait pas des céréales de la même façon que les autres.
18:50 Pourquoi ? Parce qu'elles sont de qualité et elles sont stables en production, en volume.
18:54 Et donc on a besoin d'abord de retrouver de la compétitivité en France.
18:57 Et pas simplement de dire "je jette tous les accords commerciaux par la fenêtre parce que je ne sais pas ce qu'on fait du lait, je ne sais pas ce qu'on fait des céréales,
19:04 et c'est d'autres que nous qui les nourriront".
19:06 Parce que moi je n'ai pas envie que ce soit M. Poutine qui nourrisse un cette scénario-là.
19:09 - Alors on continue cette discussion dans un instant.
19:11 Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, juste après le Fil-Info de Diane Fershit à 8h52.
19:16 - Abandon de la hausse de la taxe sur le gazole non routier, indemnité gonflée pour les éleveurs dont les bêtes sont touchées par la maladie hémorragique,
19:23 sanctions pour les industriels aussi qui ne respectent pas la loi Egalim ou encore simplification des normes.
19:28 Les annonces du Premier ministre Gabriel Attal pour tenter de calmer la colère des agriculteurs.
19:33 Et il n'y a ce matin plus de barrages en Ile-de-France mais ils se poursuivent sur la 10 dans la Vienne, la 7 dans la Drôme
19:39 ou encore la 63 près de Bayonne, la FNSEA, la Coordination Rurale ainsi que la Confédération Paysanne ont appelé à poursuivre le mouvement.
19:48 Après avoir réuni les préfets hier en vue de son application, la loi Immigration a été promulguée cette nuit par Emmanuel Macron.
19:55 Le texte final sans les articles censurés par le Conseil Constitutionnel.
20:00 Donald Trump dénonce une condamnation ridicule.
20:03 Le candidat à la primaire républicaine, ancien président américain, condamné à verser 83 millions de dollars à une ancienne journaliste
20:10 pour l'avoir diffamée. Une affaire sur fond d'accusation de viol. Dans les années 90, Donald Trump va faire appel.
20:16 France-Danemark, c'est l'affiche de la finale de l'Euro de handball.
20:19 Demain en Allemagne, les Français qualifiés après avoir battu la Suède 34 à 30.
20:24 Hier soir, les Danois se sont imposés sur les Allemands 29 à 26.
20:32 Le 8.30 France Info, Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
20:36 Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire.
20:39 Il reste donc plusieurs points de blocage en France malgré vos annonces.
20:43 Et cela fait plus d'une semaine que les agriculteurs bloquaient les routes.
20:47 Certains s'en sont pris à des préfectures.
20:49 Hier, c'est le bâtiment de la Mutuelle Sociale Agricole de Narbonne qui a été incendié.
20:54 Pourquoi tant de mensuétude avec eux ?
20:56 Est-ce que ça va continuer dans les jours qui viennent ?
20:58 Vous allez continuer à laisser faire comme disait Gérald Darmanin ?
21:00 - Il n'y a aucune mensuétude et il n'y a aucune ambiguïté sur le fait que des violences telles que celles qui se sont passées à Narbonne,
21:04 violences aux personnes, violences aux miennes, ne sont pas acceptables.
21:07 Je dénonce des actes qui sont minoritaires.
21:10 Nous étions hier avec le Premier ministre sur un point de blocage tout à fait pacifique, sans aucune dégradation.
21:16 D'ailleurs, ils ont tenu à nous le dire.
21:18 Distinguons ce qui est une colère de gens qui gagnent parfois, qui travaillent.
21:21 C'est quand même la seule profession qui peut travailler 40, 50, 60, 70 heures et qui accepte,
21:26 dont on accepte collectivement, qu'ils puissent perdre de l'argent ou gagner 200 euros par mois.
21:31 Donc ça peut légitimement aussi provoquer des moments de tension.
21:36 Mais en tout cas, il y a quelque chose qui n'est pas acceptable, c'est la violence.
21:39 Et donc la violence, elle est dénonçable dans tous les domaines, parce que sinon, évidemment, il y aurait une distinction.
21:43 Mais qu'il y ait des points de tension avec des gens qui sont dans cette situation-là, c'est normal.
21:48 Il n'y a pas une question de mensuétude.
21:50 L'écologiste Yannick Jadot, par exemple, disait que si les Verts faisaient le millième de ce qui se passe aujourd'hui,
21:56 ils seraient en prison.
21:57 Il a soutenu des mouvements de gens qui sont venus incendier des cartes de police, sciemment,
22:03 qui sont venus tirer avec des mortiers en direction de la tête ou du corps de policiers et de gendarmes.
22:08 Vous voyez, ce n'est pas tout à fait...
22:10 Je pense du mouvement de Sainte-Soline.
22:12 Donc il y a quand même des choses qui sont à distinguer, parce que vous ne voyez pas ça.
22:15 Mais quand il y a un acte de violence, mais je sais que les organisations syndicales agricoles sont responsables.
22:20 Quand il y a un acte de violence, vous me retrouverez toujours pour le dénoncer.
22:23 Mais distinguons ce qui est une colère et un mouvement de colère de ce qui est des actes de violence délibérés.
22:28 Il y a des gens qui sont mis par simplement le désir d'en découdre avec les forces de l'ordre.
22:32 Ce n'est pas ce que je vois aujourd'hui sur le terrain dans les mouvements agricoles.
22:35 Donc il y a un certain nombre de points qui ont été débloqués.
22:37 Il y a un certain nombre de points qui sont encore bloqués.
22:39 On va continuer à travailler et à dire ce qu'on fait en termes de simplification.
22:43 J'ai oublié de les dire tout à l'heure. On va simplifier les normes.
22:46 C'est quoi ? C'est les délais de recours sur les bâtiments d'élevage et sur les projets d'eau.
22:49 On avait un régime d'exception pour les agriculteurs, c'était 4 mois.
22:53 Quand vous et moi, on dépose un permis de construire, c'est 2 mois le délai de recours.
22:56 Pourquoi cette exception agricole ? Alors que pour tous les autres, le droit de l'urbanisme qui s'appliquait, c'était 2 mois.
23:01 Donc on va remettre dans le droit commun un certain nombre de réglementations.
23:04 C'est ce qu'a annoncé le Premier ministre.
23:06 Et je pense qu'au fur et à mesure, c'est de nature à libérer les points...
23:09 de nature à libérer le point de blocage quand les agriculteurs verront la réalité de ce qu'il y a derrière les annonces qui sont produites,
23:15 qui ne sont pas du déclaratif, qui sont du concret pour un certain nombre d'entre eux dans beaucoup de territoires.
23:20 Et donc sur le point de la violence, il n'y a pas de mensuetude.
23:23 Il n'y a juste jamais de mensuetude avec la violence.
23:25 Mais quand il y a un moment de tension et de colère comme celui-là, il faut s'y savoir l'entendre.
23:28 Et les blocages vont pouvoir continuer.
23:30 Vous avez vu que la colère est très profonde. Vous ne craignez pas une agrégation des mouvements ?
23:35 La CGT a appelé à rejoindre les agriculteurs.
23:37 Vous avez vu la réponse d'ailleurs d'un certain nombre d'agriculteurs.
23:39 Oui, mais parce qu'il y a toujours, dans un certain nombre d'organisations syndicales,
23:43 d'aller chercher l'appoint chez d'autres de la colère et du grand soir de la revendication.
23:49 Mais il y a un certain nombre de gens qui ont dit, qui viennent maintenant apporter leur soutien aux agriculteurs,
23:53 qui ont passé à longueur de temps sur les plateaux télé, leur temps à dire du mal des agriculteurs, à dire du mal de leur pratique.
23:59 - Pour ça, à qui ?
24:00 - J'ai écouté hier, je n'ai pas envie de rentrer en querelle avec eux,
24:02 mais un certain nombre d'écologistes font des grandes déclarations d'amour
24:04 quand tous les jours, ils ont demandé de la réglementation, de la réglementation, de l'interdiction, de la contrainte,
24:09 au niveau national comme au niveau européen.
24:11 On n'en a pas parlé, mais j'irai mercredi au niveau européen pour débloquer un certain nombre de sujets.
24:15 Je pense au sujet de la jachère et je pense que dans la semaine, on pourra avoir des réponses.
24:18 Et le président de la République, il mettra tout son poids.
24:20 Donc tous ces gens qui maintenant viennent nous expliquer qu'on doit faire des choses pour les agriculteurs,
24:26 et pour qui le dialogue et le discours qu'ils ont eu vis-à-vis des agriculteurs est un discours de dénigrement.
24:32 Et je te montre du doigt, comme pollueur, comme maltraitant tes animaux, il y a quelque chose quand même de curieux.
24:40 - Et la manière dont l'extrême droite a tenté ces derniers jours de reprendre le flambeau ?
24:43 - Oui, alors l'extrême droite découvre pour une grande partie d'entre elles l'agriculture.
24:47 - Est-ce que vous avez pensé que ça s'est retombé un petit peu ?
24:49 - Oui, j'ai l'impression, parce que les agriculteurs, c'est des gens...
24:51 Ils sont durs à notre endroit, nous gouvernants.
24:53 Ils sont durs aussi à l'endroit de ceux qui veulent récupérer.
24:55 Ceux qui veulent récupérer pour faire l'agrégation et ceux qui veulent récupérer le moment.
24:58 Parce que la rémunération, c'est pas par un coup de baguette magique, c'est par des actes concrets.
25:02 Et Galim et le reste.
25:04 La surtransposition auquel il faut mettre fin, et même faire un mouvement inverse par rapport à un certain nombre de sujets, il faut le faire.
25:11 Donc cette volonté permanente de récupération, je trouve que les agriculteurs, c'est des gens qui sont dignes et c'est des gens qui sont respectueux.
25:18 Et c'est des gens qui n'aiment pas qu'on se moque d'eux.
25:20 Et donc le Yaka Faucon des uns ou le Yaka Faucon des autres, tout ça c'est une démagogie qui ne résoudra pas les problèmes.
25:25 Et nous on souhaite résoudre les problèmes.
25:27 - Vous avez reporté votre loi sur le renouvellement des générations, un aveu du fait qu'elle n'était pas à la hauteur face à cette colère.
25:33 Est-ce qu'il y aura de nouvelles mesures ? Est-ce que vous pouvez nous dire un mot sur ce qui est attendu ?
25:37 - Une grande partie était dans le pacte et une partie était dans la loi.
25:40 On va glisser un certain nombre de mesures qui étaient dans le pacte et dans la loi.
25:43 Ça permettra d'accélérer la procédure. Premier élément.
25:45 Une grande partie des mesures reporteront autour des questions de souveraineté.
25:48 Qu'on définisse mieux ensemble ce que c'est la souveraineté.
25:51 Pour que dans l'opinion publique on ait un débat sur ce sujet de la souveraineté, c'est comment on aboutisse à la souveraineté.
25:55 Et puis le deuxième sujet, c'est un certain nombre de mesures.
25:57 Et c'est dans les semaines qui viennent.
25:59 L'horizon, puisque le Premier ministre a dit dans les trois semaines, je veux qu'on avance, des mesures de simplification à l'intérieur de cette loi.
26:06 - Merci beaucoup Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture.
26:08 Merci d'avoir été l'invité du 8.30 France Info.
26:10 Agathe Lambret, à demain. On se retrouve dans quelques instants pour un nouveau point sur l'information.
26:15 [Musique]

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