• il y a 10 mois
En présentant ses premières mesures vendredi pour tenter de répondre à la colère des agriculteurs, Gabriel Attal a beaucoup insisté sur le rôle que les préfets sont appelés à jouer dans les prochaines semaines. Quelles sont les intentions du préfet de l'Hérault dans ce domaine ?
Le 1er ministre a notament demandé aux préfets d'engager des discussions avec les agriculteurs sur la question des normes et de leur simplification.
Il a aussi demandé aux services de la concurrence et de la répression des fraudes, qui sont placés sous l'autorité des préfets, de renforcer leurs contrôles à l'égard de marchandises provenant de l'étranger et qui ne seraient pas autorisées à être vendues.
On en parle ce matin avec le préfet de l'Hérault, François-Xavier Lauch, avec qui on évoquera aussi les actions coup de poing menées dans le département.

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Transcription
00:00 - Éculteurs, c'est la question de ce matin. On a vu donc grâce à vos réactions sur l'appli France Bleu ici et sur la page Facebook que...
00:07 - Que vous êtes une nette, très nette on peut le dire, majorité, très exactement 63% a considéré que non,
00:15 le gouvernement n'est pas trop clément. Vous êtes 246 à avoir voté.
00:19 Vous pouvez le faire encore pendant un quart d'heure et surtout nous appeler maintenant.
00:22 - 04 67 58 6000. Notre invité, pas de surprise puisque notre ami Frantignanet nous l'a annoncé,
00:28 c'est François-Xavier Loche, préfet de l'aéro est avec nous. Bonjour, je ne m'étais pas aperçu.
00:32 - Ce qui n'est pas perçu pour le passé est entré dans le studio. Menteur. Bonjour François-Xavier Loche.
00:37 - Bonjour. - Merci d'être venu dans ce studio ce matin.
00:39 Lors de l'annonce de ces premières mesures vendredi lors de son déplacement, le Premier ministre Gabriel Attal a beaucoup,
00:45 mais alors beaucoup parlé des préfets. J'imagine que ça ne vous a évidemment pas échappé puisque les préfets sont appelés par le Premier ministre.
00:52 Parmatignon a joué un rôle très actif dans le cadre des discussions qui se poursuivent malgré cette colère agricole.
01:00 Ces discussions elles ont toujours lieu et notamment dans les ronds.
01:03 - Oui, je vous le confirme. Il y a trois grands rôles, je crois, pour les préfets.
01:07 D'abord, vous en parliez avec ce sondage "Les sujets d'ordre public".
01:12 Trouver un équilibre entre une expression de ce qu'il faut bien appeler une colère, je crois que c'est le mot,
01:18 une colère qui doit s'exprimer sans pour autant atteindre aux vies humaines, sans autant atteindre aux bâtiments publics, aux bâtiments économiques.
01:28 C'est cet équilibre que moi j'essaie de trouver dans le département avec, face à moi ou à mes côtés,
01:35 plutôt un syndicat et des représentants agricoles que je qualifierais de responsables.
01:41 - Vous voulez dire la FDSEA ? - Oui, pas seulement.
01:43 - Mais tous ne le sont pas responsables ?
01:45 - Je n'ai pas dit ça. Je vous dis que dans le département, quelle que soit la colère exprimée,
01:51 le fil parfois fin de la discussion est maintenu pour rester dans des limites républicaines et acceptables
02:00 qui permettent des discussions et je l'espère qui déboucheront sur des annonces.
02:04 - C'est-à-dire que par exemple, l'opération de vendredi, l'opération escargot avec ces tracteurs qui ont fait baiser Montpellier sur l'autoroute A9,
02:09 là, pas de souci, et puis considérer même que l'État doit encadrer pour faire en sorte que ça se conclue.
02:13 - Nous l'avons clairement encadré.
02:14 Par contre, quand il s'agit effectivement d'aller détruire, comme ça s'est passé aussi vendredi,
02:19 une surface de stockage, un centre logistique, la grande distribution, là par contre, vous envisagez des suites judiciaires par rapport à ça ?
02:27 - Ecoutez, ça on verra, mais effectivement je trouve qu'il y a une différence entre des actions sans doute préparées,
02:35 si vous voulez parler de la fermeture de l'autoroute A9, de l'encadrement par la gendarmerie et Vinci et la police,
02:41 que je salue d'ailleurs et que je remercie, et des actions qui visent par exemple à labourer le goudron et une centrale d'achat, ou en tous les cas un drive,
02:52 il y a une petite différence entre les deux. Moi j'ai toujours appelé à des manifestations pacifiques,
02:58 on verra les suites, c'est pas le moment d'en parler, la question du moment c'est de trouver des solutions à la crise et à la désespérance.
03:05 - Alors justement, deux choses sur lesquelles je voudrais évoquer avec vous, d'abord ce choc de simplification,
03:11 on peut l'appeler comme ça, annoncé par Gabriel Attal le vendredi, qui demande au préfet de travailler sur ce sujet-là avec les agriculteurs et notamment les organisations syndicales,
03:21 ils ont beaucoup dénoncé la multiplication des normes, parfois contradictoires, ici dans les Rho, ce choc de simplification,
03:30 ça se situe à quel niveau exactement François-Xavier Loche ? A la viticulture j'imagine en premier lieu.
03:37 - Le sujet fondamental c'est la viticulture, mais pas seulement, vous m'avez vu l'autre jour faire une visite dans l'élevage,
03:43 j'ai rencontré aussi des apiculteurs, j'ai rencontré des représentants des fruits et légumes, des représentants des taureaux de Camargue,
03:55 donc il y a une multiplicité évidemment de sujets, c'est ce qui fait la grande complexité du travail qui nous est demandé.
04:03 Très concrètement moi j'ai demandé via la Chambre d'agriculture et dans mes services également en charge des questions agricoles,
04:10 qu'on pose une question très ouverte, voilà, quelle est la simplification de vos rêves ?
04:17 Alors évidemment tout ça doit être très tourné vers l'usager qui est l'agriculteur pour lui faciliter la vie,
04:22 moi je suis très frappé quand les agriculteurs me disent que maintenant ils passent une ou deux journées par semaine à travailler sur des procédures administratives,
04:32 je dois dire d'ailleurs que parfois les agents de l'état en territorial en souffrent aussi parce que derrière chaque démarche de l'agriculteur généralement il y a...
04:39 - Vous l'avez découvert ?
04:40 - Non on ne l'a pas découvert, c'est un très vieux sujet, malheureusement,
04:45 donc je pense qu'il y a un engagement à prendre pour l'avenir d'arrêter la complexification des choses,
04:50 et puis notre travail c'est d'auditer les procédures qui sont en cours pour les simplifier,
04:55 je prends un exemple ce qu'a annoncé le Premier ministre sur ce qu'on appelle le GNR, le gazole non routier,
05:00 avant l'annonce du Premier ministre, la différence de prix entre le gazole qu'achètent nos concitoyens à la pompe et celui des agriculteurs,
05:09 eh bien on demandait aux agriculteurs de payer le même prix que tout le monde et d'aller sur un site internet de l'état, de faire une démarche pour se faire rembourser la différence.
05:18 Quand le Premier ministre dit très simplement "pied de facture" ça veut dire qu'on ne paiera pas plus cher que le prix du gazole non routier pour les agriculteurs et qu'il n'y a pas de démarche derrière, ça c'est de la simplification.
05:29 - Donc là vous demandez aux viticulteurs et rôletiers d'exprimer leur simplification de leur rêve, c'est ça ? Et en fonction de ça vous trirez ?
05:36 - Alors en tous les cas je l'ai demandé au président de la Chambre d'agriculture et je le laisse mettre de la manière dont il va travailler,
05:45 je pense que les services de la Chambre d'agriculture ont plein d'idées, et moi ce qui m'a été demandé c'est de faire remonter au tout début du mois de février, le 6 février précisément,
05:53 une liste de simplification et j'espère qu'on aura beaucoup d'idées parce que ce travail des préfets est important comme tout ce que je fais remonter, c'était la troisième fonction
06:04 depuis que je suis arrivé sur ce malaise agricole et la manière de le traiter et dont j'espère que ça débouchera dans les annonces gouvernementales cet après-midi.
06:11 - On verra lors du discours de politique générale de Gabriel Attal. Deuxième chose que Gabriel Attal vous a demandé aussi les préfets,
06:17 c'est de multiplier, de renforcer, de développer les contrôles en termes de concurrence et de répression des frontes que vous avez l'intention de faire,
06:25 François-Xavier Loche notamment par rapport aux vins étrangers, c'est ça ?
06:29 - Alors il y a deux sujets qui sont très présents dans le discours des viticulteurs aujourd'hui. Il y a un premier sujet qui est ce qu'on appelle la francisation.
06:37 Ça c'est de la tricherie, ça veut dire... - On achète des vins en Espagne.
06:41 - Que potentiellement on achète des vins en Espagne et dans le négoce on les mélange avec des vins français, on les fait passer pour des vins français.
06:47 - Donc vous allez faire la chasse à ça ? - Ça c'est totalement illégal. Moi j'ai demandé à un service qui s'appelle la douane
06:53 de me proposer des contrôles sur ces sujets là, ce qu'ils font déjà, mais donc de les renforcer parce que c'est très présent. C'est d'ailleurs
07:01 ce qui motive et que j'ai un peu de mal à accepter parce que c'est évidemment des opérations très violentes,
07:09 les opérations de contrôle des poids lourds espagnols. Donc je suis en contact avec le directeur interrégional des douanes pour qu'on accélère sur ce type de contrôle.
07:20 Puis il y a un deuxième sujet, c'est la manière dont sont présentés dans les rayons les vins français par rapport aux vins d'autres pays
07:28 et comment on fait ressortir à la fois le fait que c'est un vin français, à la fois que c'est un vin français avec tel signe de qualité.
07:37 Et ça c'est des contrôles qui sont faits par la concurrence et répression des fraudes. On va en faire cinq cette semaine et moi je me rendrai sur un contrôle
07:44 cet après-midi parce que j'ai besoin que les agents de la concurrence et répression des fraudes m'expliquent comment ils travaillent
07:50 et de démontrer qu'on augmente ces contrôles. - Il y a beaucoup plus que cinq grandes surfaces dans ce département.
07:56 J'imagine que c'est pas évident d'être... et c'est peut-être pas votre intention et vous n'avez peut-être pas les moyens.
08:00 - Non, c'est pas évident mais vous savez, moi je les ai déjà vus dans ce département et je pense que j'aurais à les revoir.
08:07 Je lance aussi un appel à la responsabilité des grandes surfaces sur ces sujets-là et aux consommateurs.
08:13 Ce que nous disent d'abord nos viticulteurs, c'est qu'ils sont en grande difficulté par rapport à la baisse de la consommation
08:21 et puis à un geste de consommation patriote qui n'est plus forcément là. Il faudrait pas grand-chose finalement pour établir
08:29 les choses et donc le fait que le préfet se déplace pour faire un contrôle de ce type-là, je sais pas si je trouverais d'ailleurs des choses illégales,
08:36 c'est aussi montrer aux grandes surfaces, aux négociants, que ce point d'attention est là et qu'il faut aussi qu'ils fassent leur part du travail.
08:46 - Est-ce que vous trouvez que le gouvernement est trop clément vis-à-vis des actions coup de poing des agriculteurs ?
08:51 C'est la question qu'on vous pose. Je vous rappelle le numéro de téléphone si vous voulez réagir, prendre la parole, n'hésitez pas.
08:55 0467 58 6000 mais il faut nous appeler tout de suite, Guillaume.
08:58 - François-Xavier Loche, lors d'un entretien que vous nous aviez accordé en fin d'année 2023, on se souvenait de la fonction qui était la vôtre en tant que chef de cabinet d'Emmanuel Macron au début de son premier septénaire
09:09 et parmi vos très mauvais souvenirs, vous me racontiez qu'il y avait notamment l'épisode des gilets jaunes.
09:13 Est-ce qu'on est en train de vivre en ce moment avec, non pas des gilets jaunes, mais des bonnets jaunes pour certains des agriculteurs qui sont sur les routes ?
09:20 Ça vous rappelle un peu ça quelque part ? On est un peu dans ce contexte-là ou pas ?
09:23 - Alors, c'est parce que je vis dans l'Hérault. Je vous le dis, je parlais de syndicalisme et de représentants responsables.
09:31 Moi, je tiens un coup de chapeau notamment à Jérôme Despé qui est un grand monsieur de l'agriculture française et de la viticulture française.
09:38 - Il n'y a pas un risque ? Est-ce qu'on bascule vers quelque chose un peu identique aux gilets jaunes ?
09:41 - Mais le risque, il est évidemment toujours là. Moi, je fais le constat que dans le département de l'Hérault, il y a eu cette action très importante vendredi. Il n'y a pas de barrage.
09:51 Il y a des actions qui sont menées tous les jours, encore ce matin contre la sous-préfecture de l'Eau d'Ève, pendant la nuit, qui restent dans certaines limites.
10:00 Moi, je souhaite maintenant qu'on puisse donner des réponses véritables, importantes et puissantes à ce mouvement viticole et aux autres agriculteurs du département
10:11 parce qu'effectivement, il y a un moment où ce mouvement contenu pourrait déborder. Moi, j'en suis très pleinement conscient.
10:18 C'est pour ça que ces trois fonctions que j'ai entre mes mains, faire remonter les besoins d'un territoire, contrôler, comme je vous l'ai dit,
10:25 et gérer avec tact et mesure, comme on dit dans notre métier, l'ordre public, je les exerce nuit et jour en ce moment.
10:31 - Et vous vous attendez beaucoup des annonces qui pourraient être faites par Gabriel Attal aujourd'hui, dans le cadre de son discours de politique générale.
10:36 Là, il ne faut pas se viander, il ne faut pas se tromper, parce que le deuxième effet, ça pourrait être vraiment...
10:42 - Alors, s'il vous plaît, il y a deux sujets qui sont sur la table maintenant depuis plusieurs mois, pour lesquels Marc Fesneau était déjà venu dans le département pour en discuter.
10:51 - Il pourrait revenir en fin de semaine d'ailleurs. - Il a dit chez vos confrères de Midi Libre qu'il reviendrait le 2 janvier.
10:59 - 2 février. - Février, pardon.
11:02 - Deux sujets. D'abord une réponse très conjoncturelle, même si le gouvernement a mis 250 millions d'euros cette année pour soutenir nos viticulteurs.
11:14 Quand je fais les calculs, on est presque à 23 millions d'euros dans le département, 15 de distillation, plus de 6 millions d'euros de taxes foncières, 1,5 million d'euros de MSA.
11:26 Ça ne suffit pas, parce que la désespérance est telle, les prix ne sont tellement pas là, les ventes ne sont tellement pas là, qu'il faut encore aider à la trésorerie.
11:33 C'est la fameuse année blanche bancaire, ça c'est le premier sujet.
11:36 Puis après, il faut qu'on aille très vite sur des sujets structurales. Il y a un déséquilibre du marché, qui fait que le prix du vin est très bas, que ce vin produit ne s'écoule pas.
11:47 - Parce que les gens en boivent moins aussi. - Parce que les gens en boivent moins au niveau mondial, au niveau national.
11:51 Et ça c'est un sujet de restructuration de la filière, et c'est le concept de l'arrachage temporaire, défendu notamment par Jérôme Despes.
11:57 - Merci François-Gerviais Loge, préfet de Leroux d'être venu dans ce studio ce matin. Bonne journée à vous.
12:02 - Et vous retrouvez cette interview, bien sûr, comme toutes les autres, à l'instant sur notre site internet francebleu.fr.
12:07 Dans un instant les infos de 8h, et juste après on va parler de la mort en faisant l'apéro.
12:12 - Ah oui, oui. - Oui.
12:13 - C'est pas le genre de choses qu'on fait tous les jours, mais il y a un apéro de la mort qui est donc organisé.
12:19 C'est ce soir à Montpellier.

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