• il y a 10 mois
Gabriel Attal a reçu les représentants de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs ce mardi à Matignon, en compagnie du ministre de l'Agriculture Marc Fesneau et de sa ministre déléguée Agnès Pannier-Runacher. Ce dimanche, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a mis la pression sur le gouvernement en n'excluant pas une reprise de la mobilisation des agriculteurs en l'absence d'efforts concrets de l'exécutif avant le Salon de l'Agriculture

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Transcription
00:00 Déjà il y a des syndicats qui commencent à dire "mais pourquoi est-ce qu'on n'est pas tous reçus en même temps ?"
00:03 Est-ce que vous le vivez comme une injustice ou pas ?
00:05 Non, c'est une volonté politique.
00:08 Ce n'est pas nous qui faisons le timing des invitations, j'allais dire des réceptions.
00:13 Nous, à notre niveau, on avait déjà demandé à voir le président de la République
00:19 parce que toutes ces mesurettes sur lesquelles nous on ne souhaite pas discuter,
00:23 le gros dossier, ce qu'on avait déjà dit, on a été à Bruxelles, à Strasbourg, le gros dossier c'est l'Europe.
00:28 C'est-à-dire que pour qu'il y ait un changement, comme je viens d'apprendre, la Suède l'a évoqué en abandonnant
00:33 tout ce qui était l'engagement pour 2030.
00:36 Aujourd'hui, le dossier c'est l'Europe.
00:38 Ce qui me surprend, c'est qu'on est les seuls à vouloir parler de l'Europe, personne ne parle de l'Europe.
00:42 C'est le pacte vert qui vous inquiète dans l'Europe, ce qu'on appelle le "Green Deal" ?
00:45 Ça c'est déjà une base inquiétante puisque c'est une réduction de 15% de la production européenne
00:52 et de 30% de tout ce qui est bête.
00:56 C'est surtout inquiétant, c'est qu'en Hollande, ils ont déjà eu la sanction en supprimant des élevages.
01:01 Aujourd'hui, ça c'est la base.
01:03 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, les mesures comme elles ont été annoncées, avec des discussions,
01:07 on sait bien que tout ce qui est législation, on ne peut pas le faire en 8 jours.
01:10 La simplification, j'ai vu un journal qui m'avait dit, comment dire,
01:16 le président Sarkozy l'a annoncé, Hollande l'a annoncé, Chirac l'a annoncé,
01:21 ça fait 40 ans qu'on annonce de la simplification.
01:23 Donc ça c'est un point sur lequel on peut avancer mais on sait que ce n'est pas rapide.
01:26 On sait que ça ne sera pas rapide parce qu'il y a tout un système lourd et administratif qui est mis en place.
01:30 Ça met du temps à se mettre en place.
01:32 Comme on dit toujours, ça a toujours été.
01:34 On est à l'ère de l'industrialisation et de l'informatique mais je pense que le personnel n'y est pas.
01:39 Donc ça c'est un point.
01:40 Par contre, ce qui est très fondamental, c'est l'Europe.
01:43 C'est-à-dire que le dossier européen, on sait qu'il y a des décisions,
01:46 par exemple sur les primes PAC, sur les clauses miroirs,
01:50 et ça aujourd'hui, comme j'ai déjà dit, c'est une décision de fond.
01:54 Cette décision de fond, elle doit être prise par le président, par personne d'autre,
01:58 et elle doit demander des engagements.
02:00 Et comme je dis toujours et je répète, parce qu'on est les seuls aussi à le dire,
02:03 quand vous avez quelqu'un qui a tricoté un système depuis 2, 3 ou 5 ans,
02:07 c'est très compliqué pour lui de lui dire aujourd'hui,
02:09 parce que les agriculteurs se motivent de dire "il faut faire en marche arrière".
02:13 Mais après, vous voyez bien aussi qu'Emmanuel Macron, au sommet européen,
02:17 il est venu avec des désitératas, notamment sur les questions de clauses miroirs,
02:20 et on le rappelle, les clauses miroirs, c'est-à-dire que la législation
02:24 à laquelle sont soumises les agriculteurs européens,
02:29 ça doit être appliqué aussi, notamment dans les accords de libre-échange,
02:32 pour ne pas qu'on ait de distorsions.
02:34 - Une réciprocité en termes de normes.
02:36 - Exactement. Là-dessus, en fait, il est arrivé.
02:38 Mais on voit bien que du côté de certains des voisins,
02:41 qui sont plutôt pro-libre-échange et qui voient un intérêt à exporter,
02:45 c'est quand même plus compliqué.
02:47 - Donc c'est bien cela, c'est qu'aujourd'hui, la France n'est plus libre de son agriculture.
02:51 - Donc là, vous êtes en train de dire quoi ?
02:52 Qu'en fait, il faut sortir de ces carcans européens ?
02:56 - Mais non, on n'a jamais dit ça.
02:58 Aujourd'hui, vous avez la Suède qui avance sur ce dossier-là.
03:01 On ne veut pas sortir le libre-échange.
03:03 Ça ne me dérange pas, à partir du moment où il y a les clauses réciproques.
03:06 C'est pareil. C'est comme on disait, quand vous êtes à 11 sur le terrain,
03:09 il y a des matchs de foot, c'est bien.
03:11 Quand d'un côté, vous êtes à 5 et de l'autre côté, vous êtes à 11, ça ne vous dérange pas.
03:13 - Par exemple, utiliser les OGM comme certains pays d'Amérique, vous seriez prêt à y aller ?
03:19 - Mais aujourd'hui, ce sont des choses qui ne sont pas mises en place.
03:21 Aujourd'hui, on veut enlever des choses qui ont été mises en place contre les agriculteurs français.
03:25 Il ne faut pas rajouter, rajouter.
03:27 Aujourd'hui, on veut en retirer. Après, ce sont des discussions.
03:30 Mais aujourd'hui, ce qui ne va pas, c'est que dans l'échange aujourd'hui,
03:33 on fait des bons produits, on achète des mauvais produits.

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