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Jeudi 20 avril 2023, SMART TECH reçoit Salomé Tibloux-Galas (Consultante Blockchain & Crypto-actifs, KPMG) , Cécile Doutriaux (avocate, fondatrice, cabinet Juris défense Avocats) , Henri D’Agrain (Délégué général, Cigref) et Alain Staron (président cofondateur, Artifeel)

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00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à tous, bienvenue dans Smartech.
00:09 Le jeudi, c'est le jour du débrief.
00:11 On va parler de l'actualité et tout d'abord de cette adoption des cryptoactifs par les Français.
00:16 Un Français sur dix possède actuellement une crypto-monnaie ou un NFT.
00:21 Ça fait partie des enseignements de l'étude qui vient de paraître et dont on va parler ensemble.
00:26 Donc l'adoption des Français du Web3 et des crypto-monnaies.
00:30 C'est l'ouverture de Smartech.
00:31 On va également s'intéresser à Google qui prépare un nouveau moteur de recherche en réponse à Bing.
00:36 Très certainement, on va s'intéresser aussi à cet accord politique qui a été trouvé pour les semi-conducteurs en Europe.
00:43 On en a parlé aussi hier dans la grande interview de Smartech.
00:46 Et puis TikTok sera-t-il totalement interdit dans un des États américains ?
00:51 On regardera aussi du côté de la stratégie d'Amazon dans le domaine des IA génératives.
00:56 Stratégie intéressante puisqu'elle diffère des autres GAFA.
00:59 Et puis, je vous proposerai de découvrir aussi des startups innovantes dans le secteur de l'automobile.
01:03 C'est parti pour cette journée, cette matinée de débrief ensemble de la tech.
01:09 On va débriefer de l'actualité aujourd'hui avec Mikim Chikli, directrice générale de Weborama,
01:20 avec Alain Staron, président d'Artifil et Christian Poyot, directeur général de Micropole.
01:25 Je précise que vous êtes aussi le coprésident de la commission Mutation Technologique et Impact Sociétaux au MEDEF.
01:31 Bonjour à tous les trois, chers commentateurs.
01:34 Et bonjour évidemment à Salomé Thibault-Galaz qui fait l'actualité vraiment aujourd'hui
01:40 puisque vous révélez une étude sur l'adoption du Web3 et des cryptos en France et en Europe,
01:44 ce qui permet d'avoir des comparaisons.
01:47 Vous êtes consultante blockchain et cryptoactifs chez KPMG.
01:50 Cette étude a été réalisée pour l'ADAN qui représente le secteur des cryptos en France.
01:57 Vous avez travaillé également avec Ipsos, je crois, l'institut d'études sur la partie grand public
02:04 et sur vos propres expertises et retours d'expérience pour comprendre aussi
02:08 quelles sont ces nouvelles applications qui émergent dans le domaine professionnel.
02:12 Alors quand on dit Web3, crypto, déjà qu'est-ce qu'on met derrière Web3 ?
02:17 Web3 c'est peut-être un terme plus généraliste derrière lequel on met les cryptoactifs
02:22 mais aussi ce qui concerne la finance décentralisée et tous les cas d'usage un peu qui attraitent aussi aux technologies blockchain.
02:29 Donc c'est un terme généraliste qui englobe peut-être tous les éléments dont on va parler aujourd'hui.
02:34 Les NFT par exemple c'est le Web3 ?
02:35 Totalement. Les NFT on le met dans la sous-catégorie des cryptoactifs qui elle-même fait partie du Web3.
02:41 Alors je le disais dans le sommaire, un des chiffres quand même marquants c'est 1 Français sur 10 qui possède actuellement
02:46 ou une crypto-monnaie ou un NFT. C'est un chiffre phénoménal.
02:51 Mais quelle est la réalité derrière ce chiffre ?
02:54 Totalement. Le premier renseignement qu'on a vraiment de cette étude, c'est malgré une année 2022
03:00 qui a été assez compliquée peut-être pour le marché des cryptoactifs,
03:03 parce qu'on a eu une chute de la valorisation en décours.
03:06 On a des actifs comme le Bitcoin, comme l'Ether qui ont perdu jusqu'à 60-70% de leur valeur.
03:12 On a eu aussi des événements assez marquants comme la chute de FTX.
03:15 Et on voit que malgré ça, malgré une année compliquée, on a une adoption qui progresse
03:20 vu qu'on est à 8% lors de notre étude précédente.
03:23 On a 1 Français sur 10 aujourd'hui, une augmentation de 20%.
03:27 Donc on voit que finalement il y a une vraie tendance de fond à l'adoption des cryptoactifs
03:31 qui n'est pas forcément corrélée à la valorisation des cours.
03:35 Alors quand je vous pose la question de la réalité derrière, c'est quoi ?
03:38 C'est plutôt des possesseurs de Bitcoin principalement qu'on retrouve derrière ce 1 Français sur 10 ?
03:44 Est-ce que ce sont les mêmes investisseurs que ceux qui investissent déjà en bourse ?
03:48 En effet, c'est intéressant d'aller un peu plus loin et de s'intéresser à la sociologie.
03:53 Quel est le profil de ces nouveaux investisseurs ?
03:55 Donc sur Bitcoin totalement, on est avec un Bitcoin qui garde sa position de leader.
04:00 Avec l'Ether juste derrière, on est à 64% aujourd'hui des détenteurs de cryptoactifs qui détiennent du Bitcoin.
04:07 Ensuite, il y a d'autres événements qui sont intéressants d'aller regarder.
04:10 Il y a peut-être 4 points que je trouve intéressants d'évoquer ici.
04:13 Le premier, c'est qu'il y a une surreprésentation des hommes.
04:16 Ça, c'était déjà le cas l'année dernière, donc ce n'est peut-être pas un apprentissage
04:20 qui est un peu moins le cas sur les intentionnistes d'ailleurs.
04:23 Le deuxième point particulièrement intéressant, c'est qu'on a une vraie tendance générationnelle
04:28 puisqu'on a 17% aujourd'hui des 18-35 ans qui possèdent des cryptoactifs contre 12% l'année dernière.
04:34 Très intéressant ça.
04:35 C'est hyper intéressant puisqu'on voit que finalement...
04:37 Parce que là, ça se différencie du coup du profil de l'investisseur classique j'imagine.
04:41 Plus jeune en tout cas.
04:42 C'est plus jeune que l'investisseur classique en tout cas en action.
04:47 Si c'est sur des NFT pour des jeux ?
04:49 Ça peut être un biais explicatif.
04:52 Pour le coup, on n'est plus sur une adoption des cryptoactifs en général.
04:55 Les crypto-monnaies c'est aussi plus jeune.
04:58 En tout cas, on voit que cette progression dont on parlait,
05:00 elle est vraiment impulsée, poussée par les jeunes générations.
05:03 Donc ça, c'est hyper important de l'avoir en tête.
05:05 Et ça reste quand même fortement masculin, même chez les plus jeunes ?
05:09 Malheureusement, on n'a pas cette granularité encore sur l'âge,
05:14 mais en effet, ce serait intéressant de l'avoir.
05:16 Est-ce que ce sont des investisseurs quand même plus prudents ?
05:19 Vous avez rappelé les événements.
05:22 FTX, ce n'est pas juste une chute.
05:23 C'est aussi, d'un seul coup, on s'aperçoit que c'est un monde
05:26 dans lequel on peut aussi se faire arnaquer.
05:30 Donc j'imagine que ça rend plus prudent aussi.
05:34 Plus prudent ?
05:35 La régulation n'est pas tout à fait finalisée.
05:38 Ce n'est pas évident de dire s'ils sont plus prudents cette année ou l'année dernière,
05:43 justement parce qu'on a un profil qui est un peu différent.
05:46 On parlait des actions tout à l'heure.
05:48 Ce qui est hyper intéressant aussi, c'est de voir que finalement,
05:51 les profils de détenteurs de cryptoactifs sont les mêmes personnes
05:55 qui détiennent des actions puisqu'on a 78% des gens qui détiennent des cryptoactifs
06:00 qui détiennent aussi des actions, alors qu'il y a 37% il me semble
06:04 de la population globale qui détient des actions.
06:06 Donc on voit que ça peut être un outil de diversification.
06:10 À l'inverse que les gens qui sont averses au risque en termes d'investissement
06:14 le sont sur les deux types d'actifs.
06:16 Et sur la prudence, en effet aujourd'hui on a moins de 10% de l'épargne globale
06:21 en général qui est dédiée à l'investissement en cryptoactifs.
06:24 C'est 13% pour les actions.
06:26 Donc en effet on voit qu'il y a une certaine prudence quand même
06:28 dans le montant de l'investissement.
06:30 Alors Alain parlait des NFT.
06:32 Sur les NFT, ça se passe comment ?
06:34 Parce qu'il y a eu l'emballement, la folie des NFT avec des valorisations incroyables.
06:39 Tout ça, ça s'est vraiment calmé.
06:41 Les IA génératifs sont passés par là.
06:43 On en parle beaucoup moins.
06:45 Est-ce que la croissance des NFT en pâtit ? Est-ce qu'elle continue ?
06:49 En effet sur les NFT, on voit que même si parfois on dit que la hype est redescendue
06:53 ce qui est le cas en termes de volume, malgré ça l'adoption continue de progresser
06:58 vu qu'on a quand même doublé et on est passé de 2 à 4% d'adoption des NFT par les Français.
07:04 Ce qui est là aussi assez conséquent.
07:07 Et on le verra tout à l'heure ce qui rentre aussi en corrélation avec les différentes applications
07:13 qui commencent à être développées dans plusieurs secteurs de l'économie.
07:17 Alors passons justement...
07:19 Les maisons du luxe investissent beaucoup dans tout ce qui est NFT,
07:21 c'est du CRM en fait, de suivre les clients en leur proposant des solutions exclusives.
07:25 Oui, disons qu'ils sont en avance, en pointe, mais on ne sait pas aujourd'hui
07:29 quel est le niveau d'application des clients.
07:32 Non, mais on commence à trouver des sujets intéressants.
07:34 En tout cas, les maisons du luxe trouvent des sujets intéressants.
07:37 Alors, venons-en justement aux applications business, du côté des entreprises.
07:41 Qu'est-ce que vous avez constaté dans cette étude par rapport à l'année dernière ?
07:45 On n'a pas fait la même étude que l'année dernière, parce que l'année dernière,
07:48 l'objectif était plus de pouvoir donner des éléments de marché
07:52 sur les différentes boîtes-puces crypto-natives.
07:56 Qu'est-ce que ça représentait en termes de nombre d'emplois, en termes de levée de fonds ?
08:00 Aujourd'hui, pendant cette étude, on est plus allé voir
08:03 quelles étaient les applications du Web3, des crypto-actifs,
08:08 dans les secteurs plus traditionnels.
08:10 Donc le luxe en fait partie des secteurs que vous avez étudiés ?
08:13 Le luxe en fait totalement en partie.
08:15 On a développé quatre secteurs qui étaient peut-être les plus riches en termes d'applications,
08:19 que sont la finance, le luxe, la culture et l'énergie.
08:22 Et on parlait juste avant de cette progression de l'adoption,
08:25 en plus impulsée par les jeunes générations.
08:27 On voit que tout ça montre qu'il y a un réel marché des crypto-actifs aujourd'hui.
08:31 Donc il y a des entreprises qui cherchent à se positionner,
08:34 qui cherchent à adresser cette nouvelle demande,
08:36 d'autant plus du fait qu'elles soient chez les jeunes.
08:39 Et c'est le cas par exemple, on peut le voir avec le luxe,
08:43 où en effet les NFT leur permettent d'avoir une nouvelle donnée
08:47 et aussi répondre aux nouvelles exigences des clients
08:50 qui cherchent à avoir des expériences plus digitalisées, plus immersives.
08:54 Il y a des entreprises qui y vont, d'autres qui y sortent.
08:58 Sur ces quatre secteurs en particulier,
09:00 lesquels sont aujourd'hui restés vraiment en pointe dans le domaine des NFT ?
09:06 On est peut-être sur les NFT davantage la culture et le luxe.
09:10 Après sur les applications en général des crypto-actifs,
09:13 je dirais que ces quatre secteurs-là sont en pointe,
09:16 puisqu'on voit de plus en plus de cas d'usage naître.
09:19 Il y a aussi beaucoup d'expérimentations.
09:21 Est-ce que vous pouvez nous citer des cas d'usage intéressants ?
09:23 Moi j'avais en tête dans l'énergie, je crois que c'était du côté de Enedis,
09:27 où ils utilisaient le NFT vraiment comme un outil de négociation de l'énergie.
09:33 On n'a pas développé cet élément-là.
09:36 Je sais que dans l'énergie, on utilise pas mal les NFT peut-être pour représenter
09:41 des certificats d'énergie verte, pour assurer la traçabilité des énergies renouvelables.
09:47 On a aussi beaucoup de cas d'usage qui naissent dans l'énergie,
09:51 pour réutiliser de l'énergie, par exemple issue de l'extraction de pétrole,
09:57 et l'utiliser pour le minage.
09:59 La plupart des cas d'usage aujourd'hui qu'on voit dans l'énergie
10:03 sont souvent corrélés aux infrastructures blockchain,
10:07 aux infrastructures qui sont utilisées pour sécuriser les réseaux blockchain.
10:11 Un autre cas d'usage par exemple qu'on voit beaucoup,
10:14 qui a été implémenté au Texas, et sur lequel travaille Sesterce,
10:19 une entreprise française qui était notamment partenaire de l'étude,
10:23 c'est le fait de pouvoir rééquilibrer des réseaux ENR,
10:26 grâce justement à des mineurs qui sont en capacité d'allumer et d'éteindre
10:30 la puissance de calcul qui capte quand le réseau a besoin d'être équilibré dans un sens.
10:36 Là on n'est pas dans la hype, on est vraiment dans des cas d'usage très concrets, très utiles.
10:41 Et d'infrastructures.
10:42 Juste très rapidement, parce qu'on arrive à la fin du temps qu'on avait ensemble,
10:47 la comparaison avec l'Europe.
10:49 On dit souvent que l'écosystème français est vraiment très vivace,
10:53 porte très haut les standards des cryptos.
10:56 Qu'en est-il ? Qu'est-ce qu'il ressort de l'étude ?
10:59 En effet, cette année on a eu la chance de pouvoir aller interroger d'autres pays européens,
11:03 aussi en partenariat avec Ipso, ce qui n'était pas le cas l'année dernière.
11:06 On est allé interroger les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Italie,
11:10 ce qui nous permet de mettre un peu en perspective aussi les chiffres de la France
11:14 par rapport à ces pays-là.
11:15 On voit qu'il y a de l'adoption en France, mais on voit qu'il y a encore plus d'adoption finalement
11:19 dans ces autres pays européens, même que la France est un tout petit peu en retard par rapport à eux.
11:25 Ce n'est pas l'image qu'on en a, c'est intéressant.
11:28 Surtout qu'en France, en termes de réglementation...
11:31 On est fort en marketing finalement, je ne croyais pas.
11:34 On est assez en avance en France sur la réglementation.
11:37 On est toujours en avance en réglementation.
11:40 On est les premiers à avoir un vrai cadre réglementaire avec la loi Pacte,
11:44 l'enregistrement PSAN.
11:46 On a des acteurs internationaux comme Circle qui commencent à s'installer en France.
11:50 Donc finalement, on se rend compte qu'on reste assez attractifs sur les crypto-actifs.
11:54 Après, il y a certainement d'autres raisons qui peuvent l'expliquer.
11:57 Des raisons économiques, l'inflation n'est pas la même.
11:59 Des raisons culturelles aussi, peut-être que la version au risque n'est pas la même.
12:03 Et on voit que d'ailleurs, chez les Français qui n'investissent pas en crypto...
12:06 Peut-être aussi, oui, la taxation.
12:09 La taxation, la fiscalité n'est pas la même.
12:11 En Allemagne par exemple, je sais que...
12:13 Peut-être, je ne sais pas.
12:14 C'est une bonne idée.
12:16 Et d'ailleurs, sur les raisons de non-investissement...
12:19 Mais ça, c'est sur le niveau d'adoption.
12:21 En matière de développement d'applications sur les secteurs que vous avez étudiés,
12:25 est-ce que là aussi, vous avez constaté des différences ?
12:28 On n'a pas eu la chance cette année d'aller élargir justement...
12:31 Alors, ce sera l'objectif l'année prochaine.
12:33 Ce sera l'objectif l'année prochaine.
12:34 C'est l'objectif. En effet, il faudrait faire une étude complémentaire là-dessus.
12:37 Très bien. Merci beaucoup Salomé Thibloo-Galas de KPMG
12:41 de nous avoir apporté tous ces enseignements sur le niveau d'adoption des cryptos et du Web3 en France et en Europe.
12:47 C'est parti pour la suite du débrief de l'actu.
12:49 Les débatteurs de Smartech aujourd'hui s'appellent Mikkim Chikli, directrice générale de Weborama,
13:01 Christian Poyot, président, directeur général de Micropole,
13:04 co-président de la commission Mutation Technologique et Impacts Sociétaux au Medef
13:09 et Alain Staron, président d'Artifi.
13:11 Il est resté également avec nous Salomé Thibloo-Galas.
13:14 Vous êtes consultante blockchain et crypto-aptiste chez KPMG
13:18 et vous nous avez offert un détail de l'étude que vous venez de révéler
13:22 sur l'adoption des cryptos et du Web3 en France et en Europe.
13:25 On va commencer avec cette première actu.
13:27 Maggie, c'est le nom du projet de moteur de recherche, nouveau moteur de recherche en préparation chez Google.
13:35 Une riposte au nouveau Bing ? Point d'interrogation, qui veut commencer ?
13:40 Ça me rappelle, début du 19ème siècle, vous ne vous souvenez peut-être pas,
13:47 de George Lawson, la première goélette à 7 mâts.
13:52 A l'époque, les bateaux à vapeur débarquent, la marine marchande se dit juste,
13:56 on a un changement de paradigme, la vitesse.
13:59 Et donc ils disent, comment on réagit ? On met un mât de plus, le bateau a tenu 3 ans avant de couler.
14:03 C'est le bateau qu'on voit en image là.
14:06 Le bateau a coulé au bout de 3 ans parce qu'il était ingouvernable.
14:10 Donc, il y a un changement de paradigme dans le search, enfin dans le search, on parle du search au prompt.
14:14 Donc l'accès à Internet se simplifie parce qu'en fait on a des vrais textes.
14:18 Comment on réagit ?
14:20 Martin est moins bon que Charles Dupété, donc Google est en retard,
14:23 et donc Google se dit, je vais renforcer mon vaisseau amiral qui est, j'ai envie de dire, l'ancien monde.
14:29 Je vais continuer à faire des efforts sur le search.
14:32 Et donc la question qui se pose, j'en avais fait un bouquin, il faut combien de temps avant de disparaître ?
14:36 En moyenne sur les derniers acteurs, c'était 6 ans.
14:39 Donc je lance le débat, est-ce que dans 6 ans on aura encore Google Search ?
14:44 Et puis en plus ça peut s'accélérer.
14:46 Ça signifie que ça va s'accélérer.
14:47 Alors d'après le New York Times, on a 160 concepteurs, ingénieurs et cadres
14:51 qui travaillent chez Google à temps plein sur ce projet de nouveau moteur de recherche.
14:55 Qu'est-ce qu'il aura de nouveau ? Evidemment, il sera alimenté davantage par l'intelligence artificielle.
15:00 Il apprendra des recherches des utilisateurs, même si c'est déjà le cas.
15:03 Mais surtout, on pourra converser avec lui comme on converse avec un chat GPT.
15:09 Mikim, du côté de la publicité et des acteurs commerciaux,
15:13 de savoir qu'il y a une nouvelle mouture d'un moteur de recherche aussi puissant que celui de Google,
15:19 est-ce que ça risque de créer un séisme aussi du côté des annonceurs, de l'organisation de l'écosystème pubmarketing ?
15:27 C'est très scruté, le moteur de recherche, parce qu'aujourd'hui,
15:30 ça concentre la très large majorité des investissements publicitaires.
15:35 On dit que Google aurait une part de marché autour de 40-60% en termes de "reach",
15:40 c'est-à-dire le nombre de population qu'il atteint,
15:42 mais il a une part de marché de 90% du gâteau publicitaire.
15:46 Donc on a un déséquilibre.
15:48 Est-ce que la goélette et le nouveau navire vont rééquilibrer ça ?
15:52 C'est vraiment le vaisseau amiral de Google et c'est la pierre angulaire.
15:56 Maintenant, ils ne vont pas changer fondamentalement leur liste réponse
16:01 et l'affichage des publicités ne va pas descendre.
16:05 Ils savent que c'est la poule aux odeurs, surtout que par ailleurs,
16:08 ils se challengent eux-mêmes sur la suppression des cookies tiers par le navigateur Chrome,
16:13 et c'est déjà supprimé par Safari et Firefox.
16:16 Plus s'ajoute là-dessus le taux de consentement qui augmente,
16:20 des gens qui disent "je ne veux plus être traqué".
16:23 Donc en fait, finalement, Google, moi je pense que ça ne va pas s'effondrer
16:27 du jour au lendemain et tout de suite, puisque c'est vraiment une réponse
16:30 à un monde sans cookies.
16:32 La liste réponse ne donne pas de contraintes par rapport à la législation des cookies tiers.
16:39 Je requête et j'ai ma réponse, et la liste réponse est faite de façon
16:43 à ce qu'on envoie tout de suite le plus vite possible la réponse qui est adéquate.
16:48 Donc voilà, après, je pense que...
16:50 - Ça change quand même quelques choses importantes pour les sites,
16:57 les éditeurs et les annonceurs, c'est-à-dire que je vais avoir les réponses
17:00 qui vont s'afficher dans mon moteur de recherche,
17:02 peut-être que j'irai moins aller consulter des réponses sur des sites externes.
17:07 Va-t-il y avoir aussi la possibilité de réaliser des transactions
17:09 directement depuis le moteur de recherche ?
17:11 - Alors ça, c'est inspiré par Baidu.
17:13 Baidu, c'est le moteur de recherche de la Chine,
17:16 et Baidu a monté un dispositif qu'ils appelaient à l'époque la "brand zone".
17:22 Et en fait, on pouvait tout faire dans cette "brand zone".
17:24 Donc c'est des keywords qui sont liés finalement aux marques,
17:27 et on pouvait scanner un QR code, partir sur WeChat,
17:30 partir sur du live shopping, etc.
17:33 Et donc le business model était un petit peu différent de celui des enchères.
17:38 Maintenant, ça marche en Chine parce qu'il y a une telle hégémonie et un tel contrôle.
17:41 Ça marche beaucoup moins sur un applicatif qui est accessible à l'ensemble des pays occidentaux.
17:48 Donc moi, je ne crois pas que ça va s'effondrer tout de suite.
17:50 On n'en sait rien en fait de ce qui va se passer sur Maggie.
17:53 Ça sera révélé le 10 mai lors de la conférence de Google.
17:57 Et donc on en saura plus à ce moment-là.
17:59 Même au sein de Google, Franck, je sais qui j'étais hier,
18:01 pas de réponse, aucune information.
18:04 - Oui, enfin on vit un bouleversement, ça c'est évident.
18:07 Moi, je ne parierai pas non plus quand même sur la disparition de Google,
18:10 parce que ChatGPT, on le voit souvent sous un axe effectivement grand public
18:16 ou construction du CV pour l'étudiant, etc.
18:20 Moi, je pense que dans un premier temps, ça va surtout toucher les entreprises.
18:24 Les entreprises vont construire des modèles de LLM,
18:28 enfin de construction de documentaires sur leur propre base,
18:31 sur leur propre donnée, pour pas qu'elle soit ouverte à l'ensemble de l'écosystème,
18:34 parce que sinon, il y a une perte de valeur qui est énorme.
18:36 Et donc dans ce cas-là, ça va surtout jouer, encore une fois,
18:38 dans le "be to me", en tout cas dans un monde de l'entreprise.
18:41 Donc entre la partie ChatGPT très générale, le moteur de recherche de Google,
18:45 qu'on utilise tous, et avoir une liste de deux réponses
18:48 qu'on va pouvoir choisir nous-mêmes ou un espèce de pré-marché,
18:51 quel va être le choix du public, c'est un peu compliqué à voir.
18:54 Mais encore une fois, évidemment, je prends l'aspect entreprise,
18:57 avec notamment ma casquette PNF, tout ce qui est IA génératif
19:01 va plus dans un premier temps, pour moi, être construit et utilisé par les entreprises
19:05 pour au final, leur client, qu'il soit public, entreprise ou privé.
19:09 - Allez, quand même, pour aller dans le sens d'Alain,
19:13 Samsung aurait envisagé de remplacer Google par Bing
19:18 comme moteur de recherche par défaut sur ses smartphones.
19:22 C'est-à-dire qu'effectivement, c'est la prime au meilleur quand même.
19:26 - Quand on sait par ailleurs que Google paye 14 milliards par an,
19:28 ça c'est l'année dernière chez Apple, pour que son moteur de recherche
19:31 soit le moteur de recherche des iPhones,
19:33 on voit bien qu'Apple est extrêmement dépendante de peu d'acteurs.
19:36 Alors effectivement, il a une part néanmoins que du gâteau publicitaire du search,
19:40 mais le gâteau publicitaire du digital n'est pas limité au search.
19:44 Facebook fait très bien aussi dans son domaine.
19:47 - Il chute. - Il chute aussi.
19:49 - Pour pas oublier qu'ils ont YouTube. - Et qu'il monte Apple.
19:52 Donc, c'est un schéma à plusieurs branches.
19:56 Et puis, si l'adoption du grand public que personne ne connaît,
19:58 mais enfin, il faut regarder l'histoire récente,
20:00 on a toujours d'excellentes raisons pour dire que ça ne va pas arriver.
20:02 Et puis après, on reconnaît que oui, effectivement, c'était évident.
20:05 - Je ne dis pas que ça n'est pas arrivé. - Mon job est un peu difficile,
20:08 c'est de mettre les pieds dans le plat systématiquement,
20:11 de prendre un contre-pied.
20:13 - Enfin là, on a l'impression qu'ils réagissent, en tout cas.
20:15 - Ah oui, mais ils réagissent.
20:16 - C'est-à-dire qu'eux-mêmes ont senti sans doute un peu le danger.
20:18 - Ils ont senti le danger, oui.
20:21 - Ils sont capables de réagir très vite, c'est ça que je veux dire.
20:23 - La gueule est amène à septième marge.
20:25 - Il ne faut pas oublier que l'EI, c'est l'EI de Google à la base.
20:27 - Oui, c'est ça. - Oui, c'est ça.
20:29 - Exactement, c'est basé sur les datas de Google, il ne faut pas l'oublier.
20:31 - Il y a un changement de paradigme.
20:33 Il faut savoir qu'elle devait être l'adoption sur le marché, ce changement de paradigme.
20:36 Si un Samsung se pose la question et un Apple pourrait se poser la question,
20:39 en plus contraint par le gouvernement américain,
20:41 ça peut faire deux gros, gros, gros problèmes,
20:44 parce que le search sur mobile...
20:46 - Attendons de voir Bing Chat.
20:48 - Oui, et le sujet, c'est les datas.
20:51 - On va attendre quand même la Google I/O, donc la grande conférence de Google,
20:56 le New York Times nous dit quand même qu'a priori,
20:59 cette sortie serait d'abord aux Etats-Unis pour un nombre restreint d'utilisateurs,
21:04 donc on ne va pas tout de suite pouvoir s'amuser avec et le comparer avec ChatGPT.
21:08 On passe à notre autre actualité, c'est cet accord politique européen
21:11 qui a été trouvé sur le Chips Hack, c'est la commission européenne
21:15 qui avait présenté en février un paquet européen sur les puces,
21:18 donc un lot de mesures qui est censé favoriser notre écosystème des semi-conducteurs en Europe.
21:25 Hier, on a ce trilogue, le Parlement, la commission et le Conseil de l'Union européenne
21:30 qui ont trouvé cet accord pour l'adoption du règlement,
21:33 tout le monde semble d'accord, ça a l'air de très bien se passer,
21:35 et on devrait avoir une application assez rapidement.
21:38 Tout le monde est heureux ?
21:39 - Oui, ça va dans le bon sens.
21:41 On ne parle plus de souveraineté, maintenant on parle d'autonomie stratégique,
21:44 puisque la souveraineté a des connotations qui peuvent être perçues différemment.
21:48 - Après, quand on dit la souveraineté européenne, on est plus à l'aise.
21:52 - Je ne choque pas, fondamentalement.
21:54 L'Europe, collectivement, prend conscience qu'il y a un certain nombre de sujets
21:57 sur lesquels on est trop dépendant d'un nombre d'acteurs réduit.
22:00 Sur les chips, on est dépendant de deux acteurs,
22:02 donc la Corée et Taïwan.
22:05 Et est-ce que les chips, aujourd'hui, sont vitaux pour tout le monde, d'une manière générale ?
22:10 On pense surtout à l'industrie automobile, mais c'est le cas partout.
22:13 Oui, donc il est indispensable que l'Europe bouge un peu les règles,
22:16 on est tout le temps à la concurrence, la concurrence.
22:18 Non, il faut faire comme les Américains avec l'Ira,
22:21 et dire "Ok, on met en place des réglementations,
22:24 les Etats vont directement investir dans la mise en place d'usines sur ces sujets-là".
22:29 Donc oui, reconnaissons le travail.
22:31 - Alors, usines que l'on confie à Intel, en Europe.
22:33 - Oui, peut-être. - Soyons clairs.
22:35 - Les usines fabriquées sur le territoire.
22:37 - Hier, je recevais le président fondateur de Cyperl,
22:41 l'appépite européenne,
22:44 qui va nous permettre de devenir un champion des semi-conducteurs,
22:47 notamment pour les supercalculateurs.
22:50 Il n'aura pas d'usine, il va s'appuyer sur les usines d'autres acteurs.
22:55 Parce qu'aujourd'hui, on n'est pas à des niveaux d'investissement
22:57 comparables à ceux d'Intel et des autres.
22:59 - On n'y est pas encore, mais vous savez très bien aussi,
23:01 dans ces usines-là, les machines qui permettent de fabriquer les chips
23:04 sont des machines produites par un acteur hollandais,
23:06 dont j'oublie toujours le nom, la APML ou quelque chose comme ça,
23:09 qui est l'acteur mondial qui tient ça.
23:11 Tout ça est quand même très entremêlé.
23:13 On ne va pas dire qu'on va devenir autonome sur tout.
23:16 - Exactement, non mais c'est ça, il ne faut pas non plus lorer.
23:18 - Les métaux rares, les wafers, etc.
23:20 Mais le fait qu'on ait la capacité de produire plus exactement des chips en Europe
23:24 est une très bonne chose.
23:25 Reconnaissons que Thierry Breton là-dessus fait bouger les lignes.
23:27 C'est un très bon signal pour l'industrie européenne et bien sûr.
23:30 - Alain, donc il n'est jamais trop tard.
23:32 - Absolument.
23:33 Moi, je galère pour trouver des chips en Europe
23:35 et parfois je suis obligé d'aller en Chine parce qu'il n'y a pas d'autre solution.
23:38 J'attends avec impatience et je trouve très bien que ce soit Intel.
23:40 Parce qu'Intel, ils savent.
23:42 On va arrêter d'essayer de repartir de zéro en Europe,
23:44 d'essuyer les plâtres et puis de ne pas y arriver.
23:46 Là, on gagne du temps et je trouve que c'est extraordinaire.
23:48 Intel en plus est prêt à fondre des chips qui ne sont pas les siens.
23:51 Donc c'est parfait, c'est parfait.
23:53 Il faut juste accélérer, appuyer sur le bouton et puis...
23:55 - Et tant qu'à faire, des puces européennes.
23:57 - Alors c'est un bon tour d'être gras de poil.
23:59 Il y a deux choses qui me semblent fondamentales dans ce projet qui est certes formidable.
24:05 Il faut aller vite.
24:06 Quelle est la capacité de l'Union européenne à aller vite,
24:08 à mettre tous les États autour de la table et à être d'accord.
24:12 - Là, ils viennent de se mettre d'accord déjà.
24:14 - Oui, mais maintenant, il faut...
24:16 Ce n'est pas passé encore.
24:17 Il faut que la loi soit renforcée.
24:19 Donc ça, c'est un point important.
24:20 Et la deuxième chose, c'est la capacité à trouver les talents et à former vite.
24:24 Et donc vient le troisième point.
24:26 Et là, je pense que c'est fondamental.
24:28 C'est comment les États vont collaborer non seulement entre eux,
24:31 mais avec l'écosystème de PME et d'entreprises innovantes
24:35 qui vont aller très, très vite dans ce sujet-là.
24:38 Il va falloir les laisser faire et arrêter de les réglementer.
24:41 - Ça, vous avez raison.
24:42 Mais après, l'Europe a des points forts et des points moins forts.
24:45 - Sur l'adoption, c'est aussi prévu pour le mois de mai.
24:47 Ça peut aller très, très vite, la signature du texte.
24:49 - Non, mais c'est vrai qu'après, l'Europe pâtit d'un excès de réglementation.
24:52 Je ne vais pas aller dans ce sens.
24:54 Je vais bien sûr dans le même sens que vous.
24:55 Après, oui, on est 27 pays avec une histoire, des langues, etc.
24:58 Ça, on ne va pas le changer.
24:59 Bien sûr, il y a un marché européen très puissant.
25:01 Mais on a aussi nos forces.
25:03 On est le premier marché mondial en termes de consommateurs.
25:07 On est en avance sur un certain nombre de sujets.
25:09 Donc, oui, il faut se battre.
25:11 Il faut prendre le point à bras-le-corps.
25:13 Est-ce qu'on va toujours assez vite ? Bien sûr que non, bien évidemment.
25:16 - Salomé, vous voulez dire quelque chose ?
25:18 - Non, c'est bon.
25:20 - C'est bon.
25:21 - Je propose...
25:22 - Avec attention.
25:23 - N'hésitez pas.
25:24 On va prendre la parole.
25:25 Je propose qu'on enchaîne avec la troisième actu.
25:27 TikTok sera-t-il totalement prohibé dans le Montana ?
25:32 Premier état des États-Unis qui a adopté vendredi dernier un projet de loi
25:37 qui interdit aux magasins d'application, les stores,
25:40 de proposer le réseau social chinois en téléchargement.
25:44 Il interdit aussi TikTok, l'entreprise chinoise, d'opérer sur son territoire.
25:50 La question, c'est comment on met ça en œuvre ?
25:52 - C'est un peu compliqué.
25:53 J'en ai d'accord.
25:54 Parce que le Montana, je crois, il y a un million d'habitants.
25:56 Donc, ce n'est pas le plus grand.
25:57 - Et 2 millions d'ours.
25:58 - C'est un peu grand.
25:59 Alors bon, ce n'est pas l'État le plus peuplé.
26:01 Donc, techniquement, je ne sais pas trop comment ils vont faire.
26:03 Après, si on regarde le sujet TikTok, oui, il y a un vrai problème.
26:06 Veuille ou non, le monde est en train de se fragmenter entre différentes plaques.
26:09 Et la technologie est un des sujets majeurs.
26:12 On vient de le voir.
26:13 Enfin, tous les sujets qu'on évoque là sont très entremêlés, d'une manière générale.
26:16 Donc, est-ce que TikTok est d'une manière ou d'une autre
26:18 un espèce de coin qu'on fonce la Chine dans nos pays occidentaux ?
26:22 Oui, incontestablement.
26:23 Il faut regarder les choses en face.
26:25 Et le Data Act américain, bien sûr, il y a l'équivalent au point de vue chinois.
26:29 - C'est tout à fait.
26:30 - Donc, je pense qu'il faut être effectivement très vigilant sur le sujet
26:32 et arriver à trouver des barrières.
26:34 Et là, c'est de la souveraineté, pour le coup, clairement.
26:37 Donc, je pense que ça va dans le bon sens, oui, d'une manière générale.
26:40 - L'interdiction ? - Oui.
26:41 - Parce que là, il ne s'agit pas juste d'interdire aux officiels sur leur téléphone professionnel.
26:46 On parle de l'interdiction totale.
26:48 - Mais attendez, vous êtes en Chine, évidemment.
26:50 En Chine, vous n'utilisez pas Twitter, vous n'utilisez pas Facebook.
26:53 - Moi, j'ai vécu 9 ans en Chine.
26:55 Il y a des VPN qui existent.
26:57 - Oui, il y a des VPN.
26:59 - On ne va pas pouvoir coincer un million d'habitants dans le Montana.
27:03 - Bien sûr, le Montana, c'est ridicule.
27:05 Mais ce que je veux dire, c'est que les Chinois interdisent
27:07 ou en tout cas bloquent très largement l'utilisation de ces produits-là.
27:11 - Mais ils en font plus fort.
27:12 Pourquoi ils peuvent interdire ?
27:14 Parce qu'ils ont fait des applications qui sont bien meilleures que Google,
27:17 bien meilleures que Facebook, bien meilleures que Twitter.
27:20 - C'est l'affaire de la poule.
27:22 - Non, non, non, ce n'est pas que l'affaire de la poule.
27:24 - C'est l'affaire de la poule.
27:26 - C'est aussi de la protection commerciale des big tech américaines, c'est ça ?
27:29 - C'est exactement le point.
27:31 Le point, c'est que pourquoi TikTok cristallise autant l'attention ?
27:35 C'est la seule application chinoise qui a percé.
27:38 - C'est clair.
27:39 - WeChat n'a pas percé, Baidu n'a pas percé,
27:42 Ali essaye tant bien que mal de rentrer sur le territoire
27:46 avec une belle bataille contre Amazon ou des acteurs locaux.
27:49 Donc, c'est les seuls qui ont percé.
27:51 Et le Data Act est un tout petit peu différent en Chine
27:54 puisque le gouvernement chinois, il est très autoritaire.
27:59 Quand il dit "vous rapatriez les données",
28:01 les données sont rapatriées à l'instant où c'est dit.
28:04 Donc, ça fait peur.
28:06 Il y a bien sûr l'histoire de la protection des citoyens,
28:11 tous ces aspects-là où on nous monte la tête
28:13 parce que finalement, gouverner dans la peur, c'est ce qu'il y a de plus facile.
28:17 Mais il y a une grosse guerre commerciale derrière.
28:20 - En termes de risques sociétaux, pour aller dans le sens de Mickey,
28:26 on a démontré que d'autres réseaux sociaux américains,
28:29 en l'occurrence, étaient délétères.
28:31 - Vous n'achatez pas mieux.
28:34 - C'est un sujet sociétal, un sujet économique,
28:37 un sujet géostratégique, politique et l'extérieur.
28:39 Ça va jusque-là.
28:40 - On ne traite pas le sociétal en bloquant TikTok.
28:42 En revanche, on travaille vers la souveraineté
28:44 et moi, je trouve qu'il n'y a pas de raison qu'on ait des règles différentes des chinois.
28:47 Après, tout est contourné par VPN,
28:48 mais au moins, ayons les mêmes règles.
28:50 Arrêtons de être naïfs.
28:51 - Moi, je ne sais pas si j'ai envie qu'on ait les mêmes règles que les chinois.
28:54 - Moi non plus.
28:55 - Je trouve qu'il y a un amendement qui dit quand même qu'on a une certaine liberté.
28:58 - Il doit avoir vécu 10 ans.
28:59 - Je suis très contente de pouvoir utiliser ce que je veux,
29:01 où je veux, quand je veux.
29:02 - Dans une guerre économique.
29:03 - Soyons plus forts.
29:04 - Non, non. Dans une guerre économique,
29:07 celui qui a des armes plus fortes que l'autre finit par gagner.
29:10 Alors effectivement, on peut décider d'avoir un jour que des applications chinoises.
29:13 On est content de ça ?
29:14 - Non, non, c'est pas ça.
29:15 - Il faut se protéger.
29:17 - Aujourd'hui, c'est les Américains qui font la guerre, ce n'est pas les Européens finalement.
29:20 - Oui, mais les Européens, ils ont interdit.
29:22 - Ça a été interdit chez les fonctionnaires.
29:23 - Non, on n'a encore rien fait.
29:24 - Bien sûr.
29:25 - Sur le chipset, c'est la même chose.
29:26 - Mais ils n'ont pas de solution à proposer.
29:27 - Oui, mais qu'est-ce qu'on fait ? On reste assis, on ne bouge pas.
29:29 - Non, je n'ai pas dit ça.
29:30 - Je vais vous dire, pour l'instant, en Europe,
29:32 on n'est pas du tout sur la ligne d'une interdiction de l'application.
29:35 - Alors, ça commence dans certains pays, sur les officiels ou sur les…
29:38 - Bien sûr, oui, mais je veux dire, pour la population, d'interdire radicalement l'utilisation de l'application, pas du tout.
29:44 - Oui, parce qu'on met la liberté au-dessus de tout et puis la concurrence, encore une fois,
29:47 mais là, on retombe peut-être un peu dans les biais.
29:49 - Puis on n'est pas tellement dans le protectionnisme.
29:51 - On a déjà fait assez de soufferts, on a perdu assez de champions à cause de ça.
29:55 - C'est entre les deux qu'on a dit sur le chipset.
29:56 - Allez, si vous voulez qu'on continue à débriefer ensemble, il faut qu'on passe à la suivante.
30:00 L'actualité, c'est autour des IA génératives, bien évidemment.
30:04 Ça m'a semblé intéressant de regarder la stratégie d'Amazon, parce que c'est un peu différent de ce que font les autres.
30:10 C'est AWS, donc Amazon Web Services, qui, lui, a décidé de lancer, il y a quelques jours, Bedrock.
30:15 C'est un service de cloud qui s'adresse aux développeurs.
30:19 Et en fait, son idée, c'est de dire plutôt « moi, je vais vous donner une plateforme sur laquelle vous allez pouvoir travailler avec ces IA génératives ».
30:27 - Oui, en fait, l'intérêt d'un chat GPT au fait d'une IA générative pour utiliser Amazon,
30:33 Amazon qui est quand même un moteur de recherche qui monte pour les gens qui veulent faire des transactions, c'est le numéro 3.
30:39 Il ne faut pas faire du narratif, il faut donner le produit que les gens puissent acheter le produit.
30:44 Donc, je ne suis pas sûr qu'aujourd'hui, Amazon ait trouvé le moyen de faire d'une IA générative un one click pour acheter des produits.
30:51 Donc, du coup, ils ne vont pas le faire.
30:53 En revanche, AWS se porte très bien, merci. AWS est un fournisseur de solutions pour le tiers.
30:58 Donc, ils avaient besoin de le faire.
30:59 - D'autant qu'ils sont aussi attaqués par Microsoft avec son service Azure dopé à chat GPT.
31:04 - Voilà, en fait, ils sont numéro 2 derrière Azure et ils ont un vrai sujet de compétition avec Azure.
31:08 - Mais là, ils ont une tactique en disant plutôt que d'essayer de faire la même chose, finalement,
31:12 on va devenir une plateforme sur laquelle on va proposer plusieurs modèles.
31:15 - On va cibler plus les entreprises. Encore une fois, prenant le sujet juridique,
31:19 c'est un de ceux auxquels on prend soin de la plupart, une entreprise qui aura une majorité très, très importante,
31:23 elle ne va pas le mettre sur chat GPT parce que quelque part, ça va être ouvert à l'ensemble de l'écosystème.
31:27 Donc, elle va se dire j'ai ma propre base de connaissances qui peut être textuelle, vidéo,
31:31 tout ce qu'on veut d'une manière générale et je vais construire mon propre moteur d'IA générative
31:35 et à partir de briques que pourrait me proposer effectivement AWS.
31:38 Et là, je vais proposer un service soit en interne, soit mes clients finaux.
31:41 Donc, c'est ce que je disais tout à l'heure, cette notion d'IA générative, il y aura deux axes,
31:46 mais on ne peut pas dire que toutes les données vont être partagées par tout le monde
31:49 parce que sinon, les entreprises perdent leur asset sur la partie data.
31:52 Et on en revient à cette partie data qui est le fondement de tout.
31:55 L'IA générative, si en dessous, vous avez des data qui n'ont pas d'intérêt, c'est garbage in, garbage out.
32:00 Donc, les entreprises, il y a shit in, shit out qui est moins polluant.
32:04 - C'était bien la première version.
32:06 - Désolé, il faut couper.
32:09 Donc, voilà. Ce sujet de dire l'IA générative, c'est un moteur,
32:14 mais quel est l'essence ? Et les entreprises sont en train de réfléchir, là vraiment,
32:17 chez Micropole, c'est sûr qu'on travaille, comment je vais préserver mes données en tant que telles,
32:21 tout en proposant un système, bien sûr, basé sur ces IA génératives.
32:24 - Donc, cette stratégie d'AWS, elle vous semble pertinente.
32:28 - Je veux que l'OVH fasse paraître avec la symphonie qu'on a vue la fois dernière sur le plateau.
32:32 On a un moteur français qui est capable de faire de l'IA générative, très bien.
32:35 Et on a OVH qui cherche à monter un système.
32:37 - Oui, OVH, bien sûr.
32:38 - Et on a essayé de les faire se rencontrer sur ce plateau en attendant que ça donne.
32:41 - On a voulu les marier, on a atteint le résultat, mais Amazon montre l'exemple.
32:44 - Allez, au termine, Mickey, comme ça, vous commenterez la dernière actualité.
32:47 Le projet d'Elon Musk, donc avec sa startup d'intelligence artificielle.
32:51 On ne sait pas trop ce qu'il y a derrière ce projet. En vrai, c'est quand même assez flou.
32:55 Alors, il a précisé quelques petites choses à Fox News, notamment que ce serait une IA
33:00 qui serait dédiée à la vérité, à la recherche de la vérité maximale,
33:04 pour essayer de comprendre la nature de l'univers.
33:08 On rappelle quand même qu'Elon Musk a signé un appel à moratoire autour des IA génératives.
33:14 Mais là, il nous dit, si c'est une IA qui va chercher la vérité et le sens de l'univers,
33:21 de toute façon, ce sera une IA gentille.
33:23 - Laissez-moi du temps.
33:25 - Je pense que ça qualifie parfaitement Elon Musk, qui est à la fois un génie,
33:30 mais un être avec un ego absolument démesuré.
33:33 Et c'est pour ça qu'il a quitté le projet de CGPT dont il était à l'origine.
33:36 Il n'a pas pu en prendre la direction. Il a dit "ciao, je m'en vais".
33:40 Certains disent "ah, il n'a pas eu la vision". Bien sûr qu'il a eu la vision, il n'a juste pas eu le pouvoir.
33:46 Donc maintenant, il revient avec ça. En parallèle, est-ce qu'il calme tout le monde en signant la charte,
33:50 en disant "non, non, mais oui, bien sûr, il faut se calmer, il ne faut pas dépasser ce que fait CGPT V4"
33:57 pour lui laisser du temps de développer son produit ?
34:00 Peut-être qu'en fait, le sujet de fond, donc ça, ça n'engage que moi et sur la personnalité de Musk,
34:05 mais peut-être que le sujet de fond est bien intéressant et ressemble à une stratégie chinoise.
34:10 C'est-à-dire que quand vous prenez l'applicatif WeChat, qui a démarré juste avec des fonctionnalités d'échange de messages, etc.,
34:19 qui ensuite a explosé sur l'ensemble des services. On ne peut plus débloquer un vélo en Chine sans WeChat,
34:24 on ne peut pas aller à la banque sans WeChat, etc.
34:26 Elon Musk est en train de se dire "en fait, cette IA générative, elle va me servir dans tous les produits
34:32 et tous les sujets sur lesquels je suis en train d'investir, pour ma voiture autonome, pour changer l'algorithme de Twitter,
34:38 pour aller dans l'espace, etc. Donc en fait, il va en faire son moteur en ayant une vraie indépendance vis-à-vis des autres
34:46 et il a recruté les deux grands pontes de DeepMind, de Google, pour vraiment essayer de retravailler dans le fond,
34:54 indépendamment de ce que font les autres, cette IA générative.
34:58 D'ailleurs, ce matin, je ne sais pas si vous avez vu, Microsoft a annoncé qu'il s'écartait du projet OpenAI
35:06 et des puces pour pouvoir reprendre leur indépendance sur le sujet aussi.
35:10 Donc là, il y a un peu une décision.
35:12 Oui, parce que OpenAI est un peu dans la tourmente.
35:14 Merci beaucoup Alain Staron d'Artifilm, Ikim Chikli de Weborama, Christian Poyot de Micropole et Salomé Thibout-Galas de KPMG.
35:22 Petite pause et ensuite on va parler des startups innovantes dans l'automobile.
35:26 [Musique]
35:32 Bienvenue de retour sur le plateau de Smartech, deuxième partie qui démarre.
35:36 On continue avec l'actu de la cybersécurité.
35:38 Nous étions sur le salon, le forum international de la cybersécurité à Lille qui continue de se tenir.
35:44 On vous offre l'actualité en direct du salon.
35:46 On écoute tout de suite cette annonce de FreePro.
35:49 Alors on est sur le stand FreePro, I trust, parce que hier, annonce spectaculaire.
35:55 FreePro fait une acquisition d'une startup française spécialisée dans la cybersécurité.
36:01 I trust, Denis Planin, pourquoi cette annonce ? Qu'est-ce qui se passe ?
36:04 Bonjour Delphine, ce qui se passe c'est que nos clients nous ont demandé d'enrichir la solution FreePro de connectivité d'hébergement par des solutions de cybersécurité, tout simplement.
36:14 Donc c'est de vous compléter votre offre vis-à-vis des entreprises avec une solution de cybersécurité.
36:20 Qu'est-ce qu'elle a de spécifique cette solution I trust Jean-Nicolas ?
36:24 Elle a de spécifique, on va couvrir le 360 degrés des problématiques de cybersécurité des entreprises.
36:30 C'est quoi, c'est du test d'intrusion ?
36:33 Alors c'est aussi du test d'intrusion, il y a toute une partie professionnel services qui consiste à faire du test d'intrusion,
36:38 auditer le système d'information, faire du préventif pour détecter les failles et les bloquer,
36:43 mais aussi faire de la détection d'attaques, pouvoir bloquer un ransomware, pouvoir bloquer une malveillance, une extraction de données.
36:51 Et puis aussi faire de la remédiation, c'est-à-dire avoir une action de correction.
36:55 Donc on couvre à 360 degrés l'ensemble des problématiques de cybersécurité.
36:59 Alors quand on voit le nombre d'offres qu'il y a présentes là ici sur le salon Le Fic, Denis Plana,
37:04 vous avez fait votre choix, vous faites votre marché avant d'arriver sur le salon.
37:07 Pourquoi est-ce que vous avez porté votre dévolu sur I trust ?
37:12 Jean-Nicolas l'a très bien dit, on a fait un choix industriel.
37:15 Nos clients exigent qu'on exploite les solutions de cybersécurité,
37:18 pas les laisser sur un coin de bureau en disant "si vous faites ça, cher ami, ça se passera bien".
37:22 La philosophie de FreePro depuis le premier jour, c'est d'accompagner dans la durée.
37:25 Donc tout ce que vient de dire Jean-Nicolas, ça permet d'accompagner les clients.
37:29 Et la nouveauté, j'insiste, y compris sur Le Fic aujourd'hui, c'est que cette offre s'adresse également au monde des PME, PMI, des petites ETI.
37:36 Souvent l'apanage des solutions ici...
37:38 Avec des prix qui démarrent assez bas.
37:40 Des prix qui démarrent bas, des solutions qui sont malgré tout très complètes et des services d'exploitation.
37:44 La PME, PMI, la priorité gouvernementale finalement, puisque une PMI sur deux a été au cours des 12 derniers mois attaquée.
37:51 Et on dit que 18 mois plus tard, une sur deux fait faillite.
37:55 Donc l'enjeu il est là, les grands comptes sont intelligents, dotés de ressources, les PME, PMI et les ETI beaucoup moins.
38:01 C'est là où vraiment le babelès aujourd'hui, il faut travailler là-dessus.
38:04 Absolument, c'est là où nous allons accélérer.
38:05 Et ce que j'ai vu aussi dans l'annonce de votre offre, c'est que vous communiquez sur le fait que c'est une offre 100% nationale, 100% française.
38:12 Ça, ce sujet de la souveraineté, Jean-Nicolas, c'est important pour vous ?
38:16 Oui, pour moi et pour le marché, parce qu'on a besoin de collectivités qui utilisent des solutions françaises ou labellisées par l'Etat,
38:22 ou des entreprises qui ont besoin d'avoir confiance en le produit.
38:25 L'actu de la cyber, ça continue dans Smartech.
38:29 On continuera lundi à couvrir toutes les autres interviews qu'on a pu faire sur ce salon.
38:34 A suite, tout de suite, notre rubrique Où va le web ?
38:37 [Générique]
38:41 Eva va nous expliquer pourquoi les Occidentaux sont très critiques à l'égard des métavères.
38:46 Et vous, vous l'aimez le métavère ? Car croyez-le ou non, certains pays, le AIS, petit tour du monde aujourd'hui des pays,
38:54 pas vraiment fans des univers virtuels immersifs.
38:57 Cette enquête mondiale, c'est la plateforme d'information dédiée au Web3, CoinKickoff, qui en a eu l'idée.
39:03 Elle a dû passer au peigne fin 1,6 million de tweets.
39:07 Et l'étude a pris en compte aussi 19 plateformes du métavère parmi les plus populaires.
39:12 Et devinez quoi ? Parmi les plus critiques sur le métavère, on trouve les Occidentaux.
39:18 En Irlande, par exemple, le métavère a généré en septembre 2022 14,4% de tweets négatifs.
39:25 Le podium est complété par le Danemark et la Nouvelle-Zélande.
39:29 Les États-Unis, eux, sont quatrièmes du classement et se classent donc parmi les plus sceptiques,
39:35 malgré l'investissement colossal des géants du web, du Web type Meta ou Apple.
39:40 Bonne nouvelle quand même pour le métavère. Il y a au moins une région du monde où il fait l'unanimité.
39:46 C'est l'Asie du Sud-Est. On y trouve trois des cinq pays les plus enthousiastes, avec en numéro un le Vietnam.
39:53 56% des tweets étudiés y sont positifs vis-à-vis du métavère.
39:59 Si on prend les recherches Google sur le métavère, ce qui a aussi pris en compte l'étude, là ce sont les Philippines qui arrivent en tête.
40:06 Il faut dire que la plus grande conférence asiatique sur le métavère s'est tenue à Manille en mai 2022.
40:12 Et vous alors, à quel pays ressemblez-vous le plus ?
40:15 C'était Smartech, merci à tous de nous suivre. Je vous souhaite une excellente journée.
40:19 [Musique]