Libre-échange : ennemi des agriculteurs ?

  • il y a 7 mois
Avec Sébastien Abis, chercheur associé à 'IRIS, directeur du Demeter et auteur de “Géopolitique du blé” (2023)

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2024-01-31##
Transcript
00:00 - On le vient de l'évoquer, le libre-échange avec Françoise de Gois. Sud Radio vous explique justement et bien sur ce libre-échange.
00:06 On le critique, je le disais, à juste titre, évidemment, chez les agriculteurs,
00:11 mais est-ce qu'il ne rapporte pas non plus ? Nous sommes avec Sébastien Abyss qui est chercheur associé à l'IRIS,
00:17 auteur de "Géopolitique du blé" notamment. Bonjour !
00:21 - Bonjour. - Bon, les agriculteurs dénoncent ce libre-échange, est-ce qu'ils ont raison ?
00:28 - En fait, le point de crispation consiste à observer une nuance importante, me semble-t-il.
00:35 La critique actuelle qui était mise dans un contexte
00:40 européen et français,
00:43 particulier de revendications multiples du monde agricole, sur le point commercial,
00:46 c'est vrai qu'en fait la critique porte sur des accords qui laisseraient passer des produits agricoles
00:53 dont les dispositifs normatifs, les dispositifs sociaux par rapport aux droits du travail,
00:58 etc. ne sont pas du tout conformes à
01:01 un tissu d'exigence au niveau européen, et donc des agriculteurs critiquent ce côté déloyal
01:10 du commerce. En revanche, en effet,
01:13 ce commerce agricole, à l'instar des échanges commerciaux en général,
01:17 il y a des avantages parfois, il y a des désavantages parce qu'il y a de la concurrence,
01:21 il y a aussi des compétiteurs dans le monde qui ont montré des capacités supplémentaires ces dernières années,
01:25 mais on a un commerce qui est à la fois nécessaire, parce que l'offre et la demande agricoles dans le monde sont profondément
01:30 hétérosènes et on a besoin de rapprocher les volumes, mais on a aussi, au niveau européen et français,
01:35 des exportations qui sont bonnes pour nos économies, nos territoires et certaines filières
01:40 d'excellence, donc il faut regarder cette encore critique.
01:44 - Donc il y a des... très concrets, très concrètement Sébastien Abyss.
01:47 Alors il y a des secteurs dans l'agriculture où c'est défavorable, lesquels ?
01:51 Et des secteurs où c'est plus favorable, lesquels ?
01:54 - Si on prend au niveau européen et français, à grands traits, on sait qu'aujourd'hui sur tout ce qui est produits laitiers,
02:00 produits céréaliers,
02:02 sur le port actuellement, qui marche bien à l'international, sur tout ce qui est boisson
02:08 et spiritueux, nous avons des grosses locomotives à l'export, qui génèrent
02:15 énormément d'emplois, qui génèrent des recettes sur des balances commerciales qui sont loin d'être
02:19 excédentaires par ailleurs, et donc tout ça fonctionne bien. En revanche, on a eu des secteurs plus fragiles ces dernières années,
02:25 notamment les produits de la mer. Je rappelle que la première dépendance, par exemple, française
02:30 sur le plan alimentaire, ce sont les produits de la mer. C'est le produit alimentaire qu'on importe plus par rapport à ce que l'on consomme sur le
02:36 plan hexagonal,
02:37 ce qui pose une vraie question sur notre capacité à développer la pêche, mais surtout l'aquaculture dans les prochaines années.
02:44 Mais nous avons aussi des dépendances qui se sont inclus sur le terrain de viande de bœuf
02:48 et de la volaille en particulier, parce qu'encore une fois il y a des super compétiteurs internationaux qu'on laisse faire
02:54 venir sur les marchés européens sans être sur des dispositifs normatifs aussi élevés que ce que l'on impose à des éleveurs en France et en Europe.
03:01 - Alors voilà, c'est ça, c'est ce que vous avez dit, ce sera la dernière question.
03:05 Libre-échange, oui, mais il faut que les règles soient les mêmes pour tout le monde, y compris donc sur les normes.
03:12 - Absolument, et c'est tout le sujet des "closed-mirroirs" dont on parle depuis plusieurs mois en termes d'échanges commerciaux agricoles.
03:17 Et il faut que l'Europe,
03:20 sur cette dimension agricole, soit en capacité à la fois de promouvoir
03:24 ses intérêts au fossif, ses valeurs, mais en même temps il faut qu'elle regarde ce théâtre international où la morale n'est pas
03:33 dominante et où un certain nombre de pays aujourd'hui en effet ont aussi envie de conquérir le marché européen.
03:38 Je rappelle quand même que le grand gagnant
03:41 depuis un siècle de l'agriculture en France et en Europe, c'est quand même la construction de l'Union Européenne, qui est un grand espace de libre-échange.
03:48 Et là, le paradoxe, c'est qu'on a accentué des
03:51 compétitions entre États membres européens parce qu'on a aussi laissé
03:55 se développer des distorsions de concurrence dans l'espace communautaire.
03:59 - Oui, merci beaucoup Sébastien Abyss, donc chercheur associé à l'Iris et auteur de "Géopolitique du blé". Sur le blé, il y a beaucoup à dire
04:06 aussi justement avec le blé
04:08 ukrainien, bien sûr, on l'a évoqué à plusieurs reprises. - Dans un instant. - Oui, merci d'avoir été avec nous ce matin pour ces explications.

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