• il y a 11 mois
Alors que les tentatives de l’exécutif pour calmer la colère des agriculteurs échouent les unes après les autres, nos paysans sont toujours bien décidés à faire plier Paris.

Nous reviendrons ensuite sur le discours de politique générale de Gabriel Attal.

Et puis l’actualité, c’est aussi un goût de déjà-vu avec les chiffres de la délinquance toujours plus inquiétants. Nous ferons le point avec Rémi Tell.

Et nous terminerons avec la colère, cette fois, des enseignants. Une grève massive se prépare pour demain jeudi.

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Transcription
00:00 [Musique]
00:14 Madame, Monsieur, bonsoir, bienvenue dans cette nouvelle édition du journal télévisé,
00:19 un journal télévisé de TVL qui fête aujourd'hui son dixième anniversaire tout pile.
00:24 Et oui, chers amis, il y a dix ans, Olivier Frèrejacques et moi,
00:28 oui je sais, quand on voit les images on dirait le fils d'Olivier Frèrejacques
00:31 et au moins ma petite fille, mais c'était bien nous.
00:33 Il y a dix ans donc, nous avions l'honneur de vous présenter ce grand projet
00:38 pour libérer l'information.
00:39 Alors c'est vrai, tout n'était pas au point, toujours est-il que dix ans plus tard,
00:43 grâce à vous, ce projet perdure, vit, évolue, progresse.
00:48 Les épreuves ont pourtant été légion des difficultés financières, aux multiples censures,
00:53 mais nous sommes toujours là, et plus nombreux que jamais, et évidemment pour longtemps.
00:58 À la une de cette édition d'anniversaire, nous sommes aux côtés des agriculteurs.
01:02 Alors que les tentatives de l'exécutif pour calmer la colère échouent les unes après les autres,
01:06 nos paysans sont toujours bien décidés à faire plier Paris.
01:11 Nous reviendrons ensuite sur le discours de politique générale de Gabriel Attal,
01:15 et puis l'actualité c'est aussi un goût de déjà vu
01:18 avec les chiffres de la délinquance toujours plus inquiétant.
01:21 Nous ferons le point avec Rémi Tell,
01:23 et nous terminerons avec la colère cette fois des enseignants.
01:26 Une grève massive se prépare effectivement demain jeudi.
01:30 La grogne des agriculteurs ne faiblit pas.
01:37 Depuis lundi, des centaines de producteurs affluent des quatre coins de la France
01:41 pour rejoindre la capitale et protester près des lieux de pouvoir.
01:44 Nous sommes allés à leur rencontre.
01:47 [Musique]
01:55 - La principale action syndicale dans l'Oise, ce sont les blocages des autoroutes.
02:01 [Applaudissements]
02:04 - On part de notre campement, notre grande base qui se trouve sur l'autoroute A16 à Beauvais,
02:10 et on part en convoi avec une cinquantaine de tracteurs
02:13 à l'entrée du Val d'Oise sur un échangeur routier assez important.
02:17 Le but de la journée, c'est toujours la même lignée,
02:20 continuer à mettre la pression sur le gouvernement.
02:24 Le mot d'ordre chez nous, que ce soit FDSA ou FNSA,
02:29 c'est qu'on n'acceptera aucun débordement, ce n'est juste pas possible.
02:33 On est question de principe, mais aussi si on commence à faire n'importe quoi et à tout casser,
02:38 on n'aura plus l'oreille attentive de l'État, du gouvernement, de l'administration,
02:43 et l'image qu'on donnera à nos concitoyens sera catastrophique.
02:47 On va complètement perdre la vie favorable de l'opinion publique.
02:51 - Nous souhaitons, nous les responsables, ramener tout le monde sans Annie Croche.
02:55 Donc je compte sur vous, je ne vais pas vous faire d'autres débats syndicals,
02:58 vous savez nos motivations.
02:59 Notre objectif de base, ce sont les 140 propositions.
03:02 On travaille là-dessus.
03:04 - Je suis agriculteur dans l'Oise, carrois frédéric.
03:07 Aujourd'hui, je ne suis plus que céréalier.
03:10 Avant, j'étais éleveur, mais on n'a pas des problèmes de santé.
03:14 J'étais obligé d'arrêter, je n'ai plus la force de pouvoir le faire.
03:16 - C'est quand même historique aujourd'hui de rouler sur l'autoroute avec des tracteurs.
03:21 - C'est des décennies que c'est comme ça, de toute façon, on fait toujours des promesses,
03:25 des promesses, des promesses et il n'y a jamais rien de tenu.
03:28 Ou alors c'est des mesurettes, c'est voilà.
03:32 À la base, quand on regarde la PAC, quand ça a été créé,
03:37 c'était quand on a eu le début de l'Europe.
03:41 Donc, ce qui se passait, c'est que la constitution de l'Europe,
03:48 on nous a descendu le prix du blé et la PAC, les primes qu'on touchait,
03:53 c'était pour compenser, pour pouvoir rester compétitif.
03:58 Aujourd'hui, ce n'est plus le cas.
04:00 La PAC, elle diminue tous les ans, tous les ans, tous les ans, tous les ans.
04:03 On a perdu, moi je sais que sur mon exploitation, j'ai perdu 10 000 euros depuis le début de la PAC.
04:09 Ce n'est pas rien quand même.
04:11 Les cours, les cours ne sont pas plus élevés pour ça.
04:16 Les charges, les charges, elles augmentent toujours.
04:19 Donc, c'est compliqué, c'est très compliqué.
04:22 On n'est pas compétitif par rapport aux autres Européens,
04:25 alors qu'on fait partie de l'Europe quand même.
04:28 Ce n'est pas normal, ce n'est pas normal.
04:31 Ça, le gouvernement aujourd'hui peut faire quelque chose là-dessus.
04:33 Sur toutes ces mesures qu'ils rajoutent par rapport à ce que l'Europe nous impose,
04:39 c'est eux qui le mettent.
04:41 À eux de l'enlever maintenant.
04:42 Ça, ce n'est pas vivable.
04:44 Mais après, il y a quand même des choses au niveau de l'Europe qui commencent à être très compliquées.
04:49 Si on prend, on fait rentrer l'Ukraine dans l'Europe,
04:54 nous, les primes PAC, c'est fini, terminé.
04:56 C'est eux qui vont tout pomper.
04:58 Ça, c'est clair et net.
05:00 C'est encore du revenu en moins.
05:02 Moi, je suis là aujourd'hui, c'est un ras-le-bol général.
05:13 Déjà, on a beaucoup de productions qui ont vachement augmenté.
05:17 On a nos prix de vente qui cessent de diminuer.
05:21 Donc, ça plus la charge de travail qui ne diminue pas entre les papiers,
05:31 tout ce qui est administratif qui devient de plus en plus compliqué.
05:35 Ça fait que 13 ans que je suis installé, mais ce n'est pas la première fois que je manifeste.
05:41 Après, c'est peut-être la première fois où le mouvement est vraiment bien.
05:46 C'est partout.
05:48 On se sent peut-être un peu moins solitaire dans notre démarche.
05:52 On voit qu'il y a un ras-le-bol vraiment général.
05:56 C'est peut-être aussi pour ça qu'il y a autant de mobilisation.
06:00 Parce qu'on voit que d'habitude, au bout de 3-4 jours, ça s'essouffle.
06:03 Et puis que là, finalement, de jour en jour, on est presque de plus en plus.
06:07 Si on ne fait pas aujourd'hui un mouvement massif au loin
06:10 et en bloquant tous les accès, notamment pour les poids lourds,
06:13 c'est les poids lourds les plus importants, on n'aura pas gain de cause.
06:17 Donc il faut être conscient. Ce n'est pas facile.
06:19 Je comprends qu'il y en a beaucoup qui sont frustrés, qui voudraient aller voir la Tour Eiffel.
06:23 Mais ce n'est pas l'objectif.
06:25 Aujourd'hui, l'objectif, c'est de rester au loin, de rester sur notre terrain et de bloquer de loin.
06:30 Voilà.
06:31 Pourquoi on ne bloque pas là aux alentours sans monter à Paris ?
06:34 On n'est pas dans l'Oise, on est dans le Val d'Oise.
06:36 Donc là, c'est l'Île-de-France qui gère.
06:38 Et donc, attendez, l'Île-de-France va sans doute amplifier le mouvement.
06:45 Mais c'est eux qui gèrent un peu en fonction de où ça bloque,
06:48 à quel moment on remet un coup de pression.
06:50 La Croix-Verte, c'est un gros coup de pression.
06:53 On sait que c'est un gros coup de pression.
06:55 Parce que tu parles de s'épuiser, mais là, rester là sans rien faire, honnêtement, on ne bloque rien.
06:58 Donc autant bloquer là.
06:59 On bloque l'accès, l'accès est bloqué au-dessus.
07:01 Les camions, ils ne passent pas.
07:03 Il y a quelques camions qui passent, mais la majorité des camions sont bloqués.
07:07 Et c'est ça le principal.
07:09 Chacun doit faire une part du boulot.
07:11 Vous comprenez bien que dans un combat comme ça, on ne peut pas mettre toute la pression tout de suite au plus près.
07:16 Il faut laisser aussi aux politiques le temps de prendre la mesure de la mobilisation
07:22 pour qu'ils aient la réponse appropriée.
07:24 À un moment donné, il faut qu'il y ait un chef.
07:26 Il faut écouter le chef et il faut appliquer la stratégie qu'il nous a donnée.
07:30 Moi, vous choisissez, vous choisissez.
07:33 Mais aujourd'hui, de dire "on prend les tracteurs et on va faire du n'importe quoi", c'est...
07:37 Non, mais j'aimais te le dire, Laurent.
07:40 J'aimais te le dire.
07:41 Le colonel, venez voir, il est où ?
07:43 [Rires]
07:45 Il est là, le colonel.
07:47 [Rires]
07:49 [Rires]
07:51 Les gars, il y a ça aussi.
07:53 Les gars, il y a ça aussi.
07:55 S'il vous plaît.
07:57 Si demain, on montera peut-être au Grand Supérieur, et dans ces cas-là, on sera chacun dans notre rôle.
08:03 Les préfets, les agriculteurs et les forces de l'ordre.
08:07 Mais ce jour-là, je veux que ce soit le plus tard possible et qu'on épuise toutes les cartouches possibles.
08:13 Parce que demain, si on va à l'étape supérieure, on aura aussi ces gens-là contre nous qui sont des gens comme nous.
08:19 Donc, colonel, pour repartir d'ici, on est obligé de passer par là.
08:23 Si on a un ou deux tracteurs qui calent, qu'est-ce qui se passe ?
08:25 [Rires]
08:28 On continue à partir.
08:29 Et on laisse les deux tracteurs qui calent ?
08:31 Bah écoutez, ils reviennent ici et puis on fait le bivouac ici, comme c'est prévu.
08:36 D'accord. Bon, on va les tourner au rond-point.
08:38 Les gars, malheureusement, si vous calez quatre de côte, côte à côte, tant pis, c'est coup de malchance.
08:43 [Rires]
08:44 Pas longtemps.
08:46 [Musique]
08:50 Macron attale, le pipo change de bouche.
08:53 Le discours du Premier ministre mercredi a constitué un patchwork de lieux communs progressistes
08:58 et n'a pas manqué de retournements de veste.
09:01 Explication d'Olivier Frèrejac.
09:03 Je suis né en 1989, l'année du bicentenaire de la Révolution.
09:10 Moi-je, moi-je.
09:11 Le discours du nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, a immédiatement placé ses auditeurs
09:16 dans le bain d'individualisme et d'autosatisfaction macroniste.
09:20 Dans le même temps, le numéro 2 du gouvernement, Bruno Le Maire,
09:23 récitait le discours de son nouveau patron devant le Sénat.
09:26 Un moment plutôt léger qui confinera au ridicule,
09:29 mais à la fin du discours, le chef du gouvernement évoquera son homosexualité.
09:33 Le ridicule républicain, très proto-colère, mit de côté l'ensemble de l'intervention de Gabriel Attal,
09:39 a constitué un véritable pansomme pour les Français qui se sont infligés son écoute.
09:44 Le ministre a beaucoup parlé de lui, de sa génération, de ses doutes sur à peu près tout,
09:50 et a oscillé entre libéralisme sociétal, mesurette socialisante et slogans libéraux.
09:55 Plus d'une heure de Macron dans le texte, avec beaucoup de satisfaction sur le travail accompli.
10:00 Nous pouvons nous abuyer sur un bilan concret, tangible et solide.
10:05 En 2017, ma génération n'avait connu que la désindustrialisation qui semblait inéluctable,
10:11 le chômage de masse qui s'ancrait, l'Europe qui se désunissait,
10:15 la transition écologique qui rimait avec nécessité plus qu'avec réalité.
10:20 Au fond, en 2017, la souveraineté de la France et de l'Europe était pour beaucoup un impensé.
10:26 Pour certains même, il s'agissait d'un gros mot.
10:28 Nous avons assumé de parler de souveraineté, et plus encore, nous avons assumé d'en faire la matrice de notre action.
10:34 Et nous avons agi.
10:35 Un discours qui ne manque pas de piquant en l'état macroniste, porte en lui le rejet de l'idée de souveraineté.
10:41 Plus c'est gros, plus ça passe.
10:43 Ainsi, sous une mandature qui aura connu les pénuries de Doliprane, de Masque,
10:47 de la crise sanitaire et même de farine, Gabriel Attal se satisfait de ce qu'il appelle la réindustrialisation du pays.
10:54 Nous avons engagé une action résolue pour la souveraineté économique,
10:57 avec pour la première fois le retour de l'industrie sur notre sol, n'en déplaise aucun sang.
11:03 Au-delà de l'habituel discours d'autosatisfaction, l'intervention du ministre a surtout marqué la volonté de l'exécutif
11:10 de se mettre en ordre de marche pour les élections européennes et préparer les échéances d'électorale futures.
11:16 Il reste trois ans au gouvernement pour agir. Il ne fera rien qui pourrait nuire à un scrutin.
11:20 Il s'agit donc désormais d'aller chercher la classe moyenne qui a fui du côté du RN.
11:26 Je veux m'adresser à tous ces Français, souvent de la classe moyenne,
11:29 toujours au rendez-vous de leurs responsabilités, qui ne se plaignent pas alors qu'ils ont souvent le sentiment de subir.
11:34 A ces Français qui ont le sentiment d'avoir tous les devoirs quand d'autres ont tous les droits.
11:41 A ces Français qui ont parfois le sentiment que leur propre pays s'éloigne,
11:44 qu'ils n'ont plus vraiment leur place alors qu'ils en sont le cœur battant.
11:49 Des Français qu'il sera difficile d'aller chercher pour renaissance après le texte de loi Immigration
11:53 qui permet 10.000 régularisations supplémentaires.
11:56 Reste que l'accumulation de messages lancés en direction de segments électoraux divers
12:01 semble bien témoigner d'une mission purement électorale avec ici et là un petit texte de loi sur l'avortement et l'euthanasie.
12:09 Le Premier ministre a en outre affirmé vouloir désmicardiser, débureaucratiser et déverrouiller la société française.
12:16 Concernant le SMIC, Gabriel Attal n'a jamais perçu cette rémunération
12:20 et même étudiant, il avait un train de vie supérieur à celui d'un smicard.
12:24 Sur la bureaucratie, c'est le retour du choc de simplification de François Hollande,
12:28 la fable selon laquelle un président énarque va sortir la France de son enfer administratif.
12:33 Et enfin le Premier ministre a annoncé le retour du SNU, le service national universel, et cela pour la rentrée 2026.
12:41 Désormais les Français ne seront plus convoqués sur des créneaux pouvant courir sur une demi-journée entière,
12:46 mais sur un créneau horaire bien défini.
12:49 C'est aussi par ce type de mesures et de preuves de respect que l'on renoue le lien entre la justice et les justiciables.
12:55 Enfin, notre réarmement civique, c'est renforcer l'unité républicaine de notre jeunesse,
13:01 c'est permettre à tous les jeunes de France de faire nation, c'est le rôle même du SNU.
13:06 Je lance les travaux en vue de sa généralisation à la rentrée 2026.
13:11 La rentrée de septembre 2026, ce qui évitera Emmanuel Macron et son exécutif d'avoir à assumer un projet
13:18 qui singe le service militaire et qui devrait s'apparenter à un mauvais sketch à mi-chemin
13:22 entre la Cour d'éducation civique et la Colonie de vacances Benetton.
13:25 Le ministre s'est ensuite essayé à quelques mots sur l'écologie et la souveraineté en défendant ce qu'il appelle une écologie populaire.
13:33 Deux mots qui lui sont pourtant bien lointains.
13:35 Comme Emmanuel Macron, le ministre Attal, échangeant sur les questions énergétiques,
13:39 aujourd'hui contraint de défendre le nucléaire, il se faisait le porte-voix de sa sortie en 2018.
13:45 Ce que j'attends et ce que je pense beaucoup de Français attendent d'un ministre de l'environnement,
13:49 c'est qu'il soit capable de dire que notre objectif c'est de réduire la part du nucléaire dans l'énergie en France
13:54 et en même temps qu'il soit capable d'aller dans les centrales nucléaires qui vont fermer
13:57 pour expliquer aux salariés pourquoi est-ce qu'elles vont fermer et comment est-ce qu'ils vont être reclassés
14:01 et comment est-ce qu'ils auront un avenir professionnel.
14:03 François de Rugy, il est capable de faire tout ça.
14:05 Le ministre parlait alors de François de Rugy.
14:07 Depuis, ce dernier a été exfiltré pour cause de gros gueuletons sur le dos du contribuable
14:12 et le nucléaire lui est redevenu à la mode.
14:14 L'ensemble du propos de Gabriel Attal a été ponctué d'éléments contradictoires
14:18 sur l'état des services publics et des services de santé.
14:21 Le Premier ministre a finalement conclu sur son petit cas personnel.
14:25 Être français en 2024, c'est dans un pays qu'il y a dix ans seulement se déchirait encore sur le mariage pour tous,
14:32 pouvoir être Premier ministre en assumant ouvertement son homosexualité.
14:35 Être français en 2024, ce serait donc être fier de ce faire.
14:39 Étonnante conception de la fierté que de la placer ici.
14:43 Et surtout, quel message est envoyé aux Français ?
14:46 Quel est l'intérêt pour un Premier ministre d'exposer sa sexualité
14:49 à l'heure où les Français connaissent des difficultés économiques, sociales et sécuritaires ?
14:53 Une réponse semble dominée, toujours la même depuis l'avènement d'Emmanuel Macron,
14:58 de la communication et du travail électoral.
15:01 Et à ce jeu, le camp présidentiel se débrouille très bien.
15:04 Et surtout, il a face à lui des adversaires qui demeurent également seulement dans la communication.
15:10 Et parlons à présent un peu d'insécurité.
15:16 Bonjour Rémi Tell.
15:17 Bonjour Alice Blaise.
15:18 Alors vous vous êtes intéressé Rémi aux chiffres du ministère de l'Intérieur
15:21 et comme le reste, ils ne sont pas bons.
15:23 Que peut-on en dire ?
15:25 Que l'ensauvagement de la France se poursuit, Elise,
15:28 la progression des crimes et délits entre 2022 et 2023
15:32 ne va clairement pas dans le sens d'un mieux-être de notre société.
15:36 +7% pour les coups et blessures volontaires sur personnes de plus de 15 ans,
15:41 +8% pour les violences sexuelles,
15:43 5% pour les homicides,
15:45 13% pour les tentatives d'homicide,
15:48 7% pour les escroqueries,
15:50 4% pour l'usage de stupéfiants,
15:53 3% pour les cambriolages.
15:55 On pourrait continuer ainsi pendant de longues minutes.
15:58 Alors, maigre consolation, la baisse de 8% des vols violents sans armes,
16:03 de 1% du trafic de stupéfiants
16:05 et de 9% de vols d'accessoires sur les véhicules.
16:09 A noter, Elise, en 2023,
16:11 les étrangers se sont rendus responsables de 17% des actes délictueux
16:16 alors qu'ils ne représentent que 8% des personnes résidentes sur le territoire national.
16:20 Ce qui est fascinant, Rémi, avec ces chiffres,
16:23 c'est qu'ils pourraient faire peur à n'importe qui quand on les raconte.
16:25 Pourtant, la place Beauvau se félicite plutôt de leur nature
16:29 et explique qu'il y a un ralentissement de l'explosion.
16:32 On croirait qu'ils parlent de l'inflation.
16:34 Oui, Elise. En réalité, Gérald Darmanin peut remercier 2022
16:38 qui a été l'année de tous les records en matière de criminalité.
16:42 Mais d'une part, le nombre de délits et crimes commis en 2023
16:46 est encore plus élevé qu'en 2022.
16:48 Et d'autre part, Elise, si on dézoome un peu,
16:51 l'évolution de la délinquance depuis la première élection d'Emmanuel Macron
16:55 est assez spectaculaire, avec une multiplication par presque deux
16:59 du nombre de victimes de coups et blessures ou de tentatives d'homicide
17:04 et un quasi-triplement du nombre de violences sexuelles.
17:07 Ce qui est fascinant, c'est qu'on pourrait se dire
17:09 que ces chiffres sont très inquiétants, mais pourtant,
17:11 on a du mal à faire vraiment confiance aux chiffres du ministère de l'Intérieur.
17:15 Oui, Elise, et pour une raison toute simple,
17:17 c'est que la plupart des victimes ne déposent pas plainte.
17:21 Les études officielles nous apprennent ainsi que
17:23 seul 21% des personnes victimes de violences le signalent à la police
17:27 ou à la gendarmerie, un chiffre qui tombe même à 5%
17:31 concernant les victimes de violences sexuelles.
17:33 Concrètement, cela signifie que pour se faire une idée claire
17:36 du nombre réel d'actes de violence dans notre pays,
17:38 il faudrait multiplier les chiffres du ministère de l'Intérieur par 5.
17:43 Du reste, plainte enregistrée, Elise, ne signifie pas forcément
17:46 plainte traitée et hauteur arrêtée.
17:48 Et quand il l'est, il est bien souvent relâché par la justice.
17:51 Merci beaucoup Rémi Tell, on va essayer la semaine prochaine
17:53 de vous trouver quelque chose de réjouissant à nous raconter.
17:56 Sans transition, c'est aussi un premier mouvement social
17:59 pour Amélie Oudéa Castera.
18:01 Demain jeudi, c'est une grève massive qui est prévue dans les écoles
18:04 avec des griefs en cascade.
18:06 Le point tout de suite avec Renaud de Bourloef.
18:08 Une rentrée explosive pour Amélie Oudéa Castera.
18:11 A peine trois semaines après sa nomination à la tête de l'Éducation nationale,
18:15 le nouveau ministre est déjà confronté à une grève des enseignants.
18:18 Elle qui se plaignait des heures de cours non remplacées
18:20 dans les écoles publiques, elle va être servie.
18:22 Demain jeudi, 65% des enseignants devraient descendre dans les rues.
18:25 Rien que pour la ville de Paris, 130 écoles seront fermées sur 638.
18:30 Pour cette manifestation lancée par les syndicats FSU, FNEC, CGT,
18:34 Éducaction et Sud-Éducation, les revendications sont comme souvent les mêmes.
18:38 Une revalorisation des salaires et de meilleures conditions de travail,
18:41 mais aussi le détricotage des dernières réformes.
18:44 Sur ce point, Amélie Oudéa Castera paie le prix fort pour ses prédécesseurs,
18:47 en particulier Gabriel Attal, resté cinq mois rue de Grenalles
18:50 avant de monter à Matignon.
18:51 Une mesure est notée particulièrement sévèrement par les professeurs,
18:55 le pacte.
18:56 Il s'agit de missions supplémentaires réalisées sur la base du volontariat.
18:59 A titre d'exemple, on trouve le remplacement de courte durée en collège et lycée,
19:02 la participation au dispositif devoir fait pour les collégiens,
19:05 ou encore des stages de réussite lors des vacances.
19:08 Les enseignants choisissant de participer peuvent gagner jusqu'à 500 euros supplémentaires par mois.
19:12 Cette proposition, issue du Conseil National de la Refondation
19:15 et annoncée en septembre 2022 par Pape Ndiaye, alors ministre de l'Éducation,
19:20 avait suscité la colère des organisations syndicales.
19:22 De nombreux enseignants y voyaient un projet hors sol et déconnecté.
19:25 Le syndicat national des lycées et collèges parlait même, je cite,
19:29 "d'une insulte aux professeurs".
19:30 Il s'agirait en effet non pas d'une revalorisation du travail déjà effectué,
19:33 mais d'une rémunération pour un travail supplémentaire.
19:36 D'autres critiques portent sur un aspect pratique.
19:38 Un professeur faisant une activité en dehors du cadre du pacte ne percevrait rien,
19:42 alors qu'un autre qui effectue une mission dans le cadre du pacte serait rémunéré.
19:46 Un casse-tête volontairement maintenu par Emmanuel Macron.
19:49 D'ailleurs, lors de la rentrée de septembre,
19:50 Gabriel Attal, alors ministre de l'Éducation,
19:52 soutenait cette nouvelle charge de travail pour les enseignants.
19:54 Le pacte enseignant, c'est des rémunérations en plus pour des missions supplémentaires.
19:59 Travailler plus pour gagner plus.
20:01 Je ne résumerais pas ça comme ça.
20:03 Aujourd'hui, les syndicats fustigent l'échec de ce pacte que moins d'un quart des professeurs ont signé.
20:07 Les enseignants jugent qu'il n'y a aucune revalorisation
20:09 et qu'il s'agit simplement d'une forme d'astreinte pour des remplacements de courte durée.
20:13 Autre copie sévèrement notée, celle de l'inclusion.
20:16 Un data de la Macronie précisément évoqué mardi par Gabriel Attal
20:19 lors de son discours de politique générale.
20:21 Le bien-être à l'école, c'est aussi donner toute leur place aux élèves en situation de handicap.
20:25 Bâtir une société inclusive est au cœur des priorités de mon gouvernement.
20:29 Cela vaut dans tous les domaines. J'y suis très attentif.
20:32 Nous accompagnerons nos concitoyens en situation de handicap en toutes circonstances.
20:36 Nous leur simplifierons la vie.
20:37 Les syndicats estiment que les voyants sont au rouge.
20:39 Déjà jeudi 25 janvier, plusieurs centaines d'enseignants et d'accompagnants d'élèves en situation de handicap
20:44 avaient manifesté à Paris contre l'inclusion systématique et forcée dans les classes ordinaires.
20:48 Avec le manque de moyens, les situations deviennent souvent ingérables.
20:50 Les manifestants déclaraient même que l'inclusion, selon Macron, n'était ni plus ni moins que de l'exclusion.
20:56 Mais Amélie Oudea Castera semble sereine et vantait lundi les bons échanges qu'elle avait eus avec le syndicat SGEN.
21:01 Une sérénité surprenante alors que mi-janvier, un sondage attestait que 44% des Français souhaitaient sa démission.
21:08 Et à présent, nous passons à l'actualité en bref.
21:17 En marche vers la culture de mort, mardi l'Assemblée nationale a adopté à une très large majorité le projet de loi
21:24 pour constitutionnaliser l'avortement. 493 députés ont voté en faveur du texte, seulement 30 contre et 23 abstentions.
21:33 15 députés LR sur 62 ont rejeté le projet tandis que 4 se sont abstenus.
21:38 Tous n'ont pas suivi la consigne de leur président Eric Ciotti qui les avait appelés à ne pas rejoindre, je cite,
21:43 "le camp des ringards anti-IVG". Du côté du RN, il y a eu 12 votes contre et 14 abstentions.
21:50 Le texte va maintenant passer au Sénat où il doit être adopté dans les mêmes termes.
21:54 Augmentation du prix de l'électricité et des péages, baisse du prix du gaz, le premier mois sous l'air atal va piquer.
22:02 L'électricité va prendre entre 8,6 et 9,8%, les péages seront en hausse de 3% tandis que les tarifs du gaz devraient légèrement infléchir.
22:11 Le livret d'épargne populaire est quant à lui en baisse, passant de 6 à 5%.
22:15 Au héros, à quatre pattes, la patrie reconnaissante.
22:19 Mardi 30 janvier, un monument aux animaux morts durant les deux guerres mondiales a été inauguré à Paris.
22:25 L'initiative peut faire sourire mais elle a le mérite de rappeler l'ampleur des pertes animales durant les conflits du XXe siècle.
22:30 Rien que pour la guerre 14-18, 11 millions de chevaux, 100 000 chiens et 250 000 pigeons ont perdu la vie,
22:37 souvent d'ailleurs en participant à l'effort militaire français, que ce soit par le transport de matériel, de courrier,
22:42 lors d'opérations de secours ou de photographie aérienne.
22:46 Il n'en demeure pas moins que cette décision signe une vraie rupture anthropologique,
22:50 même si au Royaume-Uni de tels monuments existent déjà depuis plusieurs années.
22:53 Les internautes n'ont pas manqué de comparer leur esthétique avec celle douteuse retenue par la mairie de Paris.
22:58 Reste à savoir si Anne Hidalgo dédiera aussi un monument aux rats décédés durant son mandat.
23:05 Les médecins aux ordres veulent réguler l'information médicale.
23:08 Dans une tribune publiée dans l'Express, sociétés dits « savantes » et syndicats réclament la fin
23:13 de la « propagation impunie de fausses informations médicales ».
23:17 Dans leurs viseurs, les propos récents du rappeur Booba, qui a soutenu publiquement sur Twitter
23:21 Marc Doyer, dont l'épouse Morissette est décédée après une maladie de Creusfeld-Jacob fulgurante,
23:26 déclenchée dans les jours suivants sa deuxième dose de vaccin contre le Covid, Pfizer.
23:30 Ces médecins craignent en effet que les Français développent une défiance à l'égard du corps médical
23:35 qui s'est pourtant auto-s'abordé assez efficacement pendant la crise sanitaire.
23:38 Par ailleurs, au vu des mensonges qui ont été assénés par les médecins de Plateau TV
23:42 et les hommes politiques dans cette période, une censure contre la désinformation médicale,
23:46 si elle était indépendante et sérieuse, pourrait sans doute réduire de nombreux signataires de la tribune au silence.
23:52 Pas d'amnistie pour les indépendantistes catalans.
23:56 En tout cas, pas encore. Mardi, le Parlement espagnol a rejeté en première lecture le texte visant à lever les poursuites
24:02 et sanctions dont ils sont la cible en cause. L'absence de majorité du Premier ministre Pedro Sánchez,
24:08 mais également le rejet surprise des députés de Juntz, le parti indépendantiste.
24:13 Ceux-ci ont en effet estimé que le projet de loi n'offrait pas de protection suffisante à leurs leaders,
24:17 car les puics de Monte exilés en Belgique depuis six ans.
24:21 Rappelons que l'amnistie des indépendantistes catalans a été négociée en échange d'un soutien à la politique du gouvernement socialiste de Pedro Sánchez,
24:28 suscitant la colère de très nombreux Espagnols. Un nouveau vote aura lieu d'ici deux semaines.
24:33 Rip Curl prend la vaga arc-en-ciel et boit la tasse.
24:37 La célèbre marque a renvoyé une de ses égéries, Bethania Milton, une surfeuse iconique, mère de quatre enfants
24:44 et athlète handicapée par la perte d'un bras depuis l'âge de 13 ans.
24:47 Elle avait osé se demander s'il était normal que des hommes transsexuels participent aux compétitions féminines.
24:52 La marque Rip Curl a donc mis fin à son contrat.
24:55 Elle a même remplacé par Sacha Lowerson, un individu trans, se prenant pour une femme et autre aux proclamés "surfeuse transgenre et ambassadrice queer".
25:03 L'éviction de Bethania Milton a provoqué une vague de boycott de la marque et la nouvelle tête de gondole n'a pas fait recette.
25:09 Rip Curl a déjà dû retirer en urgence sa première campagne de photos,
25:13 avec l'individu dont le journal Sud-Ouest a fait l'éloge dans un article daté de septembre 2022.
25:19 Le conflit israélo-palestinien toujours sans issue.
25:23 Alors que la situation humanitaire dans le sud de l'enclave est d'autant plus inquiétante que des convois sont désormais bloqués,
25:28 les discussions de trêve ou de libération d'otages sont à l'arrêt, contrairement aux dires de certains médias français.
25:33 En effet, depuis quelques jours, le gouvernement israélien semble se rédire,
25:37 renforcé par une frange radicale en Israël, désormais décidée à coloniser la bande de Gaza.
25:42 Du côté du Premier ministre Netanyahou, il n'est plus question de négocier.
25:45 Je entends des discours sur toutes sortes d'entreprises.
25:49 Je veux donc souligner qu'on ne finira pas cette guerre sans avoir à tout le monde.
25:59 C'est-à-dire la réduction du Hamas, la réunion de tous nos captes,
26:04 et la garantie que la Gaza ne mettra pas en danger encore Israël.
26:08 On ne sort pas de la prison de Gaza et on ne libère pas des milliers de terroristes.
26:15 Tout cela ne se passera pas. Ce qui se passera, c'est une victoire complète.
26:21 Une victoire totale qui semble clairement différente de l'objectif initial d'éradication du Hamas.
26:26 On approche déjà de la fin de cette édition.
26:33 Ce soir, à partir de 20h, vous pourrez retrouver un nouveau numéro de Choc du Monde.
26:36 Edouard Chanault reçoit Pierre Conesa pour évoquer la crise israélo-palestinienne.
26:41 C'est vrai que si vous regardez sur le moyen terme,
26:43 depuis l'Israël de 1947 à l'Israël d'aujourd'hui,
26:46 on s'aperçoit que l'extension territoriale d'Israël,
26:49 si vous voulez, on ne peut plus plaider la cause de l'État encerclé, etc.
26:53 Donc on est sur quelque chose où effectivement, c'est un sujet sur lequel il faut essayer de revenir.
26:59 C'est-à-dire qu'effectivement, les motivations de notre diplomatie dans la région
27:03 tiennent compte à la fois de notre histoire, du poids des lobbys
27:06 qui vont représenter les acteurs de la région, etc.
27:09 Et voilà, nous sommes déjà à la fin de cette édition d'anniversaire pour les 10 ans de TVL.
27:16 Merci d'avoir été à nos côtés pour certains d'entre vous, sans doute depuis 10 ans et pour longtemps.
27:21 On se retrouve demain. Bonsoir et n'oubliez pas, portez-vous bien.
27:25 [Générique]

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