Les agriculteurs craignent un recul dans certaines filières après les annonces de G. Attal

  • il y a 6 mois

Visitez notre site :
http://www.france24.com

Rejoignez nous sur Facebook
https://www.facebook.com/FRANCE24

Suivez nous sur Twitter
https://twitter.com/France24_fr#
Transcript
00:00 On a bien compris que la suite du combat va peut-être se jouer à Bruxelles.
00:04 Bonjour Nicolas Fortin, merci de répondre à France 24.
00:07 Vous êtes secrétaire national de la Confédération Paysanne Éleveurs dans la Vienne.
00:11 Vous vous trouvez donc dans la capitale belge, aux côtés des agriculteurs qui manifestent.
00:17 Rappelons peut-être certaines mesures prises par le Premier ministre.
00:20 150 millions d'euros en soutien fiscal et social aux éleveurs.
00:24 La fin des transpositions également, ça c'est important.
00:27 Transposition systématique des réglementations européennes.
00:30 Marc Faineau annonce également que le plan Eco-FITO,
00:35 qui vise à réduire l'usage des pesticides, est mis en pause.
00:38 Est-ce que vous y voyez-vous des avancées ?
00:42 Non, dans ce que vous nous annoncez, nous on y voit plutôt des reculs.
00:45 Nous, on était mobilisés pour parler du revenu.
00:50 Ce qui nous semble le plus important, c'est la problématique du revenu des pays de ventes.
00:54 Dans ce qui est de l'annoncer, pas grand-chose de nouveau.
00:57 Nous, on est ici à Bruxelles pour dénoncer l'arrêt de la négociation des libre-échange.
01:01 Une victoire peut-être sur le Mercosur qu'on nous annonce,
01:04 mais est-ce qu'on va continuer à négocier ?
01:07 Ce sont les autres retraités.
01:08 Nous, on demandait une évolution forte de l'égalim,
01:11 parce que là, on nous parle toujours qu'on va appliquer l'égalim
01:14 pour faire remonter les prix et avoir des prix qui permettent de nous rémunérer.
01:19 Mais non, là, on nous annonce plutôt qu'on va faire appliquer la loi,
01:24 une loi qui existe déjà, et puis des grands reculs sur la question des OGM,
01:28 sur la question de la neutralisation de l'index de sécurité, des bâtiments agricoles.
01:31 Donc là, un certain nombre de reculs encore sur des choses qui nous semblent fondamentales.
01:38 Donc, les consommateurs français sont contents d'apprendre
01:41 qu'on va essayer de libéraliser les OGM dans toute l'Europe
01:47 pour peut-être continuer à être concurrentiel par rapport aux importations qui viennent d'Amérique du Sud.
01:52 Est-ce qu'on peut s'arrêter un peu sur ce Mercosur ?
01:56 C'est un projet de libre-échange, ça fait des années qu'on en parle,
01:59 il n'est toujours pas ni validé, il est toujours en négociation.
02:04 Pourquoi est-ce qu'il est mauvais pour vos filières et pour aussi la santé des Européens ?
02:10 Il est mauvais. Nous, on pense que la souveraineté alimentaire,
02:14 c'est la nécessité que chaque territoire, chaque pays,
02:17 décide de son alimentation et puisse avoir une alimentation locale.
02:20 Donc, pourquoi vouloir continuer à négocier des accords de libre-échange
02:24 pour faire d'autres commerces et impliquer l'agriculture ?
02:26 Nous, on pense qu'il faut sortir l'agriculture du libre-échange.
02:29 Pourquoi aller chercher de la viande en Argentine,
02:32 alors qu'on a de la viande bobine, alors qu'on la produit en France ?
02:34 On a déjà fait des traités de libre-échange où on va faire rentrer du mouton en France
02:39 alors qu'on est très déficitaire.
02:41 La nécessité, c'est plutôt de redévelopper la production de bobine en France.
02:46 Nous, on pense que la revendication essentielle du monde agricole,
02:50 c'est bien la question du revenu.
02:51 Pour nous, le revenu, c'est aussi les prix et comment on arrive à obtenir ces prix.
02:55 On voit bien qu'un certain nombre d'organisations syndicales,
02:59 même agricoles françaises, ne sont pas très claires sur la question du libre-échange.
03:03 Certains veulent continuer à exporter.
03:06 Nous, on dit qu'il faut exporter peut-être certains produits.
03:10 En termes de matières agricoles en général, pour un bon nombre de choses,
03:14 je pense qu'il faut sortir de cette méthode de libre-échange qui tire les prix vers le bas,
03:17 qui tire les conditions environnementales, les conditions sociales vers le bas.
03:21 On sent que ce gouvernement veut continuer à aller dans cette voie-là.
03:24 Et quand on nous annonce l'albération, je le disais tout à l'heure,
03:26 des nouveaux EGM en Europe, c'est le souhait.
03:29 Là, on pense vraiment que c'est un gros enculé.
03:33 Les importations de céréales, de sucre, de poulets ukrainiens aussi,
03:38 en soutien à ce pays en guerre européen, ça vous pose également problème ?
03:43 Alors, soutenir l'Ukraine, oui.
03:46 Aujourd'hui, on importe des volailles d'Ukraine.
03:49 On fait la richesse de trois oligarques russes qui exportent des bâtiments immenses de volailles.
03:53 Et certains nous disent qu'il faut déréguler en France pour en devenir compétitif,
03:58 pour pouvoir rivaliser avec eux.
03:59 C'est ça, c'est leur objectif.
04:01 Donc nous, on pense plutôt qu'on a besoin d'une agriculture qui soit protégée,
04:06 pour produire de la qualité, pour préserver notre territoire
04:09 et permettre aux paysans de vivre, de leur métier, d'avoir un revenu
04:13 avec un nombre de paysans important.
04:15 Il est question d'installation, mais on pense qu'il faut installer beaucoup de monde,
04:17 mais installer beaucoup de monde à un système où on permet aux paysans de vivre de leur métier,
04:21 vivre de leur production, et mettre en concurrence les paysans à travers le monde,
04:25 franchement, ce n'est pas du tout notre vision des choses.
04:28 Et en plus, ce modèle-là est aussi très néfaste pour un bon nombre de pays,
04:32 qui ne savent pas les aider.
04:33 Aujourd'hui, il y a des traités de libre-change, notamment avec la STIC,
04:36 qui sont délétères pour la production agricole là-bas.
04:38 Donc oui, on veut une reconcentration de notre alimentation européenne et française,
04:44 en permettant aux paysans d'obtenir des prix.
04:47 Je pense que c'est quelque chose d'important.
04:48 Et donc là, on a bien senti dans le discours de Natal que la question du prix et du revenu
04:51 était abordée au départ de son intervention, mais ensuite, rien de concret.
04:56 - Il annonce l'inscription de l'objectif de souveraineté alimentaire dans la loi.
05:00 Vous comprenez quoi de cette mesure ?
05:04 - Déjà, on n'est pas du tout d'accord avec leur définition de la souveraineté alimentaire,
05:07 parce que quand ils parlent de souveraineté alimentaire,
05:09 pour eux, c'est... ils parlent d'exportation.
05:11 La souveraineté alimentaire, c'est en fait un casse-sart.
05:13 La souveraineté alimentaire, c'est comment on permet à notre peuple de choisir son alimentation
05:18 et puis permettre aussi à tout le monde d'y accéder.
05:21 Parce qu'en France, on a un grave problème.
05:23 Nous, paysans, on produit de l'alimentation.
05:25 On essaie de produire de l'alimentation de qualité, en tout cas.
05:27 Et on sait qu'on a 10 millions de personnes qui n'arrivent pas à accéder à l'alimentation.
05:32 Donc à une alimentation correcte.
05:34 Donc on pense aussi qu'il faudrait des mesures dans ce sens-là.
05:36 Comment on permet à tout un chacun d'accéder à une alimentation de qualité ?
05:39 Pour nous, c'est ça la souveraineté alimentaire aussi, en France.
05:42 Et là, on reste toujours dans les logiques de libre-échange et de commerce international,
05:49 plus que de préservation des paysans.
05:51 Et ça, ça nous semble grand destin.
05:54 Une question un peu pratique.
05:56 On voit les images ici à Bruxelles.
05:59 La mobilisation est quand même assez importante.
06:01 Je crois qu'on est au centre de la capitale belge.
06:04 Comment ça se passe ?
06:04 Est-ce que vous êtes venu avec d'autres de vos collègues ?
06:07 Est-ce que vous allez maintenir ce sit-in ?
06:09 Le maintenir, je ne sais pas.
06:12 Je pense que c'est uniquement pour la journée.
06:14 Nous, la compétition paysanne, on s'est mobilisé avec ECBC,
06:18 qui est une organisation de syndicats européens.
06:20 Donc là, tous les gens qui sont ici sont pour l'arrêt des négociations
06:26 des accords de libre-échange, bien sûr.
06:27 C'est le thème principal de la journée.
06:29 Et on reviendra bientôt pour batailler contre les OGM,
06:32 puisque la semaine prochaine, il va être question au Parlement européen
06:36 de la question des OGM.
06:37 Donc on reste mobilisés.
06:39 Il y a 1000 tracteurs dans la rue,
06:42 il y a énormément de monde.
06:43 Une grosse mobilisation à Bousselles aujourd'hui.
06:45 Merci beaucoup Nicolas Fortin, secrétaire national de la Confédération
06:48 paysanne et éleveur dans la Vierge.

Recommandée