Les derniers barrages d'agriculteurs se sont levés un peu partout ce samedi. Les manifestants rentrent chez eux. À rebours des consignes données par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, la Confédération paysanne appelle à poursuivre la mobilisation.
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00:00 Oui, ça a été un moment assez impressionnant, il faut le dire, avec plus de 300 personnes
00:06 qui se sont donné rendez-vous ici pour accueillir ce convoi qui, on le rappelle, était parti
00:11 lundi matin en direction de Rungis.
00:14 Ces agriculteurs sont donc revenus chez eux ici dans le Lot-et-Garonne à Agin et c'est
00:19 vrai que ça a été un moment très touchant.
00:21 On est avec Karine Duc, vous êtes l'une des figures de ce mouvement, vous venez tout
00:26 juste de revenir ici dans le Lot-et-Garonne.
00:28 On sait qu'il y a beaucoup de fatigue, mais c'est quoi qui domine aujourd'hui, c'est
00:31 le soulagement ?
00:32 Alors aujourd'hui le sentiment est un peu ambigü, en fait ambivalent, parce qu'il
00:39 y a effectivement ce sentiment de réjouissance parce qu'on est revenus sur nos terres,
00:44 on est revenus dans notre Lot-et-Garonne, on a ramené tout le monde à la maison, c'était
00:50 l'objectif numéro un, que tout le monde rentre entier de ce périple et que tout le
00:53 monde retrouve sa famille.
00:55 On avait cet engagement-là et cette responsabilité-là.
00:59 Bien sûr ces comités d'accueil que l'on a eus sur tous les parcours sont formidables,
01:04 grandioses, je n'ai pas de mots franchement, je ne m'attendais pas à ça du tout.
01:07 Est-ce qu'il faut préciser que quand vous êtes revenue de l'île de France, vous
01:11 avez vu des milliers et des milliers de personnes au bord de la route qui sont venues vous applaudir,
01:15 vous apporter cette touche de soulagement ?
01:18 À beaucoup de ponts, d'intersections, de bords de routes, j'ai presque une centaine
01:27 de photos de comités de soutien avec des mots de soutien énormes.
01:34 Ça me touche énormément, ça touche énormément tous les agriculteurs et les chauffeurs de
01:40 tracteurs qui ont… On n'a jamais reçu autant de soutien.
01:47 Ça redonne un peu de dignité à notre métier et ça fait franchement du bien quand même.
01:53 Comment vous pouvez définir aujourd'hui ce combat que vous venez de vivre ?
01:57 On sait que vous personnellement vous avez été placée en garde à vue, mais quel moment
02:02 vous allez garder dans votre mémoire ?
02:05 Déjà on est un peu mitigé sur les mesures parce qu'on est quand même monté à Paris
02:11 pour avoir des réponses et des mesures concrètes.
02:14 On rentre chez nous sans avoir les mesures que l'on attendait ou pas complètement.
02:20 On va demander au préfet des éclaircissements, on ne va pas le lâcher là-dessus.
02:24 On va faire en sorte qu'il y ait des avancées rapides sur notre territoire, sur notre secteur
02:28 ici.
02:29 Après, le moment fort c'est finalement tous ces héros qui ont été avec moi dans
02:38 le combat, qui ont fait qu'on a pu atteindre notre objectif, qu'on a pu montrer qu'on
02:43 était déterminé à avoir des réponses, qu'il fallait respecter notre profession
02:48 et qu'il fallait surtout donner un peu de baume et de respiration à l'ensemble des
02:58 professionnels de l'agriculture.
02:59 Chacun rentre chez lui sans trop de réponses, moi c'est ça qui me gêne le plus.
03:04 Il y a beaucoup de soutien, c'est assez réjouissant, mais ça va être de courte durée, on le
03:10 sait forcément.
03:11 Et maintenant, place au sujet, place au débat, place aux réunions avec la préfecture,
03:19 avec tous les contacts qu'on a eus dans tout ce périple, dans cette épopée.
03:24 On ne va rien lâcher, on va faire en sorte qu'on ait des réponses, du moins locales
03:29 dans un premier temps.
03:30 Et écoutez, de toute façon s'il faut renouveler et refaire des mouvements, vous pouvez être
03:37 certain qu'on sera là.
03:38 En tout cas, il y a beaucoup de fatigue, mais il y a aussi du soulagement d'être revenu
03:42 ici pour ces agriculteurs dans le Lot-et-Garonne.
03:44 Mais vous l'avez entendu, surtout le combat ne s'arrête pas.