Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, est l'invité de BFMTV-RMC ce lundi.
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00:00 - Sur le Mercosur, est-ce que vous aussi vous dites on fait vraiment une pause comme le dit Emmanuel Macron ?
00:04 - Oui ça a été très clair et ça ne date pas d'aujourd'hui, ça fait 20 ans qu'on discute du Mercosur.
00:09 Et ce qui est clair c'est qu'il faut, de plus en plus on s'en rend compte, cette notion je dirais de souveraineté qui doit être maintenant incluse,
00:18 y compris dans nos accords de libre-échange, ce n'est pas encore le cas, doit être désormais vraiment prise en compte,
00:24 avec derrière évidemment les clauses de réciprocité et les clauses miroir. Et c'est évidemment pas le cas du tout,
00:30 il y a également d'autres considérations qui doivent être prises en compte, comme par exemple le respect des accords de Paris,
00:36 comme tout un tas de considérations qui je dirais aujourd'hui font partie de notre tronc commun pour pouvoir produire en Europe,
00:46 et qui doivent être évidemment en réciprocité, prises en considération par ceux,
00:52 et notamment je rappelle quand même que cet accord ça concerne 760 millions de consommateurs, ce serait l'accord le plus important qu'on ait signé,
00:59 donc ça nécessite d'y réfléchir à deux fois, pour l'instant c'est clair, le compte n'y est pas, le compte n'y est pas,
01:06 et donc c'est ce qu'a dit le président de la République, en ce qui me concerne moi en titre personnel, évidemment je le soutiens,
01:11 parce que j'estime que ces clauses de réciprocité sont extrêmement importantes.
01:15 Ce qui est compliqué c'est qu'évidemment vous êtes le commissaire de tous les Européens, et dans le même moment,
01:20 au moment même où on entend Emmanuel Macron qui dit "attention on freine" voire même "on stoppe",
01:24 on a les chefs de gouvernement allemands et espagnols qui disent eux qu'ils souhaitent le plus vite possible cet accord.
01:29 Comment on fait ?
01:30 Oui bien sûr, mais c'est ça l'Europe.
01:32 Oui j'imagine, mais c'est...
01:33 Moi en ce qui concerne ma responsabilité à moi...
01:36 Je voudrais juste m'assurer qu'on apporte la même réponse à tout le monde quoi.
01:37 En ce qui concerne ma responsabilité à moi qui est une responsabilité de commissaire au marché intérieur,
01:42 j'estime que le compte n'y est pas sur ces critères, notamment de souveraineté et de réciprocité.
01:48 Pour moi la réciprocité va devenir un enjeu absolument majeur des jeunes équidemmes.
01:52 Ce qu'on appelle les "clos miroirs", c'est-à-dire vraiment s'assurer qu'on ne fait rentrer en Europe que ce qu'on y autorise.
01:58 Mais vous savez, c'est la fin de l'Europe naïve.
01:59 On est évidemment ouvert, mais pas ouvert à tout vent.
02:02 Souvenez-vous lorsque j'étais en charge des vaccins et que je devais augmenter la base industrielle de production de nos vaccins,
02:08 je me suis rendu compte que toutes nos usines européennes qui étaient installées aux Etats-Unis
02:12 n'avaient pas la possibilité de réexporter en Europe leurs produits parce que les Américains avaient fermé leurs frontières.
02:17 J'ai donc demandé d'avoir la même "clos miroir" en Europe, on a fermé nos frontières et je l'ai obtenue.
02:23 Du coup j'ai rouvert les chaînes de valeur avec les Etats-Unis.
02:26 La notion de réciprocité et d'arrière de rapport de force est une notion qui me semble être désormais indispensable
02:32 dans tous nos accords de libre-échange, mais également dans les relations que nous aurons avec notre continent dans les années qui viennent,
02:38 compte tenu de l'évolution géopolitique du monde.