Il est skipper, il est alpiniste : Maxime Sorel a réalisé ces dernières années un double Everest, l'Everest des mers d'abord, 82 jours pour boucler le Vendée Globe 2020, puis le vrai Everest, le plus haut sommet du monde, atteint en 2023. Le film "Mon double Everest" raconte cet exploit unique. Il va être diffusé dans une cinquantaine de cinémas dans toute la France, à Pars au Pathé Beaugrenelle vendredi, le 15 février à Laval puis ensuite du côté de Nantes, Strasbourg, Marseille...
Regardez L'invité de RTL Soir du 06 février 2024 avec Marion Calais et Julien Sellier.
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Julien Celié, Marion Calais et Cyprien Sini. RTL bonsoir.
00:09 RTL bonsoir, la deuxième heure avec votre équipe préférée, Cyprien, Marion, Isabelle, Alex Vizorek.
00:16 Et ce soir, place à l'aventure avec notre grande invitée, on l'a suivie dans toutes ses péripéties ces derniers mois, ces dernières années.
00:22 Il est skipper, il est aussi alpiniste, bref il n'a pas franchement froid aux yeux et il s'ennuie souvent.
00:26 Bonsoir Maxime Sorel. Bonsoir à tous.
00:28 Merci d'être avec nous, vous avez réalisé ces dernières années un double Everest, l'Everest des mers.
00:34 D'abord 82 jours pour boucler le Vendée Globe 2020, puis l'Everest le vrai, le plus haut sommet du monde, atteint en 2023.
00:42 Et un film, mon double Everest, raconte cet exploit unique.
00:45 Il va être diffusé dans une cinquantaine de cinémas dans toute la France, par exemple à Paris au Pathé Beaugrenelle vendredi, le 15 à Laval,
00:51 puis ensuite du côté de Nantes, de Strasbourg, de Marseille et j'en passe dans les semaines à venir.
00:55 Ce projet dingue de doubler en quelque sorte, il naît pendant le Vendée Globe,
01:00 vous vous dites, alors que vous êtes sur l'eau, en discutant avec votre frère,
01:04 "mais tiens si après j'allais gravir l'Everest", c'est fou, l'idée prend forme alors que vous êtes balotté par les flots en quelque sorte.
01:11 Ouais c'est ça, c'est à ce moment-là que je commence à en parler autour de moi surtout.
01:14 Ça naît dans ma tête en 2017 et puis pendant le Vendée Globe, je suis un peu hyperactif des projets et je me dis,
01:21 "comment je peux vraiment mettre encore plus en lumière une association, 20 Clamucoïcidose, dont je suis le parrain,
01:28 des patients qui manquent de souffle, qui soufflent d'une maladie génétique qui désagrège les voies respiratoires et le système digestif
01:34 et du coup pour vivre un tout petit bout de ce que vit un patient, là où on manque d'oxygène, le plus c'est au sommet de l'Everest.
01:43 Donc voilà comment le projet est né.
01:45 Alors le premier Everest, c'est donc le Vendée Globe, après la Route du Rhum, la Transat Jacques Vare,
01:51 c'est un peu le Graal quand même pour un skipper, c'est une course qui fait rêver depuis gamin ?
01:56 Oui c'est sûr, après je trouve l'avoir fait un peu jeune, j'étais pas forcément prêt tout de suite,
02:03 généralement on attend un peu, c'est pas une course qu'on fait en fin de carrière, pas du tout.
02:07 Mais pourquoi vous l'avez faite alors ?
02:09 Comment ?
02:10 Pourquoi vous l'avez faite ? Ça s'est bien oublié, il y a eu un sponsor qui est arrivé ?
02:12 Oui c'est aussi ça, c'est qu'avec le sponsor V&B notamment, on avait fait toutes les courses qui existaient à la voile,
02:18 sauf le Vendée Globe, et qu'on rêvait d'emmener déjà toute la communauté qu'on avait autour du monde.
02:24 Et c'est comme ça que V&B, Mombana Mayenne, nous a rejoints pour faire un tour du monde, une première expérience.
02:31 Alors il faut savoir que c'est la seule course qui est sans escale, sans assistance.
02:35 C'est-à-dire que toutes les autres, on a le droit de s'arrêter, un peu comme en Formule 1, on s'arrête au stand,
02:38 et on change un truc, quelqu'un nous aide et puis on repart.
02:41 Là, on ne peut pas s'arrêter, si on s'arrête on est disqualifié, et personne ne peut nous aider à part une assistance téléphone
02:49 pour nous dire comment faire pour réparer, pas un ginge de glace mais...
02:53 Oui parce qu'on vous voit dans le documentaire faire de l'électronique pour réparer un système de pilotage,
02:58 réparer une voile déchirée, si on n'est pas bricoleur comme moi et Cyprien, on reste taqué en fait.
03:03 Oui c'est ça, on reste taqué je ne sais pas, en tout cas tout ça prend.
03:07 Le gros du job d'un Vendée Globe, avant de partir, c'est d'imaginer tous les scénarios qui vont exister et pouvoir y pallier.
03:14 Alors on va se dire "on va emmener des tonnes de matos", sauf qu'en fait le poids c'est l'ennemi de la vitesse,
03:19 et si on est trop lourd, on n'avance pas. Donc il faut trouver aussi des combines et parer à tout.
03:24 C'est un tour du monde en solitaire sur monocoque, et dans le documentaire les images elles sont assez dingues,
03:30 on voit les sauts d'eau que vous prenez, on voit les creux de plusieurs mètres,
03:34 et notamment dans les mers australes, je pense aux mers australes parce qu'en ce moment les marins qui font le même trajet
03:39 que le Vendée Globe sur des géants des mers, les Ultimes, cette course dont on parle beaucoup,
03:43 ils sont dans ces mers australes, vraiment le sud de l'océan indien, là-bas vraiment on se sent tout petit, on se sent tout seul.
03:48 C'est l'endroit où il y a le point, Némo en parlait cette semaine, le plus loin de toute Terre.
03:54 Oui, le point où on est plus proche d'espationnautes que d'intériens.
03:58 C'est des contrées lointaines qui sont assez incroyables, on est beaucoup chahutés,
04:05 les dépressions elles ne font que grossir, elles viennent heurter le cap Horn, la fin de la dépression,
04:11 où du coup ça concentre les énergies, c'est effrayant, mais en même temps c'est majestueux.
04:16 C'est des nuances de gris avec des albatroses, des espèces d'énormes mouettes qui arrivent à voler tellement le vent est fort,
04:24 qu'on bat des ailes. - Et vous restez au maximum dans le bateau, on est d'accord ?
04:28 Oui, à cet endroit-là on est souvent dans le bateau, on sort pour changer des voiles,
04:34 mais effectivement on reste dans le bateau, il fait froid, il fait très très froid là-bas.
04:38 Et quand vous atteignez le cap Horn, vous vous demandez si votre bateau va tenir tant il a souffert dans ces mers-là ?
04:45 Vous l'entendez souffrir ? - Oui, on l'entend souffrir, j'ai même besoin de souffrir avec lui,
04:49 ça veut dire que j'ai du mal à m'isoler du bruit en mettant un casque qui enlève le bruit ambiant,
04:55 donc je souffre avec lui. Typiquement, je me rappelle qu'on s'est appelé pendant le Vendée Globe,
05:00 et dans ces mers-là j'avais parfois du mal à me concentrer sur les questions parce que le bateau était en train de...
05:07 - Vous n'écoutiez rien en fait ? - On ne posait pas les bonnes questions !
05:10 Est-ce que vous avez eu peur parfois sur le Vendée ? En mer, comme ça, tout seul, loin, première course aussi loin,
05:17 premier Vendée Globe ? - Pas tant que ça, on est souvent dans une gestion des émotions le plus neutre possible,
05:25 et c'est vrai qu'avoir peur c'est se mettre en insécurité, donc clairement on a peur après coup,
05:32 c'est-à-dire qu'on se rend compte de ce qu'on vient de faire et des fois on en tombe les bras ballants,
05:36 voire les genoux à terre et on pleure, tellement on prend des risques qu'on prend conscience après.
05:42 - Et quand c'est fini, au bout de trois mois, qu'on repose le pied sur terre, qu'on arrive au sable d'Olonne, qu'est-ce qu'on ressent ?
05:47 - Ben moi j'ai pas trouvé mieux que de dire que je voulais retourner avant même de passer la ligne,
05:52 donc on va recommencer cette année, mais non c'est juste à la fois incroyable, parce qu'on se dit on vient de faire un tour du monde,
06:01 c'est même difficile de le croire parce qu'on est en train de faire un tour du monde sur un ordinateur,
06:05 c'est qu'on voit pas les côtes en fait, j'ai vu un seul caillou en 82 jours et du coup ça paraît long, trois mois,
06:13 quand on part au sable d'Olonne et qu'on dit qu'on va revenir trois mois après, il a le temps de se passer tellement de choses à terre
06:19 et en même temps en bateau ça passe vite une fois qu'on a franchi la ligne.
06:23 - Puis il est pas gros le bateau quand même, moi je suis monté, j'ai pu le visiter quand il était au Havre, la nouvelle version,
06:29 et c'est vrai que vous dites trois mois là-dessus quand même, c'est pénible.
06:32 - Il fait la taille de votre 4x4 à peu près.
06:35 - Franchement le truc est pas grand, je suis ennuyé vite.
06:39 - Maxime Sorel, vous l'aventuriez, vous restez avec nous parce que quand vous avez posé le pied au sable d'Olonne,
06:43 tout de suite vous êtes allé voir les sponsors en leur disant "Dites donc, j'ai une nouvelle idée, on va grimper l'Everest",
06:48 vous êtes notre grand invité de la deuxième heure, on va grimper l'Everest justement en quelque sorte avec vous,
06:51 vous allez nous raconter cette ascension à bout de souffle, la preuve.
06:55 On vous retrouve juste après ça.
07:01 Julia Selyé, Marion Calais, Cyprien Signy, RTL bonsoir.
07:05 Allez RTL bonsoir, la deuxième heure, le grand invité ce soir est skipper, est alpiniste, est aventurier, Maxime Sorel est avec nous,
07:16 mon double Everest, son film est diffusé dans les cinémas un peu partout en France, vous l'avez compris, dans les jours et les semaines à venir.
07:22 - Le premier Everest, c'était l'Everest des mers, le Vendée Globe 2020, on vient d'en parler, vous allez maintenant nous raconter l'Everest le vrai,
07:29 parce que quand on regarde le documentaire, on a l'impression qu'il était encore plus difficile à gravir.
07:34 - Dès la montée d'ailleurs vers le premier camp de base qui est à 5300 mètres au Népal, c'est une montée qui dure plusieurs jours,
07:40 et tout de suite quand on regarde le documentaire, on voit que l'altitude pèse, vous vous sentez très vite que le souffle va manquer.
07:47 - Oui, alors le 5400 mètres c'est plus haut que le Mont Blanc, et déjà on va vivre à ce camp de base pendant 30 jours.
07:56 Il faut savoir que le corps n'est pas fait pour vivre au-delà de 4000 mètres, on commence à se dégrader.
08:02 Donc 5400 mètres, on ne fait que perdre en faculté, et du coup la courbe d'acclimatation augmente,
08:11 mais par contre on ne fait que de périr si je puis dire, donc la moindre blessure se soigne moins bien,
08:17 et du coup les bronches s'abiment, elles saignent, et on crache du sang.
08:22 - Mais alors cette marche pour aller jusqu'au camp de base, qui dure trois jours,
08:26 déjà est-ce que quelqu'un de normal, sans entraînement, il peut la faire ou pas ?
08:29 Ou avec l'altitude c'est déjà trop compliqué, rien que d'arriver au camp de base ?
08:32 - Oui, il y a quand même un business de trek pour aller voir le camp de base et redescendre tout de suite,
08:39 donc on reste au camp de base deux heures, mais oui ça reste une marche d'approche facile, donc il n'y a pas de technicité.
08:46 - Juste accepter d'avoir cette toux persistante.
08:48 - Et tout le monde crache du sang ?
08:50 - Au fil du temps oui, même les Sherpas étaient malades,
08:55 alors ils n'ont pas beaucoup de manières de se soigner,
08:57 donc on leur donnait des huiles essentielles, des médicaments pour les aider à passer ce truc-là.
09:03 - Il y a l'atout et le cœur aussi qui bat deux fois plus vite,
09:07 vous le racontez d'ailleurs, allongé, vous êtes à 98 alors que normalement vous êtes autour de 40,
09:13 vous le sentez à ce moment-là qu'il faut accepter que vous ne retrouverez pas vos capacités à 100% ?
09:20 - Oui, on a passé beaucoup de temps à se préparer pour cette ascension,
09:24 et je l'ai préparé avec des gens qui l'avaient déjà fait, mais il y a quelques notions qu'ils ont oublié de me dire,
09:29 et j'étais persuadé qu'à un moment donné ça allait aller moins bien,
09:32 et puis j'allais retrouver la forme, et c'est à ce moment-là qu'on allait décider de faire le sommet.
09:36 - En fait on reste moins bien.
09:37 - Et en fait on fait que d'aller moins bien,
09:39 donc ce n'est pas simple à accepter, mais à un moment donné on se dit que si on attend encore, ça va être encore pire.
09:46 - Mais comment on se prépare ? Il ne suffit pas de monter au Mont-Blanc et de redescendre 15 fois dans la journée,
09:49 ce n'est pas ça le but, la préparation ce n'est pas comme ça.
09:51 - Pas vraiment, je me suis préparé dans un centre qui normalement prépare des pilotes automobiles,
09:56 et qui a été assez important pour prendre notion de tout ce qui est cognitif,
10:03 donc le lien entre le cerveau et le corps, et surtout que le cerveau consomme énormément d'énergie,
10:08 consomme 15% de l'énergie d'oxygène.
10:12 - Donc ils vous mettent en situation où vous allez vous manquer d'oxygène volontairement pour vous entraîner ?
10:16 - Tout à fait, on a un masque, on simule des 5000 mètres d'altitude,
10:19 et on est sur un ordi, on ne se sert que du cerveau en étant assis,
10:22 et donc du coup on se rend compte que quand on va être très très haut,
10:25 il ne faut pas se servir de son cerveau, il faut juste se servir de ses jambes.
10:29 - Le film, il monte là, avec les jambes vers les camps de base suivants,
10:33 6500 mètres, 7400 mètres, ce qui nous marque quand on regarde les images, c'est le monde !
10:41 Il y a 300 à 400 personnes sur les pans de chaque jour, c'est une autoroute en quelque sorte l'Everest !
10:45 - Il y avait effectivement 350 permis autorisés pour gravir ce plus haut sommet du monde,
10:53 il y a à peu près 50% qui abandonnent au camp 2,
10:56 donc les files de queues sont proches entre le camp 2 et le camp 3,
11:00 et ensuite, il faut savoir qu'il n'y a qu'un mois pour gravir l'Everest,
11:03 il n'y a que le mois de mai où les conditions météorologiques sont possibles,
11:07 et dans ce mois, on a trouvé en 2023, que 5 nuits,
11:12 donc il y a eu 5 nuits pour envoyer 150 personnes,
11:16 donc effectivement à un moment donné, ça bouge !
11:18 - Et le risque quand on monte à l'Everest, c'est la mort, vous croisez des cadavres sur la route,
11:22 et notamment il y a un cher pas, que tout le monde enjambe,
11:25 il est à 50 cm de la corde qui emmène les randonneurs vers le haut,
11:28 donc tout le monde passe par-dessus comme si de rien n'était.
11:31 Ça, ça vous choque ? - Ça, ça vous choque, vous l'avez vu dans le documentaire !
11:35 - Oui, ça me choque parce que, déjà, on nous dit tout le temps,
11:40 tu vas croiser, potentiellement tu vas croiser quelqu'un sur le chemin
11:44 qui sera gelé ou pas bien, ou décédé,
11:47 et on se dit "oui, ok, on verra quoi", mais on n'est pas forcément prêt,
11:52 et là, je me rends compte qu'en plus, c'est pas un membre, c'est un cher pas,
11:55 donc en théorie, qui a peut-être plus de facultés que nous,
11:59 et la scène, il y a eu une rissante, j'ai l'impression d'être dans une rue
12:03 où il y a eu un attentat, où c'est normal, il y a eu un coup de feu la veille,
12:08 et puis les gens vont chercher le pain, et ils passent par-dessus un cadavre dans la rue.
12:12 Et c'est ça qui se passe, c'est que les gens continuent à monter,
12:14 là on est à 8000 mètres, et bien en fait, c'est difficile de redescendre un corps...
12:19 - Oui, on ne peut pas le redescendre, c'est pour ça qu'il est encore là-bas !
12:21 - Si, si, bien sûr, tous les corps des membres sont redescendus,
12:24 les corps des cher pas mettent un peu plus de temps,
12:27 parce qu'il faut trouver un moyen de le faire.
12:30 - L'Everest, vous allez l'atteindre de nuit, dans des conditions particulièrement horribles,
12:34 -25°C, rafales à 80 km/h... - -60 plutôt !
12:38 - -60, -25 au début, -60 dans l'attente...
12:42 - Et alors, racontez-nous, qu'est-ce qu'on ressent à ce moment-là ?
12:45 On a froid malgré tout l'équipement possible et inimaginable, j'imagine ?
12:48 - Oui, on a l'eau qui gèle, alors qu'on a une poche d'eau à l'intérieur de nous,
12:53 en-dessous la combinaison, en-dessous la doudoune,
12:58 et on se retrouve avec de l'eau gelée, qui est proche du corps.
13:01 - Contre le corps ? Mais ça doit encore plus vous refroidir !
13:04 - Oui, mais... - Explique un mur !
13:07 - Le glaçon est froid... - Je prends le rôle de Cyprien !
13:10 - Je vois pas comment je dois le prendre !
13:13 - Et effectivement, je me rends compte que là, on n'est pas bien,
13:16 on n'est pas du tout dans les conditions dans lesquelles on devrait être,
13:20 parce qu'on a un météorologue qui nous dit "Vous allez avoir un peu de vent,
13:23 mais ça va se calmer, derrière le nuage, ça ira mieux,
13:26 et puis ça fait compliquer les prévisions.
13:28 À 8000 mètres, dès qu'il y a le moindre souffle d'air, ça accélère,
13:32 et tout de suite ça prend des proportions importantes.
13:35 - C'est tellement dur qu'une fois en haut, vous dites "On prend la photo, on redescend".
13:39 On ne profite pas du tout, en fait ! En plus il faisait nuit !
13:42 - Mon téléphone s'est arrêté au bout de 4 photos, de toute façon,
13:45 tellement il faisait froid alors que la batterie était pleine,
13:48 la caméra qu'on avait n'était pas allumée du tout.
13:51 Et oui, on a décidé aussi de vite redescendre,
13:54 parce qu'on avait réussi à doubler tout le monde,
13:57 donc les 40 à 50 personnes qui étaient parties devant nous.
14:00 - Vous aviez quitté la corde fixe pour les doubler ?
14:03 - Oui, tout à fait, on s'est décroché de la corde fixe.
14:05 - Parce qu'il y a une corde fixe, effectivement.
14:07 - Il y a une corde fixe qui vous reste à toucher.
14:09 - C'est ça. Il y a ce qu'on appelle les "icefall doctors"
14:12 qui s'occupent d'équiper toute la partie cascade de glace en bas,
14:15 et après il y a une équipe qui vient équiper toute la montagne.
14:18 Et on s'est retrouvé à doubler, et avant de redescendre,
14:21 on s'est rendu compte que ces gens commençaient à arriver,
14:24 et on voulait redescendre sur la dernière difficulté,
14:27 le Rousseau et l'Arry, qui est assez dur, avant eux,
14:29 pour ne pas rentrer dans les bouchons.
14:31 - Descentes risquées, écoutez, c'est un extrait du documentaire,
14:34 on en a eu un aperçu juste avant la pause,
14:36 votre respiration enregistrée par votre micro.
14:38 - Réveille-toi !
14:40 - Réveille-toi !
14:42 - Non, non, oxygène.
14:44 - En fait, vous ne vous rendez pas compte,
14:46 mais votre tuyau d'oxygène sur la descente,
14:48 qui est relié à la bouteille, il est débranché.
14:51 - Ouais, il est débranché, et justement,
14:54 pour éviter de croiser tous ces gens dans une difficulté
14:57 où on a du mal à se croiser,
14:59 j'accélère en descendant, je suis plutôt bien,
15:02 et en fait, en m'agitant, je débranche ce flexible,
15:05 et là, je commence à sentir des fourmis un peu partout,
15:08 dans les bras, dans les jambes.
15:11 Donc là, à ce moment-là, vu que je n'ai plus d'assistance,
15:14 quand on a une assistance, une bouteille,
15:17 on est à 30% de capacité respiratoire,
15:20 sans, on est entre 8 et 15.
15:22 Et du coup, je commence à avoir vraiment mal à la tête,
15:25 le souffle très, très court, et je me dis,
15:27 mais qu'est-ce qui se passe ? Ma bouteille est vide, quoi.
15:30 Et je demande, justement, au longtemps, au Sherpa,
15:33 ma bouteille est vide, et ma bouteille, elle n'était pas vide,
15:36 c'est juste que le flexible n'était pas branché,
15:39 mais elle s'est quand même vidée,
15:42 et donc le Sherpa, vu que je m'agitais, je me suis assis,
15:45 et du coup, il a vu que le flexible était débranché,
15:47 il a rebranché la bouteille, sauf que la bouteille était quasiment vide,
15:50 et on avait laissé les bouteilles assez loin, beaucoup plus bas,
15:53 pour changer, normalement, on avait calculé, c'était bon,
15:56 sauf que là, c'est quand même pas mal vide.
15:58 - C'était moins bon, mais bon, vous avez réussi à descendre, quand même.
16:01 - C'est une mésaventure qui m'a permis
16:04 de prendre conscience que sans oxygène, on ne peut pas vivre,
16:07 que les patients de la muco,
16:10 en attente d'une greffe, ils sont à 30% de capacité respiratoire,
16:13 donc c'est ce qu'on a en haut de l'Everest avec une bouteille.
16:16 Et là, j'avais encore moins, et je me dis qu'on ne peut pas les laisser comme ça,
16:19 et c'est aussi pour ça, le message est fort,
16:22 c'est qu'il faut agir pour eux.
16:25 - L'Everest, c'est fait, et notamment pour les patients victimes de la mucoviscidose.
16:28 Le premier Vendée Globe, c'est fait, le Vendée Globe 2024 arrive,
16:31 on l'a compris, avec un nouveau bateau.
16:34 Vous restez avec nous, Maxime Sorel, le film qui raconte votre exploit à Mont-Double-Everest
16:37 et diffusé au cinéma dans une cinquantaine de villes dans les semaines à venir.
16:40 Vous êtes notre grand invité, ne bougez pas, vous allez prendre possession,
16:43 vous n'êtes pas du tout au courant, c'est une surprise,
16:46 de notre chronique cuisine, dans un instant, vous allez nous expliquer
16:49 ce qu'on mange pendant la Tour du Monde à la Voile et sur les pentes de l'Everest,
16:52 parce qu'on a l'impression que ce n'est pas de la grande gastronomie.
16:55 On va aussi écouter de la musique dans RTL Bonsoir avec Steven Bellery
16:58 et sa playlist, Steven, qu'est-ce qu'on écoute ce soir ?
17:01 Un peu de douceur, le nouveau Nora Jones, la chanson que j'adore chez les agriculteurs,
17:05 et puis le nouveau Bon Entendeur qui reprend Nicoletta, c'est super sympa.
17:09 À tout de suite !
17:10 RTL Bonsoir
17:12 !