• il y a 8 mois
BFMTV a enquêté sur la manière dont les services israéliens et l'armée ont fait face à l'attaque du Hamas du 7 octobre entre signes avant-coureurs, manque d'anticipation et désorganisation. Une enquête réalisée par Fanny Morel, Juan Palencia et Nicolas Duchêne

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Transcription
00:00 Là encore, de rares voix tentent d'alerter sur les faiblesses de cette muraille réputée impénétrable.
00:07 Schmerlinghofer a des milliers de kilomètres de clôture au compteur.
00:12 Ce civil enseigne la conduite en zone de combat aux soldats de Tsaïl, depuis sept ans et demi à la frontière.
00:20 Lui aussi a vu le Hamas s'entraîner et s'éteurter à l'arrogance des généraux.
00:29 « Le général qui est à la tête de tout ce projet de clôture, il n'y a qu'un seul gars dans l'armée israélienne qu'il déteste.
00:36 C'est moi. Oh, j'ai vu que cette clôture n'était pas si résistante. J'ai vu des faiblesses.
00:43 Les généraux disaient, écoutez, la clôture, personne ne peut la briser.
00:49 Mais moi-même, je l'ai testée. J'ai pris un marteau plusieurs fois dans la nuit.
00:53 Et je faisais comme ça sur la clôture. Boum, boum, boum. Et tout se détachait.
00:59 Les matériaux n'étaient pas de bonne qualité. Ils soudaient la clôture comme ça. Allez, c'est bon. C'était mal fait.
01:07 Vous devez comprendre que lorsque vous voulez garder une frontière forte, ne jouez pas avec votre matériel. »
01:13 Le 7 octobre, cette clôture réputée infranchissable sera transpercée à plus de 30 endroits.
01:22 Ces 4 dernières années, Schmerling a surtout vu le nombre de soldats israéliens chargés de protéger la frontière diminuer drastiquement.
01:34 « On a retiré de la frontière avec Gaza 6 brigades de soldats. Et on les a envoyées vers d'autres endroits.
01:41 Parce que nous pensions ne pas en avoir besoin. Si nous n'avions pas la clôture, ça ne serait jamais arrivé.
01:47 Car nous aurions été en alerte. Dès lors qu'on a construit cette clôture, notre vigilance s'est endormie. »
01:54 Sahal a déshabillé la frontière de son infanterie. Il ne restait plus que 3 brigades, environ 3000 hommes selon nos informations, quelques chars et même plus d'artillerie.
02:07 Pire, le 7 octobre, en ce dernier week-end des fêtes religieuses de Soukhot, beaucoup étaient absents.
02:17 « Mais dans cette funeste matinée, nous n'avions que la moitié des troupes, parce que l'autre moitié était en congé.
02:27 Donc le chiffre au début était déjà très faible, puis il est passé à la moitié.
02:32 Et entre-temps, le renfort de l'armée de l'air n'était que de 2 hélicoptères, très loin dans une base aérienne du nord.
02:39 Seulement 2, ce qui est incroyable. Tout cela à cause de l'illusion de sécurité, qui était très loin de la réalité. »
02:47 Sahal préfère concentrer ses forces en Cisjordanie pour protéger les colons qui multiplient les implantations en territoire palestinien.
02:58 Et à sa frontière avec le Liban, face à la menace prioritaire selon elle du Hezbollah.
03:08 « Le Hezbollah semble être bien plus dangereux. L'accent israélien était donc mis sur le nord.
03:14 Israël pensait que la principale menace était le Liban, puis la Cisjordanie et juste après, la bande de Gaza. »
03:22 L'illusion perdure jusqu'à la veille du 7 octobre. Au milieu de la nuit, le chef d'état-major et le patron du Shin Bet sont alertés.
03:35 On leur remonte des mouvements inhabituels du Hamas à Gaza. S'agit-il d'un simple exercice nocturne ou de préparatifs à un assaut imminent ?
03:45 « Une fois qu'ils se sont réveillés, une fois que le directeur du Shin Bet en personne est réveillé, il se rend en voiture jusqu'à son quartier général.
03:56 Ce qui montre qu'il a compris qu'il se passait quelque chose de très inhabituel. Le minimum qu'ils auraient dû faire, c'est de dire « ok ».
04:04 Peut-être que nous ne comprenons pas ce qui se passe, mais disons au moins aux gars sur le terrain, à la Gaza Division,
04:10 les gars, on ne sait pas ce qui se passe, mais alertez tout le monde, réveillez-les, réveillez au moins tous ceux qui sont le long de la frontière, préparez-vous.
04:18 Mais cela ne s'est pas produit, c'est dramatique. C'est une décision des renseignements qui a complètement changé la donne. »

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