• il y a 9 mois

Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.
Retrouvez "Voyage en absurdie" sur : http://www.europe1.fr/emissions/chronique-en-absurdie

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Transcription
00:00 Place à vous Emmanuel Ducrot. Bonjour Emmanuel.
00:03 Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:04 Alors une histoire invraisemblable que vous allez nous conter ce matin,
00:08 elle est relayée par la presse suisse ces derniers jours.
00:11 Histoire, on le dit tout de suite, mais qui n'était pas vraie.
00:13 C'est une histoire de brosse à dents électrique connectée devenue criminelle.
00:17 Elle avait été racontée par la Hargawart Saitung, le quotidien du canton d'Argovi.
00:21 Une entreprise suisse avait été, selon le journal, victime d'une attaque informatique.
00:26 Fin janvier, une attaque menée, tenez-vous bien, par une armée de 3 millions de brosse à dents électriques connectées,
00:32 sur lesquelles des pirates avaient pris le contrôle en mettant à profit une faille informatique du logiciel.
00:37 Ces brosse à dents zombies avaient été utilisées pour bombarder les serveurs de l'entreprise de millions de tentatives de connexion.
00:44 Une saturation qui avait mis le système électronique en carafe pendant 4 heures.
00:48 Le but, bien sûr, c'était de rançonner la cible pour faire cesser l'attaque.
00:51 On a cru que le hacker était dans la salle de bain. En fait, c'était de la science-fiction, c'est ça l'histoire ?
00:55 Eh bien oui, il est vite apparu que l'affaire était du flanc.
00:58 Un malentendu entre un journaliste et sa source, un conseiller en cybersécurité.
01:02 Ce dernier avait imaginé un scénario pour démontrer l'intérêt de protéger les systèmes informatiques et vendre ses services.
01:08 L'histoire était folle mais crédible.
01:10 Et elle avait été prise pour argent comptant par le reporter.
01:12 Et c'est ainsi que des millions de propriétaires de brosse à dents connectées ont commencé à les regarder comme les soldats zombies d'une armée secrète.
01:19 Bon, histoire fausse, mais qui met en lumière cela dit, c'est ce que voulait dire d'ailleurs le spécialiste en cybersécurité.
01:24 Une vraie menace, celle des objets connectés qui sont des portes d'entrées innombrables pour les cybercriminels.
01:30 En 2003, il y avait dans le monde près de 43 milliards d'objets connectés à la louche.
01:36 En 2023, l'an dernier.
01:38 En 2023, oui, des écouteurs, des petites enceintes, des robots de cuisine, des frigos, des PES personnes, des PES makers, des brosses à dents, des appareils photos, bref, un interminable inventaire.
01:46 Chacun de ces objets utilise un programme pour communiquer sans fil avec l'ordinateur de la maison, un téléphone, une box.
01:52 Des programmes qui contiennent des failles, qui sont mis à profit par des hackers pour pénétrer les systèmes,
01:57 soit pour profiter de ce système, aspirer ses données, soit pour réunir une puissance susceptible de mener ce type d'attaque sur les entreprises.
02:05 Est-ce qu'il faut débrancher tous les objets connectés qui nous environnent pour avoir la paix, Emmanuelle ?
02:10 C'est radical, peut-être un peu trop, mais je vous ai raconté une histoire fausse qui aura finalement son utilité.
02:16 L'informatique et le brossage des dents ont un point commun.
02:19 Ils nécessitent des routines d'hygiène régulières, on se brosse les dents tous les jours pour éviter les caries,
02:23 et bien on doit faire aussi souvent que possible du nettoyage dans le parc d'objets connectés.
02:28 Et pour ça, nous sommes collectivement tous assez crados, il faut le dire.
02:32 On sait qu'il faut faire des mises à jour pour les ordinateurs, les téléphones, les tablettes.
02:35 Il faut aussi le faire avec tous ces objets de nos maisons pour profiter des corrections des failles, et on ne le fait pas assez.
02:41 Et pourtant, ça pourrait éviter à des brosses à dents connectées de se transformer en ennemis de l'intérieur.
02:46 - Voilà, qu'il va maintenant falloir nettoyer sa brosse à dents, c'est quand même un comble.
02:49 Merci beaucoup Emmanuel Ducrox, allez à lundi, bon week-end.
02:53 - Bonne journée !

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