Pakistan : scrutin sous haute tension sur fond de crise économique et sociale

  • il y a 6 mois

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Transcript
00:00 Les Pakistanais ont commencé à voter pour les élections législatives.
00:03 90 000 bureaux de vote sont ouverts, un scrutin sous haute tension.
00:07 Hier, deux attentats ont eu lieu près des bureaux de plusieurs candidats.
00:11 28 personnes ont été tuées, ils ont été revendiqués par le groupe Etat Islamique.
00:16 Le pays traverse également une crise politique avec la répression et la censure
00:21 du parti de l'ancien Premier ministre Imran Khan, toujours emprisonné.
00:24 Il traverse également une crise économique mais aussi sociale.
00:27 On en parle tout de suite avec notre correspondante à Islamabad, Sonia Gezali.
00:31 Sonia, bonjour.
00:33 Vous vous êtes rendue dans plusieurs bureaux de vote ce matin.
00:36 Alors, comment se déroule ce scrutin depuis l'ouverture des bureaux ?
00:42 Écoutez, pour l'instant, il n'y a pas il n'y a pas de foule encore,
00:45 mais un flot continu régulier d'électeurs.
00:48 On a rencontré certains électeurs et notamment ce quinquagénaire
00:52 qui nous a dit que c'était un moment important pour son pays,
00:55 que c'est la responsabilité de chacun des Pakistanais de faire entendre sa voix par ce vote.
01:00 Il nous a dit qu'il était déçu par la classe politique, par ces dernières années de gouvernance,
01:04 par les précédents gouvernements, mais que voter était important pour lui.
01:08 Ce vote a lieu dans un contexte très particulier, un contexte de violence que vous évoquiez.
01:13 Hier, plusieurs attaques ont eu lieu dans les provinces du Baloutistan,
01:16 une attaque à la grenade à Karachi dans le sud du pays,
01:18 des violences perpétrées contre des bureaux de candidats ou des candidats directement.
01:23 Plus de 600 000 membres des forces de sécurité ont été déployés pour assurer la sécurité des électeurs.
01:28 On a pu voir d'ailleurs des policiers et des paramilitaires
01:31 poster devant les bureaux de vote où nous nous sommes rendus ce matin.
01:34 Il n'y a pas de réseau de téléphone mobile, pas d'Internet depuis ce matin non plus.
01:39 Mesure prise par le ministère de l'Intérieur pour des raisons de sécurité.
01:43 Mais cette mesure est jugée comme étant de mauvaise augure par certains analystes politiques
01:47 et puis des candidats du PTI, le parti d'Imran Khan, qui dénoncent, je cite,
01:51 "un simulacre de démocratie car la suspension des services de téléphonie mobile
01:56 prive les électeurs d'accès à l'information".
02:00 Sonia, qui est le favori de ce scrutin ?
02:04 C'est Nawaz Sharif de la ligne musulmane du Pakistan, la PMLN.
02:08 Nawaz Sharif, 74 ans, qui a déjà été trois fois Premier ministre
02:12 et qui est rentré d'exil au Pakistan il y a quelques mois.
02:15 Il s'était réfugié à l'étranger après avoir été condamné pour corruption.
02:18 C'est lui qui est pressenti pour prendre à nouveau les rênes du pays.
02:22 Et le seul qui peut vraiment rivaliser dans les urnes, c'est Imran Khan et son parti,
02:26 le Pakistan Terek-e-Insaf, le PTI, l'ex-champion de cricket philanthrope
02:31 et certainement la personnalité politique la plus populaire au Pakistan.
02:35 Seulement, vous le disiez, il est en prison.
02:36 Il a été condamné dans trois affaires, dont une affaire de corruption.
02:40 Et il a écopé de 17 ans d'emprisonnement.
02:42 Son parti a été soumis à une grande répression, a été empêché de faire campagne.
02:47 Ses candidats n'ont pas été autorisés à se présenter sous la bannière du parti,
02:51 mais seulement en indépendant.
02:52 Reste à savoir si malgré tout, la mobilisation des électeurs qui soutiennent le PTI sera importante
02:58 et puis comment les cartes du pouvoir seront distribuées
03:01 dans ce contexte de répression et de polarisation politique.
03:04 Merci Sonia, vous étiez en direct d'Islamabad.

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