Léa Salamé : » Je prends plus de plaisir à interroger les artistes que les politiques »

  • il y a 7 mois
La journaliste de France Télévisions coprésente ce soir les Victoires de la Musique avec Cyril Féraud, un duo inédit.

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00:00 Bonjour Léa Salamé ! Bonjour ! Quelle surprise de vous voir dans ce rôle d'animatrice de
00:04 cette grande soirée musicale ! On vous a connue intervieweuse politique, animatrice
00:09 de talk show, présentatrice de grandes soirées événementielles, je pense aux océans, il
00:13 n'y a pas très longtemps.
00:14 Les victoires de la musique, j'avoue, je ne vous ai pas vu venir ! Moi non plus, je
00:17 ne me suis pas vue venir ! C'était un désir secret ? Non, c'est une envie de la chaîne
00:22 en fait.
00:23 J'ai présenté il y a quelques mois avec Stéphane Bern un grand concert à l'Olympia
00:28 pour les victimes du séisme, vous vous rappelez le séisme en Syrie et en Turquie qui avait
00:33 été ravageur.
00:34 Et on avait présenté toute une soirée de concert et la patronne du divertissement m'avait
00:38 vue en disant "mais t'es faite pour ça, la prochaine fois tu fais les victoires !"
00:44 Je l'avais dit, je pensais qu'elle me faisait une blague quoi ! Et en fait elle me l'a
00:47 proposé effectivement quelques mois après, là à la rentrée.
00:51 Je vous avoue que j'ai hésité parce que voilà.
00:54 Et puis ensuite elle m'a dit "regarde, les victoires c'est une magnifique cérémonie,
00:59 il n'y a pas beaucoup d'événements à la télé qui rassemblent tout le monde.
01:02 Vous avez les Miss France sur TF1, il y a les Césars, il y a l'Eurovision et je crois
01:07 qu'il y a les Victoires de la Musique.
01:08 Voilà, je n'en vois pas beaucoup d'autres en dehors des événements sportifs qui vraiment
01:12 rassemblent.
01:13 Et c'est la grande fête, c'est l'événement musical.
01:14 C'est-à-dire qu'ils bossent les artistes toute l'année pour ce moment-là, ils l'attentent
01:18 avec impatience.
01:19 Et donc je trouvais ça, oui je trouvais ça chic qu'elle pense à moi et donc j'ai
01:22 accepté avec grand plaisir.
01:24 Elle a pensé à vous et à Cyril Ferro.
01:26 Oui, c'est ça le deuxième plaisir si vous pouvez me permettre.
01:31 C'est qu'effectivement Cyril Ferro qui est un animateur de jeux, qui est un des rares
01:34 animateurs aujourd'hui de France Télé mais même de TF1 en fait, de la télé, qui réussit
01:39 en prime time.
01:40 Il fait des scores délirants avec ses jeux en prime time, que ce soit 100% Logique ou
01:44 The Floor récemment.
01:45 Et vous savez le prime, vous qui connaissez bien la télé, on peut faire beaucoup d'audiences
01:50 en seconde partie soirée, parfois on fait de l'audience en deuxième partie soirée,
01:53 mais le prime, en dehors de la fiction qui cartonne, c'est difficile de proposer des
01:58 émissions qui marchent en prime time.
02:00 Et lui il y arrive sur France Télé et donc je trouve que l'alliance avec moi, en plus
02:04 on est tellement différents, à la fois physiquement, à la fois dans nos goûts, mais en même
02:07 temps, j'ai eu un coup de cœur pour ce garçon, je l'ai invité dans quelle époque,
02:10 il y a un an, et vraiment j'ai eu un coup de cœur.
02:12 Vous savez les affinités électives, tu ne choisis pas, ça te tombe dessus.
02:15 Alors ce n'est pas mon ami, on n'est pas proche, mais on s'entend hyper bien, on a
02:19 une vraie complicité et on est hyper heureux de le faire ensemble.
02:22 Vous avez dit que vous étiez flippée pour ce soir, sérieusement ? Le direct vous connaissez ?
02:26 Non, ce n'est pas le direct qui me fait flipper, c'est de dire une bêtise, c'est
02:30 d'être prise par le temps, c'est de devoir meubler et bugger.
02:33 Enfin vous savez, c'est des trucs, autant sur la politique, je peux meubler pendant
02:37 deux heures sans problème, je peux raconter la vie de l'invité politique avant qu'il
02:40 soit là parce qu'il est en retard ou parce qu'il y a un problème technique.
02:42 La musique, je vais bosser là, toute la semaine je vais bosser, parce qu'il y a
02:48 des artistes que j'adore et que je connais et qui m'ont fait grandir, comme Véronique
02:50 Samson, comme Étienne Dao ou plus récemment comme Vianney, Ayana Kamoura, il y en a que
02:55 je connais moins et c'est ça que j'adore dans cet événement-là, c'est que c'est
02:58 hyper rassembleur et qu'il y en a pour tous les goûts.
02:59 Ce que je veux dire c'est que vous aimiez Dao ou Zao, Zao de Sagazan qui est la plus
03:05 nommée cette année, qui est une jeune artiste qui explose, que vous aimiez Vianney ou Gazo
03:10 parce qu'il y a des rappeurs cette année, il y a beaucoup de rappeurs, il y a neuf rappeurs
03:13 je crois qui sont nommés dans les catégories parce qu'on dit toujours oui, on oublie
03:16 le rap, le rap aujourd'hui c'est la musique qui vend le plus et c'est vrai et elle
03:20 n'est pas assez représentée aux Victoires, on a l'impression que c'est une sous-catégorie,
03:23 ben là ils sont à l'intérieur des catégoristes, Gazo est nommé en même temps qu'Étienne
03:26 Dao, que Vianney et que Pierre Demare pour l'artiste masculin de l'année.
03:30 Donc voilà, je parle beaucoup mais pour vous dire que moi ça me passionne, on s'excite
03:34 tous sur les Grammy Awards, vous savez il y avait la cérémonie cette semaine.
03:37 On n'a pas une Taylor Swift non plus.
03:39 On n'a pas une Taylor Swift mais moi je trouve que Clara Luciani, Angèle ou Juliette
03:45 Armanet, elles n'ont pas à rougir de ce qu'elles font, elles n'ont pas à rougir.
03:49 Là cette année on a Luanne, on a Jane, on a Ayana Kamoura qui est notre BNC à nous.
03:53 Enfin on devrait être fiers quand même de nos artistes, il y a une vraie exception culturelle
03:58 et musicale française et j'aimerais qu'on soit tout aussi, que ce soit, sérieusement
04:03 c'est un show excitant.
04:04 Moi j'ai regardé Taylor Swift lundi soir, dimanche soir, ou le discours de Jay-Z qui
04:08 défendait BNC, je trouvais ça génial ou c'est l'Indion.
04:11 Et là on va avoir plein de surprises, Zazie va être la présidente d'honneur, on va
04:16 faire une victoire d'honneur à Bernard Lavillier où il y aura plein d'artistes qui vont chanter
04:21 pour lui.
04:22 Il va y avoir aussi des belles surprises et des hommages magnifiques.
04:26 C'est toujours un moment où il y a un hommage particulier sur, moi j'ai le souvenir en
04:30 2008 de ce moment hallucinant d'Alain Bachung qui reçoit trois victoires de la musique,
04:35 il est complètement amaigri et fatigué par le cancer.
04:38 C'est sa dernière apparition.
04:39 Il va mourir trois semaines après et vous avez ce moment hallucinant, baigné de grâce,
04:44 où il est là, il reçoit les victoires et il dit d'une certaine manière adieu à son
04:48 public.
04:49 Il y a un an on a eu Serge Lama qui est malade aussi et qui a dit au revoir à son public.
04:53 C'est la dernière fois sans doute que vous me verrez debout.
04:55 Il y a des moments quand même déchirants et il y aura forcément, je ne vais pas défleurer
05:00 les choses mais je vous laisse juste imaginer qu'il y a eu des musiciens et des musiciennes
05:04 et des grandes chanteuses que moi j'aime beaucoup qui nous ont quittés cette année.
05:08 Il y aura des hommages pour elles.
05:09 J'ai le sentiment Léa Stalamé que si tout se passe bien pour vous, la prochaine étape
05:13 c'est l'Eurovision.
05:14 Ça vous brancherait ça ?
05:15 Non là je pense que…
05:17 Pourquoi pas ?
05:18 Déjà laissez-moi faire les victoires, c'est déjà bien, je suis très contente de faire
05:22 les victoires.
05:23 Non, non, non.
05:24 Faire des interviews politiques ? Alors là par exemple pour les européennes qui arrivent
05:28 ça ne vous intéresse plus ?
05:29 Ah non, pour les européennes je m'arrête.
05:31 Pour la politique, vous faites votre petite naïve.
05:34 Alors non, j'ai donné le mauvais exemple.
05:36 Parlons de politique.
05:37 Parlons d'une autre élection.
05:39 Evidemment, celle-là ce n'est pas la bonne.
05:41 Non, non, les européennes, je le dis de manière simple parce que c'est totalement en accord
05:45 avec mes directions de France 2 et de France Inter.
05:47 Comme mon compagnon est candidat, je vais me mettre en retrait, comme on dit des émissions
05:51 politiques et à un retrait progressif à partir d'avril et jusqu'à la période
05:54 de campagne officielle.
05:55 Mais ma question Léa c'était plutôt est-ce que les interviews politiques ça vous intéresse
05:58 encore ?
05:59 Oui, ça m'intéresse encore.
06:00 C'est mon ADN, c'est ma passion.
06:02 Mais de plus en plus j'aime les mélanges.
06:05 Je prends plus de plaisir, c'est vrai, en ce moment à interroger les artistes, leur
06:09 vision sur l'époque, à interroger les grands intellectuels que sans doute les politiques
06:15 parce que la langue politique elle a changé, parce que la langue politique elle s'est
06:18 formatée, elle est devenue beaucoup d'éléments de langage et qu'il n'y a plus beaucoup
06:21 de… Moi quand j'ai commencé le journalisme politique, j'avais le micro qui tremblait
06:25 devant Philippe Séguin, devant Charles Pasquoir parce que j'étais là et il me faisait
06:29 peur, c'était des animaux politiques et il fallait essayer d'être maligne, de
06:33 trouver la bonne question, etc. de la déstabiliser.
06:35 Aujourd'hui on a l'impression qu'ils viennent… Le truc est plus réglé, ça
06:39 manque de tripes, ça manque de chair.
06:41 Peur, alors vous allez sourire, mais interroger un artiste me fait plus peur qu'interroger
06:47 un homme politique.
06:48 Moi j'ai jamais eu tellement peur d'interroger des hommes politiques ou des femmes politiques
06:52 d'ailleurs.
06:53 Je ne sais pas pourquoi, peut-être parce que j'ai grandi dans ça, j'ai baigné
06:56 dans ça, alors qu'aller accompagner un artiste pour le faire accoucher de quelque
07:01 chose, ou aller avec sa fragilité, est quelque chose qui me fait plus peur étonnamment
07:06 que les politiques.
07:07 Vous continuez d'en recevoir dans "Quelle époque" le magazine du samedi soir de
07:11 deuxième partie de soirée qui marche très bien.
07:13 Est-ce aussi un succès plus personnel ? Parce qu'il vous a permis de casser votre image
07:17 qui était assez sérieuse, rigoureuse.
07:19 Dur.
07:20 Dur, vous le dites vous-même ? Oui, on l'a beaucoup dit que j'étais
07:23 dur, on a pu dire que j'étais agressive.
07:25 Je pense qu'il y avait un fond de vrai, même si je le mets toujours en balance avec
07:34 le fait qu'on dit rarement d'un homme journaliste qui poserait la même question
07:38 avec le même ton que moi, il est punasse, il en a, et puis une femme, elle est agressive.
07:43 Mais j'entends quand même qu'il y a eu des moments, notamment au début quand j'ai
07:47 voulu m'affirmer, où sans doute j'étais un peu trop tout.
07:51 Et oui, vous avez raison de parler d'un succès personnel pour "Quelle époque",
07:56 mais pas seulement personnel, permettez-moi de dire qu'il est collectif, puisque ça
08:00 n'aurait pas marché s'il n'y avait pas Christophe Dechavanne, Philippe Cavrivière
08:02 et Paul de Saint-Sernin.
08:03 C'est vraiment une team.
08:05 Après sur "Casser mon image", je ne sais pas si j'ai fait ça pour casser mon image,
08:10 mais j'ai fait ça, j'ai le sentiment peut-être, mais ça c'est la quarantaine,
08:13 j'ai écrit un livre sur ça, qu'à un moment vous vous sentez à votre place, vous
08:17 n'avez plus besoin de prouver, vous êtes vous-même.
08:18 Vous n'avez plus besoin de jouer un personnage à la télé, à la radio ou dans la vie.
08:23 Et voilà, tu es ce que tu es.
08:25 Ce qu'on te reproche, cultive-le, c'est toi.
08:30 C'est une phrase de Cocteau que j'aime beaucoup.
08:35 Et à un moment, tu deviens toi-même.
08:38 J'ai le sentiment sur "Quelle époque" je suis à ma place.
08:41 J'aimerais que vous nous racontiez les coulisses d'une séquence qui a fait beaucoup
08:45 rire il y a quelques semaines.
08:46 C'est Camille Combal qui était dans le décor de "Quelle époque" avec Vaux Chroniqueur
08:51 pour annoncer sa nouvelle émission sur TF1.
08:53 Là vous débarquez, vous lui dites "mais tu te fous de ma gueule, tu m'as tout piqué,
08:57 c'est vraiment très drôle".
08:58 C'est me semble-t-il la première fois que TF1 se servait de France 2 pour une promo.
09:02 Comment ça s'est fait ?
09:03 Il nous a demandé.
09:05 Il nous a demandé.
09:06 Vous savez, les relations sont un peu tendues, il paraît, entre TF1 et France Télé.
09:10 Et là, soudainement, il y a eu un mariage, heureux, l'espace d'une petite promo pour
09:16 sa deuxième partie de soirée.
09:17 Il était venu, à quelle époque ? Il l'avait bien aimé, je crois.
09:20 Et il nous a dit "tiens, nous on essaie de redynamiser les deuxièmes parties de soirées
09:25 sur TF1.
09:26 Est-ce que tu acceptes de jouer le sketch ?" Et donc effectivement, je joue le sketch.
09:29 Mal d'ailleurs, parce que je joue mal.
09:31 J'ai dû le refaire trois fois parce que je suis un peu nulle.
09:35 Il n'y a rien à faire.
09:36 Mais c'était très marrant.
09:38 Il me pique tout, mon décor, mon public, mes chroniqueurs, tout le monde me ment.
09:42 Et moi je me retrouve… Voilà.
09:44 C'est vraiment très drôle.
09:45 Et vous aurez une troisième actualité, Léa Salamé, puisque cet été, pendant les
09:49 JO, vous serez à la tête d'un magazine quotidien de deuxième partie de soirée,
09:52 baptisé "Quel jeu ?". Là encore, ce n'est pas forcément vous qu'on attendait.
09:55 Maintenant, vous vous mettez au sport.
09:59 Bah ouais, vous savez, on aime bien catégoriser les gens en France.
10:04 Et moi, c'est sans doute mon côté oriental ou libanais.
10:07 J'aime bien sortir de la casse quand on m'y enferme.
10:09 Non, les jeux, ça va être un événement… Alors pour le coup, je n'aime pas ce mot,
10:14 mais quand même, là sur le coup, historique et une fois tous les 100 ans, donc c'est
10:19 maintenant.
10:20 Et je tiens à dire que c'est d'abord et avant tout l'événement des sports et
10:26 des journalistes sportifs et du service des sports de France Télé qui va couvrir ça
10:31 toute la journée.
10:32 Et c'est eux qui seront en première ligne.
10:34 Mais c'est vrai que la direction de France Télé nous a proposé de penser à une émission
10:39 qui allierait le sport, la culture, qui serait en fait un "Quelle époque ?", un peu plus
10:43 axé sport, quotidien, où on reverrait les images du jour.
10:48 Pour l'instant, elle est totalement en construction, l'émission, je ne peux pas vous en dire
10:52 plus.
10:53 On est en train de bâtir tranquillement les pièces avec le producteur pour proposer un
10:57 produit à France Télé qui verra s'il suit ou pas.
11:01 - Mais avec Michel Drucker ou pas ? - Avec Michel Drucker, bien sûr, avec Michel
11:04 Drucker, en tout cas qui sera là sur les deux premières, ça il m'a garanti.
11:07 Après, il a ses médecins qui lui ont dit… Effectivement, Michel, il a vraiment eu deux
11:10 opérations à cœur ouvert assez folles, assez dures.
11:13 Il dit lui-même qu'il est un miraculé.
11:14 Donc, il sera là sur la première et la deuxième, je pense.
11:19 Après, il sera là quand il a envie, quand il se sent.
11:21 Quand il a envie d'être là, il débarque.
11:23 C'est Michel Drucker, donc il a fait tous les JO.
11:25 - On ne dit pas non à Michel Drucker.
11:26 - Non, on dit oui toujours à Michel Drucker.
11:28 Et puis voilà.
11:29 Et puis ensuite, quand il est fatigué, il a un truc à dire, on s'est dit qu'il
11:32 ferait un duplex de chez lui.
11:34 Il fera ce qu'il veut.
11:35 - On a le temps d'en reparler.
11:36 D'ici là, l'actualité, c'est ce soir, les Victoires de la Musique.
11:39 Merci et passez une bonne soirée Léa Salamé.
11:41 - Merci beaucoup.
11:42 Je croise les doigts et j'espère que vous serez au rendez-vous parce qu'il n'y a
11:44 pas beaucoup d'événements qui rassemblent comme ça.
11:46 Et c'est une belle fête.
11:48 C'est une belle fête du service public aussi pour les artistes.
11:50 J'espère que vous serez là avec Cyril Féraud et ma petite pomme.
11:54 - Elle a fait la promo toute seule.
11:55 Merci Léa Salamé.
11:56 - Merci beaucoup.

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