• il y a 10 mois

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00:00 En décembre dernier, j'ai créé un mouvement à l'échelle nationale
00:03 avec une publication d'une tribu dans le monde contre la COP28 à Dubaï
00:08 parce que je considérais que c'était complètement, d'un point de vue symbolique,
00:12 hallucinant qu'on puisse organiser une COP à Dubaï qui est la ville de la démesure.
00:18 Et alors que les conclusions de cette COP nous disent
00:21 il faut réduire les investissements dans le fossile, il faut réduire la production de fossiles,
00:25 je trouve ça assez anachronique et complètement hors de propos
00:30 d'imaginer qu'on va à nouveau forer des puits de pétrole.
00:33 Et puis je pense que cette forêt usagère qui a été victime d'un incendie historique il y a très peu de temps
00:41 nous montre aussi qu'il faut être attentif à ce genre de messages.
00:46 Et le climat aujourd'hui étant vraiment dans un dérèglement extrêmement profond,
00:51 il est temps de prendre la mesure de la situation et donc ce genre de projet va à l'encontre de ce qu'il faut faire aujourd'hui.
00:59 Donc j'y étais parce que c'était d'abord une manifestation qui était autorisée
01:02 et là je tiens à le dire en tant qu'élu, je ne me rends que sur des manifestations qui sont autorisées par la préfecture
01:07 qui s'est donc bien déroulée, sur lequel il y avait effectivement beaucoup de monde
01:10 et je crois que le message il est important de le faire passer, on doit cesser d'investir dans ce type de projet.
01:15 - Alors ce message, quelqu'un d'un petit peu spécial est venu le faire passer également hier à Bordeaux,
01:20 c'est Greta Thunberg, la jeune suédoise militante mondialement connue pour la lutte contre le réchauffement climatique.
01:26 Est-ce que c'est un symbole, un signal qu'elle ait fait le déplacement jusqu'à Bordeaux hier ?
01:30 - Oui je crois parce que ça montre bien qu'aujourd'hui ce sujet-là du forage de nouveaux puits pétroliers,
01:37 effectivement l'information va jusqu'à Greta Thunberg qui fait le déplacement précisément pour venir manifester aux côtés de milliers de personnes.
01:45 Oui c'est un symbole fort parce qu'elle représente à l'échelle mondiale une génération qui est inquiète de son avenir et de l'avenir du climat
01:54 et je pense qu'il faut les écouter, il faut prendre ça avec sérieux et donc agir en conséquence.
01:59 La transition écologique, elle est urgente, il faut la faire et je pense que ce projet-là n'est pas à la hauteur.
02:04 - Alors vous défiliez également hier aux côtés de Pierre Urmic, le maire écologiste de la ville de Bordeaux.
02:09 Alors vous réfutez le terme mais vous représentez une forme d'écologie de droite dans une ville écologiste de gauche.
02:14 Quel avis avez-vous par exemple sur un grand projet de la municipalité bordelaise qui est la solarisation des toits de la ville,
02:20 donc l'installation de panneaux photovoltaïques ?
02:22 Pierre Urmic veut 60 000 m² de photovoltaïque d'ici la fin du mandat, pas de l'année quand même mais du mandat.
02:27 - Alors sur la question énergétique, il y a trois points importants.
02:32 Le premier c'est que la vraie énergie, la meilleure, c'est celle qu'on ne consomme pas.
02:36 Il faut toujours le rappeler parce que c'est important, il y a une question de sobriété, d'économie, de rénovation
02:41 qui nous permettra de consommer demain moins d'énergie et donc finalement de pouvoir davantage électrifier nos usages
02:47 sans avoir besoin de produire toujours plus d'énergie, même s'il faudra en produire plus.
02:51 Premier point.
02:52 Deuxième point, je pense que le mix énergétique, il doit faire une part importante au nucléaire.
02:58 C'est le cas aujourd'hui en France et il faut continuer à rénover, à entretenir, à construire de nouvelles capacités nucléaires
03:03 parce que c'est une énergie décarbonée, pilotable dont on a besoin.
03:07 Et dernier point sur la solarisation, les énergies renouvelables, il faut les développer partout où c'est possible.
03:12 Donc je suis évidemment favorable sur le principe au développement des énergies renouvelables à Bordeaux.
03:17 Il y a des grands projets qui sont intéressants, la base sous-marine, on le portait aussi dans le projet.
03:22 Effectivement, les toits vont être solarisés, je trouve que c'est une très bonne chose, d'autant plus qu'a priori,
03:26 ça va faire appel uniquement à des financements privés.
03:29 Même chose pour la solarisation des toits, j'ai une petite réserve sur la solarisation de la Roccade
03:34 sur laquelle il me semble que le coût-bénéfice n'est pas vraiment à la faveur du projet, mais ça nécessite de rentrer dans le détail.
03:42 L'expérimentation qui pourrait être menée entre la place Latulle et la Roccade sera un bon indicateur ?
03:47 Effectivement, ce sera un bon indicateur. La seule barrière qu'on pourrait mettre à ce projet,
03:51 c'est qu'aujourd'hui les projets solaires n'ont plus besoin de financement public ou très peu,
03:55 parce qu'ils sont devenus rentables, l'énergie solaire est devenue l'une des énergies la moins chère à produire.
03:59 Donc oui, très bien, si on est en capacité de faire un financement privé à 100%,
04:04 je trouve ça intéressant parce que ça permet de développer les capacités de production d'énergie solaire.
04:08 7h49 sur France Bleu, Jérôme-Nicolas Perreira, conseiller municipal de position à Bordeaux
04:12 et organisateur du World Impact Summit est notre invité ce matin.
04:15 Pierre Lomé qui veut aussi inciter les particuliers à installer des panneaux photovoltaïques sur leurs toits à Bordeaux.
04:20 On va écouter l'avis d'une auditrice sur ce sujet.
04:23 Je m'appelle Patricia et j'habite vers Carbon Blanc.
04:27 Il y a tellement d'arnaques, tout ça, on n'est pas tranquille.
04:30 Nous avons mis beaucoup d'argent dans cette maison pour la maintenir en état.
04:35 Compte tenu de notre âge, nous avons 70 ans, on ne veut plus investir dans cette maison.
04:40 On fait au minimum.
04:41 Et sur notre page Facebook, on a Christiane qui nous dit "non, mon fils a perdu sa maison à cause des panneaux solaires".
04:46 On a Agnès qui dit "j'aimerais être autonome et le coût du dispositif m'arrête un petit peu".
04:50 Et enfin Sylvie qui nous dit "comme j'ai un gros doute que la pause n'influence pas sur un nouvel impôt, c'est non pour moi".
04:56 Justement, le photovoltaïque c'est un enjeu, les énergies renouvelables évidemment dans la lutte contre le réchauffement climatique.
05:02 Il y a encore un gros frein quand même pour les particuliers, c'est le coût de l'installation, visiblement.
05:07 Oui, effectivement, c'est plus difficile de rentabiliser une installation individuelle qu'une installation de grande taille,
05:14 comme on peut le voir sur le projet Eurizéo dans le sud de la Gironde à Socates,
05:18 qui va produire pour l'équivalent de 600 000 personnes la production d'énergie.
05:24 Alors, je ne sais pas quelles sont les raisons de ces freins qui sont mentionnés par vos auditeurs.
05:30 Je crois qu'il y a des dispositifs aujourd'hui qui existent qui permettent pour une partie, en tout cas des gens qui sont propriétaires,
05:36 de solariser facilement leur toit ou éventuellement un espace de leur terrain s'ils le souhaitent,
05:42 avec quand même le coût de l'achat des panneaux solaires qui permet quand même de rentabiliser,
05:50 pour une partie des cas, de manière assez rapide l'installation.
05:54 Sur les toits bordelais, j'imagine qu'il y a un frein qui est important, c'est celui du patrimoine,
05:59 et donc l'adaptation de ces toitures pour pouvoir accueillir des panneaux solaires doit renchérir de manière importante le coût,
06:07 ce qui ne permet pas effectivement de rentabiliser.
06:10 Donc les cas sont divers et je pense que c'est pour ça que le particulier peut évidemment s'équiper de panneaux solaires.
06:17 Mais le vrai sujet c'est quand même comment est-ce qu'on arrive à libérer des espaces de foncier,
06:22 qu'ils soient déjà occupés, déjà artificialisés ou non, même s'il faut privilégier les espaces artificialisés,
06:27 pour construire des grandes capacités de production qui permettent de faire tomber le coût.
06:31 On se rappelle quand même que le coût de l'électricité a augmenté de 10% il y a peu de temps.
06:36 L'enjeu de la production d'énergie demain, c'est aussi de maintenir un coût le plus bas possible,
06:41 parce qu'aujourd'hui le coût de l'énergie augmente fortement.
06:44 Donc oui il faut produire de l'énergie renouvelable,
06:47 mais sans faire n'importe quoi entre guillemets, donc en étant attentif au coût de production de cette énergie.
06:52 Une toute dernière question Nicolas Péréral,
06:54 concernant cette convention citoyenne pour le climat, la version bordelaise,
06:58 de celle qui a eu lieu à l'échelle nationale, qui a présenté vendredi ses préconisations.
07:02 Il y en a beaucoup un des préconisations pour la vie bordelaise,
07:05 j'en cite deux-trois, mise en place de sanctions pour les individus qui souillent l'espace public,
07:09 faire de Bordeaux une ville pionnière en matière de suppression des déchets,
07:12 sur les mobilités également le stationnement payant pour tous les véhicules motorisés.
07:16 En quoi elle aura un avenir différent de la convention sur le climat nationale,
07:20 cette convention bordelaise selon vous ?
07:22 Eh bien vous posez une question que je me suis posée en lisant l'ensemble des propositions qui ont été faites.
07:27 Alors moi j'y ai vu deux choses, la première chose c'est que j'ai vu le programme de Pierre Urmic à peu près,
07:32 c'est-à-dire qu'il y a beaucoup de propositions qui sont celles qu'a fait formuler Pierre Urmic lors de sa campagne en 2020,
07:37 et donc des propositions qui pour l'instant n'ont pas été mises en oeuvre.
07:40 Vous parlez des déchets, je pense que c'est le gros sujet sur lequel il y a eu peu d'évolution ces trois dernières années,
07:46 c'est dommage parce qu'on a un vrai enjeu à mieux trier les déchets, à mieux collecter les déchets,
07:50 à mieux les recycler, les revaloriser.
07:52 Malheureusement ça n'a pas évolué aujourd'hui à l'échelle de la métropole et de la ville.
07:56 J'ai vu aussi une proposition sur la gratuité des transports en commun,
07:59 moi je pense qu'il y a beaucoup de ces propositions qui étaient dans le programme de Pierre Urmic,
08:04 qui n'ont pas été mises en place et qui sans doute, et je suis prêt à prendre le pari malheureusement,
08:08 ne le seront pas d'ici la fin du mandat.
08:10 Et donc j'ai peur que l'ensemble de ces propositions subissent le même sort qu'une grande partie
08:14 de celles qui avaient été formulées par la Convention Nationale, et donc ne puissent pas être mises en place.
08:18 Je trouve ça dommage dans le sens où Pierre Urmic a reçu un mandat, celui des Bordelais,
08:24 il a été élu pour mettre en place un programme,
08:26 ses propositions si elles étaient dans son programme, elles doivent être mises en place,
08:29 elles sont confortées par cette convention, donc allons-y.
08:31 Il faut sortir de la logique de lanceur d'alerte, que Pierre Urmic a très bien tenue et à juste titre
08:36 pendant de très nombreuses années, pour être un maire feuseur et mettre en place ses propositions
08:41 parce que la ville en a besoin.
08:42 Merci beaucoup Nicolas Pereira d'avoir été avec nous ce matin.
08:45 Je rappelle donc que vous êtes conseiller municipal d'opposition à Bordeaux
08:48 et également fondateur organisateur du World Impact Summit.
08:50 Merci beaucoup à vous, bonne journée.
08:51 Merci, bonne journée.
08:52 7h54 sur France Bleu Gironde.

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