Leverkusen 3-0 Bayern : les raisons d'une humiliation (After Foot)

  • il y a 7 mois
"Une humiliation." Dans l'After Foot ce lundi sur RMC, Polo Breitner revient sur la claque 3-0 reçue par le Bayern sur la pelouse de Leverkusen samedi. 

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00:00 On attendait ce match samedi 18h30, le Bayer Leverkusen face au Bayer Munich.
00:05 On a vu quoi, 3-0.
00:09 Est-ce qu'il y a en fait, Polo, vraiment des enseignements généraux à tirer de cette claque ?
00:16 Oui, alors en Allemagne il y a deux choses, il y a Scharmatt, Scharmatt c'est...
00:22 Chekemat.
00:23 Et puis Denütigung, l'humiliation.
00:25 C'est-à-dire que c'est assez impressionnant la façon dont les médias allemands traitent
00:31 l'information.
00:32 Parfois d'une façon que je ne trouve pas trop honnête, je ne vais pas en dire mal
00:36 honnête, je cite souvent l'émission d'Opel Pass le dimanche entre 11h et 13h sur Sport
00:41 Ein.
00:42 Ils avaient invité Simon Rolfes qui est le successeur de Rudi Völler, au sportif, à
00:48 la direction du sportif à Leverkusen.
00:50 Et sur les deux heures d'émission, il y a eu à peu près 1h25 sur le Bayer Munich
00:54 et 30 minutes sur Leverkusen.
00:56 Moi je compare cette victoire écrasante, cette humiliation de samedi à ce qu'on a
01:04 vécu en Allemagne en 2011 et 2012, les cinq victoires à la suite d'un Borussia Dortmund
01:10 version Jurgen Klopp contre un Bayer Munich complètement dépassé.
01:14 C'est-à-dire que, évidemment Thomas Tuchel est le premier en danger par rapport aux
01:20 informations qui commencent à sortir en Allemagne, mais on est en train de dire, en tout cas
01:25 des journalistes qui sont proches du club bavarois, que l'objectif c'est quand même
01:29 de finir avec lui la saison au minimum.
01:32 Donc ça veut dire que si ça se passe mal contre l'Alazio, etc. on ne sait pas ce qui
01:36 peut se passer.
01:37 On se rend compte que ce Bayern là, et si on repense à un an en revenant sous Nagelsmann,
01:44 a les mêmes caractéristiques.
01:46 C'est-à-dire que c'est une équipe, lorsqu'on leur rentre dedans, qui n'arrive pas à se
01:49 dépasser.
01:50 D'ailleurs Thomas Müller a employé l'expression favorite de son ancien président Oliver Kahn
01:56 en parlant de "ailleurs".
01:57 Ailleurs c'est les oeufs.
01:58 Donc vous voyez ce que c'est que les oeufs, avoir des oeufs, avoir des roubignoles, vous
02:03 voyez, des choses comme ça.
02:04 Et en disant qu'on n'a plus rien, que ça n'arrive pas à jouer, il y a des joueurs
02:07 qui ne sont plus à leur niveau.
02:08 Et comme il n'y a pas de plan B dans l'équipe, ça devient délicat.
02:11 Mais au-delà de tout ça, ce que je constate c'est qu'Alonso a donné une leçon de football.
02:19 C'était une véritable ode au football.
02:21 Ce n'était même pas le 11 qu'on attendait.
02:23 C'est-à-dire que c'est une des grandes leçons de ce qu'arrive à faire l'Espagnol.
02:27 C'est-à-dire qu'il n'y a pas que le 11.
02:29 Moi je pensais que le banc n'était pas terrible en début de saison.
02:31 Mais en fait, dès qu'il y a un joueur qui arrive, il apporte une véritable plus-value.
02:35 Là c'était là.
02:36 C'est Stanisic qui part son premier but alors qu'il était en grande difficulté, paradoxe,
02:41 prêté par le Bayern.
02:42 Et surtout, 124 kilomètres de parcourus, souvent on dit que la technique ça suffit
02:47 à faire, c'est-à-dire que tu as un mélange de puissance physique d'un côté et de capacité
02:52 technique de l'autre, de l'équipe, qui font que le Bayern a complètement explosé.
02:56 Alors, ce qui est ensuite très paradoxal, et pour ça qu'on critique beaucoup Thomas
03:00 Thuram en Allemagne, c'est qu'il est passé dans une défense à trois pour s'adapter
03:03 à Leverkusen.
03:04 Or, le Bayern en général ne s'adapte pas.
03:07 C'est les autres qui doivent s'adapter au Bayern Munich.
03:09 Et on a vraiment le sentiment, si tu veux, qu'on a une vieille maison bavaroise qui
03:13 est très poussiéreuse et qu'il va falloir trouver quelque chose.
03:17 Il se fait que dans l'histoire du foot allemand et du Bayern Munich en particulier, le Bayern
03:22 a rarement été déclencheur de nouvelles modes.
03:24 Ils ont eu des grands champions, etc.
03:26 Mais c'est un club qui a souvent été dépassé tactiquement par l'Espagne, par exemple,
03:32 le Real Madrid, lorsque Paul Breitner est revenu dans les années 80 en Allemagne et
03:35 qu'ensuite il est parti au Bayern Munich, il est revenu au Bayern Munich aussi, il a
03:38 apporté toutes les méthodes d'entraînement du Real Madrid, etc.
03:41 L'Urgen Klub, ça a été une véritable révolution footballistique, le Bayern s'est
03:44 pris des dégelés dans tous les sens.
03:45 Et là, peut-être qu'au-delà du palmarès de Thomas Turel par rapport à Alonso, c'est
03:50 peut-être tout simplement une nouvelle, pas une nouvelle façon de jouer au foot avec
03:54 Alonso, mais une nouvelle génération qui apparaît et qui commence à dire aux anciens
03:58 "les gars, on est là, on arrive".
04:00 Et c'est sérieux, cette rencontre de samedi, tu ne sais pas où est le Bayern, tu sais
04:07 où est l'Everkusen.
04:08 Je n'ai pas envie d'en faire un grand Europe par rapport aux joueurs qu'ils ont, etc.
04:10 Et on pourrait toujours trouver des façons de renforcer l'équipe.
04:14 Mais quasiment de la première à la 90e minute, le Bayern Munich n'a pas existé.
04:19 Donc ça devient très délicat quand même.
04:21 Du coup, c'est quoi le niveau du Bayern ? Il y a la Lazio donc mercredi, 21h pour l'huitième
04:26 de finale allée.
04:27 Il est bien évident que le Bayern doit faire un résultat à la Lazio, au minimum prendre
04:32 un point en déplacement.
04:34 Mais surtout, c'est de trouver un 11 de départ à peu près cohérent.
04:37 Il a sacrifié complètement Bohey qui avait joué au poste de Piston-Gauche alors que
04:43 c'est un arrière-droit.
04:44 Il n'a pas les capacités, ça se voit très fincement.
04:47 Il y a des joueurs qui ne sont pas au niveau.
04:48 Moussiala, il était encore un peu jeune pour prendre le leadership.
04:50 D'ailleurs, on en parlait un peu la semaine dernière.
04:52 Il y avait un duel dans cette rencontre.
04:54 C'était Wirth contre Moussiala.
04:55 Il y en a un qu'on n'a pas vu et l'autre qu'on a vu dans tous les sens du terme.
04:58 C'est Florian Wirth évidemment.
05:00 Leroy Sané, on retrouve Leroy Sané qui fait la tronche quand ça ne lui arrive pas les
05:05 ballons, qui n'est pas bon, etc.
05:07 Kane a complètement disparu.
05:09 Il n'est pas servi, même si lui il bosse beaucoup en essayant de revenir aux 50 mètres
05:13 parfois pour récupérer le ballon.
05:14 Non, il y a plein de choses qui ne vont pas.
05:16 Il va falloir évidemment faire un résultat à la Lazio.
05:19 Mais il est très clair que tu ne peux pas avoir un enchaînement de mauvais résultats,
05:23 surtout en ce moment, parce qu'il n'y a pas forcément de remplaçants.
05:26 N'oublions pas que l'année dernière, quand Nagelsmann a été licencié, Tourelle traînait
05:30 déjà en Bavière, à Munich.
05:32 Là, ce n'est pas pareil.
05:33 Sur le marché, c'est plus délicat.
05:34 Alors Paulo, la question de nos auditeurs, c'est 21h45, moment 1, qui passait au studio.
05:38 Bonsoir jeune homme, quel est votre prénom ?
05:40 Bonsoir les amis.
05:41 Daniel, comment tu t'appelles ?
05:42 J'aime bien venir en avance.
05:43 On se présente, comment tu t'appelles ?
05:44 Je ne parle pas assez foot européen dans l'after.
05:47 Mais viens le week-end.
05:49 Quand il y a le match du week-end, parce que c'était vraiment le match du week-end,
05:52 je me suis dit que je ne peux pas laisser Paulo sans deux ou trois questions.
05:55 Paulo, sur le Bayern, évidemment le lien est facile à faire, puisqu'il y a beaucoup
06:01 de joueurs qui sont dans l'une et l'autre équipe.
06:03 Mais est-ce que le Bayern ne souffre pas un peu des mêmes maux que l'équipe nationale au fond ?
06:08 C'est-à-dire ces joueurs qui sont soi-disant des petites merveilles, mais qui n'ont peut-être
06:13 pas le caractère qu'ont eu les glorieux anciens du Bayern.
06:16 Est-ce que tu vois parfois des similitudes ?
06:18 Il est clair, notamment sous Thomas Tourelle, qu'à chaque fois qu'il y a eu un match important,
06:22 je pense à la Supercoupe d'Allemagne en début de saison, défaite 3-0 face à Leipzig,
06:26 le 2-2 au match aller contre l'Everkusen.
06:29 Et les dernières, le match contre Manchester City, même si évidemment City était plus fort.
06:33 Tu sens que cette équipe, lorsque c'est le moment où tu dois te montrer, elle n'est pas là.
06:38 Le problème, c'est que ça se répète, quels que soient les coachs.
06:41 Et moi, au-delà de dire des problèmes générationnels, et ça on peut en parler du caractère des joueurs,
06:45 je n'oublie pas ce qu'était le Bayern depuis 2013.
06:48 C'est-à-dire ce qu'on a appelé le Super Bayern.
06:50 Pour moi, on en a souvent parlé dans l'after, pour moi il est fini ce Super.
06:54 Il y a tellement eu de succès, il y a tellement eu de réussite, y compris tactique, avec
06:58 Guardiola, Jupp Hänckes avant, etc.
07:00 Le rebond avec Hansi Flick, que finalement tu te rends compte que là, c'est peut-être
07:04 la fin de quelque chose d'extraordinaire.
07:07 Parce que les 11 titres à la suite, c'est pas neutre, sauf celui qui est né.
07:10 Mais est-ce que ça tient à la mentalité de ces joueurs ?
07:12 Comme tu en as parlé, Sané, on a l'impression qu'il fait toujours la gueule, il joue bien une fois sur 10.
07:18 Non, parce que tu as l'eau en face.
07:21 Jonathan Ta, ça fait des années qu'on dit que c'est un grand espoir en défense centrale
07:25 de la sélection de Leverkusen, il fait une saison extraordinaire.
07:29 Des joueurs qui étaient dans le dur, comme Inky Apieh, comme Tapsoba, alors que Tapsoba
07:33 lorsqu'il est arrivé avec tout explosé, c'était délicat.
07:35 Andrić, ça reste un joueur qui était à l'Union Berlin et qui jouait en seconde division.
07:39 Florian Wirtz, lui, il est formidable, il a été formidable.
07:42 Donc je ne sais pas s'il y a un rapport.
07:45 Hofmann, par exemple, qui aujourd'hui est un peu dans le dur, mais qui a fait une première
07:48 partie de saison extraordinaire.
07:49 Donc est-ce que c'est les Allemands, entre guillemets, comme ça, ou c'est le Bayern qui,
07:54 n'oublions pas, a changé de président, a eu des problèmes pour recruter cet été
07:57 parce que justement, il y avait une vacance du pouvoir, qu'il y a la durée.
08:01 Ça fait plus de 10 ans quand même que le Bayern, on attend le Bayern systématiquement
08:04 en demi-finale de Ligue des champions pour affronter le City, le PSG ou le Real.
08:08 C'est ça quand même.
08:09 Oui, mais les joueurs qui ont pris le pouvoir, ce n'est pas ceux d'il y a 10 ans.
08:11 Si on regarde avec l'équipe championne d'Europe 2020, entre l'équipe championne de monde,
08:16 championne d'Europe 2020 et aujourd'hui, je ne sais pas.
08:21 J'ai l'impression que cette équipe, tu vois, à l'époque, il y avait le fameux duo qui
08:24 moi me faisait rêver au milieu, Kimmich-Goretzka.
08:26 J'ai l'impression que ce duo a volé en éclats.
08:29 Nabry, il pouvait péter toutes les défenses.
08:32 Il est blessé, ils sont Kingsley Coman, mais on ne peut parler que des Allemands si tu veux.
08:37 Mais Kingsley Coman, ça reste un petit Ribéry par rapport à ce qu'a accompli Ribéry là-bas.
08:41 Donc on peut, oui, aller moins fort.
08:43 - Mais en terme de caractère, il y a aussi ce qu'a dit Thomas Müller à la fin.
08:46 - Ah bah oui, c'est l'histoire des ailleurs.
08:48 - L'histoire des œufs.
08:49 - L'histoire des couilles.
08:50 - Bah oui.
08:51 - L'histoire des œufs.
08:52 - Les œufs, les œufs.
08:53 - C'est une vieille histoire.
08:54 Ailleurs, les œufs.
08:55 - Parce que lui, pour le coup, en bon bavardement, enfin en bon mec, il n'y a rien.
08:58 - Mais oui, mais en Allemagne, on dit ça.
08:59 - C'est un peu le dernier taulier, quoi.
09:00 - C'est le dernier taulier, sauf qu'il est de moins en moins titulaire, parce qu'il est
09:05 aussi là en tant qu'ambianceur, etc., pour jouer au golf avec Harry Kane.
09:08 C'est sûr que moi, je pense que c'est la fin de quelque chose.
09:11 Mais comme on a vu la fin du Barça pendant un moment, comme un moment le Real, ça doit
09:14 s'arrêter, comme un moment en City, ça s'arrêtera.
09:16 - Et qu'est-ce qu'ils vont faire ? Ils vont faire leur marché en prenant...
09:19 - Comme les fondamentaires d'ailleurs et compagnie.
09:21 - En stifonnant les meilleurs Allemands, plus en prenant une ou deux stars étrangères ?
09:25 - Ouais, mais faut-il encore qu'ils aient les moyens financiers de le faire.
09:28 Mais ça fait partie, dans l'histoire du Bayern, de ces moments charnières où tu te prends
09:32 un boost et là tout le monde va se...
09:35 Moi, c'est un truc que je trouve extraordinaire au Bayern Munich, où tout le monde va se
09:38 poser les bonnes ou les mauvaises questions et de dire "le responsable, c'est Thomas Torel".
09:42 OK, et puis alors l'année dernière, c'était Nagelsmann le responsable.
09:45 Et je pense que c'est plus grave que ça et c'est de reconstruire autre chose.
09:48 On parle beaucoup de Florian Wirtz associé à Moussiala l'année prochaine.
09:51 - Ah bah ça, c'est ce que le Bayern, c'est sa tradition.
09:54 Il y a un gros joueur quelque part, ils le prennent direct.
09:57 - Ils vont concorder dessus.
09:58 - Voilà.
09:59 Mais en fait, c'est assez extraordinaire la violence qu'il y a autour du club municois.
10:04 C'est-à-dire que toute cette semaine, même Dresen, le patron, l'actuel patron du Bayern
10:08 Munich, il n'a pas donné quitus à Thomas Torel.
10:11 On parle quand même d'un coach qui a gagné la Ligue des champions, qui n'est pas le
10:14 premier comme ça, mais tu as l'impression qu'il est pré-retraité.
10:17 Et quand c'est comme ça, c'est sur les recrutements, il y avait aussi une vacance du pouvoir au
10:21 niveau du recrutement, toutes ces choses comme ça.
10:23 Mais encore une fois, peut-être qu'on devrait regarder ce qui s'est passé au Bayern pendant
10:26 plus d'une décennie et qu'on se dit qu'il va y avoir peut-être une période, on l'abordait
10:30 déjà l'année dernière, Nagelsmann ne perdait quasiment jamais.
10:33 - Le présentateur -

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